Message de Noël du Patriarche de Jérusalem |
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Rome, le 19 décembre 2007 -
(E.S.M.)
- "Nous célébrons Noël cette année
encore alors que nous sommes toujours en quête d’une paix qui semble
impossible. Nous croyons cependant que la paix est possible.
Palestiniens et Israéliens sont capables de vivre ensemble en paix,
chacun dans son territoire, chacun jouissant de sa sécurité, de sa
dignité et de ses droits," exprime le patriarche Michel Sabbah dans son
message de Noël.
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Michel
Sabbah, Patriarche -
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Message de Noël du Patriarche de Jérusalem
Message de Noël 2007
Bonne et sainte fête de Noël
1. « La grâce et l’amour de Dieu sont apparues aux hommes »
(Tite 3,4). Nous célébrons Noël
dans la joie, fondée sur notre espérance de voir des jours meilleurs, par la
grâce de Dieu, par notre contribution à la paix et par notre partage de tous
les sacrifices qu’elle exige. C’est pourquoi, à l’occasion de Noël, nous
renouvelons notre foi en Celui en qui nous avons cru, le Verbe de Dieu fait
homme, Jésus né à Bethléem, Prince de la paix, et Sauveur de l’humanité. Il
s’est fait homme, afin de nous ramener à Dieu notre Créateur, afin de savoir
que nous ne sommes pas seuls, que nous ne sommes pas abandonnés à nous-mêmes
face aux défis multiples de cette Terre Sainte. Dieu est avec nous : c’est
pourquoi, notre espérance reste vivante en nous, au milieu de toutes les
difficultés quotidiennes, sous l’occupation et dans l’insécurité et les
privations qui en proviennent. Dieu est avec nous, afin de nous rappeler que
le commandement de l’amour qui nous fut donné par Jésus, né à Bethléem,
reste valide pour nos jours difficiles aujourd’hui encore: notre amour les
uns pour les autres et pour tous et toutes. Un amour qui consiste à voir le
visage de Dieu en toute personne humaine, de toute religion et de toute
nationalité ; un amour qui est la capacité de pardonner en même temps que le
courage de demander tous nos droits, surtout ceux qui sont donnés par Dieu à
la personne et à toute la communauté, tels le don de la vie, de la dignité,
de la liberté et de la terre. Un amour qui consiste à porter les soucis de
tous, et qui est don et partage avec tous ceux et celles qui souffrent de
privations et de pauvreté, afin que la vie, don de Dieu à nous tous
pareillement, soit une vie pleinement vécue, la « vie abondante » que Jésus
est venue nous donner.
2. Nous célébrons Noël cette année encore alors que nous sommes toujours en
quête d’une paix qui semble impossible. Nous croyons cependant que la paix
est possible. Palestiniens et Israéliens sont capables de vivre ensemble en
paix, chacun dans son territoire, chacun jouissant de sa sécurité, de sa
dignité et de ses droits. Mais pour arriver à la paix, il faut croire aussi
que Israéliens et Palestiniens sont égaux en tout, avec les mêmes droits et
les mêmes devoirs et qu’il faut enfin prendre les voies de Dieu, qui ne sont
pas les voies de la violence que ce soit de l’État ou de l’extrémisme.
Toute la région, à cause du conflit dans la Terre Sainte, est en trouble. Au
Liban, en Irak, comme ici, il semble que les forces du mal soient déchaînées
et décidées à poursuivre leur marche dans les voies de la mort, de
l’exclusion, et de la domination. Malgré tout cela, nous croyons que Dieu ne
nous a pas abandonnés à toutes ces forces du mal : tout cela est un appel à
tout homme et femme de bonne volonté à rentrer dans les voies de Dieu afin
d’établir le règne du bien parmi les hommes, le sens et le respect de toute
personne humaine. Nous croyons que Dieu est bon. Il est notre Créateur et
notre Sauveur et il a mis sa bonté dans le cœur de toute personne humaine.
Tous sont donc capables d’œuvrer pour le bien et la paix dans la terre.
Un nouvel effort de paix a été commencé en ces dernières semaines. Pour
qu’il réussisse, il faut qu’il y ait une volonté décidée de faire la paix.
Jusqu'à maintenant, il n’y a pas eu de paix, simplement par manque de
volonté de la faire : « Ils disent paix, paix alors qu’il n’y a point de
paix » (Jer 6,14). Le fort, qui
a tout en main, celui qui impose l’occupation à l’autre partie, a
l’obligation de voir ce qui est juste pour tous et d’avoir le courage de
l’accomplir. « O Dieu, donne au roi ton jugement », accorde ta justice à nos
gouvernants afin qu’ils gouvernent ton peuple avec rectitude
(cf Ps 71).
3. En ces jours, certains ont parlé de la création d’États religieux dans
cette terre. Dans la terre, sainte pour les trois religions et pour les deux
peuples, des États religieux ne peuvent pas s’établir, car un État religieux
exclurait ou mettrait en conditions d’infériorité les autres croyants des
autres religions. Tout État qui exclut l’autre ou discrimine contre lui ne
convient pas à la terre faite par Dieu sainte pour toute l’humanité.
Les chefs religieux et politiques doivent commencer par comprendre la
vocation universelle de cette terre, dans laquelle Dieu nous a rassemblés au
cours de l’histoire. Ils doivent savoir que la sainteté de cette terre
consiste non dans l’exclusion de l’une ou l’autre des religions, mais dans
la capacité de chaque religion, avec toutes les différences, d’accueillir,
de respecter et d’aimer tous ceux qui habitent cette terre.
La sainteté et la vocation universelle de cette terre exige aussi le devoir
d’y accueillir les pèlerins du monde, ceux qui viennent pour une brève
visite, et ceux qui viennent pour y résider, pour la prière, l’étude ou le
ministère religieux dû à tout fidèle de toute religion. Depuis des années,
nous ne cessons de souffrir d’un problème jamais résolu, celui des visas
d’entrée dans le pays pour les prêtres, les religieux et les religieuses,
qui ont, de par leur foi, dans cette terre, des obligations et des droits.
Tout État dans ce pays n’est pas un État comme les autres, car il a des
devoirs particuliers provenant de la sainteté de cette terre et de sa
vocation universelle. Un État dans cette terre doit comprendre que la terre
leur est confiée pour en respecter et promouvoir sa vocation universelle et
avoir donc la capacité d’accueil correspondante.
4. Je demande à Dieu, que la grâce de Noël, du Dieu présent avec nous,
puisse illuminer tous les gouvernants de cette terre. Pour tous nos fidèles,
dans toutes les parties de notre diocèse, que Noël soit une grâce qui
renouvelle leur foi et les aide à la mieux vivre et à mieux vivre toutes
leurs obligations dans leurs sociétés.
Joyeuse et sainte fête de Noël à tous.
+ Michel Sabbah, Patriarche
Jérusalem, 19.12.2007
CUSTODIE DE LA TERRE SAINTE: LES GUERRES NE SONT PAS
LE DERNIER MOT DE L'HISTOIRE
"Les guerres et les violences ne sont pas le dernier
mot qui prétend sceller l'Histoire. La haine et le désespoir ne suppriment
pas le besoin d'amour qui continue d'habiter avec ténacité l'esprit humain",
a dit dans son message de Noël, diffusé hier, Père Pierbattista Pizzaballa,
Custodie de la Terre Sainte. "Le monde veille sur Bethléem comme un souffle
d'espoir et un besoin de paix qui bouleversent l'abîme de l'âme – lit-on
encore dans le message –, l'urgence de paix étouffe nos cœurs, en dépit des
amertumes de la chronique, et nous fait devenir des mendiants d'espoir". Il
ajoute : "Le découragement et les déceptions qui alourdissent nos cœurs,
telle une pierre dure, semblent se dissoudre. Nous ne pouvons pas refuser
l'espoir devant le mystère d'un Dieu qui naît enfant, dans la grotte des
bergers". Père Pizzaballa, qui a rencontré hier les journalistes dans le
bureau de presse du Vatican à l'occasion d'une réunion sur le thème "La
situation des chrétiens en Terre Sainte", a expliqué que "les
chrétiens en Terre Sainte ne sont plus que 170.000, ce qui équivaut à
1% environ de la population ; un peu moins de la moitié sont catholiques,
l'Église majoritaire, même si c'est de peu, est l'Église gréco-orthodoxe,
tandis que d'autres Églises, aux traditions très anciennes, sont réduites au
minimum".
Sources:
Agence Misna-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.12.2007 - BENOÎT XVI
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