Benoît XVI et le dialogue de la
vérité |
 |
CITE DU VATICAN, le 20 Janvier 2007 -
(E.S.M.) - Les
paroles de la doctrine par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé Salvatore
Vitiello - Dialogue œcuménique et inter-religieux.
|
Une fidélité sans
équivoque de notre appartenance à Jésus-Christ
Le
dialogue de la vérité
Au début de la semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, il ne semble
pas déplacé de reprendre tout ce qui désormais devrait être acquis
définitivement dans chaque milieu ecclésial : la distinction claire et sans
équivoque entre dialogue œcuménique et dialogue inter-religieux. Les
initiatives se multiplient qui, sous des titres comme « temps de dialogue »,
introduisent la confusion et amènent à confondre le dialogue entre baptisés,
ceux qui croient en Jésus, en route vers la redécouverte de l’unité
catholique, et celui entre chrétiens et fidèles d’autres traditions
religieuses. Parmi ces dernières, évidemment, le judaïsme a une position
éminente, et on consacre, entre autres, aux rapports avec le judaïsme, une
journée spéciale pour le dialogue judéo-chrétien.
Une telle confusion, qui se retranche et fait appel à une « vérité absolue »
fantomatique, sans jamais spécifier qui est cette vérité, surtout, qui l’a
incarnée définitivement dans l’histoire, est une
confusion qu’il faut absolument éviter. Elle est fille de cette «
idéologie du dialogue » qui continue à confondre le moyen et la fin. Le
dialogue n’est pas et ne peut être, une fin ; il est un moyen, qu’il faut
utiliser selon toute l’étendue de sa possibilité, mais qu’il faut
reconnaître pour ce qu’il est un moyen et pas une fin.
La fin pour laquelle l’Eglise existe ne peut être
que l’évangélisation, l’annonce claire et crédible de Jésus de Nazareth
Seigneur et Christ, unique Sauveur de tous les hommes. « Béatifié
part Benoît XVI, le Père de Foucauld est considéré comme ‘un exemple de
dialogue respectueux entre religions, comme une personne qui anticipe
Vatican II’. Et pourtant, ce précurseur de Vatican II, qui s’en alla chez
les musulmans pour les convertir, et fut tué, a traduit l’Évangile en langue
touareg, avec les intentions suivantes : ‘Ce n’est pas opportun de chercher
à enseigner aux Touaregs l’arabe qui les rapproche du Coran, alors que, au
contraire, ils doivent en être éloignés. Il faut leur faire apprendre le
tamahaq, une belle langue et très facile, en y introduisant peu à peu des
paroles indispensables pour exprimer des idées religieuses, des vertus
chrétiennes […]. A peine commenceront les premières conversions, il faudra
un catéchisme en tamahaq » (A. Gnocchi-M.Palmaro,
Contro il logorio del laicismo moderno, Casale M. 2006. p.106).
Que la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens soit alors une occasion
importante pour redécouvrir une clarté et une fidélité sans équivoque
l’appartenance à Jésus-Christ, la foi christocentrique sans laquelle il n’y
a aucune possibilité de rencontre authentique, parce que c’est précisément
le Seigneur Jésus qui est le « lieu » unique et l’unique « raison-logos »
possible de rencontre.
Le dialogue, comme l’a rappelé à plusieurs reprises Joseph Ratzinger, notre
pape Benoît XVI, dans son ouvrage « Fede, verità, tolleranza » (1),
doit toujours être "dialogue de la vérité"
: un effort humain réaliste, aidé par le Saint-Esprit quand celui qui le
fait est baptisé, pour chercher, et surtout, pour reconnaître, une vérité
qui, dans le cas de Jésus-Christ, n’est pas construite par l’homme, mais est
donnée, comme chaque élément fondamental de la réalité.
Une foi christocentrique, capable d’accueillir la personne de Jésus-Christ
selon la totalité des facteurs qui la constituent, ne peut que produire des
effets bénéfiques même sur les conceptions ecclésiologiques qui, libres et
libérées de logiques factieuses et partisanes, restituent à l’Eglise sa
véritable identité : la présence divine dans le monde.
Que ce soit vraiment la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, un
temps de redécouverte de notre appartenance commune, même affective, au
Jésus de l’histoire et au Christ de la foi, qui, en réalité, sont l’unique
Christ Seigneur. C’est seulement cette conscience qui rendra tous les
chrétiens capables de cet élan missionnaire dont aujourd’hui l’Europe et le
monde ont un besoin aussi grand, et dont le témoignage attirera et édifiera
les autres traditions religieuses.
Note:
(1) Titre original: Glaube, Wahrheit, Toleranz.
Das Christentum und die Weltreligionen. Ce livre
est un ouvrage difficile mais clair; fidèle à la vraie, à la solide
tradition et en même temps extrêmement moderne comme l’a toujours été la
pensée de Joseph Ratzinger.
Certains parcours, pense le cardinal, peuvent mener à la
confusion, par exemple, en matière d’“œcuménisme”, de “dialogue entre les
religions”, de rapport entre philosophie et foi, entre foi et religion,
entre religion et connaissance humaine, entre mono culturalisme, inter
culturalisme et pluriculturalisme, si l’on ne se sent pas ancré dans la
tradition, dans l’enseignement de l’Église, dans la pensée chrétienne des
Pères de l’Église.
(...) Ces problèmes sont en réalité apparus, à cause,
entre autres, de certaines “assemblées de prière commune” mal comprises,
même si elles étaient généreuses et enthousiastes, et de quelques réactions
sentimentales irréfléchies, à des documents tels que
Fides et
ratio : (Lettre encyclique du pape Jean-Paul
II aux évêques sur les rapports entre la Foi et la raison),
Dominus Jesus
(La révélation de
Jésus-Christ est définitive et complète),
le document sur les devoirs moraux des catholiques en politique et, en
dernier lieu, à celui sur l’Eucharistie.
Ce livre du futur Benoît XVI éclaire aussi un question
que la lecture superficielle, peu perspicace peut-être, et linguistiquement
peu attentive des documents conciliaires en matière d’œcuménisme, de
tolérance, de salut universel, a fait engendrer
presque en contradiction avec le mandat missionnaire apostolique qui a été
confié à l’Église par le Christ et qui est directement fondé sur le
caractère exclusif et exhaustif de la Révélation et de Sa
figure rédemptrice: Jésus de Nazareth.
Communiqué de la salle de presse du Vatican:
TOUR
D'HORIZON SUR L'OECUMENISME
Le 23 janvier à 11 h 30' près la Salle-de-Presse du Saint-Siège, le Cardinal
Walter Kasper, Président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité
des chrétiens, fera un tour d'horizon sur l'oecuménisme. A cette
présentation, qui s'insère dans la semaine de prière pour l'unité, prendront
également part Mgr.Brian Farrell, Secrétaire du dicastère, et Mgr.Eleuterio
F.Fortino, Sous-secrétaire.
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.01.2007 - BENOÎT XVI |