 |
Pontificat de Bergoglio : vulgarité et décadence
|
Le 19 juillet 2021 -
(E.S.M.)
-
Aldo Maria Valli dénonce les mensonges du document
Traditionis custodes, et surtout
l’esprit, vindicatif, vulgaire, et même mauvais, qui a présidé à sa
rédaction. Une vulgarité qui est en fait la marque du pontificat
actuel.
|
|
Le pape Benoît XVI
Pontificat de Bergoglio : vulgarité et décadence
Traditionis custodes, mensonges et vérité
Le 19 juillet 2021 - E.
S. M. -
Aldo Maria Valli
publie sur son site une lettre de lecteur – pas un « technicien »,
ni un théologien, mais un fidèle (de sensibilité traditionnelle)
blessé: tout en mettant l’accent sur les « lacunes » de
Summorum pontificum (qui, selon lui, contenait en germe le motu
proprio bergoglien dans lequel il voit la pierre tombale de
l’herméneutique de la continuité), il dénonce les mensonges du
document (lorsqu’il accuse les amoureux de la messe en latin de
semer la division!), et surtout l’esprit, vindicatif, vulgaire, et
même mauvais, qui a présidé à sa rédaction. Une vulgarité qui est en
fait la marque du pontificat actuel.
Traduction
benoit-et-moi
:
J’aimerais proposer quelques réflexions nées de la lecture de
Traditionis-custodes.
Il me semble qu’une des clés de lecture de l’ensemble (document et
lettre) est celle de la contrefaçon [scimmiottamento:
action de singer, donc ici, « imitation caricaturale »].
Je m’explique. François indique à plusieurs reprises sa motivation
pour ce qu’il s’apprête à légiférer, à savoir la continuité avec ce
qu’ont fait ses prédécesseurs : saint Pie V, qui a abrogé tous les
rites antérieurs afin d’uniformiser l’utilisation du même Missel
dans toute l’Église, et Benoît XVI, qui a pris soin pastoralement de
ceux qui étaient liés à l’ancien rite. Or, en se référant à ceux qui
l’ont précédé, et en se cachant derrière ces mêmes motivations,
Bergoglio fait exactement le contraire. Contrairement à
saint Pie V, qui abrogeait tous les rites qui ne pouvaient se
prévaloir d’une tradition séculaire, il efface tout ce qui est
tradition apostolique pour imposer une messe née il y a cinquante
ans ; et contrairement à Benoît XVI, il jette le trouble dans les
âmes attachées à l’ancienne messe. Un délire de toute
puissance émerge, dont ce pape et ceux qui l’assistent ont déjà
donné de nombreuses preuves. Comme si, en agissant ainsi, ils
voulaient se prouver à eux-mêmes et aux autres qu’ils sont eux-mêmes
l’Église, la monarchie absolue. Benoît XVI, au fond, est considéré
comme naïf, parce qu’en accordant un usage généreux de la messe en
latin, il aurait fait confiance à quelques fous (les fidèles et les
prêtres liés à l’ancien rite), fous qui ensuite, comme c’était
prévisible, l’ont trahi, utilisant la messe pour combattre le Saint
Concile et pour diviser l’Église.
Voici, à mon avis, ce qui est le plus grave dans toute
l’opération Traditionis custodes
: utiliser la vérité (la pastorale, l’unité ecclésiale, etc.) pour
servir le mensonge et utiliser le mensonge (prétendre que les
destinataires des mesures de Benoît XVI ne se sont pas bien
comportés) pour prétendre servir la vérité.
Le vrai problème n’est pas
Traditionis-custodes, mais
Summorum pontificum Au lieu d’expliquer que personne ne peut
réglementer l’usage de la messe catholique telle qu’elle a toujours
été, car c’est la messe que nous avons reçue des apôtres et que
saint Pie V a rendue obligatoire en l’imposant à toute l’Eglise
contre les diverses innovations qui ont surgi ici et là, Benoît XVI
a fait quelques concessions et appelé cette messe la « forme
extraordinaire ». Or, dire que quelque chose est
extraordinaire implique que, tôt ou tard, quelqu’un dira qu’il faut
maintenant revenir à la normalité. Dire, par exemple, que le
confinement est une situation de vie extraordinaire signifie que
nous ne pouvons pas vivre dans cette condition en permanence.
Dans Summorum pontificum, en somme, il y avait
déjà le germe de Traditionis custodes. En outre, Benoît XVI
a déclaré que les deux formes, ordinaire et extraordinaire,
pouvaient s’enrichir mutuellement. Mais comment peut-on sérieusement
soutenir que le novus ordo, une messe inventée autour d’une
table, est capable d’enrichir ce que nous avons reçu de la tradition
apostolique ?
Dans Traditionis custodes,
on est frappé par le mensonge flagrant selon lequel les fidèles qui
participent à la messe tridentine ont été une source de division
dans l’Église. La réalité est exactement le contraire : les
évêques [en Italie] ont réprimé, persécuté, ghettoïsé et menacé les
prêtres qui voulaient célébrer selon le vetus ordo, et les
demandes des laïcs sont souvent restées lettre morte. Personne, au
cours de ces années, n’a pu faire l’expérience de la normalité du
parcours ecclésial en utilisant la forme dite extraordinaire. Dès
lors, comment peut-on aujourd’hui prétendre tirer des conclusions
sur quelque chose qui n’a pas été expérimenté ?
Ce que François dit vers la fin de sa lettre aux évêques fait froid
dans le dos, lorsqu’il affirme : tandis que dans l’exercice de
mon ministère je prends la décision de suspendre la faculté accordée
par mes prédécesseurs, je vous demande de partager ce fardeau avec
moi. C’est une phrase qui marque, et qui rappelle celle
concernant les Juifs : son sang retombera sur nous et sur nos
enfants. On dirait les paroles de quelqu’un qui sent la
gravité de ce qu’il s’apprête à faire, qui pourrait encore
s’arrêter, mais qui au lieu de cela dit : un châtiment va tomber sur
moi et je demande aux évêques de le partager avec moi. Conscient de
sa responsabilité, le pape dit qu’il faudra en payer le prix et
décide d’aller de l’avant.
Le document est caractérisé par la colère, la rancœur.
Et cette circonstance aussi fait réfléchir. La colère peut parfois
s’exprimer par un certain comportement, en paroles ou en gestes,
envers un frère, une sœur ou un groupe. Mais lorsqu’un document
officiel est écrit, il est réfléchi, révisé, retravaillé. Il est lu
et fait pour être lu. Or, si après toutes ces étapes, il conserve
les stigmates de la colère, la conclusion ne peut être que la
suivante : nous sommes face à un vilain signe de vulgarité
et de décadence. Cette vulgarité et cette décadence qui ont marqué
le pontificat de Bergoglio et qui constituent un sérieux
vulnus pour l’autorité papale.
Traditionis custodes contient bien une vérité, et
c’est là où le Pape dit que de deux choses l’une : soit vous suivez
le Concile Vatican II, soit vous suivez l’ancienne Messe. Les deux
choses sont incompatibles car elles marquent l’appartenance à deux
confessions différentes et à deux églises différentes. Celui qui
reconnaît le Concile reconnaît l’Église qui est née à ce moment-là
et qui se distingue de l’Église précédente, au point qu’il n’y a
plus de place pour l’Église précédente. En d’autres termes, c’est la
pierre tombale de l’herméneutique de la continuité, un compromis qui
ne pouvait pas tenir.
Sources : Traduction
benoit-et-moi -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.)14.01.2021
|