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Le card. Poupard traduit les sentiments de Benoît XVI aux Musulmans
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ROME, le 20 octobre 2006 -
(E.S.M.) - Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège, aux
côtés du Cardinal Poupard et de Mgr. Celata, venus présenter le
message de fin de Ramadan, on comptait Mgr. Felix Anthony Machado et
Mgr. Khaled Akashed, Officials de ce même Conseil pour le dialogue
inter-religieux, en charge des relations avec l'Islam.
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Benoît XVI a reçu les ambassadeurs musulmans le 25 septembre 2006
Message du
Président du Conseil Pontifical interreligieux aux musulmans pour la fin du
Ramadan
Chrétiens et
Musulmans: un dialogue confiant pour relever ensemble les défis de notre
monde
Le 25 septembre dernier, le Saint Père Benoît XVI
avait reçu les représentants de la communauté musulmane à Castel Gandolfo. A
la fin de son discours, il leur avait adressé les paroles suivantes:
"Chers amis, je souhaite de tout cœur que Dieu
miséricordieux guide nos pas sur les chemins d’une compréhension réciproque
toujours plus vraie. Au moment où pour les musulmans commence la démarche
spirituelle du mois de Ramadan, je leur adresse à tous mes vœux cordiaux,
souhaitant que le Tout-Puissant leur accorde une vie sereine et paisible.
Que le Dieu de la paix vous comble de l’abondance de ses Bénédictions, ainsi
que les communautés que vous représentez!"
Benoît XVI
CONSEIL PONTIFICAL
POUR LE DIALOGUE INTERRELIGIEUX: MESSAGE POUR LA FIN DU RAMADAN
PRESENTATION DU MESSAGE AUX MUSULMANS
Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège, aux
côtés du Cardinal Poupard et de Mgr. Celata, venus présenter le message de
fin de Ramadan, on comptait Mgr. Felix Anthony Machado et Mgr. Khaled
Akashed, Officials de ce même Conseil pour le dialogue inter-religieux, en
charge des relations avec l'Islam.
Tout d'abord, le Cardinal Paul
Poupard a rappelé qu'il est de coutume que son dicastère adresse des
messages aux fidèles de trois des principales religions, Bouddhistes,
Hindouistes et Musulmans, et reçoive des représentants du shintoïsme, du
sikhisme et autres religions orientales. Il s'agit de visites que les
membres du Conseil restituent.
Au nombre des initiatives récentes,
il a signalé la rencontre à Assise (4-8 novembre) d'une centaine de jeunes
dont la moitié non-chrétiens, organisée pour le 20 anniversaire de la
Journée mondiale de prière pour la paix (27 octobre 1986), et dont le but
était de réfléchir ensemble et l'échanger des idées pour que la jeunesse
soit un instrument de pacification et d'espérance dans le monde.
Dans son intervention, le Cardinal Paul Poupard a rappelé l'encyclique du
pape Benoît XVI et sa lettre d'Assise.
Dans le cadre de nos réflexions, a-t-il dit, s'est exprimé le désir de
"partager avec les musulmans, le message de l'Encyclique de S.S. Benoît XVI
"Deus Caritas Est" Dieu est amour, dont nous sont
présentés quelques principes pratiques d'importance essentielle: "l'amour
authentique pour Dieu est inséparable de l'amour pour les autres";
l'amour, pour être crédible doit être effectif et se traduire dans "une
aide offerte à tous", spécialement aux plus démunis; il faut
ensuite la mettre au service de la "recherche de
solutions justes et pacifiques face aux graves problèmes qui assaillent
notre monde".
Le Saint-Père, Pape Benoît XVI, en soulignant l'importance du dialogue entre
personnes de religions et cultures différentes a voulu se référer à
notre récente rencontre d'Assise en particulier: "De ce dialogue nous avons
plus que jamais besoin, spécialement en regardant vers les nouvelles
générations", Lettre à S.E. Mons. Dominique Sorrentino à l'occasion du XX
anniversaire de la rencontre interreligieuse de prière pour la paix, le 2
septembre 2006. (Message
intégral de Benoît XVI pour la rencontre d'Assise)
Puis Mgr. Pier Luigi Celata a tracé
l'historique des messages aux Musulmans depuis 1967 (alors Secrétariat pour
les non-chrétiens), qui "représentent une occasion pour le dicastère de
favoriser les relations avec les autres traditions religieuses, et
d'exprimer son amitié aux communautés musulmanes".
"Ces dernières
années - a-t-il ajouté - l'attention et l'intérêt porté à ce message se sont
accrus, et le nombre de personnalités qui y répondent aussi. L'appréciation
de l'épiscopat augmente et certains évêques accompagnent le message d'une
lettre personnelle".
Le Secrétaire du Conseil a ensuite indiqué que
le contenu du message "ne se limite pas à des voeux et entend établir un
contact de dimension spirituelle avec ses destinataires, dans le sillage de
l'estime pour les Musulmans exprimé par les Pères conciliaires".
Les
messages de fin de Ramadan traitent de "sujets d'intérêt commun, souvent
suggérés par l'actualité, parfois délicate, dans le but de développer une
réflexion en vue d'une meilleure perception de certaines valeurs
fondamentales, et sur la contribution des deux religions à la solution de
certaines situations difficiles".
A son tour,
Mgr. Machado a présenté le récent ouvrage
publié par le dicastère et intitulé "Le dialogue interreligieux dans
l'enseignement de l'Eglise de Vatican II à Jean-Paul II (1963-2005)", un
volume de 1.766 pages (anglais, français, italien).
"Les
catholiques pourront y trouver facilement les motivations théologiques
du magistère pour le dialogue interreligieux. Les non-chrétiens y
trouveront tout ce que l'Eglise catholique pense des différentes
religions". |
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VIS 061020 (410) |
Mgr. Celata, Mgr. Poupard, P. Federico
Lombardi |
Comme chaque année à la fin du Ramadan, le
Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux publie un message à
l'attention des Musulmans. Intitulé "Chrétiens et Musulmans, un dialogue de
confiance face aux menaces du monde", il porte la signature du Président et
du Secrétaire du dicastère, le Cardinal Paul Poupard et Mgr.Pier Luigi
Celata.
Voici le texte du Message,
diffusé en anglais, arabe, français et italien, à la signature du Président,
le Card. Paul Poupard, et du Secrétaire du Conseil Pontifical, l'archevêque
Mons. Pier Luigi Celata:
Chers amis musulmans,
1.
C’est pour moi un motif de grande joie de vous adresser ce message, pour la
première fois comme Président du Conseil pontifical pour le Dialogue
interreligieux, et de vous présenter les vœux les plus chaleureux de ce
Conseil à l’occasion de la fête qui conclut le mois de jeûne du Ramadan. Je
vous souhaite paix, tranquillité et joie dans vos cœurs, dans vos maisons et
dans vos pays respectifs. Ces vœux font écho à ceux que Sa Sainteté le Pape
Benoît XVI a en personne formulé au début du Ramadan, aux diplomates de pays
à majorité musulmane accrédités auprès du Saint-Siège et à d’autres pays
membres et observateurs de l’Organisation de la Conférence islamique, et à
des représentants des communautés musulmanes en Italie. (Benoît
XVI: audience aux ambassadeurs des pays à majorité musulmane - 25.09.06)
2. Il est beau de pouvoir partager avec vous ce
moment significatif dans le cadre de nos rapports de dialogue. Les
circonstances particulières que nous venons de traverser ensemble montrent,
elles aussi, que si le chemin d’un dialogue authentique peut être parfois
ardu, il devient plus que jamais nécessaire.
3. Le mois de Ramadan
que vous venez de vivre a été également, sans nul doute, un temps de prière
et de réflexion sur la situation difficile que traverse notre monde. Tout en
voyant ce qui est bon et en remerciant Dieu, il est impossible de ne pas
constater les graves problèmes qui pèsent sur notre époque : l’injustice, la
pauvreté, les tensions et les conflits à l’intérieur des pays, mais aussi
entre eux. La violence et le terrorisme sont une plaie particulièrement
douloureuse. Combien de vies humaines détruites, de femmes rendues veuves,
d’enfants qui perdent leurs parents et se trouvent ainsi orphelin. Combien
de personnes sont blessées dans leurs corps et dans leurs cœurs,
handicapées. Combien de destructions, en quelques instants, de ce qui a été
construit parfois pendant des années, au prix de nombreux sacrifices et
d’énormes dépenses !
4. En tant que Chrétiens et Musulmans, ne
sommes-nous pas les premiers à être appelés à offrir notre contribution
spécifique à la solution de cette grave situation et de ces problèmes
complexes ? C’est sans doute la crédibilité des religions qui est en jeu,
mais aussi celle des chefs religieux et de tous les croyants. Si nous ne
tenons pas notre place comme croyants, beaucoup s’interrogeront sur
l’utilité des religions et sur notre cohérence en tant qu’hommes et femmes
qui se prosternent devant Dieu.
Nos deux religions accordent beaucoup
d’importance et d’espace à l’amour, à la compassion et à la solidarité.
C’est dans cette perspective que je désire partager avec vous le message de
la première encyclique de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI,
Deus Caritas Est : « Dieu est amour », qui fait écho à la «
définition » la plus caractéristique de Dieu dans l’Écriture Sainte des
Chrétiens: « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8). L’amour authentique pour Dieu est
inséparable de l’amour pour les autres : « Si quelqu’un dit : "J’aime Dieu"
alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet celui
qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne
voit pas » (1 Jn 4, 20). En le rappelant, l’encyclique souligne l’importance
de la charité fraternelle dans la mission de l’Église : l’amour, pour être
crédible, doit être effectif. Il est nécessaire qu’il vienne en aide à tous,
à commencer par les plus démunis. L’amour véritable doit se mettre au
service de tous dans la vie de tous les jours, mais aussi au service de la
recherche de solutions justes et pacifiques aux graves problèmes qui
assaillent notre monde.
5. Les croyants qui s’engagent dans l’aide
aux personnes dans le besoin et dans la recherche de solutions à ces
problèmes le font d’abord par amour pour Dieu, « pour le visage de Dieu ».
Le psaume 27 (26) le rappelle : « C’est ta face, Seigneur, que je cherche,
ne me cache pas ta face » (vv. 8b-9a). Le jeûne que vous avez vécu tout au
long de ce mois vous a non seulement rendus plus attentifs à la prière, mais
également plus sensibles aux besoins des autres, surtout de ceux qui ont
faim, favorisant une générosité encore plus grande avec les personnes dans
la détresse.
6. Les soucis quotidiens et les graves problèmes du
monde sollicitent notre attention et notre action. Demandons à Dieu dans la
prière de nous aider à les affronter avec courage et détermination. Là où
nous pouvons œuvrer ensemble, ne travaillons pas séparément. Le monde, et
nous avec lui, a besoin de Chrétiens et de Musulmans qui se respectent,
s’estiment, et donnent le témoignage de s’aimer et œuvrer ensemble à la
gloire de Dieu et au bien de tous les hommes.
7. C’est avec des
sentiments de sincère amitié que je vous salue et que je confie ces pensées
à votre réflexion. Je demande à Dieu Tout-Puissant qu’elles contribuent à
promouvoir, partout, des rapports de plus grande compréhension et de
coopération accrue entre Chrétiens et Musulmans, qui participeront
grandement au rétablissement et à l’affermissement de la paix au sein des
nations et entre les peuples, selon le vœu profond de tous les croyants et
de tous les hommes de bonne volonté.
Paul Cardinal Poupard Président
Archevêque Pier
Luigi Celata Secrétaire
Sources: Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.10.2006 - BENOÎT XVI |