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19 Avril 2005
 

Benoît XVI à l'Université du Latran: "Dieu est la Vérité suprême"

ROME, le 22 octobre 2006 - (E.S.M.) - Le Saint-Père Benoît XVI s'est rendu à l’Université Pontificale du Latran le samedi 21 octobre 200 afin de participer à la cérémonie d'ouverture de l'année académique.

"La Chute d'Icare" par Carlo SARACENI (1585-1620)

"Dieu est la vérité suprême à laquelle toute raison tend naturellement", dit Benoît XVI

Samedi matin, le Pape Benoît XVI a participé à la cérémonie d'ouverture de l'année académique de l'Université Pontificale du Latran, où, en présence de milliers d'étudiants et autorités académiques, il a rappelé que l'université constitue un lieu où il faut chercher à répondre à la crise de culture et d'identité dans l'ouverture à la vérité suprême, qui est Dieu.

Synthèse du discours du Saint Père -  Texte intégral

Au début de son discours, le Saint Père a fait référence immédiatement,  à la "crise de culture et d'identité" en ajoutant que "l'université est un des lieux les plus qualifiés pour essayer de trouver les chemins opportuns pour sortir de cette situation".

Le Pape a expliqué cette affirmation en rappelant que "on ne peut percevoir la richesse de la vérité que quand elle est accueillie dans son authenticité avec un esprit simple et ouvert. A l'université, on forme les nouvelles générations, qui attendent une proposition sérieuse, prometteuse et capable de répondre à la question éternelle par le sens de l'existence elle-même".

Dans le monde contemporain, Benoît XVI a ajouté qu'il semblait "donner la primauté à une intelligence artificielle qui est dominée par  la technique expérimentale et oublie que toute science doit toujours protéger l'homme et concentrer ses effort vers le bien authentique".

"Surestimer le "faire" en dissimulant l' "être", n'aide pas à reconstruire l'équilibre fondamental dont chacun a besoin pour donner à sa propre existence, un fondement solide et un but valable", a continué le Saint Père.

Par la suite, le Souverain Pontife a cité le mythe d'Icare, celui qui "conquis par le goût du vol vers la liberté absolue et indifférente aux appels du vieux père Dédale, s'approche de plus en plus du soleil, en oubliant que les ailes avec lesquelles il s'est élevé vers le ciel, sont de cire. La chute désastreuse et la mort, sont le prix qu'il paye pour son illusion : dans la vie, il y a d'autres illusions auxquelles on ne peut se confier, sans risquer de tomber dans des conséquences désastreuses pour sa propre existence et celle des autres".

Il a de même décrit le rôle de l'enseignant universitaire, celui qui a "la tâche non seulement de communiquer la vérité et de susciter une étonnement permanent, mais aussi de promouvoir sa compréhension de toutes les manières et de la défendre des interprétations réductrices et déformées".

"Mettre au centre le sujet de la vérité - a continué Benoît XVI - n'est pas un acte simplement spéculatif, restreint à un petit groupe de penseurs; au contraire, c'est une question vitale pour donner une identité profonde à la vie personnelle et susciter la responsabilité dans les relations sociales ".

Il a aussi cité saint Anselme d'Aoste (1), celui qui dans son Proslogion dit : « Je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre. Étant donné que je crois aussi ceci: si je ne crois pas, je ne comprendrai pas ». "Les moments de silence et de contemplation, sont la trame indispensable sur laquelle déposer les interrogations que l'esprit suscite, qui peuvent trouver dans ces murs, des personnes attentives qui savent estimer l'importance, l'efficacité et les conséquences pour la vie personnelle et sociale".

En terminant son discours, le Pape Benoît XVI a souligné que "Dieu est la vérité suprême à laquelle, toute raison tend naturellement, sollicitée par le désir d'accomplir jusqu'à la fin, le parcours qu'il lui est assigné. Dieu n'est pas un mot ni une hypothèse abstraite ; au contraire, c'est le fondement sur lequel il faut construire sa propre vie. Vivre dans le monde 'velutis si Deus daretur' comporte la prise en charge d'une responsabilité qui se charge de rechercher tous parcours possible afin de s'approcher le Lu le plus possible, Lui qui est le but vers lequel tout le monde tend ". (cfr 1 Cor 15,24).

Texte intégral ci-dessous

Le Saint Père Benoît XVI a visité l'Université Pontificale du Latran à l'occasion du début de l'Année Académique. Après la visite à la nouvelle Chapelle et à la nouvelle Bibliothèque de l'Université, le Pape est entré dans la nouvelle grande Salle  où, en présence de Cardinaux, d'Évêques, d'Autorités Civiles, de Bienfaiteurs et d'Étudiants, sous les paroles d'accueil du  Card. Camillo Ruini, du Grand Chancelier, puis a suivi l'intervention du Recteur Magnifique, et de Mons. Rino Fisichella.

Texte intégral

Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et Messieurs,
Très chers étudiants!

Je suis particulièrement heureux de pouvoir partager avec vous le début de l'année académique, qui coïncide avec l'inauguration solennelle de la nouvelle Bibliothèque et de cette Aula Magna. Je remercie le Grand Chancelier, Monsieur le Cardinal Camillo Ruini, des paroles de bienvenue qu'il m’a m'adressées au nom de toute la communauté académique. Je salue le Recteur magnifique, Mgr Rino Fisichella, et je le remercie de son discours marquant le début de ce solennel acte académique. Je salue les Cardinaux, les Archevêques et les Evêques, les Autorités académiques et tous les professeurs, ainsi que tous ceux qui travaillent au sein de l'Université. Je salue ensuite avec une affection particulière tous les étudiants, parce que l'université est créée pour eux.

Je me souviens avec plaisir de ma dernière visite au Latran et, comme si le temps s’était arrêté, je voudrais reprendre l'argument dont il était alors question, comme si nous ne l'avions interrompu que pour quelques instants. Un contexte tel que le contexte universitaire invite de manière toute particulière à aborder à nouveau le thème de la crise de la culture et de l'identité, à laquelle nous assistons, de façon dramatique, au cours de ces dernières décennies. L'Université est l'un des lieux les mieux qualifiés pour tenter de trouver les voies opportunes pour sortir de cette situation. Au sein de l'Université, en effet, on conserve la richesse de la tradition, qui demeure vivante au cours des siècles — et la Bibliothèque est justement un élément essentiel pour conserver la richesse de la tradition —; en elle, on peut illustrer la fécondité de la vérité quand elle est accueillie dans son authenticité avec un esprit simple et ouvert. A l'Université, on forme les nouvelles générations, qui attendent une proposition sérieuse, engagée et capable de répondre dans de nouveaux contextes à la question éternelle sur le sens de notre existence. Cette attente ne doit pas être déçue. Le contexte contemporain semble donner le primat à une intelligence artificielle qui est toujours davantage sous l'emprise de la technique expérimentale et oublie ainsi que toute science doit toujours également sauvegarder l'homme et engager sa tension vers le bien authentique. Surévaluer le « faire » en dissimulant l'« être » n'aide pas à recomposer l'équilibre fondamental dont chacun a besoin pour donner à sa propre existence un solide fondement et une finalité valable.

Tout homme, en effet, est appelé à donner un sens à son action surtout lorsque celle-ci se place dans la perspective d'une découverte scientifique qui invalide l'essence même de la vie personnelle. Se laisser entraîner par le goût de la découverte sans sauvegarder les critères qui viennent d'une vision plus profonde ferait facilement verser dans le drame dont parlait le mythe antique: le jeune Icare, pris par le goût du vol vers la liberté absolue et inattentif aux avertissements de son vieux père Dédale, s'approche toujours davantage du soleil, en oubliant que les ailes avec lesquelles il s'est élevé vers le ciel sont de cire. La terrible chute et la mort sont le tribut qu'il paie à cette illusion. La fable antique contient une leçon d'une valeur éternelle. Dans la vie il y a bien d'autres illusions à laquelle on ne peut se fier, sans risquer des conséquences désastreuses pour sa propre existence et celle des autres.

Le professeur universitaire a le devoir non seulement d'enquêter sur la vérité et de susciter un émerveillement éternel face à cette vérité, mais également de promouvoir la connaissance de la vérité dans toutes ses dimensions et de la défendre contre des interprétations réductrices et déformées. Placer au centre le thème de la vérité n'est pas un acte purement spéculatif, réservé à un petit cercle de penseurs; au contraire, c'est une question vitale pour donner une profonde identité à la vie personnelle et susciter la responsabilité dans les relations sociales (cf. Ep 4, 25). En effet, si l'on abandonne la question sur la vérité et la possibilité concrète pour toute personne de pouvoir y parvenir, la vie finit par se réduire à un éventail d'hypothèses, privées de références sûres. Comme le disait le célèbre humaniste Erasme: « Les opinions sont des sources de bonheur à bon compte ! Apprendre la vraie nature des choses, même s'il s'agit de chose de moindre importance, coûte beaucoup d'efforts » (Eloge de la folie, XL, VII). C'est cet effort que l'Université doit s'engager à accomplir; cela passe à travers l'étude et la recherche, dans un esprit de patiente persévérance. Cet effort, quoi qu'il en soit, rend capable de pénétrer progressivement au cœur des questions et ouvre à la passion de la vérité et à la joie de l'avoir trouvée. Les paroles du saint Evêque Anselme d'Aoste conservent tout le poids de leur actualité: « Qu'en désirant je te cherche, qu'en cherchant je te désire, qu'en aimant je te trouve, qu'en te retrouvant je t'aime » (Proslogion, l). Que l'espace du silence et de la contemplation, qui sont le décor indispensable sur lequel planter les interrogations que suscite l'esprit, puissent trouver entre ces murs des personnes attentives qui sachent en mesurer l'importance, l'efficacité et les conséquences pour la vie personnelle et sociale.

Dieu est la vérité ultime à laquelle toute raison tend naturellement, sollicitée par le désir d'accomplir pleinement le parcours qui lui a été assigné. Dieu n'est pas une parole vide ni une hypothèse abstraite; au contraire, il est le fondement sur lequel construire sa propre vie. Vivre dans le monde veluti si Deus daretur implique d'assumer la responsabilité de savoir se charger de sonder tous les parcours possibles à condition de s'approcher le plus possible de Lui, qui est la fin vers laquelle tend toute chose (cf. 1 Co 15, 24). Le croyant sait que ce Dieu a un visage et qu'une fois pour toute, avec Jésus Christ, il s'est fait proche de chaque homme. Le Concile Vatican II l'a rappelé avec acuité: « Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volonté d'homme, il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (Gaudium et spes, n.22). Le connaître, c'est connaître la pleine vérité, grâce à laquelle on trouve la liberté: « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera » (Jn 8, 32).

Avant de conclure, je souhaite dire combien j'apprécie la réalisation du nouveau complexe architectural qui complète bien les structures de l'université, en les rendant toujours mieux adaptées à l'étude, à la recherche et à l'animation de la vie de toute la communauté. Vous avez voulu consacrer à mon humble personne cette Aula Magna. Je vous remercie de cette pensée; je souhaite qu'elle puisse être un centre fécond d'activité scientifique à travers lequel l'Université du Latran puisse se faire l'instrument d'un dialogue fructueux entre les diverses réalités religieuses et culturelles, dans la recherche commune de parcours qui favorisent le bien et le respect de tous.

Avec ces sentiments, tout en demandant au Seigneur de répandre sur ces lieux l'abondance de ses lumières, je confie le chemin de cette Année académique à la protection de la Très Sainte Vierge, et je donne à tous ma Bénédiction apostolique propitiatoire.

© Copyright du texte original en Italie : Libreria Editrice Vaticana
 

(1) Le mérite de Saint Anselme, c’est d’avoir ouvert la réflexion scolastique sur l’existence de Dieu à partir, non pas d’un froid calcul philosophique, mais de son rapport interpersonnel avec Dieu. Raison et spiritualité sont donc deux aspects complémentaires du même rapport de communion, justement comme dans le rapport de deux personnes qui s’aiment: le sentiment n’aveugle pas la raison et la raison n’aveugle pas le sentiment. Ce précieux équilibre fait du Proslogion de Saint Anselme un chef-d’oeuvre de philosophie et de spiritualité.

Benoît XVI inaugurera l'Année Académique de l’“Université du Pape”: ► Benoît XVI

 

Sources: Vatican texte italien - traduction E.S.M.

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 22.10.2006 - BENOÎT XVI

 

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