L’exemple des tribunaux au
Rwanda pour la réconciliation et la paix |
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Le 22 octobre 2009 -
(E.S.M.)
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Dans le cas en particulier, du génocide rwandais de 1994, comme l’a
souligné dans son intervention Son Excellence Mgr Servilien Nzakamwita,
évêque de Byumba, président de la Commission épiscopale pour l’apostolat des
Laïcs du Rwanda, le drame était d’une telle ampleur qu’il n’a pas été
possible de se fier aux seuls instruments de la justice nationale et du
Tribunal International pour le Rwanda.
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Cathédrale de Byumba, diocèse
de Mgr Servilien Nzakamwita
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L’exemple des tribunaux au
Rwanda pour la réconciliation et la paix
AFRIQUE - L’exemple des tribunaux Gacaca au Rwanda et le rôle de l’Église au
Burundi pour la réconciliation et la paix
Le 22 octobre 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- La contribution de la justice dans les procès de
réconciliation en Afrique a été débattu durant le séminaire,
“Réconciliation, Justice et Paix en Afrique”, qui a eu lieu à Rome, durant
la IIème assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques, promu par
l’Institut du Droit International de la Paix “Joseph Toniolo” et par le
Forum International de l’Action catholique. Dans son intervention, le Prof.
Paolo Benvenuti, enseignant de Droit international et Président de la
Faculté de Jurisprudence de l’université de Roma Tre, a souligné l’adhésion
convaincue de la grande partie des pays africains à la Cour Pénale
Internationale, constituée à Rome, le 17 juillet 1998, par la Conférence des
Plénipotentiaires avec les votes favorables de 120 États, parmi lesquels 20
africains.
Le statut de la Cour est entré en vigueur le 1° juillet 2002, après
ratification de la part de 60 pays. Actuellement, sur 110 États qui adhèrent
à la Cour, il y en a 30 africains, tandis que sur les 18 juges qui la
composent, 4 proviennent de pays africains : Mali, Ghana, Ouganda et
Botswana. Mais le recours aux procédures judiciaires ordinaires
(nationales ou internationales) ne peut pas toujours contribuer à
elles-seules à rendre justice aux victimes et surtout à recréer un climat de
paix et de concorde internationale.
Dans le cas, en particulier, du génocide rwandais de 1994, comme l’a
souligné dans son intervention Son Excellence Mgr Servilien Nzakamwita,
évêque de Byumba, président de la Commission épiscopale pour l’apostolat des
Laïcs du Rwanda, le drame était d’une telle ampleur qu’il n’a pas été
possible de se fier aux seuls instruments de la justice nationale et du
Tribunal International pour le Rwanda (dont le siège est à
Arusha, en Tanzanie). Mgr Nzakamwita a rappelé que, à la suite du
génocide de 1994, au Rwanda, on comptait un million de victimes environ,
trois millions de délogés et de réfugiés, environ 120 mille personnes en
prison en attente de jugement. “C’était une situation intenable et il
fallait trouver une solution”, a affirmé l’évêque.
En 1996, une loi a été approuvée pour punir les crimes contre l’humanité et
des tribunaux civils et militaires ont été créés pour faire le procès de
ceux qui étaient accusés d’avoir pris part aux massacres. Quatre types de
crimes ont été distingués : les deux premiers concernent ceux qui ont
organisé le génocide et qui ont participé à des tueries en masse ou à des
meurtres particuliers, tandis que les deux derniers concernent ceux qui ont
maltraité et blessé des personnes. La justice ordinaire ne pouvait pourtant
pas juger ce grand nombre de personnes en temps raisonnable, pour permettre
la constitution d’un climat favorable à la réconciliation, parce qu’aussi
parmi les personnes encore en prison, il pouvait y avoir des innocents. Pour
tout cela, il a été décidé de faire recours aux tribunaux traditionnels
appelés Gacaca. Dans toutes les collines rwandaises il a été constitué un
tribunal “Gacaca”, dont le devoir est de juger ceux qui sont accusés
des crimes des trois dernières catégories (ceux qui sont
accusés d’avoir organisés le génocide sont jugés par des tribunaux
ordinaires ou par la Cour Internationale de Arusha). La formule
des tribunaux Gacaca prévoit la participation de toute la communauté locale
: la première nécessité est celle de mettre à la lumière la vérité, devant
tout le monde. Il s’agit d’un procès de purification, auquel tout le monde
peut participer. De nombreux coupables ont demandé pardon à leurs victimes
ou à leurs familles et ils l’ont obtenu. L’Église catholique est activement
impliquée dans le processus de réconciliation nationale surtout grâce à la
Commission “Justice et Paix”, a rappelé Mgr Nzakamwita.
Même au Burundi, l’Église catholique joue un rôle fondamental pour la
réconciliation nationale, comme l’ont souligné dans leurs interventions, Son
Excellence Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega, Président ACEAC
(Associat ion des Conférences épiscopales de l’Afrique
Centrale : Burundi, Rwanda et République Démocratique du Congo),
Son Excellence Mgr Évariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura, Présidente
de la Commission épiscopale pour l’Apostolat des laïcs du Burundi, et Don
Salvatore Niciteretse, secrétaire de la Commission épiscopale pour
l’Apostolat des Laïcs du Burundi.
Mgr Ntamwana, en particulier, a rappelé le rôle de l’ACEAC pour rester
proche des populations des trois pays de l’Afrique Centrale, touchés par les
guerres qui se sont emmêlées, tandis que Mgr Ngoyagoye a souligné le rôle
des associations de laïcs pour promouvoir la paix et la réconciliation
nationale. A ce sujet, il y a des initiatives très importantes pour pousser
les jeunes dans des activités sportives et scolaires. Par exemple, des
groupes de jeunes sont invités à passer du temps dans d’autres régions du
Burundi pour se familiariser avec les habitants, ce qui leur permet de
surmonter leur méfiance et leurs peurs.
Sources : www.vatican.va
(L.M.)
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.10.2008 -
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