Benoît XVI et la forme tridentine du
rite romain |
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ROME, le 22 Mai 2007 -
(E.S.M.) -
Le pape Benoît XVI va probablement donner l'autorisation de célébrer
l'Eucharistie selon la forme tridentine
du rite romain. Ce serait totalement
contraire aux intentions du pape si une telle autorisation se
transformait en occasion de polémique au sein de l'Eglise. Propos
recueillis par Pro Liturgia.
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Le Père
Eberhard von Gemmingen -
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Benoît XVI et la forme tridentine du rite romain
MOTU PROPRIO
D'après le Père Eberhard von Gemmingen (Radio-Vatican)
Benoît XVI va probablement donner l'autorisation de célébrer l'Eucharistie
selon la forme tridentine du rite romain.
Ce serait totalement contraire aux intentions du pape si une telle
autorisation se transformait en occasion de polémique au sein de l'Eglise.
Il n'est absolument pas question, pour Benoît XVI de revenir sur les acquis
de Vatican II et de la restauration liturgique qui a fait suite au Concile.
Telle n'est sûrement pas son intention. Le Souverain Pontife est tout
simplement convaincu que l'ancienne forme du rite romain, utilisée pendant
plusieurs siècles, ne peut être ni supprimée ni interdite et que par
conséquent, ceux qui souhaitent l'utiliser doivent pouvoir le faire.
Les fidèles qui reprendront cette ancienne forme
rituelle sont peu nombreux.
La question n'est pas l'emploi du latin, puisqu'on peut toujours célébrer la
liturgie actuelle dans cette langue et qu'il est même demandé que les
fidèles soient habitués à dire certaines prières - le Gloria, le Sanctus, le
Credo... - en latin, surtout à l'occasion des grands rassemblements
internationaux. Et je suppose aussi que Benoît XVI sait bien que les jeunes
Églises d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine ne revendiquent pas que la
messe puisse être célébrée selon le rite romain en usage avant le Concile.
Même en Amérique du nord, le latin et l'ancienne liturgie ne sont pas autant
connus qu'en Europe.
Il faut cependant poser une question importante: qu'est-ce qui, dans la
liturgie actuelle, ne plaît pas à certaines fidèles pratiquants? A mon avis,
ce qui pose problème, ce sont les célébrations banalisées. Il est
incontestable que les fidèles d'aujourd'hui aspirent à du sacré et à du
mystère bien plus que ceux d'il y a trente ans. Et c'est cela qui manque
terriblement dans de nombreuses célébrations actuelles!
Derrière ce qui doit unir l'ancienne liturgie à la nouvelle se dissimule,
selon moi, le désir et la nécessité de se sentir, à la messe, plus proche du
dernier repas de Jésus. Depuis plus de trente ans, nous nous sommes parfois
demandés ce que Jésus avait fait et ce qu'il avait désiré au cours de la
dernière Cène; et de la réponse donnée à cette interrogation est née l'idée
selon laquelle il fallait rassembler les fidèles autour de l'autel, il
fallait qu'ils puissent entendre et comprendre les mots du célébrant, il
fallait qu'il puissent voir des hosties ressemblant à du pain ordinaire, il
fallait qu'ils aient conscience du rôle capital joué par l'annonce de la
Parole de Dieu. C'est à partir de ces idées-là qu'on a élaboré des nouvelles
façons de célébrer la messe. Et voilà qu'à présent,
des pratiquants souhaitent un retour vers davantage de mystère et de sacré.
Or ces éléments de la liturgie apparaissent davantage lorsqu'on ne saisit pas
immédiatement tout ce que dit le prêtre, ou encore lorsque la célébration se
fait face à l'Orient (dos tourné au peuple) et qu'on ne voit pas tout ce qui
se fait à l'autel.
Ce serait totalement déplacé si, à cause de l'autorisation donnée par Benoît
XVI de célébrer la messe selon les livres liturgiques tridentins, des
fidèles en venaient à se quereller: l'essentiel n'est-il pas qu'ils
puissent, tous ensemble, se rapprocher du Seigneur?
Sources:
PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.05.2007 - BENOÎT XVI -
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