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19 Avril 2005
 

Motu Proprio de Benoît XVI : Une liturgie pour tous

 

Le 22 septembre 2008 -  (E.S.M.) - Un rite liturgique n'est jamais figé. Pour que la forme extraordinaire ne devienne pas un objet de musée, il est nécessaire qu'elle vive en intégrant des choses nouvelles comme les nouveaux saints, par exemple. Voici quelques propositions qui n'engagent que leur auteur.

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Motu Proprio de Benoît XVI : Une liturgie pour tous

Entre tradition et crispation

Le 22 septembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Les combats pour la « messe de toujours » - expression, avouons-le, peu rigoureuse - ont inévitablement cristallisé les énergies et les sentiments sur le point où elle en était restée : le missel de 1962, promulgué par Jean XXIII. La tentation se fait jour de faire de ce missel un absolu et un point fixe intangible. Or, et c'est le cœur de mon propos, j'ai la conviction que cette forme du rite peut rayonner, à condition de n'être pas figée. Pourquoi ?

Tout d'abord, rappelons-le, la liturgie s'est sans cesse enrichie, au cours des siècles, de nouveaux apports qui donnent à la messe dite de saint Pie V sa structure composite qui est le vivant et émouvant témoignage de l'histoire du christianisme occidental. Rappelons que l'offertoire comme nous le connaissons est daté du IXe siècle et l'élévation du Xe. La musique liturgique a considérablement évolué ainsi que la manière de prononcer les homélies tout comme les ornements liturgiques. C'est d'ailleurs le propre d'une tradition que d'être vivante, comme le rappelle le pape Benoît XVI.

Une première raison qui pourrait pousser à introduire des changements dans l'état actuel de la forme extraordinaire du rite est la modification nécessaire du calendrier. Je n'évoque pas ici la difficile question de la différence des lectures entre les deux formes du rite. Je pense plutôt aux nouveaux saints de l'Église dont il serait désolant que la forme extraordinaire ne les célèbre pas : Edith Stein, Maximilien Kolbe, Padre Pio n'ont-ils pas leur place dans la liturgie traditionnelle ? Je suggère donc une mesure un peu audacieuse : que les moines ou prêtres liturgistes, adeptes de la forme extraordinaire, composent de nouveaux propres dans la grande tradition du rite romain. Cela donnera un coup de jeune à cette forme liturgique et prouvera à ceux qui en doutent qu'elle est parfaitement adaptée à notre temps.

Une autre raison est de s'approprier le gros point positif de la réforme liturgique, à savoir le souci de l'enseignement et de la participation des fidèles qui rencontre le besoin profond d'une nouvelle génération de catholiques, plus familiers de la lecture de la Parole de Dieu. Pourquoi lire l'Évangile en latin avant de le lire en français
(et d'ailleurs on ne le fait pas pour l'épître!), au risque d'en faire un temps mort qui ne favorise ni la prière silencieuse ni la méditation de la Parole ? Dans l'ordre de la participation des fidèles, confier la récitation du Pater au seul célébrant peut sembler dommageable : cette prière que Jésus nous a enseignée est par définition celle du peuple de Dieu rassemblé pour la liturgie. De même il ne serait pas inutile d'introduire dans les messes de paroisse le baiser de paix qui a une signification ecclésiologique considérable et qui pourrait être reçu et donné liturgiquement (notamment en descendant du célébrant aux fidèles).

Une liturgie pour tous ?

Cela m'amène à élargir la question : pense-t-on que la forme extraordinaire est réservée à une élite ou ouverte à tout le monde ? Je suis quant à moi persuadé qu'elle peut convenir à n'importe quel catholique
(de même que la forme ordinaire peut toucher un habitué de la forme extraordinaire, quand elle est dite dans les conditions liturgiques requises). Mais encore faut-il qu'elle puisse être reçue par des catholiques qui ne sont pas des experts en liturgie, par des familles qui peuvent trouver un enrichissement dans ce trésor à condition qu'il soit à leur portée. Autant les moments de silence de l'offertoire et du canon sont des points forts de la forme extraordinaire auxquels, me semble-t-il, il faut éviter de toucher, autant certaines adaptations peuvent être envisagées sans porter atteinte au cœur de cette liturgie.

Je vous livre ici un témoignage personnel : l'abbé Bénéfice, curé de Malaucène, ami de Dom Gérard, célébrait, à la fin des années 70, la messe de saint Pie V, malgré la pression de son évêque. Messe des Anges, canon en silence, mais toutes les lectures en français, de l'Introït à la postcommunion. Je garde un merveilleux souvenir d'enfant de ces messes à la fois très traditionnelles et très adaptées à une assistance pleine de bonne volonté mais peu concernée par le « combat liturgique ». Je ne veux surtout pas ici faire de règles générales. Mais entre la liturgie d'un monastère, celle des églises desservies par des prêtres Ecclesia Dei pour des fidèles qui ont un souci liturgique particulièrement aigu et celle que, par exemple, des prêtres diocésains pourraient proposer à leurs ouailles, il peut y avoir des différences légitimes. D'ailleurs, des variantes ont toujours existé : on ne chantait pas la même chose autrefois dans les couvents et dans les paroisses. Ainsi, chanter la Passion en latin aux Rameaux ou le Vendredi Saint, est sans doute adapté à un monastère, peut-être à certaines paroisses, vraisemblablement pas à la
majorité des messes des familles. Je songe enfin à tout ce qui parasite la célébration de la forme extraordinaire et donne à celui qui la découvre un sentiment de désuet qui la dessert. Faut-il conserver comme un dépôt de la foi le corpus de chants hérité du XIXe siècle et s'interdire quelques chants contemporains souvent bien inspirés ? Certains le font déjà, notamment à l'instigation des fidèles qui sont de plus en plus "décloisonnés".

Le pape Benoît XVI l'a dit : la forme extraordinaire du rite a vocation à être un étalon d'exigence liturgique; elle est un don pour l'Église qui ne doit en aucun cas être galvaudée et traitée à la légère. Mais elle n'est pas un rite séparé et nul ne peut mépriser l'existence de la forme ordinaire. Il faudra donc être dans les évolutions à la fois prudent et généreux. Cette générosité passe aussi sans doute par le fait que ceux qui aiment la forme extraordinaire apprennent à connaître, à respecter, et peut-être à aimer, la liturgie de la forme ordinaire. C'est ainsi que parallèlement, un certain nombre de prêtres diocésains pourront découvrir en confiance la messe traditionnelle et y apporter leur touche pastorale. C'est l'enjeu majeur à court terme. La forme extraordinaire n'a pas vocation à être cantonnée à des ghettos, mais à rayonner dans l'Église tout en apportant sa pierre à la réforme de la réforme voulue par Benoît XVI. Par souci d'unité de l'Église, tradition ne doit plus rimer avec crispation.

par François Huguenin

François Huguenin (né en 1965), historien, politologue et journaliste français. Diplômé de Sciences-Po.

Un bilan d'abord... psychologique - Quel bilan tirer un an après le Motu Proprio Summorum Pontificum  du pape Benoît XVI ?
Christian Marquant, président d'Oremus..

Christian Marquant - Le bilan n'est pas d'abord un bilan chiffré mais en premier lieu un bilan psychologique. Les mentalités ont changé : ce que l'on croyait explicitement ou implicitement interdit ne l'est plus, bien plus ne l'a jamais été! Ce changement est significatif chez les clercs. Nous avons toujours connu des séminaristes ou des prêtres qui, en secret, se définissaient comme "proches" de la tradition... Aujourd'hui nous en rencontrons au moins dix fois plus et ce n'est plus tabou d'aimer cette vénérable liturgie.

Ce changement se retrouve chez les fidèles : avant seules quelques "Grandes gueules" osaient dire à leurs curés leur attachement aux anciennes formes liturgiques et la plupart se taisaient. Aujourd'hui un tsunami se prépare car ce ne sont plus d'abord les "tradis" qui demandent l'application de Summorum Pontificum mais bien plus les très nombreuses familles qui jusqu'alors avaient suivi docilement leur curé mais qui, aujourd'hui, veulent bénéficier de la forme extraordinaire du rite romain dans leurs paroisses et pas ailleurs.

Dossier Summorum Pontificum Motu Proprio

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Sources : LA NEF, n°196 Septembre 2008
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  22.09.2008 - T/Motu Proprio

 

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