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Les regrets du pape Benoît XVI en langue arabe
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CITE DU VATICAN, le 19 SEPTEMBRE 2006. (E.S.M.)
L’Osservatore Romano publie en première page et en arabe les regrets
du pape Benoît XVI. Nous donnons le lien qui permet de lire le
document en arabe.
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Le pape Benoît XVI
Les regrets du
pape Benoît XVI en langue arabe
L’Osservatore Romano publie en première page et en arabe les regrets du pape
Benoît XVI Nous donnons le lien qui permet de lire le document en
arabe: >>>
VERSION EN LANGUE ARABE
Faire
parvenir les regrets du pape au monde musulman
Alors que
l'agitation dans le monde musulman ne s'est pas encore calmée après les
propos du pape Benoît XVI sur l'islam et le "djihad", le Vatican allume des
contre-feux: les nonces - ambassadeurs du Saint-Siège - ont été appelés à
expliquer aux autorités religieuses et politiques des pays musulmans la
position du pape, et le quotidien du Vatican a publié - en arabe - les
regrets du pape.
Dans son édition datée des 18 et 19 septembre
2006, le quotidien du Saint-Siège, L’Osservatore Romano, a publié les
regrets exprimés par Benoît XVI lors de la prière de l’angélus du 17
septembre concernant l’incompréhension de ses propos sur l’Islam. La mise au
point concernait l’interprétation de son discours du 12 septembre prononcé à
l’Université de Ratisbonne (Allemagne).
Outre le compte-rendu
habituel, en italien, de l’angélus de la veille, les propos du pape Benoît
XVI ont ainsi été publiés au coeur de la première page de L’Osservatore
Romano en version arabe, française et anglaise. Ce fait exceptionnel traduit
la volonté du Saint-Siège de faire parvenir les regrets du pape au monde
musulman, ainsi que son désir d’un "dialogue franc et sincère" avec l’islam.
Après avoir qualifié son voyage en Bavière de "forte expérience
spirituelle" où se sont mêlés des souvenirs personnels et des "perspectives
pastorales pour une annonce efficace de l’Evangile en notre temps", le
souverain pontife a annoncé à l’angélus qu’il évoquerait plus longuement
cette visite lors de l’audience générale du 20 septembre, à Rome.
"En ce moment, je désire seulement ajouter que je suis vivement
attristé par les réactions suscitées par un bref passage de mon discours à
l’Université de Ratisbonne, considéré comme offensant pour la sensibilité
des croyants musulmans, alors qu’il s’agissait d’une citation d’un texte
médiéval, qui n’exprime en aucune manière ma pensée personnelle", avait
ainsi expliqué le pape devant les fidèles réunis à Castel Gandolfo pour la
prière dominicale. Il souhaitait aussi que les explications données la
veille par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone contribueraient à
apaiser les esprits et à clarifier le sens véritable de son discours, "qui,
dans son ensemble, était et est une invitation au dialogue franc et sincère,
avec un grand respect réciproque".
Dans son édition des 18 et 19
septembre, le quotidien du Saint-Siège a aussi évoqué l’assassinat en
Somalie, la veille, d’une religieuse italienne. L’Osservatore Romano a
précisé qu’il n’existait pas encore de certitudes concernant l’identité des
criminels ni leur mobile dans "un climat rendu lourd sous prétexte des
interprétations du discours du pape à l’Université de Ratisbonne".
Menaces sur les relations islamo-chrétiennes
En Egypte, où l'institution d'Al-Azhar donne le ton dans le monde
musulman sunnite, des députés ont demandé lundi le gel des relations
diplomatiques avec le Vatican en signe de protestation contre les propos de
Benoît XVI sur l'islam, tandis que du côté chiite, la critique est également
vive. Ainsi l'ayatollah iranien Ali Khamenei a affirmé que ce qu'a dit le
pape sur l'islam et la violence sont le "dernier maillon" d'une croisade
américano-sioniste contre l'islam. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad
a par contre exprimé lundi son "respect" pour le pape et pour "toutes les
personnes qui s'intéressent à la paix et la justice", en considérant que ses
paroles concernant l'islam et la violence avaient été "modifiées". Sept pays
arabes ainsi que la Turquie et l'Iran ont réclamé lundi du pape Benoît XVI
des "excuses claires et franches" pour ses propos controversés sur l'islam,
au terme d'une réunion de leurs ministres de l'Intérieur qui s'est tenue à
Djeddah, en Arabie Saoudite.
Réactions contrastées dans le monde chrétien
Alors que le cardinal australien George Pell, archevêque de Sydney,
suscitait de la colère parmi les quelque 300'000 musulmans d'Australie en
soutenant les propos du pape sur l'islam, les religieux dominicains du Caire
ont pris leurs distances, comme l'on fait également des députés chrétiens
jordaniens qui se sont joints à des députés musulmans ainsi qu'à des chefs
religieux pour organiser un sit-in d'une heure lundi à Amman.
L'un des plus célèbres centres d'études catholiques sur l'islam, l'Institut
Dominicain d'Etudes Orientales (IDEO) du Caire, s'est distancé du discours
de Ratisbonne (Cf. http://www.ideo-cairo.org/). Il a estimé dans un
communiqué (*), que les propos du pape ont été "ressentis par de nombreux
musulmans comme maladroits et blessants, qu'ils risquent d'encourager les
extrémistes de tous bords, tant chrétiens que musulmans, et qu'ils mettent
en danger les avancées du dialogue réalisées au cours des dernières
décennies".
Le cardinal Pell a affirmé que "les violentes
réactions dans de nombreux endroits du monde musulman confirment l'une des
principales craintes du pape Benoît XVI", montrant "le lien pour beaucoup
d'islamistes entre religion et violence et leur refus de répondre aux
critiques avec des arguments rationnels, mais seulement avec des
manifestations, des menaces et de la violence".
Cette
déclaration a notamment provoqué une vive réaction de la part d'Ameer Ali,
responsable du Conseil musulman d'Australie, tandis que le Conseil islamique
de Nouvelles-Galles-du-Sud, à Sydney, a conseillé à l'archevêque de la ville
de considérer l'histoire de l'humanité pour voir que la violence est un
phénomène universel et "pas seulement confinée à une religion en
particulier".
Lundi également, les évêques italiens ont pris la
défense du pape Benoît XVI. Il ont estimé "surprenant et douloureux" que les
déclarations du pape en Allemagne avaient été "mal comprises au point d'être
interprétées comme une offense à l'islam".
Texte in extenso des Dominicains du Caire:
La déclaration de l’IDEO sur l’"affaire Benoît XVI"
Dans
une allocution académique qui n’avait pas pour sujet le point de vue de l’Eglise
catholique sur l’islam, le pape Benoît XVI a cependant choisi des auteurs
médiévaux et des citations réductrices qui ravivent les polémiques du passé.
Ces propos ressentis par de nombreux musulmans comme maladroits et blessants
risquent d’encourager les extrémistes de tous bords, tant chrétiens que
musulmans, et mettent en grand danger les avancées du dialogue réalisées au
cours des dernières décennies.
Institution catholique de
recherche de niveau international, l’Institut dominicain d’Etudes
orientales, dans sa longue expérience de vie et de travail avec les
musulmans en Egypte, témoigne de la possibilité et de l’urgence de
travailler dans un dialogue respectueux, positif et sans concessions. L’IDEO
relève positivement les regrets exprimés le dimanche 17 septembre par Benoît
XVI pour les termes qu’il a employés et veut recevoir comme un encouragement
adressé à tous les croyants la déclaration du Cardinal Bertone (Secrétaire
d’Etat – 16.09.06) selon laquelle l’Eglise catholique continuera à tenir la
"foi islamique" en grande estime selon les propres termes du Concile Vatican
II (Nostra Aetate, n°3).
Eucharistie sacrement de la miséricorde 19.09.2006 - BENOÎT XVI |