Dans le rapport avec la souffrance, la mesure de
l’humanité |
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VATICAN, le 20 février 2009 -
(E.S.M.)
- Le triste cas de la pauvre Eluana Englaro, connu de tous, n’est pas
encore “terminé”, même si l’existence terrestre de cette jeune est terminée.
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La
dépénalisation pour celui qui tue un autre homme -
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Dans le rapport avec la souffrance, la mesure de l’humanité
Le 20 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- La question n’est pas close, parce que les blessures qu’elle a
provoquées dans les consciences ne sont pas encore refermées, mais
surtout, parce qu’il faut encore vérifier toutes les conséquences
juridiques qu’un tel précédent pourra apporter dans la législation
italienne et aussi ailleurs.
L’impression de fond c’est que rien n’a été laissé au hasard, et que
tout a obéi à une inquiétante « mise en scène de
mort » qui avait pour objectif d’introduire, dans la pratique, si
ce n’est pas encore dans la législation, la dépénalisation pour celui
qui tue un autre homme, incapable de se défendre,
en le faisant mourir de faim et de soif.
Au-delà du débat politique, il est nécessaire de rappeler ceci avec le
Saint-Père, le Pape Benoît XVI, qui écrit dans l’encyclique
Spe
salvi
(numéro 38) :
« La mesure de l'humanité se détermine essentiellement dans son
rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun
comme pour la société. Une société qui ne réussit pas à accepter les
souffrants et qui n'est pas capable de contribuer, par la compassion, à
faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi
intérieurement est une société cruelle et
inhumaine. Cependant, la société ne peut accepter les souffrants
et les soutenir dans leur souffrance, si chacun n'est pas lui-même
capable de cela et, d'autre part, chacun ne peut accepter la souffrance
de l'autre si lui-même personnellement ne réussit pas à trouver un sens
à la souffrance, un chemin de purification et de maturation, un chemin
d'espérance. Accepter l'autre qui souffre signifie, en effet, assumer en
quelque manière sa souffrance, de façon qu'elle devienne aussi la
mienne. Mais parce que maintenant elle est devenue souffrance partagée,
dans laquelle il y a la présence d'un autre, cette souffrance est
pénétrée par la lumière de l'amour. La parole latine consolatio,
consolation, l'exprime de manière très belle, suggérant un être-avec
dans la solitude, qui alors n'est plus solitude. Ou encore la capacité
d'accepter la souffrance par amour du bien, de la vérité et de la
justice est constitutive de la mesure de l'humanité, parce que si, en
définitive, mon bien-être, mon intégrité sont plus importants que la
vérité et la justice, alors la domination du plus fort l'emporte; alors,
précise Benoît XVI, règnent la violence et le
mensonge. La vérité et la justice doivent être au-dessus de mon
confort et de mon intégrité physique, autrement ma vie elle-même devient
mensonge. Et enfin, le « oui » à l'amour est aussi source de souffrance,
parce que l'amour exige toujours de sortir de mon moi, où je me laisse
émonder et blesser. L'amour ne peut nullement exister sans ce
renoncement qui m'est aussi douloureux à moi-même, autrement il devient
pur égoïsme et, de ce fait, il s'annule lui-même comme tel ».
Rien de plus « laïc » que la compassion, qui n’est exclusive de
personne, et que tous peuvent vivre, en y mesurant son propre degré de
rationalité, d’amour et de civilisation, et rien de plus chrétien, dans
son origine historique et théologique !
Le cas « Englaro » aurait, pour certains, mis à nu l’orientation éthique
aussi de la très catholique Italie. S’il y a eu une dérive, dans la
réalité des faits et des nombres, elle n’a concerné ni le peuple ni la
nation qui, au contraire, a montré clairement son propre jugement en
faveur de la vie et de la compassion. La dérive ne vient pas du peuple,
mais de quelques élites minoritaires porteuses de mort qui
veulent imposer à l’opinion publique et au pays, leur propre vision
désespérée de la vie, ou plutôt de la mort ! Le peuple est capable
d’embrasser la souffrance, de la porter avec dignité, en montrant ainsi
la mesure de sa propre civilisation.
par l’Abbé Nicola Bux et l’abbé
Salvatore Vitiello
Liens :
Communiqué de la Conférence épiscopale italienne sur la mort d'Eluana
Le Vatican réagit au décès d'Eluana Englaro
Eluana Englaro, ses jours sont-ils comptés ?
09.02.2009
La vie d’Eluana Englaro est désormais en chemin vers la mort :
15.11.2008
Le débat sur Eluana Englaro... pour un examen de conscience :
18.11.2008
Regarder
la vidéo ►
L’espérance est plus forte que la mort
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Sources : www.vatican.va
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(E.S.M.)
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