Message pour la journée
des malades: L'Eucharistie Lourdes et le soin pastoral des malades |
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Cité du Vatican, le 21 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Dans le message pour
la Journée mondiale du malade, intitulé: "L'Eucharistie, Lourdes et le
soin pastoral des malades", le pape Benoît XVI souligne que "Marie,
Mater Dolorosa, associée au sacrifice du Christ et souffrant avec lui au
pied de la Croix, se sent particulièrement proche de la communauté
chrétienne qui se rassemble autour de ceux qui souffrent et qui portent
les stigmates de la passion du Seigneur. Marie souffre avec ceux qui
sont dans l'épreuve, espère avec eux et les console en les soutenant de
son aide maternelle".
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Le sanctuaire de
Lourdes
Message de Benoît XVI pour la journée des malades: L'Eucharistie Lourdes et
le soin pastoral des malades
Marie, L'Eucharistie et la Souffrance - Pour lire le texte intégral (1)
Samedi a été rendu public le message du Saint-Père Benoît XVI (11 janvier)
pour la Journée mondiale du malade, intitulé: "L'Eucharistie, Lourdes et le
soin pastoral des malades". Il y écrit que cette journée est liée cette
année à deux évènements importants pour la vie de l'Eglise, le 150e
anniversaire des apparitions de la Vierge à Lourdes et le Congrès
eucharistique international de Québec. Elle nous permet de réfléchir sur la
connexion étroite qu'il existe entre le mystère eucharistique, le rôle de
Marie dans le salut et le sens la souffrance de l'homme. Le Pape écrite
qu'"il existe un lien inséparable entre la Mère et le Fils généré en son
sein par l'oeuvre de l'Esprit, lien que l'on retrouve de façon mystérieuse
dans le sacrement de l'Eucharistie".
Puis Benoît XVI souligne que "Marie, Mater Dolorosa, associée au sacrifice
du Christ et souffrant avec lui au pied de la Croix, se sent
particulièrement proche de la communauté chrétienne qui se rassemble autour
de ceux qui souffrent et qui portent les stigmates de la passion du
Seigneur. Marie souffre avec ceux qui sont dans l'épreuve, espère avec eux
et les console en les soutenant de son aide maternelle".
Après avoir rappelé le thème du Congrès eucharistique de Québec,
"L'Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde", le Saint-Père écrit que
"c'est le Christ qui nous rassemble autour du repas eucharistique, en
suscitant en ses disciples une attention aimante pour ceux qui souffrent et
pour les malades, en lesquels la communauté chrétienne reconnaît le visage
du Seigneur. Il est clair - ajoute-t-il - que la pastorale de la santé doit
tirer la force spirituelle nécessaire de l'Eucharistie pour secourir
efficacement l'homme et pour l'aider à comprendre la valeur de sa propre
souffrance en vue son salut. Uni mystérieusement au Christ, l'homme qui
souffre avec amour et s'abandonne docilement à la volonté divine, devient
une offrande vivante pour le salut du monde".
Le Pape invite ensuite les communautés diocésaines et paroissiales à
célébrer la Journée mondiale du malade "en valorisant pleinement l'heureuse
coïncidence entre le 150e anniversaire des apparitions de Notre-Dame de
Lourdes et le Congrès eucharistique international. Que ce soit l'occasion
-écrit-il- de souligner l'importance de la messe, de l'adoration
eucharistique et du culte de l'eucharistie, en faisant en sorte que les
chapelles des centres de soins deviennent ce cœur qui bat dans lequel Jésus
s'offre sans cesse au Père pour la vie de l'humanité. La distribution de
l'eucharistie aux malades dans le respect et dans l'esprit de prière, est un
vrai réconfort pour celui qui souffre de toute forme d'infirmité".
Benoît XVI conclut en invoquant "de façon spéciale la protection maternelle
de Marie sur tous les malades, sur le personnel médical et sur tous les
agents de la pastorale de la santé. Je pense en particulier -précise-t-il
encore- aux prêtres engagés dans ce secteur, aux religieuses et religieux,
aux volontaires et à tous ceux qui se mettent au service du corps et de
l'âme des malades et de ceux qui souffrent".
Texte intégral du message du Saint-Père
« L’Eucharistie, Lourdes et le soin pastoral des
malades »
Chers frères et sœurs,
1. Le 11 février, fête de la bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, est
célébrée la Journée mondiale du Malade, occasion propice pour réfléchir sur
le sens de la douleur et sur le devoir chrétien de l'assumer dans n'importe
quelle circonstance où elle se présente. Cette année, cette célébration
significative est unie à deux événements importants pour la vie de l'Église,
comme on peut déjà le comprendre par le thème choisi : « L'Eucharistie,
Lourdes et le soin pastoral des malades » : le 150e anniversaire des
apparitions de l'Immaculée à Lourdes et la célébration du Congrès
eucharistique international à Québec, au Canada. De cette manière, une
opportunité particulière est offerte pour considérer la relation étroite
entre le mystère eucharistique, le rôle de Marie dans le plan salvifique et
la réalité de la douleur et de la souffrance de l'homme.
Les 150 ans des apparitions de Lourdes nous invitent à tourner le regard
vers la Vierge sainte, dont l'immaculée conception constitue le don sublime
et gratuit de Dieu à une femme, afin qu'elle pût adhérer pleinement aux
desseins divins avec une foi ferme et inébranlable, malgré les épreuves et
les souffrances qu'elle aurait dû affronter. Voilà pourquoi Marie est le
modèle de l'abandon total à la volonté de Dieu : elle a accueilli le Verbe
éternel dans son cœur et l'a conçu dans son sein virginal ; elle a eu
confiance en Dieu et, l'âme transpercée d'une épée de douleur
(cf. Lc 2,35), elle n'a pas hésité à partager la passion de son
Fils, en renouvelant sur le Calvaire, au pied de la croix, le « oui » de
l'annonciation. Méditer sur l'immaculée conception de Marie signifie donc se
laisser attirer par le « oui » qui l'a unie admirablement à la mission du
Christ, rédempteur de l'humanité ; c'est se laisser prendre par la main et
guider par elle, pour prononcer à son tour le « fiat » à la volonté de Dieu,
avec toute l'existence traversée de joies et de tristesses, d'espérances et
de déceptions, en sachant que les épreuves, la douleur et la souffrance
enrichissent notre pèlerinage sur la terre.
2. On ne peut contempler Marie sans être attiré par le Christ et on ne peut
regarder le Christ sans percevoir immédiatement la présence de Marie. Il y a
un lien inséparable entre la Mère et le Fils engendré dans son sein par
l'œuvre de l'Esprit Saint, et ce lien nous le sentons, de manière
mystérieuse, dans le sacrement de l'eucharistie, comme les Pères de l'Église
et les théologiens l'ont mis en lumière dès les premiers siècles. « La chair
née de Marie, venant de l'Esprit Saint, est le pain descendu du ciel »,
déclare saint Hilaire de Poitiers, tandis que dans le Sacramentaire «
Bergomense » du IXème siècle, nous lisons : « Son sein a fait mûrir un
fruit, un pain nous a rempli du don angélique. Marie a rendu au salut ce
qu'Ève avait détruit par sa faute ». Saint Pierre Damien observe ensuite : «
Ce corps que la très bienheureuse Vierge a engendré, a nourri dans son sein
avec une sollicitude maternelle, ce corps dis-je, celui-là et pas un autre,
nous le recevons à présent du saint autel et nous en buvons le sang comme
sacrement de notre rédemption. Voilà ce que croit la foi catholique, ce
qu'enseigne fidèlement la sainte Église ». Le lien de la Vierge sainte avec
le Fils, agneau immolé qui enlève les péchés du monde, s'étend à l'Église,
corps mystique du Christ. Marie, observe le Serviteur de Dieu Jean-Paul II,
est « femme eucharistique » à travers toute sa vie et l'Église, la
considérant comme son modèle, « est appelée à l'imiter également dans son
rapport avec ce très saint mystère » (Ecclesia
De Eucharistia, 53). Dans cette optique, on comprend encore
mieux pourquoi à Lourdes, au culte de la bienheureuse Vierge Marie est
associé un rappel fort et constant à l'eucharistie par des célébrations
eucharistiques quotidiennes, par l'adoration du très saint sacrement et la
bénédiction des malades, qui constitue un des temps les plus forts de la
halte des pèlerins près de la grotte de Massabielle.
La présence à Lourdes de nombreux pèlerins malades et de bénévoles qui les
accompagnent aide à réfléchir sur la bienveillance maternelle et tendre que
manifeste la Vierge envers la douleur et la souffrance de l'homme. Associée
au sacrifice du Christ, Marie, Mater Dolorosa, qui, au pied de la croix
souffre avec son divin Fils, est particulièrement proche de la communauté
chrétienne qui se rassemble autour de ses membres souffrants, qui portent
les signes de la passion du Seigneur. Marie souffre avec ceux qui sont dans
l'épreuve, elle espère avec eux et est leur réconfort en les soutenant de
son aide maternelle. Et n'est-il pas vrai que l'expérience spirituelle de
tant de malades incite à comprendre toujours plus que « le divin Rédempteur
veut pénétrer dans l'âme de toute personne qui souffre, par l'intermédiaire
du cœur de sa très sainte Mère, prémices et sommet de tous les rachetés ? »
(Jean-Paul II,
Salvifici Doloris, 26).
3. Si Lourdes nous conduit à méditer sur l'amour maternel de la Vierge
immaculée pour ses enfants malades et ceux qui souffrent, le prochain
Congrès eucharistique international sera l'occasion d'adorer Jésus-Christ
présent dans le sacrement de l'autel, de nous confier à lui comme
l'espérance qui ne déçoit pas, de l'accueillir comme remède de l'immortalité
qui guérit le corps et l'esprit. Jésus-Christ a racheté le monde par sa
souffrance, par sa mort et sa résurrection et il a voulu rester avec nous
comme « pain de la vie » dans notre pèlerinage terrestre. « L'Eucharistie
don de Dieu pour la vie du monde » : voilà le thème du Congrès eucharistique
qui souligne que l'eucharistie est le don de son Fils unique, incarné et
crucifié, que le Père fait au monde. C'est lui qui nous réunit autour de la
table eucharistique, en suscitant chez ses disciples une attention
bienveillante envers les malades et ceux qui souffrent ; en eux, la
communauté chrétienne reconnaît le visage du Seigneur. Comme je l'ai
souligné dans l'exhortation apostolique post-synodale
"Sacramentum Caritatis",
« nos communautés, quand elles célèbrent l'eucharistie, doivent prendre
toujours plus conscience que le sacrifice du Christ est pour tous, et que
l'eucharistie presse alors toute personne qui croit en lui à se faire « pain
rompu » pour les autres » (n.88). Ainsi, nous sommes encouragés à nous
engager à la première personne à servir les frères, surtout ceux qui sont en
difficulté, puisque la vocation de tout chrétien est d'être vraiment, avec
Jésus, pain rompu pour la vie du monde.
4. Donc, il apparaît clairement que la pastorale de la santé doit puiser
dans l'eucharistie la force spirituelle et nécessaire pour secourir
efficacement l'homme et l'aider à comprendre la valeur salvifique de sa
souffrance. Comme l'écrivit le Serviteur de Dieu Jean-Paul II dans la lettre
apostolique déjà citée Salvifici doloris, l'Église voit dans les frères et
les sœurs qui souffrent un peu comme de nombreux sujets de la force
surnaturelle du Christ (cf. n.27). Uni
mystérieusement au Christ, l'homme qui souffre avec amour et abandon docile
à la volonté divine devient offrande vivante pour le salut du monde. Mon
prédécesseur bien-aimé déclarait encore que : « Plus l'homme est menacé par
le péché, plus sont lourdes les structures du péché que le monde actuel
porte en lui-même, et plus est éloquente la souffrance humaine en elle-même.
Et plus aussi l'Église éprouve le besoin de recourir à la valeur des
souffrances humaines pour le salut du monde » (ibid.).
Donc, si à Québec, on contemple le mystère de l'eucharistie don de Dieu pour
la vie du monde, dans la Journée mondiale du Malade, dans un parallélisme
spirituel idéal, non seulement on célèbre la participation effective de la
souffrance humaine à l'œuvre salvifique de Dieu, mais dans un certain sens,
on peut bénéficier également des précieux fruits promis à ceux qui croient.
Ainsi, la douleur, acceptée avec foi, devient la porte pour entrer dans le
mystère de la souffrance rédemptrice de Jésus et pour atteindre avec lui la
paix et le bonheur de sa résurrection.
5. Tandis que j'adresse mon salut cordial à tous les malades et à ceux qui
en prennent soin de diverses manières, j'invite les communautés diocésaines
et paroissiales à célébrer la prochaine Journée mondiale du Malade en
mettant pleinement en valeur l'heureuse coïncidence du 150e anniversaire des
apparitions de Notre Dame à Lourdes et le Congrès eucharistique
international. Que ce soit l'occasion de souligner l'importance de la sainte
messe, de l'adoration eucharistique et du culte de l'eucharistie, en faisant
en sorte que les chapelles dans les centres de santé deviennent le cœur
battant où Jésus s'offre sans cesse au Père, pour la vie de l'humanité. De
même, la distribution de l'eucharistie aux malades, effectuée avec respect
et esprit de prière, est un véritable réconfort pour ceux qui souffrent et
sont atteints de toute forme de maladie.
En outre, que la prochaine Journée mondiale du Malade soit une circonstance
propice pour invoquer, de manière spéciale, la protection maternelle de
Marie sur tous ceux qui sont éprouvés par la maladie, sur les personnels de
santé et sur les ministres de la pastorale de la santé. Je pense plus
particulièrement aux prêtres engagés dans ce domaine, aux religieuses et aux
religieux, aux bénévoles et à quiconque s'occupe de servir avec beaucoup de
dévouement, dans le corps et l'âme, les malades et les nécessiteux. Je les
confie tous à Marie, Mère de Dieu et notre Mère, immaculée conception.
Qu'elle aide chacun à témoigner que la seule réponse valable à la douleur et
à la souffrance humaine est le Christ, qui en ressuscitant a vaincu la mort
et nous a donné la vie qui n'a pas de fin. Avec ces sentiments, j'impartis
de tout cœur, une bénédiction apostolique spéciale à tous.
Du Vatican, le 11 janvier 2008
BENEDICTUS PP. XVI
Autre synthèse
►
Message du pape Benoît XVI pour la « Journée Mondiale du Malade » - 21.01.08
Texte original du
message du Saint Père
►
Italien
- Anglais
Sources:
www.vatican.va 080121 (520) -
E.S.M.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.01.2008 - BENOÎT XVI |