Benoît XVI condamne sans appel l'esprit de
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Rome, le 19 septembre 2007 -
(E.S.M.) -
Dans un discours inoubliable, le pape Benoît XVI condamne sans appel
l'esprit de rupture et lui écrase la tête en en dénonçant les
principes et les principaux agents que sont les médias et les
théologiens modernistes.
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La Sainte Liturgie -
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Benoît XVI condamne sans appel l'esprit de rupture
MOTU PROPRIO DE BENOÎT XVI: LE POINT DE VUE DU T.R.
PÈRE ABBE DU BARROUX
La dernière livraison des "Amis du Monastère", de l'abbaye Sainte-Madeleine
du Barroux, nous livre une très belle réflexion signée du T. R. Père Abbé,
sur le Motu proprio Summorum pontificum. Le texte est daté du 14 septembre,
jour de la mise en œuvre du document magistériel. En voici de larges
extraits:
"Merci Très Saint Père !
C'est dans un esprit filial que nous recevons le Motu proprio Summorum
pontificum cura. Nous ne sommes pas habilités, ni les évêques ni personne
d'ailleurs, à donner de bonnes ou de mauvaises notes aux documents émanant
du Souverain Pontife. Nous sommes en revanche dans le devoir de recevoir ce
document et d'essayer d'en comprendre les enjeux. Il serait simpliste de
croire que la décision du pape fût une pure séduction vis-à-vis de la
Fraternité Saint Pie X, même si son cœur (et le nôtre tout autant) désire
ardemment des accords. Mais l'enjeu est plus vaste. Il
s'agit avant tout de chasser l'esprit de rupture qui, tel une fumée de
Satan, a investi une partie non négligeable de l'Eglise. On pourrait
comparer - non sans quelques exagérations, bien sûr - l'action du Saint-Père
à un grand exorcisme fait de prières et de gestes. Cet esprit mauvais qu'il
faut chasser est celui de rupture. C'est la théorie selon laquelle il y a
une discontinuité entre l'Eglise anté-conciliaire et l'Eglise
post-conciliaire. Le bon esprit est celui de la continuité ou plutôt, pour
reprendre les termes de Benoît XVI, celui de la réforme, c'est à dire de la
fidélité à la Tradition dans le dynamisme dont le principe à été donné par
Jean XXIII: "Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui
doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d'une façon
qui corresponde aux exigences de notre temps"
(Discours d'ouverture du Concile, 11 octobre
1962).
La Saint-Père s'attaque donc à cet esprit mauvais. D'abord par des discours
qui sont comme des prières rituelles. Nous avons tous en mémoire
l'Allocution
de Benoît XVI à la Curie romaine le 22 décembre 2005, et dans lequel il
décrit la situation de l'Eglise, situation qui ressemble à celle d'un
possédé. "Le cri rauque de ceux qui, en, raison de la
discorde, se dressent les uns contre les autres, les bavardages
incompréhensibles, le bruit confus des clameurs ininterrompues a désormais
rempli presque toute l'Eglise en faussant, par excès ou par défaut, la juste
doctrine de la foi": cette description est celle que S. Basile
faisait de l'Eglise en 341, après le concile de Nicée. Rien de nouveau sous
le soleil. Dans ce discours, Benoît XVI condamne
sans appel l'esprit de rupture et lui écrase la tête en en dénonçant les
principes et les principaux agents que sont les médias et les théologiens
modernistes.
(...) Songeons enfin à un autre texte très vigoureux:
la conférence du cardinal Arinze, Préfet de la Congrégation pour le
Culte divin et la discipline des Sacrements, pour les 50 ans de l'Institut
supérieur de Liturgie de Paris. Ce discours est un grave avertissement
contre l'entreprise d'innovation perpétuelle et d'abus qui a pénétré le
fonctionnement de cet Institut officiel de l'Eglise. Il est évident que
l'esprit de rupture s'est introduit dans l'Eglise d'autant plus facilement
que les bouleversements de la liturgie ont laissé croire que l'on changeait
la foi. Ce qui, dans le culte, était sacro-saint et obligatoire, est devenu
progressivement interdit. Et ce qui était interdit est devenu obligatoire.
Après les discours vient le tour des gestes, comme dans un exorcisme. Le
Motu proprio redonnant à tous les prêtres et aux groupes stables de fidèles
l'usage de l'édition typique de 1962 du missel romain est la preuve qu'il
n'y a pas de rupture dans l'histoire de l'Eglise. Le Saint-Père va loin dans
cette continuité puisqu'il affirme qu'il n'y a qu'un seul rite sous deux
formes. (position qui a
toujours été celle tenue par
Pro Liturgia
et qui a valu à l'Association, durant 20 ans, les critiques acerbes tant de
groupes "traditionalistes" que d'évêques de France - n.d.l.r.)
Benoît XVI colmate la brèche.
Pour finir, il faut se poser la question de l'intérêt de garder le missel de
1962 si vraiment il y a continuité. Pourquoi ne pourrait-on pas vivre des
valeurs du missel de 62 dans celui de 69 ? C'est la question que nous ont
posé des évêques. La réponse est assez simple. Sans toucher à la question
grave des abus dont souffrent encore trop de fidèles ni à celle de la
réforme de la réforme qui devrait redonner au culte
une plus grande sacralité et des signes plus fort de foi envers la
Présence réelle, il est indéniable qu'il y a une différence
d'approche théologique entre les deux missels. le Père
Cassingena-Trévedy, dans son livre "Te igitur"
(éd. Ad Solem, 2007), résume de
façon positive cette différence: l'un, de tradition grégorienne, est la
liturgie du "ciel sur la terre", "ciel qui s'impose à la terre dans sa
radicale et somptueuse altérité"; l'autre, de tradition plus augustinienne,
est la liturgie du "ciel pour la terre" avec le souci, parfois exagéré
dit-il, de l'adaptation au monde. L'un exprime plus la hiérarchie de
l'Eglise; l'autre exprime davantage son caractère de communion fraternelle.
C'est pourquoi nous préférons le missel de 62, préférence motivée par des
aspects théologiques et inscrite dans nos Déclarations.
(Ce choix du missel de 62 peut
parfaitement se comprendre et se justifier dans un contexte monastique; il
nous semble plus hasardeux dans le contexte paroissial - n.d.l.r.)
Maintenant que la continuité de l'Eglise avec son passé est plus claire,
prions pour que l'unité au sein de l'Eglise puisse se faire dans la charité.
Ainsi soit-il!"
Notons tout de même - pour
simple complément d'information méritant réflexion et approfondissement -
que dans l'introduction générale du missel romain, approuvée par le pape
Jean-Paul II en 2000, il est écrit que "les normes liturgiques héritées du
Concile de Trente ont été sur bien des points complétées et parachevées par
les normes du concile Vatican II; ce dernier a conduit à son terme les
efforts visant à rapprocher les fidèles de la liturgie, efforts entrepris
durant quatre siècles, et surtout à l'époque contemporaine grâce au zèle
liturgique déployé tant par S. Pie X que par ses successeurs" (cf. n.15).
Le Motu Proprio
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Le texte officiel et tous
les commentaires
Sources:
PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.09.2007 - BENOÎT XVI -
T/Motu proprio |