Le Pape Benoît XVI et le mystère de
la lune |
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Le 21 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Nous sommes au début de la cinquième année du pontificat de
Benoît XVI, élu avec une rapidité presque sans précédent par le
plus grand nombre de cardinaux jamais réunis en conclave.
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Le Pape Benoît XVI et le mystère de
la lune
Le 21 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Nous sommes au début de la cinquième année du pontificat de Benoît XVI,
élu avec une rapidité presque sans précédent par le plus grand nombre de
cardinaux jamais réunis en conclave. Toutefois, le nouveau Pape ne célébra
pas son élection avec un ton de triomphe, et, dans l'Homéliede
la messe d'inauguration de son service comme évêque de Rome, il prononça une
phrase surprenante: "Priez pour moi, afin que je ne m'enfuie pas, par
peur, devant les loups". Une image forte, dont le sens a surtout été
compris au cours de ces derniers mois tourmentés.
Connaisseur de la tradition, le Souverain Pontife sait que les événements de
l'Eglise dans ce monde sont comme les phases changeantes de la lune, qui
croît et décroît sans cesse, et dont la splendeur dépend de la lumière du
soleil, c'est-à-dire du Christ. Ainsi, le mystère de la lune décrit par les
antiques auteurs chrétiens est celui de l'Eglise, souvent poursuivie,
fréquemment obscurcie par la salissure en raison des péchés de nombre de ses
fils - mais qui recommence toujours à croître, illuminée par son Seigneur.
Apporter et montrer la lumière du Christ dans l'obscurité du monde - comme,
encore une fois, l'évêque de Rome l'a fait dans l'obscurité initiale de la
veillée pascale, avec un geste répété dans chaque lieu de la terre - est la
tâche essentielle du Pape. Conscient que dans de nombreux pays, également
d'ancienne tradition chrétienne, cette lumière risque de s'éteindre, comme
il l'a écrit dans sa dernière lettre aux évêques. Confirmant, avec des
accents d'étonnement douloureux face au renversement des faits, les
priorités méconnues de son pontificat.
Tout d'abord, le témoignage et l'annonce que Dieu n'est pas loin de chaque
personne humaine et qu'il est vraiment, comme le répètent sans cesse les
liturgies orientales, l'ami des hommes. C'est pourquoi Benoît XVI demande de
ne pas exclure le transcendant de l'horizon de l'histoire, c'est pourquoi il
demande avec la même confiance que ses prédécesseurs de ne pas se fermer au
moins à la possibilité, raisonnable, de Dieu. Qui n'est pas un Dieu
quelconque ou, pire, une idole - dans une société matérialiste où
l'idolâtrie est semblable à celle de l'antiquité -, mais le Dieu qui s'est
révélé à Moïse, c'est-à-dire la Parole qui s'est faite chair en Jésus.
Pour parler de Dieu, Benoît XVI le célèbre dans la liturgie et l'explique
comme peu d'évêques de Rome ont su le faire, attentif à la paix de l'Eglise
qu'il veut rétablir, comme il l'a fait - avec une offre de miséricorde et de
réconciliation qui est en parfaite continuité avec Vatican II - à l'égard
des évêques ordonnés par Mgr Lefebvre. C'est la raison pour laquelle le Pape
veut avancer sur le chemin œcuménique, c'est la raison pour laquelle il a
confirmé la volonté d'amitié et de recherche religieuse commune avec le
peuple juif, c'est la raison pour laquelle il accélère la confrontation avec
les autres grandes religions, en gardant l'attention tournée en particulier
vers les racines culturelles; de façon à ce que cette confrontation porte
des fruits réels sur des thèmes concrets, du respect de la liberté
religieuse à celui de la dignité de la personne humaine, comme cela se
produit actuellement avec les musulmans.
On est alors frappé que cette façon de procéder transparente soit ignorée et
que l'on continue à représenter, en particulier dans certains pays
européens, Benoît XVI et les catholiques de manière négative et hostile.
Comme cela a eu lieu avec les ombres jetées sur son
voyage en Afrique et avec le silence médiatique face aux homélies
pascales. Mais le Pape n'a pas peur des loups. Et ce n'est pas seulement
parce qu'il est soutenu par la prière de l'Eglise. Qui, comme la lune, tire
toujours sa lumière du soleil.
Giovanni Maria Vian

Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 21 avril 2009)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.04.09 -
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