Durban II : les pays absents sont
invités à signer la déclaration finale |
 |
Le 22 avril 2009 -
(E.S.M.)
- De nombreuses associations internationales de défense des
droits de l’homme, à commencer par la Fédération internationale
des ligues des droits de l’homme (Fidh) et Human rights watch, ont invité
les 10 pays qui ont boycotté la conférence à signer dans tous les cas le
document approuvé, qualifié par d’aucuns comme “le meilleur cadre possible
au niveau international pour institutionnaliser la lutte contre le racisme
et la discrimination sous toutes ses formes”.
|
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
Durban II : les pays absents sont
invités à signer la déclaration finale
Le 22 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Hier, 182 pays ont adopté en avance et par acclamation le texte de la
Déclaration finale de Durban II, la Conférence de l’Onu contre le racisme,
la xénophobie et d’autres formes d’intolérance, dont les travaux se
poursuivront jusqu’à vendredi à Genève. ”Le fait que le document ait été
adopté par tous les états (membres de l’Onu)
est notre réponse, que je qualifierai de succès”, a commenté la Haut
commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navanethem Pillay.
D’après elle, ” le texte met en lumière la souffrance croissante pâtie,
depuis 2001 (année de Durban I) par de nombreux
groupes victimes du racisme, de la discrimination raciale, de xénophobie et
autres formes d’intolérance”.
Dans une déclaration du Palais de Verre, le secrétaire général Ban Ki-moon,
par le biais de sa porte-parole Marie Okabe, s’est dit encouragé par la
signature du document final qui "témoigne de l’engagement international à
renforcer son action de lutte contre le racisme", qualifié de fléau, "donnant
aussi un nouvel espoir à des millions de victimes dans le monde entier".
Selon l’Observateur permanent du Saint-Siège au Bureau des Nations Unies à
Genève, monseigneur Silvano Maria Tommasi, “ce texte lance le message que
les nouvelles formes de racisme, de xénophobie et d’intolérance sont
inacceptables et que des propositions ont été avancées pour les combattre
par le biais de nouveaux mécanismes et d’une volonté renouvelée de la
communauté internationale. L’adoption du Document a également rendue plus
légère l’atmosphère de la Conférence”. Dans une
note diffusée peu avant
la signature, la salle de presse du Vatican avait déploré "l’utilisation
du forum de l’Onu pour prendre des positions politiques extrémistes et
offensives contre n’importe quel état”, invitant à “valoriser cette
occasion importante pour dialoguer ensemble en vue d’une lutte efficace (…)"
et précisant que “c’est avec cet état d’esprit que la délégation du
Saint-Siège participe aux travaux”.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a lui aussi
exprimé l’appréciation de son gouvernement pour un texte dans lequel figure
“tout ce que les pays occidentaux veulent", citant notamment la condamnation
de l’antisémitisme, de la discrimination des personnes, les droits des
femmes et les références à l’Holocauste. Au-delà de ces thèmes, plus
classiques, le document final affronte aussi les défis les plus importants
du monde contemporain, à savoir les mouvements migratoires croissants, la
pauvreté et le terrorisme, autant d’arguments liés de près ou de loin aux
diverses formes de racisme fréquemment constatées et subies. En effet, les
points 74 à 77 de la cinquième session, la dernière et la plus longue du
document, sont précisément dédiés aux droits humains des migrants, des
réfugiés et des demandeurs d’asile. Saluant ces mesures, le président de
l’Union juridique pour la tutelle des droits de l’homme, Mario Lana, en
parlant de l’Europe et en particulier de l’Italie, a réaffirmé la nécessité
d’une majeure sensibilisation à l’égard des minorités
(ethniques, religieuses et culturelles) car “le plus souvent
les comportements racistes sont considérés absolument normaux
(comme à l’égard des Roms, par exemple) tandis que
la législation en matière de racisme et d’immigration doit être modifiée en
profondeur car il s’agit d’une des plus obsolètes et inadéquates au niveau
européen”.
“Après avoir assisté à un crescendo de tensions, à présent nous devons
nous remettre à discuter des thèmes au nom desquels nous somme réunis",
a conclu Rupert Colville, porte-parole de la Haut commissaire de l'Onu aux
droits de l'homme, Pillay. C’est dans cet état d’esprit que les travaux de
la Conférence sont en cours aujourd’hui, en l’absence de cinq pays européens
(sur 25, à savoir l’Italie, la Hollande, la Pologne, l’Allemagne et la
République Tchèque) mais aussi des États-Unis, du Canada, de la
Nouvelle-Zélande et de l’Australie, qui ont boycotté l'initiative. Le climat
de fond est apaisé après les polémiques, également amplifiées par certains
médias internationaux et quelques commentaires politiques vraiment
incendiaires, engendrées par le discours du président iranien Ahmadinejad,
qui avait éclipsé lundi le bien-fondé de Durban II.
Les travaux d’aujourd’hui ont débuté avec l’intervention du secrétaire
général du Conseil d’Europe, Terry Davis, qui a pris la parole dans le cadre
de la Conférence contre le racisme et la discrimination (Durban II), en
cours depuis lundi au siège des Nations Unies de Genève. Après l’adoption,
anticipée à hier soir, du document final mis au point ces derniers mois par
des centaines de délégations qui participent aux travaux de la Conférence,
la rencontre continue aujourd’hui avec le programme régulier prévoyant une
cinquantaine d’interventions de la part des représentants des délégations.
Le débat général a été inauguré par les ministres des Affaires étrangères de
nombreux pays du Sud du monde, de la Mauritanie (où la question de la
discrimination concerne une partie de la population noire du pays) au
Swaziland, de Panama à Haïti, en passant par les Philippines et le
Nicaragua. Quelques organismes supranationaux (comme l’Union africaine, la
Ligue arabe et des représentants de l’Onu) interviendront aujourd’hui sur le
racisme et les discriminations.
En marge du débat politique, l’agenda
prévoit une série de rencontres et d’activités culturelles, dont la
table-ronde intitulée “partager des expériences fructueuses pour contraster
le racisme” et le débat sur “la liberté d’expression et l'incitation à la
haine raciale et religieuse”. Le rendez-vous quotidien Voices est également
prévu, à savoir une place virtuelle organisée à l’intérieur du palais de
l’Onu à Genève, où quelques victimes du racisme et de la discrimination
racontent leurs expériences. Après les albinos d’Afrique orientale, les
gitans européens, les femmes, entre aujourd’hui et demain ce sont les
migrants qui prendront la parole, les porteurs de handicaps et les malades
du sida, en accordant une certaine visibilité à ces groupes que le document
final approuvé hier identifie comme les principales victimes de la
discrimination à notre époque.
Entre temps, tandis que les polémiques de ces
derniers jours s’apaisent, de nombreuses associations internationales de
défense des droits de l’homme, à commencer par la Fédération internationale
des ligues des droits de l’homme (Fidh) et Human rights watch, ont invité
les 10 pays qui ont boycotté la conférence (dont les États-Unis, le Canada,
la Hollande, l’Australie, l’Italie et Israël) à signer dans tous les cas le
document approuvé, qualifié par d’aucuns comme “le meilleur cadre possible
au niveau international pour institutionnaliser la lutte contre le racisme
et la discrimination sous toutes ses formes”. “Le document, approuvé à
l’unanimité des participants, est la meilleure réponse à tous ceux qui ont
voulu diaboliser cette conférence, un consensus international pour dénoncer
le racisme sous toutes ses formes et appeler à la mise en œuvre de règles
internationales, sans stigmatiser un état plus qu’un autre", lit-on dans une
note de la Fidh.
Sources :
Agence misna
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.04.09 -
T/InternationalI |