Benoît XVI en France, petite revue de
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Cité du Vatican, le 19 septembre 2008 -
(E.S.M.)
- On revient très largement dans la presse sur la visite du Pape
Benoît XVI en France. Dans Valeurs Actuelles, François d’Orcival estime,
par exemple, que « Sarkozy, Benoît XVI, même combat ». Il veut parler,
bien sûr, de la laïcité, cette machine de guerre anti-chrétienne, enfant
illégitime du catholicisme et que le Président actuel entend voir
évoluer vers une « laïcité positive ».
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Benoît XVI en France, petite revue de presse
Le 19 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Dans la vie d’un journaliste, le jeudi est un jour particulier. Sur son
bureau s’entasse un nombre plus important que d’habitude de quotidiens,
d’hebdomadaires et de revues. Les spécialistes de revue de presse trouvent
là leur pâture. Les autres se tiennent informés, cherchant éventuellement de
nouveaux sujets ou, pour les descendants de Zola, Rochefort et autres Daudet
(Léon), matière à polémique.
Ce jeudi est un jeudi comme les autres. Pas tout à fait cependant ! On
revient très largement dans la presse sur la visite du Pape Benoît XVI en
France. Dans Valeurs Actuelles, François d’Orcival estime, par exemple, que
« Sarkozy, Benoît XVI, même combat ». Il veut parler, bien sûr, de la
laïcité, cette machine de guerre anti-chrétienne, enfant illégitime du
catholicisme et que le Président actuel entend voir évoluer vers une «
laïcité positive ».
Dans Le Point, c’est Claude Imbert qui y va de son éditorial, intitulé «
Foi et raison ». Il voit, avec raison, Benoît XVI « en penseur de
Dieu » et le dépeint « plus novateur que feu Jean-Paul II, icône
charismatique ». L’amusant avec les modernes, c’est cette propension à
mesurer le monde, les êtres et Dieu lui-même à l’aune de la nouveauté.
C’est-à-dire de l’éphémère. Pour l’éditorialiste du Point, donc, « le
Pape innove ». Toujours la nouveauté ! Dans quel registre ? « Par la
considération éminente qu’il voue à la raison. Il écarte l’apologétique qui
fait de la foi une illumination d’essence irrationnelle, étrangère et
supérieure à la raison. »
Il faudrait que Claude Imbert n’hésite pas à lire saint Thomas d’Aquin, dont
l’édition des œuvres se poursuit aux éditions du Cerf. Il pourrait aussi
lire Chesterton, notamment Orthodoxie dont nous fêtons cette année le
centenaire. Il y a cent ans les Claude Imbert anglais de l’époque tenaient
le même discours. Ils étaient eux-mêmes en retard de plusieurs siècles et
Chesterton s’est amusé à le dire et à le démontrer. Mais, à défaut de
Chesterton et de saint Thomas d’Aquin, ou de Chesterton sur saint Thomas d’Aquin
(voir son livre édité par DMM), et puisque Claude Imbert titre « Foi et
raison », il pourrait tout simplement lire Jean-Paul II dont une
encyclique porte justement ce titre. On la trouve sur Internet. C’est facile
et lire ce texte permettra d’éviter de dire des bêtises.
Mais, avouons-le, au plan des bêtises, Claude Imbert est battu par Jean
Delumeau, toujours dans les pages du Point. Notre « historien des
religions » s’en prend aux « silences de Benoît XVI ». Bigre ! Le
Pape, en effet, « n’a pas abordé les sujets qui fâchent : la
contraception, l’admission des hommes mariés à la prêtrise, la réévalution
du rôle des femmes dans l’église ».
Au fait, ces sujets fâchent qui ? Jean Delumeau ? C’est peu et n’a pas
grande importance. Mais qu’il se rassure. Le Pape n’a pas abordé beaucoup
d’autres sujets, et même des sujets qui ne fâchent pas. Il n’a pas parlé de
la qualité des ouvrages de Jean Delumeau, ni de l’ouverture de la chasse, ni
du temps qu’il faisait à Rome, ni des montagnes de Bavière, ni de ce que lui
a dit le Président de la République pendant leur entretien privé. Il n’a pas
parlé non plus de l’hiver qui s’annonce et de l’été qui est parti. Bref de
beaucoup de choses.
Jean Delumeau, qui est Professeur honoraire au Collège de France, et qui
sait donc beaucoup plus de choses que nous, est très inquiet du retour du
latin et de la communion dans la bouche. Étrangement, il a un regard
superstitieux sur ce sujet. Il semble craindre que le retour du latin et de
la communion dans la bouche n’agisse comme des amulettes de sorcier et ne
provoque des effets désastreux. Qu’il se rassure et au besoin qu’il visionne
à nouveau les images des messes papales pendant ce voyage en France. Non, la
foudre, la tempête et le choléra réunis ne se sont pas abattus sur notre
pays. Et le catholicisme n’est pas tombé d’un coup dans le reflux qu’il
semble craindre. Un conseil cependant, contre la superstition, la meilleure
arme reste la prière.
Jean Daniel, dans Le Nouvel Observateur, nous ressort le poncif de la
religion facteur de violence. Il regrette les silences (lui aussi) de Benoît
XVI à ce sujet. Faut-il juste lui rappeler que la religion n’a jamais fait
autant de morts que les totalitarismes communistes et nazis, deux phénomènes
entièrement séculiers, sans même parler de la Révolution française ? Et, que
plus prosaïquement, comme le souligne Jean Sévillia dans sa chronique de
L’Homme Nouveau, les JMJ comme la visite du Pape en France ne suscitent
aucun de ces mouvements de foule violents auxquels on assiste dans les
stades, par exemple, ou dans les concerts de musique moderne. Bien, au
contraire, des foules importantes se déplacent pour voir le Pape. Sans
incidents, sans heurts, sans haine. Mais certains ne le voient pas. Au fait,
n’y a-t-il pas une parole de l’Évangile à ce sujet ?
Philippe Maxence
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Sources : www.hommenouveau
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité) - 19.09.2008 -
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