Jean Paul II, humble icône du Christ
dans sa maladie |
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Le 19 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Beaucoup ont critiqué cette "ostentation de la souffrance" du pape
Jean Paul II, ce spectacle médiatique de la maladie, mais comme le
Christ n'est pas descendu de la croix, ainsi celui qu'il a choisi pour
son Vicaire y restera cloué, jusqu'à la fin.
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Jean-Paul II le chemin de la Via Crucis est devenu chaque jour plus pénible -
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Jean Paul II, humble icône du Christ dans sa maladie
Le 19 novembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Cloué sur un lit d'hôpital, celui de la chambre 1022 du Pavillon
Solventi Uno, au dixième étage de la Policlinique A. Gemelli, affecté de
la maladie de Parkinson, ou bien sur une chaise roulante, voûté,
bredouillant, muet, accroché au crucifix qu'il baise, Jean-Paul II est
devenu une humble icône du Christ, "ostensoir vivant", précisément à la
fin de son Pontificat.
Beaucoup ont critiqué cette "ostentation de la souffrance", ce spectacle
médiatique de la maladie, mais comme le Christ n'est pas descendu de la
croix, ainsi celui qu'il a choisi pour son Vicaire y restera cloué,
jusqu'à la fin. « Dans cette photo, - explique visiblement ému Arturo
Mari son photographe officiel, se référant au cliché du Vendredi Saint
2005 - il y a toute sa vie. Le Saint-Père ne pouvait aller en
procession, mais il a pris part à la Via Crucis entièrement. Il priait
devant l'écran ».
A partir du tragique attentat, ce 13 mai 1981, pour Jean-Paul II le
chemin de la Via Crucis est devenu chaque jour plus pénible.
Le professeur Francesco Crucitti lui sauva la vie par une opération
très difficile qui a duré quatre heures. Mais la balle avait blessé le
Saint-Père aussi au doigt et au coude, et là, le Prof. Gianfranco
Fineschi, alors médecin-chef de la clinique orthopédique du Gemelli, est
intervenu, devenant par la suite ami de Jean-Paul II. Tous savent que le
Saint-Père a fréquenté souvent
la Policlinique A.Gemelli, mais tout le monde ne sait pas que le médecin
auquel il a donné plus de mal, après le chirurgien qui lui a sauvé la
vie, est précisément le Prof. Gianfranco Fineschi. « J'ai été très frappé
par son humilité sobre de patient avec laquelle il me déclara de s'en
remettre à mes mains sans aucune réserve - raconte le chirurgien -
sans
me laisser conditionner par le fait qu'il était le Pape ».Cloué sur un lit d'hôpital, celui de la chambre 1022 du Pavillon
Solventi Uno, au dixième étage de la Policlinique A.Gemelli, affecté de
la maladie de Parkinson, ou bien sur une chaise roulante, voûté,
bredouillant, muet, accroché au crucifix qu'il baise, Jean-Paul II est
devenu une humble icône du Christ, "ostensoir vivant", précisément à la
fin de son Pontificat.
11 novembre 1993: troisième hospitalisation du Saint-Père pour une
fracture avec luxation à l'épaule droite. « Cette fois je suis revenu
uniquement pour vous », plaisanta-t-il en voyant arriver le Professeur.
Son humour représenta une véritable ressource contre la gêne de
certaines exigences thérapeutiques pratiquées quotidiennement. En 1994,
l'opération la plus longue du Prof. Gianfranco Fineschi quand le pontife
se fractura la hanche en prenant la douche : « Cela peut arriver à tout
le monde et m'est arrivé à moi aussi ».
« L'opération avait parfaitement réussi - poursuit le médecin en chef
actuellement à la retraite.- Aussi, après cette opération est née notre
amitié ». Une proximité, celle de Fineschi et Wojtyla, faite de
reconnaissances officielles - le professeur est décoré de la plus haute
distinction honorifique vaticane - mais aussi de coups de fil
confidentiels. « J'étais à table pour un souper avec des amis dans ma
maison de campagne en Toscane, quand le téléphone se mit à sonner. La
gouvernante vint m'appeler: "Professeur, il y a quelqu'un au téléphone
qui vous demande": on était le 23 décembre, c'était le Pape qui voulait
me faire les souhaits pour Noël... Plus une personne est d'un grade
élevé, plus elle est humble et modeste ».
Pour confirmer cette humilité extraordinairement fécondée par la croix
de la maladie, nous pouvons évoquer le souvenir de la maman d'Alberto,
un des enfants du pavillon d'oncologie, que Jean-Paul II avait embrassé
avant de quitter la Policlinique. « Lui-même ouvrit la porte. Il
embrassa, un à un, nos enfants, les caressa, murmura quelques mots
affectueux puis fit de même avec nous, les mamans présentes à ce
moment ».
Une année après, en 1995, meurt Soeur Ausilia, l'infirmière chef qui
l'avait assisté après l'attentat et durant ses hospitalisations
successives. Cette infirmière réussit à le faire sourire en lui montrant
le film de Don Camillo et Peppone, le définissant un "patient
extrêmement facile".
« Il vivait en s'abandonnant complètement à la volonté de Dieu », témoigne
le Docteur Renato Buzzonetti, médecin personnel de Jean-Paul II. Un
moment de vrai héroïsme succéda à la trachéotomie, en mars 2005. En se
réveillant de l'anesthésie, Jean-Paul II ne pouvait plus parler. Il
écrivit d'une calligraphie incertaine et en polonais:
« Que m'avez-vous fait ! ... mais totus tuus
».
Un témoignage qui l'amenait à vivre ce que lui-même avait écrit dans son
Magistère. « En opérant la Rédemption par la souffrance, le Christ a
élevé en même temps la souffrance humaine jusqu'à lui donner valeur de
Rédemption. Tout homme
peut donc, dans sa souffrance, participer à la souffrance rédemptrice du
Christ ».
(Salvifici
Doloris, 19)
Le malade ne va pas être défiguré mais transfiguré par la souffrance; il
va pouvoir accepter avec une "orgueilleuse humilité" les traits
du Christ
crucifié et participer activement au bien de
l'Église et de toute l'humanité, ou se refuser de Le reconnaître, caché
dans la croix, se reniant par là lui-même.
Dans un monde sécularisé où souvent la douleur n'a plus de sens et où la
maladie est regardée comme inutile et encombrante, à travers ses
derniers jours de maladie et de souffrance, Jean-Paul II nous a appris,
en première personne, avec une extraordinaire humilité, la dignité de la
personne humaine malade et souffrante.
Sa catéchèse la plus éloquente reconnue par le Docteur Renato Buzzonetti,
une sorte de célébration de « la maladie acceptée à la suite du Crucifié,
non comme humiliation et condamnation, mais comme don de grâce et chant
suprême à la vie humaine, devenue signe de contradiction et
d'espérance », il l'a accomplie à Lourdes les 14-15 août 2004.
Ce fut son dernier voyage international. Il était souffrant, gravement
empêché dans ses mouvements, contraint à interrompre son invocation à
Marie devant la grotte de Massabielle et à faire lire son message
adressé aux malades par le Cardinal Etchegaray: « Je suis avec vous... Je
partage avec vous un moment de ma vie marqué par la souffrance, mais non
pas moins fécond pour cela... J'ai toujours eu une grande foi dans
l'offrande, dans la prière et le sacrifice de ceux qui souffrent ».
Infirme avec les infirmes, il était devenu le témoignage vivant de ce
qu'il avait enseigné vingt et un an auparavant, devant la même grotte.
S'étant agenouillé auprès de la grotte de Massabielle il avait rejoint
le but de son pèlerinage.
Domitia Caramazza
Sources : Totus Tuus
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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19.11.2008 -
T/Jean Paul II
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