Audience de Benoît XVI :
mercredi 21 février |
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ROME, le 21 février 2007 -
(E.S.M.) - L'Audience Générale
d'aujourd'hui, Mercredi des Cendres, s'est déroulée en deux temps
distincts : à 10h30, dans la Basilique Saint Pierre, puis
successivement, dans la Salle Paul VI, où le Pape Benoît XVI a salué de nombreux
groupes de pèlerins et de fidèles provenant d'Italie et de chaque partie
du monde.
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Le pape Benoît XVI - Audience
Générale
Audience de Benoît XVI : mercredi 21 février
Mercredi des Cendres
L'Audience Générale d'aujourd'hui, Mercredi des Cendres, s'est déroulée en
deux temps distincts : à 10h30, dans la Basilique Saint Pierre,
successivement, dans la Salle Paul VI, le Pape Benoît XVI a salué de nombreux
groupes de pèlerins et de fidèles provenant d'Italie et de chaque partie
du monde.
Dans le discours en langue italienne, le Saint Père a tenu un méditation
sur la signification du temps quadrésimal.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, Benoît XVI a adressé
des salutations particulières aux groupes de fidèles présents.
L'Audience Générale s'est conclue par le chant du Pater Noster et la
Bénédiction apostolique.
Chers frères et sœurs,
Le Mercredi des Cendres, que nous célébrons aujourd'hui, est pour nous,
chrétiens, un jour particulier de recueillement et de réflexion. Nous
entreprenons, en effet le chemin du Carême, fait d'écoute de la Parole de
Dieu, de prière et de pénitence. Il s'agit de quarante jours au cours
desquels la liturgie nous aidera à revivre les étapes principales du mystère
du salut. Comme nous le savons, l'homme avait été créé pour être l'ami de
Dieu. Mais le péché de nos ancêtres a brisé cette relation de confiance et
d'amour, et a rendu par conséquent l'humanité incapable de réaliser sa
vocation originelle. Toutefois, grâce au sacrifice rédempteur du Christ,
nous avons été sauvés du pouvoir du mal : en effet, le Christ, écrit
l'apôtre Jean, s'est fait victime d'expiation pour nos péchés (cf. 1 Gn 2,
2), et saint Pierre ajoute : Il est mort pour les péchés une fois pour
toutes (cf. 1 P 3, 18).
Mort au péché dans le Christ, le baptisé renaît lui aussi à la vie nouvelle,
rétabli gratuitement dans la dignité d’enfant de Dieu. C'est pourquoi, dans
la première communauté chrétienne, le Baptême était considéré comme la «
première résurrection » (cf. Ap 20, 5; Rm 6, 1-11; Jn 5, 25-28). Dès les
origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation
immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la
Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre
avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie.
Nous sommes déjà baptisés, mais souvent, le Baptême n'est pas très efficace
dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est
un « catéchuménat » renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la
rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur,
pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion
de « redevenir » chrétiens, à travers un processus constant de changement
intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La
conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus,
un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion
évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de
l'année : c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout l'arc de
l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque
chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps
spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à
chercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ. Saint Augustin a dit un jour
que notre vie est un unique exercice du désir de s'approcher de Dieu, de
devenir capables de laisser entrer Dieu dans notre être. « La vie tout
entière du fervent chrétien — dit-il — est un saint désir ». S'il en est
ainsi, au cours du Carême, nous sommes encouragés encore plus à arracher «
de nos désirs les racines de la vanité » pour éduquer le cœur à désirer,
c'est-à-dire à aimer Dieu. « Dieu : — dit encore saint Augustin — ces deux
syllabes sont tout ce que nous désirons » (cf. Tract. in Iohn., 4). Et
souhaitons que nous commencions réellement à désirer Dieu et ainsi, à
désirer la vie véritable, l'amour lui-même et la vérité.
L'exhortation rapportée par l'évangéliste Marc retentit alors de manière ô
combien opportune : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc
1, 15). Le désir sincère de Dieu nous conduit à rejeter le mal et à
accomplir le bien. Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit
de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ :
notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est
pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir, et
qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se
convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre
docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ ; se convertir
n'est pas un effort pour s'auto-réaliser, car l'être humain n'est pas
l'archétype de son destin éternel. Ce n'est pas nous qui avons créé nos
personnes. C'est pourquoi l'autoréalisation est une contradiction et est
également trop peu pour nous. Nous avons une destination plus élevée. Nous
pourrions dire que la conversion consiste précisément à ne pas se considérer
les « créateurs » de soi-même et ainsi découvrir la vérité, car nous ne
sommes pas les auteurs de nous-mêmes. La conversion consiste à accepter
librement et avec amour de dépendre en tout de Dieu, notre véritable
Créateur, de dépendre de l'amour. Ce n'est pas une dépendance mais la
liberté. Se convertir signifie alors ne pas rechercher son succès personnel
— qui est quelque chose qui passe — mais, en abandonnant toute certitude
humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour
que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse
Teresa de Calcutta, « mon tout en tout ». Celui qui se laisse conquérir par
Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimés
et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par
amour nous la retrouvons.
J'ai voulu souligner l'immense amour que Dieu éprouve pour nous, dans le
message pour le Carême, publié il y a quelques jours, afin que les chrétiens
de chaque communauté puissent s'arrêter spirituellement, au cours du temps
quadragésimal, avec Marie et Jean, le disciple bien-aimé, aux côtés de Celui
qui, sur la Croix, a consommé pour l'humanité le sacrifice de sa vie (cf. Jn
19, 25). Oui, chers frères et sœurs, la Croix est la révélation définitive
de l'amour et de la miséricorde divine également pour nous, les hommes et
les femmes de notre époque, trop souvent distraits par des préoccupations et
des intérêts terrestres et passagers. Dieu est amour, et son amour est le
secret de notre bonheur. Cependant, pour entrer dans ce mystère d'amour il
n'y a pas d'autre voie que celle de nous perdre, de nous donner, la voie de
la Croix. « Si quelqu'un veut marcher derrière moi — dit le Seigneur —,
qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive » (Mc 8,
34). Voilà pourquoi la Liturgie quadragésimale, alors qu'elle nous invite à
réfléchir et à prier, nous incite à valoriser davantage la pénitence et le
sacrifice, pour rejeter le péché et le mal et vaincre l'égoïsme et
l'indifférence. La prière, le jeûne et la pénitence, les œuvres de charité
envers nos frères deviennent ainsi les sentiers spirituels à parcourir pour
retourner à Dieu, en réponse aux appels répétés à la conversion contenus
également dans la liturgie d'aujourd'hui (cf. Jl 2, 12-13; Mt 6, 16-18).
Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons
aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des
Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux
du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous
docilement à son école, pour apprendre à « redonner », à notre tour, son
amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en
difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour
l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se
nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire
quadragésimal, qui dans l'Eglise antique est l'itinéraire vers l'initiation
chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un
temps « eucharistique » au cours duquel nous participons avec une plus
grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après
avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience
de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le
mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
Bon Carême à tous! a conclu Benoît XVI.
Sources: -
www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.02.2007 - BENOÎT XVI |