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Benoît XVI, portrait de famille papale: la toile de Natalia Tsarkova
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Le 22 novembre 2022 -
(E.S.M.)
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Réalisé par l’artiste russe Natalia Tsarkova, déjà l’auteur d’autres
beaux portraits de Benoît XVI, il vient d’être dévoilé lors d’une
manifestation organisée à Rome dans le cadre du « XXIe Festival
international de musique et d’art sacrés »: il représente le
Saint-Père, entouré de sa « famille pontificale ».On trouve dans ce
très beau commentaire d'Andrea Cionci, en filigrane discret, des
allusions au fameux code Ratzinger.
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Benoît XVI et lma famille
pontificale -
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Cliquer - la toile de Natalia Tsarkova
Benoît XVI, portrait de famille papale: la toile de Natalia Tsarkova
Le 22 novembre 2022 - E.
S. M. - Le voile [qui la cachait] est enfin tombé: une toile
réalisée en deux ans a montré le pape Benoît tel qu’il est
aujourd’hui. Autour de lui, dans l’isolement du monastère Mater
Ecclesiae, se rassemble ce qui reste de la famille papale : plus de
protonotaires, de chapelains, d’aumôniers, mais le très fidèle
Monseigneur Gänswein, qui, d’une plume bien taillée, note assidûment
les paroles de Benoît XVI – tel Baruch, secrétaire du prophète
Jérémie – pour les rapporter au monde extérieur. Il y a aussi les
Memores Domini, les pieuses femmes qui prennent soin de la personne
du pape. Monseigneur Georg Ratzinger, à peine en retrait, « derrière
le voile » de la mort, veille sur son frère Benoît XVI, le pontife
le plus âgé de l’histoire, comme l’a rappelé son biographe Peter
Seewald lors de la conférence du 30 octobre à Madrid.
Ainsi, Natalia Tsarkova, célèbre peintre russe et interprète
inspirée d’une commande papale, a montré au public, le 3 octobre,
une grande composition artistique, pleine de lumières inattendues,
d’ombres transparentes, de voiles iridescents et de symbolisme
allégorique.
Au monastère, l’atmosphère générale est scintillante, dramatique
mais chargée d’une sérénité intime et d’amour pour un pape encore
lucide et courageux dans sa force d’âme. En effet, on entrevoit la
lumière de l’aube : on dirait ce monde nouveau dont parle Benoît
XVI, auquel il sent qu’il appartient déjà, mais qui n’a pas encore
commencé.
« L’étoile de Votre pontificat brillera toujours parmi nous »,
a dit le cardinal Sodano immédiatement après la Declaratio de 2013
et, comme une étoile, bien qu’obscurci, le blason de Papa Ratzinger
brille. Le symbole – héraldiquement élégant et original – de son
pontificat qui est resté en place depuis 2005 : même s’il n’est plus
le « Pontife suprême » comme il l’a dit à Castelgandolfo en
2013, le pape Benoît l’a néanmoins conservé.
Dans le tableau, réalisé par Tsarkova de sa propre initiative, la
sœur de droite coud un bouton sur la soutane blanche de Benoît, avec
les 33 boutonnières, autant que les années du Christ. Cette soutane
que le pape Ratzinger a gardée parce que, comme il l’a écrit au
vaticaniste Tornielli en 2016, c’était « la chose la plus pratique
et il n’avait pas d’autres vêtements disponibles ». Au-dessus, une
autre Memores dépliant une nappe, avec le même geste qu’une
Veronica.
L’ange gardien en armure nous frappe: d’un point de vue
iconographique, il ressemble à l’archange Michel, une figure
eschatologique (dans laquelle il n’est pas difficile de reconnaître
le peintre), agenouillé et avec un regard d’adoration vers le
Saint-Père, tout en lui remettant des papiers, des documents et un
grand livre fermé. Tsarkova explique que l’ange montre les autres
livres empilés en disant : « Saint-Père, regarde tous ces livres que
tu as écrits. Il y a beaucoup plus à publier pour donner de la
lumière à tes écrits ». Et en effet, il y en a, étant donné la
puissance de l’erreur et du malentendu qui pèse sur ce grand pape.
Et les roses, apportées par une Memores, fraîchement cueillies dans
la roseraie, symbole de la Vierge, mais aussi du martyre. Puis les
détails, le chat roux du pape Benoît devant Saint-Pierre : la petite
bête, à la signification spirituelle chrétienne bien connue, se
lèche la patte parce que – croient les Russes – elle attend un
invité qui est sur le point de quitter le Vatican : François.
Au-dessus, évanescente, la colombe de l’Esprit Saint qui, grâce à
l’investiture divine, assiste le successeur de Saint Pierre dont la
basilique, temple du Seigneur, comme pour Jérémie, est inaccessible
à Benoît XVI. Au fond à gauche, l’autel de l’ancienne messe,
rappelle
Summorum Pontificum, le motu proprio avec lequel le pape a, en
effet, restauré la messe en latin.
Les mains de Papa Ratzinger sont unies par le chapelet, chaîne
d’amour pour le Christ et Marie, à laquelle il est très attaché.
Autour de son cou, plus grande et plus lourde qu’on ne le perçoit,
la croix, en or ; à l’annulaire, ce qui n’est pas l’anneau du
pêcheur, (comme on l’a écrit) qui a été rayé et non brisé, mis de
côté, mais l’anneau conciliaire qui ramène – vraiment – saint
Pierre. Le détail le plus significatif, au premier plan, est l’eau,
symbole de cette purification de l’Église réalisée par Ratzinger,
sur laquelle le pape lui-même se reflète, jouant du piano. On a
l’impression d’entendre sa musique où même les pauses sont
expressives : " Dum tacet clamat " , commente l’archevêque
Gänswein.
Il est incroyable de voir comment les intuitions de l’artiste,
spontanées et très peu consensuelles, ont rencontré la pleine
approbation du pape Benoît qui a commenté, de sa voix subtile de
toujours, que peu de gens comprennent : « C’est parfait : si
l’artiste l’a voulu ainsi, le Seigneur l’a voulu ».
Bref, enfin un code expressif, un langage compréhensible par tous,
pour une grande œuvre en don à l’Église, destinée « à ceux qui ont
des yeux pour voir » et qui restera pour des siècles.
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Un magnifique et riche de symboles portrait de Benoît XVI
Sources :
Traduction :
Benoit et moi -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.11.2022
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