Le pape Benoît XVI aborde la
question très importante de l'éducation |
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Rome, le 20 Juin 2008 -
(E.S.M.) - C'est la quatrième fois que le pape Benoît XVI
rencontre l'assemblée plénière de la Conférence des évêques d'Italie. Le
pape a abordé les questions fondamentales de l'évangélisation et de
l'éducation des nouvelles générations.
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Le pape Benoît XVI salle du
Synode
Le pape Benoît XVI aborde la question très importante de l'éducation
Discours du Saint-Père Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Pour la quatrième fois, j'ai la joie de vous rencontrer réunis lors de votre
assemblée générale, pour réfléchir avec vous sur la mission de l'Église qui
est en Italie et sur la vie de cette nation bien aimée. Je salue votre
président, le cardinal Angelo Bagnasco, et je
le remercie vivement pour les aimables paroles qu'il m'a adressées en votre
nom à tous. Je salue les trois vice-présidents et le secrétaire général. Je
salue chacun de vous, avec cette affection qui naît de savoir que nous
sommes membres de l'unique Corps mystique et que nous participons ensemble à
la même mission.
Je désire avant tout me féliciter avec vous d'avoir placé au centre de vos
travaux la réflexion sur la façon de promouvoir la
rencontre des jeunes avec l'Évangile et donc, de manière concrète,
sur les questions fondamentales de l'évangélisation et
de l'éducation des nouvelles générations. En Italie, comme dans
beaucoup d'autres pays, on ressent profondément ce que nous pouvons définir
comme une véritable "urgence éducative".
En effet,
quand, dans une société et dans une culture marquées
par un relativisme envahissant et souvent agressif, les certitudes
fondamentales, les valeurs et les espérances qui donnent un sens à la vie se
font en apparence plus rares, on voit se diffuser facilement parmi les
parents comme parmi les enseignants, la tentation de renoncer à son devoir,
voire le risque de ne plus comprendre quel est son rôle et quelle est sa
mission. Les enfants, les adolescents et les jeunes, même s'ils sont
entourés de beaucoup d'attention et tenus à l'abri, de manière peut-être
excessive, des épreuves et des difficultés de la vie, se sentent à la fin
abandonnés devant les grandes questions qui naissent inévitablement en eux,
comme devant les attentes et les défis qu'ils sentent peser sur leur avenir.
Pour nous, évêques, pour nos prêtres, pour les
catéchistes et pour toute la communauté chrétienne, l'urgence éducative
prend un visage bien précis : celui de la transmission de la foi aux
nouvelles générations. Même ici, et en particulier ici, nous devons
tenir compte des obstacles introduits par le relativisme, par une culture
qui met Dieu entre parenthèses et qui décourage tout choix vraiment exigeant
et en particulier les choix définitifs, pour privilégier en revanche, dans
tous les milieux de vie, l'affirmation de soi-même et les satisfactions
immédiates.
Pour faire face à ces difficultés, l'Esprit Saint a déjà suscité dans
l'Église de nombreux charismes et des énergies évangélisatrices,
particulièrement présents et vivants dans le catholicisme italien. Il est de
notre devoir d'évêques d'accueillir avec joie ces forces nouvelles, de les
soutenir, de favoriser leur croissance, de les guider et de les orienter de
manière à ce qu'elles se tiennent toujours à l'intérieur du grand cercle de
la foi et de la communion ecclésiale. Nous devons en
outre donner un profil d'évangélisation plus net aux nombreuses
formes et occasions de rencontre et de présence que nous avons avec le monde
des jeunes, dans les paroisses, dans les oratoires, dans les écoles - en
particulier dans les écoles catholiques - et dans tant d'autres lieux de
rassemblement. Les rapports personnels sont évidemment importants, notamment
la confession sacramentelle et la direction spirituelle. Chacune de ces
occasions est une possibilité qui nous est donnée de faire percevoir à nos
jeunes le visage de ce Dieu qui est le véritable ami de l'homme. Les grands
rendez-vous, ensuite, comme celui que nous avons vécu
à
Lorette en septembre dernier et comme celui que nous vivrons
en juillet à Sydney, où seront présents également beaucoup de jeunes
italiens, sont l'expression communautaire, publique et festive de cette
attente, de cet amour et de cette confiance envers le Christ et envers
l'Église qui demeurent enracinés dans l'âme des jeunes. Ces rendez-vous
récoltent donc le fruit de notre travail pastoral quotidien et dans le même
temps aident à respirer à pleins poumons l'universalité de l'Église et la
fraternité qui doit unir toutes les nations.
Même dans le contexte social plus large, c'est justement cette urgence
éducative actuelle qui fait grandir la demande d'une éducation qui soit
véritablement ainsi : donc, de manière concrète, des
éducateurs qui sachent être des témoins crédibles de ces réalités et
de ces valeurs sur lesquelles il est possible de construire autant
l'existence personnelle que des projets de vie communs et partagés. Cette
demande, qui ressort du corps social et qui implique les enfants et les
jeunes autant que les parents et les autres éducateurs, constitue déjà en
elle-même la prémisse et le début d'un parcours de redécouverte et de
reprise qui, sous une forme adaptée à l'époque actuelle, pose de nouveau en
son centre la formation pleine et intégrale de la personne humaine. Comment
ne pas prononcer, dans ce contexte, un mot en faveur de ces lieux
spécifiques de formation que sont les écoles ? Dans un État démocratique,
qui s'honore de promouvoir la liberté d'initiative dans tous les domaines,
l'exclusion d'un soutien adéquat à l'engagement des institutions
ecclésiastiques dans le domaine scolaire ne semble pas justifié. Il est en
effet légitime de se demander s'il ne serait pas utile à la qualité de
l'enseignement de comparer de façon stimulante les centres de formation
différents créés, dans le respect des programmes ministériels valables pour
tous, par des forces populaires multiples, soucieuses d'interpréter les
choix éducatifs des familles. Tout cela laisse penser qu'une telle
comparaison ne manquerait pas de produire des effets bénéfiques.
Chers frères évêques italiens, en plus du domaine très important de
l'éducation, c'est dans un certain sens dans sa situation globale, que
l'Italie a besoin de sortir d'un période difficile, dans laquelle le
dynamisme économique et social semble s'être affaibli, où la confiance dans
l'avenir a diminué et le sens de l'insécurité s'est à l'inverse accru à
cause des conditions de pauvreté de tant de familles,
avec la conséquence que chacun tend à se refermer sur lui-même. C'est
justement parce que nous sommes conscients de ce contexte que nous
ressentons avec une joie particulière les signaux d'un nouveau climat, plus
confiant et plus constructif. Celui-ci est lié à l'avancée de relations plus
sereines entre les forces politiques et les institutions, en vertu d'une
perception plus vivante des responsabilités communes pour l'avenir de la
Nation. Et ce qui nous réconforte c'est que cette perception semble
s'étendre au sentiment populaire, au territoire et aux catégories sociales.
Le désir se répand en effet de reprendre le chemin, d'aborder et de résoudre
ensemble tout au moins les problèmes les plus urgents et les plus graves, de
donner naissance à une nouvelle saison de croissance économique mais
également civile et morale.
Ce climat a évidemment besoin de se consolider et pourrait très vite
disparaître, s'il ne trouvait pas d'écho dans des résultats concrets.
Cependant, il représente déjà par lui-même une ressource précieuse, qu'il
est du devoir de chacun, selon son rôle et ses responsabilités, de
sauvegarder et de renforcer. En tant qu'évêques nous ne pouvons manquer
d'apporter notre contribution spécifique afin que l'Italie connaisse une
période de progrès et de concorde, en mettant à profit les énergies et les
impulsions qui naissent de sa grande histoire chrétienne. A cette fin, nous
devons avant tout dire et témoigner avec franchise à nos communautés
ecclésiales et à tout le peuple italien que, même si les problèmes à
affronter sont nombreux, la question fondamentale de
l'homme d'aujourd'hui demeure la question de Dieu.
Aucun autre problème humain et social ne pourra être
vraiment résolu si Dieu ne revient pas au centre de notre vie. Ce
n'est qu'ainsi, à travers la rencontre avec le Dieu vivant, source de cette
espérance qui nous transforme de l'intérieur et qui ne déçoit pas
(Rm 5, 5), qu'il est possible de retrouver une confiance forte et
sûre dans la vie et donner consistance et vigueur à nos projets de bien.
Je souhaite vous répéter,chers évêques italiens, ce que je disais le 16
avril dernier à nos confrères des
États-Unis : "En tant qu'annonciateurs de l'Évangile et guides de la
communauté catholique, vous êtes également appelés à participer à l'échange
d'idées sur la scène publique, pour aider à façonner des attitudes
culturelles adaptées". Dans le cadre d'une laïcité saine et bien comprise,
il convient donc de résister à toute tendance à considérer la religion, et
en particulier le christianisme, comme un fait seulement privé: les
perspectives qui naissent de notre foi peuvent au contraire offrir une
contribution fondamentale à l'éclaircissement et à la résolution des
problèmes sociaux et moraux de l'Italie et de l'Europe d'aujourd'hui. Il est
donc juste que vous consacriez une grande attention à
la famille fondée sur le mariage, pour promouvoir une pastorale
adéquate aux défis qu'elle doit aujourd'hui affronter, pour encourager
l'affirmation d'une culture favorable, et non hostile, à la famille et à la
vie, comme pour demander également aux institutions publiques une politique
cohérente et organique qui reconnaisse à la famille ce rôle central qu'elle
tient dans la société, en particulier pour le renouvellement des
générations, et l'éducation des enfants: l'Italie a un grand et urgent
besoin de cette politique. Notre engagement pour la
dignité et la protection de la vie humaine, dans toutes ses phases et
sous toutes ses formes, de la conception et de la phase embryonnaire aux
situations de maladie et de souffrance et jusqu'à la mort naturelle doit
être également fort et constant. Nous ne pouvons fermer les yeux et nous
taire devant la pauvreté, les détresses et les
injustices sociales qui affligent une grande partie de l'humanité et
qui exigent l'engagement généreux de tous, un engagement qui s'étend
également aux personnes qui, même si elles ne sont pas connues, sont
cependant dans le besoin. Naturellement, la disponibilité à aller à leur
secours doit se manifester dans le respect des lois, qui assurent le
déroulement correct de la vie sociale autant à l'intérieur d'un État que
pour ceux qui y entrent. Il n'est pas nécessaire de rendre ce discours plus
concret: vous et vos chers prêtres connaissez les situations concrètes et
réelles parce que vous vivez parmi les populations.
C'est donc une extraordinaire chance pour l'Église qui est en Italie de
pouvoir faire appel à des moyens d'information qui interprètent
quotidiennement dans le débat public ses nécessités et ses préoccupations,
de manière certes libre et autonome, mais dans un esprit de partage sincère.
Je me réjouis donc avec vous du quarantième anniversaire de la fondation du
journal Avvenire et je souhaite vivement qu'il puisse atteindre
un nombre toujours plus grand de lecteurs. Je me réjouis de la publication
de la nouvelle traduction de la Bible, et de l'exemplaire que vous m'avez
offert et j'espère qu'elle sera publiée prochainement en édition de poche.
Elle s'inscrit parfaitement dans la préparation du prochain
Synode des évêques qui réfléchira sur:
"la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Église".
Très chers frères évêques italiens, je vous assure de ma proximité, avec un
souvenir constant dans la prière, et je donne avec grande affection la
Bénédiction apostolique à chacun d'entre vous, à vos Églises et à toute la
bien-aimée nation italienne.
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Sources :
www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana/290508
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.06.08 -
BENOÎT XVI |