Homélie de Benoît XVI en l'église São
Paolo de Luanda |
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Le 21 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a célébré ce matin à 10h Homélie une messe
avec les évêques, les prêtres, les religieuses et religieux, les
mouvements ecclésiastiques et les catéchistes d'Angola et São Tomé dans
l'église São Paolo de Luanda. Homélie du Saint-Père :
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Le pape Benoît XVI
Homélie de Benoît XVI en l'église São
Paolo de Luanda
Le 21 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Le pape Benoît XVI a célébré ce matin à 10h Homélie une messe avec les
évêques, les prêtres, les religieuses et religieux, les mouvements
ecclésiastiques et les catéchistes d'Angola et São Tomé dans l'église São
Paolo de Luanda. Homélie du Saint-Père :
Chers frères et sœurs,
Bien-aimés ouvriers de la vigne du Seigneur,
Comme nous venons de l’entendre, les fils d’Israël se disaient l’un à
l’autre : « efforçons-nous de connaître le Seigneur ». Par ces
paroles, ils s’encourageaient mutuellement, alors qu’ils étaient plongés
dans les tribulations. Celles-ci les avaient accablés – explique le prophète
– parce qu’ils vivaient dans l’ignorance de Dieu ; et leurs cœurs étaient
pauvres d’amour. Le seul médecin en mesure de les guérir, c’était le
Seigneur. Mieux encore, lui-même, comme un bon médecin, ouvre la plaie, afin
de guérir la blessure. Le peuple se décide alors : « Allons ! Revenons au
Seigneur ! C’est lui qui nous a cruellement déchirés, c’est lui qui nous
guérira » (Os 6, 1). De cette manière, ont
pu se rencontrer la misère humaine et la Miséricorde divine, laquelle ne
désire rien d’autre que d’accueillir les miséreux.
Nous le voyons dans la page d’Évangile qui vient d’être proclamée : «
Deux hommes montèrent au Temple pour prier » ; et de là, l’un s’en retourna
« juste, et l’autre, non » (Lc 18, 10.14).
Ce dernier avait mis en avant tous ses mérites devant Dieu, faisant de Lui
presque son débiteur. Au fond, celui-ci n’éprouvait pas le besoin de Dieu,
même si il Le remerciait de lui avoir accordé d’être si parfait « et non
comme ces publicains ». Pourtant, c’est le publicain qui reviendra chez
lui justifié. Conscient de ses péchés qui le faisaient rester la tête basse
– mais en réalité il était tout tourné vers le Ciel -, il attendait tout du
Seigneur : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis »
(Lc 18, 13). Il frappait à la porte de la
Miséricorde, laquelle s’ouvre et le justifie, parce que – conclut Jésus : «
Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé »
(Lc 18, 14).
De ce Dieu, riche en miséricorde, saint Paul nous parle en vertu de son
expérience personnelle, lui qui est le patron de la ville de Luanda et de
cette magnifique église, construite voilà près de cinquante ans. J’ai
souhaité souligner le bimillénaire de la naissance de saint Paul par la
célébration de l’Année paulinienne qui est en cours, dans le but d’apprendre
de lui à mieux connaître Jésus Christ. Tel est le témoignage qu’il nous a
laissé : « Voici une parole sûre, et qui mérite d’être accueillie sans
réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ;
et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné,
c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se
manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en
lui pour la vie éternelle » (1 Tm 1, 15-16).
Au fil des siècles, le nombre de ceux qui ont été rejoints par la grâce n’a
cessé d’augmenter. Toi et moi, nous sommes de ceux-là. Nous rendons grâce à
Dieu parce qu’il nous a appelés à prendre place dans cet immense cortège
pour nous conduire vers l’avenir. À la suite de ceux qui ont suivi Jésus, et
avec eux, nous suivons le même Christ et ainsi, entrons-nous dans la
Lumière.
Chers frères et sœurs, j’éprouve une grande joie à me retrouver parmi vous,
qui êtes mes compagnons de labeur dans la vigne du Seigneur; dont vous
prenez soin quotidiennement, préparant le vin de la Miséricorde divine et le
versant sur les plaies de votre peuple si meurtri. Monseigneur Gabriel
Mbilingi s’est fait l’interprète de vos espérances et de vos peines dans les
paroles aimables qu’il m’a adressées. Avec reconnaissance et plein
d’espérance, je vous salue tous – hommes et femmes donnés à la cause de
Jésus – qui êtes ici et qui en représentez tant d’autres : Évêques, prêtres,
personnes consacrées, séminaristes, catéchistes, responsables des mouvements
et des associations les plus divers de cette chère Église de Dieu. Je désire
faire mémoire aussi des religieuses contemplatives, présence invisible mais
si féconde pour les pas de chacun d’entre nous. Que me soit permis enfin une
parole toute particulière à l’adresse des Salésiens et aux fidèles de cette
paroisse saint Paul qui nous accueillent dans leur église, sans hésiter pour
cela à céder les places qu’ils occupent habituellement dans l’assemblée
liturgique. J’ai appris qu’ils se trouvaient réunis dans le champ adjacent
et j’espère, à la fin de cette Eucharistie, pouvoir les saluer et les bénir,
mais d’ors et déjà, je leur dis : « Merci beaucoup ! Que Dieu suscite au
milieu de vous et grâce à vous de nombreux apôtres dans le sillage de votre
saint Patron ! »
La rencontre avec Jésus, alors qu’il marchait sur le chemin de Damas, a été
fondamentale dans la vie de Paul : le Christ lui apparaît comme une lumière
éblouissante, lui parle et conquiert son cœur. L’apôtre a vu Jésus
ressuscité, c’est-à-dire l’homme dans sa stature parfaite. C’est alors
produit en lui un renversement de perspective, et il s’est mis à envisager
toute chose à partir de cette état final de l’homme en Jésus Christ : ce qui
lui semblait à l’origine essentiel et fondamental ne vaut désormais pour lui
pas plus que des « balayures » ; ce n’est plus un gain mais une perte, parce
que maintenant ne compte plus que la vie dans le Christ
(cf. Ph 3, 7-8). Il ne s’agit pas d’une simple maturation du «
moi » de Paul, mais d’une mort à soi-même et d’une résurrection dans le
Christ : en lui, est morte une certaine forme d’existence ; et avec Jésus
ressuscité, une forme nouvelle est née.
Chers frères et amis, « efforçons-nous de connaître le Seigneur »
ressuscité ! Comme vous le savez, Jésus, homme parfait, est aussi le vrai
Dieu. En Lui, Dieu est devenu visible à nos yeux pour nous rendre
participants de sa divinité. De cette façon, surgit avec lui une nouvelle
dimension de l’être et de la vie, dans laquelle la matière a elle aussi sa
part et par laquelle apparaît un monde nouveau. Mais, dans l’histoire
universelle, ce saut qualitatif que Jésus a accompli à notre place et pour
nous, comment concrètement rejoint-il l’être humain, en pénétrant sa vie et
en l’emportant vers le Haut ? Il rejoint chacun d’entre nous à travers la
foi et le baptême. En effet, ce sacrement est mort et résurrection,
transformation en une vie nouvelle, à tel point que la personne baptisée
peut affirmer avec saint Paul : « je vis, mais ce n’est plus moi, c’est
le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Je
vis, mais ce n’est déjà plus moi. D’une certaine façon, je suis enlevé à
moi-même, et je suis intégré en un « Moi » plus grand ; mon moi est
encore présent, mais il est transformé et ouvert aux autres moyennant mon
insertion dans un Autre : dans le Christ, j’ai acquis mon nouvel espace de
vie. Qu’est-il donc advenu de nous ? Paul répond : vous êtes devenus un dans
le Christ (cf. Ga 3, 28).
Grâce à cet être christifié par l’œuvre et la grâce de l’Esprit Saint, se
réalise peu à peu la croissance du Corps du Christ tout au long de
l’Histoire. En cet instant, il me plaît de revenir, par la pensée, cinq
cents ans plus tôt, c’est-à-dire, vers les années 1506 et suivantes, quand
sur cette terre, alors que les portugais étaient présents, s’est formé le
premier royaume chrétien sub-saharien, grâce à la foi et à la détermination
politique du roi Dom Afonso I Mbemba-a-Hzinga, qui régna de 1506 à 1543,
année de sa mort ; le royaume demeura officiellement catholique de la fin du
XVIè jusqu’au XVIIIè siècle, ayant son ambassadeur à Rome. Vous voyez
comment deux peuples si divers – bantou et lusitanien – ont pu trouver dans
la religion chrétienne un lieu d’entente, et se sont employés ensuite à ce
que cette entente se prolonge et que les divergences – il y en a eu, et
d’importantes – ne séparent pas les deux royaumes. De fait, le Baptême
permet que tous les croyants soient un dans le Christ.
Aujourd’hui, il vous revient, frères et sœurs, dans le sillage des saints et
héroïques messagers de Dieu, de présenter le Christ ressuscité à vos
concitoyens. Ils sont si nombreux à vivre dans la peur des esprits, des
pouvoirs néfastes dont ils se croient menacés ; désorientés, ils en arrivent
à condamner les enfants des rues et aussi les anciens, parce que –
disent-ils – ce sont des sorciers. Qui ira auprès d’eux pour leur dire que
le Christ a vaincu la mort et toutes les puissances des ténèbres
(cf. Ep 1, 19-23 ; 6, 10-12) ? Quelqu’un objectera
: «Pourquoi ne les laissons-nous pas en paix ? Ceux-ci ont leur vérité ; et
nous, la nôtre. Cherchons à vivre pacifiquement, en laissant chacun comme il
est, afin qu’il réalise le plus parfaitement possible sa propre identité ».
Mais si nous sommes convaincus et avons fait l’expérience que, sans le
Christ, la vie est inachevée, qu’une réalité – la réalité fondamentale – lui
fait défaut, nous devons être également convaincus du fait que nous ne
faisons d’injustice à personne si nous lui présentons le Christ et lui
donnons la possibilité de trouver de cette façon, non seulement sa véritable
authenticité, mais aussi la joie d’avoir trouvé la vie. Bien plus,
avons-nous le devoir de le faire ; c’est un devoir d’offrir à tous cette
possibilité dont dépend leur éternité.
Frères et sœurs très chers, disons-leur comme le peuple d’Israël : «
Allons ! Revenons au Seigneur ! C’est lui qui nous a cruellement déchirés,
c’est lui qui nous guérira ». Aidons la misère de l’homme à rencontrer
la Miséricorde divine. Le Seigneur fait de nous ses amis, Il s’en remet à
nous, Il nous confie son Corps dans l’Eucharistie, Il nous confie son
Église. Nous devons donc être véritablement ses amis, avoir avec Lui les
mêmes sentiments, vouloir ce que Lui veut et ne pas vouloir ce qu’Il ne veut
pas. Jésus lui-même a dit : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je
vous commande » (Jn 15, 14). Que ce soit là
notre engagement commun : faire, ensemble, sa sainte volonté : « Allez
dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création »
(Mc 16, 15). Épousons sa volonté, comme saint
Paul l’a fait : Annoncer l’Évangile, « c’est une nécessité qui s’impose à
moi : malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! »
(1 Co 9, 16).
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Messe en présence des évêques, prêtres, religieux et religieuses
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.03.09 -
T/Voyage Afrique |