Volonté de paix et de pardon dans la
pensée africaine |
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Le 21 octobre 2009 -
(E.S.M.)
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Le Professeur Nkafu, inventeur du concept de “vitalogie africaine”, a
expliqué à l’Université pontificale du Latran et à la
Grégorienne que l’Afrique devait avant tout se réconcilier
elle-même, car les conflits et les foyers de guerre sont
nombreux, ainsi que les désordres à l’intérieur de plusieurs
nations et les divisions qui opposent diverses nations pour des
questions de frontière et pour la répartition des ressources
naturelles
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Volonté de paix et de pardon dans la
pensée africaine
AFRIQUE - “Volonté de paix et de pardon dans la pensée africaine”:
l’intervention du Professeur Martin Nkafu Nkemnkia, enseignant à
l’Université pontificale du Latran et à la Grégorienne
Le 21 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- « L’Afrique a besoin un processus de réconciliation ad intra et ad
extra » a dit le Pr. Martin Nkafu Nkemnkia, enseignant camerounais de
culture, religion, art et pensée africains dans les Universités pontificales
du Latran et Grégorienne de Rome, lors de son intervention au séminaire «
Réconciliation, justice et paix en Afrique », organisé à l’occasion de
la IIe Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des évêques, par
l’Institut de Droit international de la paix “Giuseppe Toniolo” et
par le Forum international d’Action catholique (FIAC).
Le Professeur Nkafu, inventeur du concept de “vitalogie africaine”
(un néologisme créé pour désigner la vision africaine de la
réalité, de l’homme et de Dieu), a expliqué que l’Afrique devait
avant tout se réconcilier elle-même, car les conflits et les foyers de
guerre sont nombreux, ainsi que les désordres à l’intérieur de plusieurs
nations et les divisions qui opposent diverses nations pour des questions de
frontière et pour la répartition des ressources naturelles. Mais il faut
aussi une réconciliation entre l’Afrique et ceux qui, de l’étranger,
alimentent ces conflits. « On ne peut nier les responsabilités des
dirigeants africains à susciter et à provoquer les violences qui
ensanglantent l’Afrique, mais on ne peut oublier que les guerres africaines
se feraient par des arcs et des flèches s’il n’y avait pas quelqu’un qui, de
l’extérieur du continent, fournissait des armes modernes aux africains pour
qu’ils combattent entre eux ». En outre, « le néo-colonialisme qui
transforme les colonisés en complices et en exécuteurs de leur colonisation,
conduit nécessairement à une crise culturelle et donc à une crise d’identité”.
Une crise d’identité qui se reflète au niveau politique, social et
économique. La démocratie occidentale elle-même risque, en Afrique, de se
transformer en dictature masquée (« dictature
démocratique », comme l’a défini l’intervenant), si dans
l’arène politique s’opposent une quarantaine de partis politiques qui
cependant ont pour chef un seul homme ou une seule faction.
Selon l’intervenant, l’Afrique doit retrouver son identité culturelle pour
assurer la paix dans la justice et progresser dans le développement humain
et social. « Pour les peuples africains, la paix est possible seulement
si on nous considère comme membres de l’unique famille humaine. La paix
constitue un bien suprême, nécessaire à la cohabitation harmonieuse entre
les individus, dans la communauté et parmi les frères de la famille élargie,
jusqu’aux ennemis ».
Pour guérir un conflit il faut un processus de réconciliation communautaire
qui commence par la reconnaissance par chacun de ses fautes devant la
communauté. Le coupable, après avoir promis de réparer le dommage commis,
reçoit le pardon de la part de la victime. « La réconciliation, comme
acte ultime de la réintégration dans l’harmonie de la communauté, passe par
un examen de conscience, l’identification de ses fautes, de ses maux et de
ses péchés, pour ensuite demander le pardon communautaire. Le rite de
réconciliation se conclut par un repas à partager dans une atmosphère de
fête. La pénitence varie de pays à pays. On peut demander une somme d’argent
à verser à la communauté, peut-être justement pour organiser la fête de
réconciliation. Dans les cas où le dommage est très grave
(destruction d’un bien coûteux), ou dans le cas où la victime
doit recourir à des frais médicaux, l’indemnisation est versée à celui qui a
subi le tort ».
Il faut donc un grand effort de vérité pour ramener la paix en Afrique, un
effort auquel doit être associé non seulement le continent africain, mais
aussi le reste du monde, notamment de la part de ceux qui continuent à
alimenter les guerres et les dictatures africaines pour saccager impunément
ses précieuses ressources naturelles.

Sources : www.vatican.va
(L.M.)
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.10.2009 -
T/Synode Afrique |