Témoignage d'un détenu à Jean-Paul II |
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Rome, le 19 août 2007 -
(E.S.M.) - Cette lettre envoyée au Postulateur
de la cause de béatification du pape Jean-Paul II nous montre la
proximité de la communion des saints. Nous
nous portons les uns les autres même si nous ne le voyons pas. "Je crois
à la communion des saints" (Credo).
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Le pape
Jean-Paul II "ne nous a absolument pas quittés"
Cardinal Stanistaw Dziwisz
Témoignage d'un détenu à Jean-Paul II
Lettre au Postulateur de la Cause de béatification
du pape Jean-Paul II
MON RÉVÉREND PÈRE, JE VOUS ÉCRIS DE LA PRISON...
L'histoire que je veux partager avec vous est une petite partie de ma vie.
Une vie pleine de mal, où il n'y avait place ni pour la foi ni pour Dieu. Je
reconnais qu'elle était terrible mais, comme vous avez pu le remarquer, j'ai
employé le mot « était ».
Je suis né dans une prison. Ma mère ne s'intéressait guère à son fils ainsi
c'est mon grand-père qui m'a élevé. Grand-père m'aimait beaucoup, il prenait
soin de moi, c'était un homme exceptionnel. Mais tout le monde,
malheureusement, ne pensait pas de même. Il y a bien des années, un 24
décembre, pendant que tous se préparaient à la fête de Noël, la police est
venue me chercher. Une dame, m'assurant qu'on m'emmenait dans une maison
tout aussi bonne, m'a conduit au contraire dans un Foyer. On m'a arraché des
bras de mon grand-père. Ce jour-là a été terrible; il a été le jour qui a
influencé les événements de ma vie. Ainsi j'ai passé par plusieurs
orphelinats d'où je m'échappais souvent et où j'ai commis mes premiers vols.
Quand les responsables se sont rendus compte qu'ils n'arrivaient pas à
m'éduquer, ils ont décidé de me mettre dans un Institut d'éducation. Mais
cette solution aussi n'a pas réussi. Je continuais à m'enfuir, à voler, à
humilier et frapper les autres; plus je grandissais, plus j'étais sans
pitié. Quand j'ai quitté l'Institut avec une 'valise' pleine de délits, j'ai
fini en prison. Nouvelles gens, nouvelles connaissances, mais je n'avais pas
trouvé la plus importante - l'amitié avec Jésus Christ. Chaque fois que
j'étais libre, je finissais toujours dans la même fange. Je ne sais même
plus combien de fois j'ai fini derrière les barreaux. Il serait plus facile
pour moi de compter mes jours de liberté que ceux passés en prison. La peine
que je suis en train d'expier est très longue: 15 ans. Lors de ma
condamnation, je n'aurais jamais imaginé qu'une chose si extraordinaire
aurait pu arriver dans ma vie.
Ce jour-là était triste pour le monde entier. Je suivais très attentivement
la maladie de Jean-Paul II. A un moment donné, le présentateur a dit que
probablement le Saint-Père Jean-Paul II était décédé. Les larmes ont coulé
sur mes joues. Je me suis rendu compte que le Saint-Père avait été très
proche de moi et que j'aimais cet homme si extraordinaire. Quelque chose
d'inexplicable a commencé à se passer. La chaleur qui traversait mon cœur et
les larmes qui l'accompagnaient. Moi jusque-là sans cœur, maintenant je
pleurais et j'éprouvais un sentiment. Je n'oublierai jamais les mots que
j'ai dits à ce moment-là. Pardonne-moi Jésus-Christ et toi aussi Père Saint.
Je priais Jésus-Christ d'embrasser le Saint-Père. J'ai juré que jamais je ne
trahirai plus et que j'ai totalement confiance en lui. Bien des pensées et
des sentiments sont nés en moi à ce moment-là. La bonté et l'amour que je
pouvais donner aux autres.
Mais pour pouvoir réaliser tout cela, il m'est venu en moi une suggestion:
je devais confesser à Dieu mes péchés. Je ne le cache pas, c'était très
difficile, mais j'ai lu un livret: "J'ai péché contre Toi". Ainsi j'ai écrit
mes péchés sur un feuillet pour ne rien oublier... La confession a duré très
longtemps. Au début il y avait les larmes, mais a suivi la joie et un cœur
léger. Jésus-Christ a pris sa demeure dans mon cœur. Au jour de sa mort,
Dieu a donné à Jean-Paul II une dernière charge: m'ouvrir la porte vers une
nouvelle vie, la vie de Jésus-Christ. Il y a encore beaucoup de travail
devant moi. Aujourd'hui, je prie et je supplie: "Jésus, ne permets pas que
je tombe". Chaque jour, je découvre la Miséricorde de
Dieu à travers la Bible, la prière, le chapelet. Je suis aidé en tout
cela par des personnes extraordinaires: religieux et laïcs et aussi mes
parents spirituels de la Fraternité des Prisonniers. Ce sont eux les Anges
qui guident mon éducation; ils sont tels que devraient être des parents. Je
n'ai jamais eu de parents et eux m'ont offert tant d'amour que je suis
heureux même en prison. Dieu le Père attendait, attendait mon retour et II
croyait, Il croyait en moi.
Dernièrement, j'ai réussi à me mettre en contact avec la personne qui a été
la plus proche du Saint- Père, le Cardinal Stanistaw Dziwisz qui m'a envoyé
un livre sur la vie de Jean-Paul II: "Une vie avec Karol" accompagné d'une
lettre dont voici un extrait: "Lui ne nous a absolument pas quittés -
écrit-il - nous sentons sa présence. Nous recevons tant de grâces par son
intercession". Je l'ai expérimenté personnellement.
Tomek, Pologne
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.08.2007 - BENOÎT XVI -
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