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19 Avril 2005
 

Intervention de Benoit XVI à la télévision italienne

Le 22 avril 2011 - (E.S.M.) - Tour à tour « curé », diplomate et théologien, Benoît XVI s’est livré à un genre nouveau pour lui : l’entretien télévisuel

Le pape Benoît XVI 

Intervention de Benoit XVI à la télévision italienne

Le 22 avril 2011 - E. S. M. -Nous sommes bien sûr un plateau de télévision italien en 2011 : décors clinquants, assistance nombreuse, applaudissements réguliers, jingles tonitruants. Par contraste, loin du studio, Benoît XVI, assis au bureau de sa bibliothèque, au troisième étage du Palais apostolique, semble bien figé.

Mais c’est en toute simplicité, adoptant le ton, qui lui est cher, du « curé enseignant », que Benoît XVI a répondu à la télévision publique italienne, RAI Uno, ce vendredi saint 22 avril après-midi, à des questions, dont certaines brûlantes d’actualité, lors de l’émission religieuse hebdomadaire A Sua Immagine (« A son image »).

Elles lui ont été posées par des hommes et des femmes du monde entier, de toutes les conditions, de tous les âges, catholiques ou non. Cette universalité se voulait significative de la volonté de l’Église de s’adresser à tout homme, et à tout l’homme.

La forme générale de l’émission, rythmée comme une émission politique grand public mais faisant intervenir le pape, des théologiens et un large public, est tout à fait inédite et ne pouvait qu’interpeller le téléspectateur français.

Première question sur le séisme au Japon

C’est une jeune japonaise de 7 ans, Elena, dont le père est italien, qui a posé la première question, à propos du tremblement de terre qu’elle a vécu personnellement : « J’ai très peur car la maison dans laquelle je me sentais en sécurité a tremblé, énormément, et beaucoup d’enfants de mon âge sont morts. Je ne peux pas aller jouer au parc. Je vous demande : pourquoi dois-je avoir si peur ? Pourquoi les enfants doivent-ils être si tristes ? Je demande au pape qui parle avec Dieu de me l’expliquer. »

D’emblée, le pape, loin des canons télévisuels, sourit, fixe un point à l’horizon et répond, sans notes. Il se situe au même niveau qu’Elena : « Moi aussi je me pose les mêmes questions. » Sa réponse tient en un aveu, assorti d’une promesse : « Même si nous n’avons pas de réponse et si la tristesse demeure : Dieu est à vos côtés et vous pouvez être certains que cela vous aidera. Et un jour, nous comprendrons pourquoi il en était ainsi. »

À son habitude, Benoît XVI centre sa réponse sur le cœur de la foi : « Il me semble important que vous sachiez : Dieu m’aime, même s’il semble ne pas me connaître. Non, il m’aime, il est à mes côtés. »

Le P. Ugo Sartorio, directeur de la revue Le Messager de Saint Antoine prend ensuite la parole pour expliciter la réponse du pape.

Une mère, accompagnée de son fils dans le coma, apparaît

C’est une mère, Maria Teresa, filmée de façon saisissante aux côtés de son fils Francesco, qui apparaît ensuite à l’image. Depuis deux ans en coma végétatif, il est là, assis et habillé. Sa mère dit au pape sa souffrance et son interrogation, celles de beaucoup de personnes qui vivent une situation identique : « L’âme de mon fils Francesco, qui est dans un état végétatif depuis le jour de Pâques 2009, a-t-elle abandonné son corps, puisqu’il n’est plus conscient, ou est-elle encore en lui ? » En Italie, ce débat, lié à l’éventuelle légalisation de l’euthanasie, est extrêmement vif.

Benoît XVI a répondu, comme une évidence : « Bien sûr, son âme est encore présente dans son corps. » Et il a poursuivi avec une analogie : « La situation, est un peu celle d’une guitare dont les cordes sont détruites et ne peuvent plus résonner. L’instrument qu’est le corps est lui aussi fragile, il est vulnérable, et l’âme ne peut résonner, pour ainsi dire, mais elle est bien présente. Je suis aussi certain que cette âme cachée ressent en profondeur votre amour, même si elle n’en comprend pas les détails, les paroles, etc. Mais elle sent la présence d’un amour. »

« C’est pourquoi votre présence, chers parents, chère maman, près de lui, chaque jour, durant des heures, est un véritable acte d’amour de grande valeur », a insisté le pape, « parce que cette présence entre dans la profondeur de cette âme cachée et votre acte est ainsi également un témoignage de foi en Dieu, de foi en l’homme, disons, d’engagement pour la vie, de respect pour la vie humaine, y compris dans les situations les plus tristes. »

Micro-trottoirs

Des micro-trottoirs réalisés dans les grandes villes italiennes lancent alors des questions : « Qui est le bon larron ? Pourquoi Judas a-t-il trahi ? Pourquoi Jésus a-t-il reproché à son Père de l’avoir abandonné ? La croix n’est-elle pas inutile ? » L’écrivain David Rondoni répond, aux côtés du P. Sartorio et de Chiara Amirante, laïque fondatrice du mouvement Nouveaux Horizons qui travaille aux côtés des plus pauvres.

Volet diplomatique

Puis le pape a abordé le « volet diplomatique » de cet échange télévisuel, avec deux questions provenant de deux points chauds du globe : l’Irak et la Côte d’Ivoire.

Ce sont des étudiants irakiens qui ont posé à Benoît XVI, en anglais, la question qui les taraude : « Nous, les chrétiens de Bagdad, avons été persécutés comme Jésus. Saint-Père, selon vous, de quelle façon pouvons-nous aider notre communauté chrétienne à reconsidérer son souhait d’émigrer dans d’autres pays, en la convainquant que partir n’est pas la seule solution ? »

Cette question avait parcouru les débats du récent synode pour le Moyen-Orient, convoqué par Benoît XVI à Rome. Ce dernier répond donc, fort de cette expérience : « Nous devons faire notre possible pour que nos frères souffrants puissent rester, pour qu’ils puissent résister à la tentation de migrer, qui est très compréhensible au vu des conditions dans lesquelles ils vivent. »

Et il développe la ligne diplomatique du Saint-Siège dans cette partie du monde, fort éloignée d’une quelconque loi du talion à laquelle certains souhaiteraient le voir succomber : le Saint-Siège, précise-t-il, « est en contact permanent avec les différentes communautés, pas seulement avec les communautés catholiques, mais aussi avec les autres communautés chrétiennes, et aussi avec nos frères musulmans, qu’ils soient chiites ou sunnites. Nous voulons faire un travail de réconciliation, de compréhension, également avec le gouvernement, pour l’aider dans ce chemin difficile de recomposer une société déchirée. »

Car « le problème est là », selon le pape : « La société est profondément divisée, déchirée et il n’y a plus cette conscience d’être, dans la diversité, un peuple avec une histoire commune, et où chacun à sa place. Ils doivent reconstruire cette conscience que, dans la diversité, ils ont une histoire en commun, une détermination commune. »

Du Colisée, où Benoît XVI mènera vendredi soir le chemin de Croix, des jeunes engagés dans la vie professionnelle ou aux côtés des défavorisés interrogent alors les experts en plateau sur le sens de la vie, la place de la foi dans cette vie, sur la volonté de Dieu sur leur propre vie. Les réponses témoignent de la qualité et de la vivacité des débats religieux en Italie. La question de Judas suscite des débats enflammés, ponctués de nombreux applaudissements.

Expliciter le difficile travail diplomatique du Saint-Siège en Côte d’Ivoire

Et c’est Bintu, musulmane ivoirienne, veuve et mère de quatre enfants, qui s’adresse ensuite au pape, avec un salut en arabe : « Que Dieu soit au milieu de toutes les paroles que nous nous échangerons et que Dieu soit avec toi ».

Sa question, en français, porte les souffrances des très nombreux morts et blessés victimes de la crise ivoirienne : « Cher Saint-Père, ici en Côte d'Ivoire, nous avons toujours vécu en harmonie entre chrétiens et musulmans. Les familles sont souvent formées de membres des deux religions. Il existe aussi une diversité d’ethnies, mais nous n’avons jamais eu de problèmes. Maintenant, tout a changé : la crise que nous vivons, à cause de la politique, sème la division. Combien d’innocents ont perdu la vie ! Combien de réfugiés, combien de mamans et combien d’enfants traumatisés ! Les messagers ont exhorté à la paix, les prophètes ont exhorté à la paix. Jésus est un homme de paix. Vous, en tant qu’ambassadeur de Jésus, que conseilleriez-vous pour notre pays ? »

C’est l’occasion pour Benoît XVI d’expliciter pour la première fois le difficile travail diplomatique du Saint-Siège dans ce pays déchiré : « Nous voulons surtout encourager, autant qu’il est possible, les contacts politiques et humains. (…) Nous voulons surtout faire entendre la voix de Jésus, auquel vous aussi vous croyez comme prophète. Il a toujours été l’homme de la paix. On pouvait s’attendre, lors de la venue de Dieu sur terre, à ce qu’il s’agisse d’un homme d’une grande force, qui détruise les puissances adverses, qu’il soit un homme de grande violence pour établir la paix. Rien de cela en fait. Il est venu faible avec la seule force de l’amour, totalement sans violence jusqu’à se laisser crucifier. Voilà le vrai visage de Dieu. »

L’enfer, la résurrection, et Marie

Puis, de façon plus large, le pape explique pourquoi la violence « ne vient jamais de Dieu » : « Elle n’aide jamais à faire de bonnes choses, elle est un moyen destructeur et ne constitue pas un chemin pour sortir des difficultés. (…) J’invite fortement toutes les parties à renoncer à la violence et à chercher les chemins de la paix. Vous ne contribuerez pas à la recomposition de votre peuple par la violence même si vous pensez avoir raison. » À sa façon, Benoît XVI, les deux mains ouvertes, cherche ses mots, comme pour insister sur l’importance de son message.

Il poursuit : « La seule voie est de renoncer à la violence, de reprendre le dialogue et de tenter de trouver ensemble la paix avec une nouvelle attention de l’un pour l’autre, avec une nouvelle disponibilité à s’ouvrir l’un à l’autre. »

Les trois dernières questions offrent au pape l’occasion de développer des thèmes déjà abordés par lui dans ses livres sur Jésus : l’enfer, la résurrection, et Marie « Que fait Jésus dans le laps de temps entre sa mort et sa résurrection ? Et puisque dans le Credo, on dit que Jésus, après la mort, est descendu aux enfers, pouvons-nous penser que cela nous arrivera à nous aussi, après la mort, avant de monter au ciel ? » C’est un médecin italien quinquagénaire en blouse blanche qui interroge le pape.

Cette descente aux enfers, « ne s’applique pas à nous »

Celui-ci, en théologien, met d’abord en garde : « D’abord, cette descente de l’âme de Jésus ne doit pas être imaginée comme un voyage géographique, local, d’un continent à l’autre. C’est un voyage de l’âme. » Puis, il développe sa pensée : « L’âme de Jésus touche toujours le Père, elle est toujours en contact avec le Père, mais en même temps, cette âme humaine s’étend jusqu’aux dernières frontières de l’être humain. C’est pourquoi elle va en profondeur, aux égarés, vers tous ceux qui ne sont pas arrivés au but de leur vie et elle transcende ainsi les continents du passé. Ce passage de la descente de Jésus aux enfers veut surtout dire que même le passé est rejoint par Jésus. Il embrasse le passé et tous les hommes de tous les temps. Les Pères disent, avec une image très belle, que Jésus prend Adam et Ève par la main, c’est-à-dire l’humanité, et la guide en avant, la guide vers le haut. Et il crée ainsi l’accès à Dieu, parce que l’homme, par lui-même, ne peut atteindre la hauteur de Dieu. Lui-même, en étant homme, en prenant l’homme par la main, ouvre l’accès. Qu’ouvre-t-il ? La réalité que nous appelons le ciel. C’est pourquoi cette descente aux enfers, c’est-à-dire dans les profondeurs de l’être humain, dans les profondeurs du passé de l’humanité, est une partie essentielle de la mission de Jésus, de sa mission de rédempteur ».

Mais voilà, affirme Benoît XVI, cette descente aux enfers, « ne s’applique pas à nous. Notre vie est différente. Nous sommes déjà rachetés par le Seigneur et nous arrivons devant le visage du Juge, après notre mort, sous le regard de Jésus. Ce regard sera purifiant d’une part car je pense que tous, dans une plus ou moins grande mesure, nous aurons besoin de purification. Le regard de Jésus nous purifie et, ensuite, nous rend capable de vivre avec Dieu, de vivre avec les saints, de vivre surtout en communion avec les personnes qui nous sont chères et qui nous ont précédés. »

« La grande promesse d’un monde nouveau »

Le « corps glorieux » fait l’objet de la question suivante : « Quand les femmes arrivent au tombeau, le dimanche suivant la mort de Jésus, elles ne reconnaissent pas le maître et le prennent pour un autre. Et il en va de même pour les apôtres : Jésus doit montrer ses plaies, rompre le pain pour être reconnu précisément par ses gestes. Il est un vrai corps de chair mais aussi un corps glorieux. Que signifie exactement corps glorieux ? La Résurrection sera-t-elle ainsi pour nous ? »

À cette question, Benoît XVI répond avec sûreté : « Premier signe : le tombeau est vide. En fait, Jésus n’a pas laissé son corps se corrompre. Il nous a montré que même la matière est destinée à l’éternité, qu’il est réellement ressuscité, que rien n’est perdu. Jésus a pris aussi la matière avec lui et, ainsi, la matière a aussi la promesse de l’éternité. Mais ensuite, il a endossé cette matière dans une nouvelle condition de vie et ceci est le second point : Jésus ne meurt plus, il est en fait au-dessus des lois de la biologie, de la physique parce que l’on meurt si l’on est soumis à elles. Il existe donc une nouvelle condition, différente, que nous ne connaissons pas, mais qui se montre en Jésus. C’est la grande promesse pour nous tous d’un monde nouveau, d’une vie nouvelle vers laquelle nous sommes en marche. »

« Que grandisse ainsi une Église vraiment mariale »

Il va plus loin : « Jésus est un vrai homme, non un fantôme, vivant une vraie vie, mais une vie nouvelle qui n’est plus soumise à la mort et qui est notre grande promesse. »

Enfin, l’émission « pontificale » se termine sur un long développement marial, en deux parties. Tout d’abord, Benoît XVI rappelle que « certains, qui ont du mal à accéder à Jésus dans sa grandeur de fils de Dieu, se confient sans difficulté à sa mère. (…) Cette mère représente aussi l’Église. Nous ne pouvons pas être chrétiens tout seuls, avec un christianisme construit à notre idée. La mère est l’image de l’Église, de l’Église-Mère, et en nous confiant à Marie, nous devons aussi nous confier à l’Église, vivre l’Église, être l’Église avec Marie ».

Et le pape affirme : « Je n’ai donc pas l’intention pour le moment de faire une nouvelle consécration publique, mais je voudrais vous inviter davantage à entrer dans cette confiance déjà posée pour qu’elle soit une réalité vécue par nous, chaque jour, et que grandisse ainsi une Église vraiment mariale qui est mère, épouse et fille de Jésus. »

Frédéric MOUNIER, à Rome

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Sources : la-croix-  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 22.04.2011 - T/Benoît XVI

 

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