Benoît XVI: "préparons nos demeures
pour accueillir le Rédempteur" |
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CITE DU VATICAN, le 21 décembre 2006 -
(E.S.M.) - L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à
10,30h dans la Salle Paul VI où le Saint Père a rencontré des groupes de
pèlerins et de fidèles venus d'Italie et de chaque partie du monde.
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI: "préparons nos demeures pour accueillir le Rédempteur"
Audience Générale
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10,30 h. dans la
Salle Paul VI où le Saint Père a rencontré des groupes de pèlerins et de
fidèles venus d'Italie et de chaque partie du monde.
Dans le discours en langue italienne, le Pape Benoît XVI s'est arrêté sur le mystère
de la Nativité, maintenant très proche.
Après avoir continué ses catéchèses en différentes langues, le pape a
adressé des salutations particulières aux groupes de fidèles
présents.
Catéchèse du saint Père Benoît XVI en langue
italienne
Chers frères et soeurs !
"Le Seigneur est proche: venez, adorons Le." Avec cette invocation,
déclare Benoît XVI, la
liturgie nous invite, dans ces derniers jours de l'Avent, à nous approcher,
presque sur la pointe des pieds, de la grotte de Bethléem, où l'événement
extraordinaire s'est accompli, lui qui a changé le cours de l'histoire: la
naissance du Rédempteur. Dans la Nuit de Noël, nous nous arrêterons, encore
une fois, devant la crèche, à contempler émerveillés, le "Verbe fait chair".
Des sentiments de joie et de gratitude comme tous les ans, se renouvelleront
dans notre coeur en écoutant les mélodies de Noël, qui en de de nombreuses
langues chantent le même prodige extraordinaire. Le Créateur de l'univers
est venu par amour établir sa demeurre parmi les hommes. Dans la Lettre aux Philippiens, saint Paul affirme que le Christ "de condition divine, ne
retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, mais il s'anéantit
lui-même, prenant condition de serviteur, et devenant semblable aux hommes" (2,6). Il est apparu sous forme humaine, ajoute l'apôtre, il s'est
humilié lui-même. Lors du Saint Noël, nous revivrons la réalisation de ce
sublime mystère de grâce et de miséricorde.
Saint Paul dit encore : "Lorsque vint la plénitude du temps, Dieu envoya son
Fils, né d'une femme, né sujet de la loi,
afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et pour faire de nous des
fils.
" (Gal 4.4-5). En vérité, depuis beaucoup de siècles, le peuple élu
attendait le Messie, mais il l'imaginait comme un chef puissant et
victorieux qui aurait libéré les siens de l'oppression étrangère. Le
rédempteur naquit par contre dans le silence et dans la pauvreté la plus
absolue. Il vint comme la lumière qui éclaire chaque homme - souligne l'évangéliste Jean -, "mais les siens ne l'ont
pas accueilli" (Jn 1,9.11). L'Apôtre cependant ajoute : "à ceux qui
l'ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Jn 1,12). La lumière promise éclaira les coeurs
de ceux qui avaient persévéré dans
l'attente vigilante et active.
La Liturgie de l'Avent nous exhorte aussi à mener une vie sobre et à être
vigilants, pour ne pas nous laisser nous alourdir par le péché et les
préoccupations excessives du monde. C'est en effet en veillant et en priant
que nous pourrons reconnaître et accueillir la splendeur de la nativité du
Christ.
Saint Maxime de Turin, évêque du IVe-Ve siècle, dans l'une de ses homélies,
affirmait : « Le temps nous avertit que le Noël du Christ Seigneur est
proche. Le monde, par ses inquiétudes mêmes, nous parle de l'imminence de
quelque chose qui le renouvellera, et il désire avec une attente impatiente
que la splendeur d'un soleil plus resplendissant illumine ses ténèbres...
Cette attente de la création nous persuade nous aussi d'attendre la venue du
Christ, nouveau Soleil » (Disc. 61a, 1-3). La création elle-même nous
conduit donc à découvrir et à reconnaître Celui qui doit venir.
Mais la question est: est-ce que l'humanité de notre temps attend encore le Sauveur? On a le sentiment que beaucoup considèrent Dieu comme étranger à
leur propres intérêts. Ils n'ont pas besoin de Lui apparemment; ils vivent
comme s'il n'existait pas et, pire, comme s'Il était un "obstacle" à
écarter pour se réaliser. Aussi, parmi les croyants - nous le savons - certains se laissent attirer par des chimères
fascinantes
et se laissent distraire par des doctrines trompeuses qui proposent des raccourcis
illusoires pour obtenir le bonheur. Pourtant, malgré ses contradictions,
ses angoisses et ses drames, et peut-être précisément à cause de ceux-ci,
aujourd'hui l'humanité cherche une voie de renouveau, de salut,
cherche un Sauveur et attend, parfois inconsciemment, l'avènement du
Sauveur qui renouvelle le monde et notre vie, l'avènement du Christ,
l'unique vrai Rédempteur de l'homme et de tout homme. De faux prophètes
continuent à proposer un salut à "bas prix" certainement, qui finit toujours
par engendrer de cuisantes déceptions. Justement l'histoire des dernières
cinquante années démontre cette recherche d'un Sauveur à "bas prix" et
souligne toutes les déceptions qui en ont découlé. C'est à nous chrétiens
de répandre, avec le témoignage de notre vie, la vérité de Noël que le Christ
apporte à chaque homme et femme de bonne volonté. En naissant dans la
pauvreté de la crèche, Jésus vient offrir à tous cette joie et cette paix qui
seules peuvent combler l'attente de l'âme humaine.
Mais comment nous préparer et ouvrir le coeur au Seigneur qui vient ?
L'attitude spirituelle de l'attente vigilante et priante reste la
caractéristique fondamentale du chrétien en ce temps de l'Avent. C'est
l'attitude qui marque les protagonistes de cette époque: Zacharie et
Elisabeth, les bergers les Rois Mages, le peuple simple et humble. Surtout
l'attente de Marie et de Joseph! Ces derniers ont
personnellement éprouvé plus que tout autre, l'angoisse et l'anxiété pour
l'Enfant qui devait naître, souligne Benoît XVI. Il n'est pas difficile d'imaginer comment ils
ont passé les derniers jours, dans l'attente de serrer le nouveau-né entre
leurs bras. Que leur attitude soit la nôtre, chers frères et soeurs!
Écoutons, à ce propos, l'exhortation de saint Maxime, Évêque de Turin déjà
cité : "Alors que nous allons accueillir le Noël du Seigneur, habillons-nous
de vêtements nets, sans tache. Je parle du vêtement de l'âme, pas de celui
du corps. Ne nous habillons pas avec des habits de soie, mais avec des
oeuvres saintes! Les vêtements fastueux peuvent couvrir les membres mais
n'ornent pas la conscience", ibid.).
En naissant parmi nous, que l'Enfant Jésus ne nous trouve pas distraits ou
affairés simplement à orner avec des lumières nos maisons. Préparons plutôt
dans notre âme et dans nos familles une demeure digne où Il se sentira
accueilli avec foi et amour. Que la Vierge Marie et Joseph nous aident
à vivre le Mystère de l'avènement avec une sérénité pacifiante. Avec ces sentiments je désire
formuler les plus fervents souhaits pour un saint et heureux Noël à
vous tous, ici présents, et aux membres de vos familles, avec un souvenir
particulier pour tous ceux qui sont en difficulté ou souffrent dans leur corps
et dans leur âme. Joyeux Noël à vous tous !
Texte original de la catéchèse du pape Benoît XVI:
italien
Synthèse de la catéchèse en français
Chers Frères et Sœurs,
«Le Seigneur est proche, venez, adorons-le». Cette invocation liturgique
nous invite à nous approcher, avec joie et gratitude, de la grotte de
Bethléem, où s’est transformé le cours de l’histoire grâce à la naissance du
Rédempteur. Dans la nuit de Noël, nous revivrons la réalisation de ce
mystère de grâce et de miséricorde. Le temps de l’Avent nous appelle à mener
une vie sobre et à être vigilants, pour ne pas nous laisser prendre par le
péché et par les préoccupations excessives du monde. Une telle attitude nous
aidera à accueillir le Christ, qui se fait proche de nous.
Mais nos contemporains attendent-ils encore le Sauveur? Beaucoup vivent
comme s’il n’existait pas, ou pire encore, comme s’il était un «obstacle» à
supprimer pour réussir son existence. Parmi les chrétiens, certains se
laissent attirer par des illusions de bonheur. Cependant, sans toujours en
être consciente, l’humanité cherche aujourd’hui un Sauveur et attend
l’avènement du Christ, l’unique vrai Rédempteur. Par notre témoignage, nous
devons manifester la vérité de Noël. Jésus offre à tous la joie et la paix
qui, seules, comblent l’attente de tous les hommes. Préparons-nous à
accueillir le Sauveur. Comme le demande saint Maxime de Turin:
«Revêtons-nous d’œuvres saintes, qui puissent orner notre conscience».
N’illuminons pas seulement nos maisons, mais surtout nos cœurs et nos
familles, pour être des demeures capables d’accueillir le Seigneur avec foi
et amour. Puissent Marie et Joseph nous aider à vivre sereinement le mystère
de Noël.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience,
en particulier les jeunes du collège Blanche de Castille de Paris, et ceux du
Collège Sainte-Thérèse de Bougival. À tous, conclut Benoît XVI, je souhaite un heureux et saint
Noël.
Sources:
www.vatican.va -
traduction
E.S.M.
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.12.2006 - BENOÎT XVI |