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19 Avril 2005
 

Le pape Benoît XVI célèbre l'Eucharistie à la St. Mary's Cathedral

 

Sydney, le 19 juillet 2008  - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI a commencé sa troisième journée officielle en présidant la messe à la St. Mary's Cathedral. Voici le texte de l'homélie du Saint-Père.

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Homélie du pape Benoît XVI à la St. Mary's Cathedral

Texte intégral de l'homélie du Saint-Père Benoît XVI

St. Mary's Cathedral
Samedi 19 juillet 2008


Chers frères et sœurs,

En cette noble cathédrale, j’ai la joie de saluer mes frères évêques et prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les laïcs de l’archidiocèse de Sydney. D’une façon toute particulière, j’adresse mon salut aux séminaristes et aux jeunes religieux présents parmi nous. Comme les jeunes israélites dans la première Lecture de ce jour, ils sont un signe d’espérance et de renouveau pour le peuple de Dieu ; et, comme les jeunes israélites, eux aussi auront le devoir d’édifier la maison de Dieu pour la prochaine génération. Alors que nous admirons ce magnifique édifice, comment ne pas penser aux innombrables prêtres, religieux et fidèles laïcs qui, chacun selon leur vocation propre, ont contribué à bâtir l’Église en Australie ? Nos pensées vont en particulier vers ces familles de colons auxquelles le Père Jeremiah O’Flynn confia le Saint Sacrement au moment de son départ, un « petit troupeau » qui eut à cœur de préserver ce trésor précieux, en le confiant aux générations successives qui érigèrent ce grand tabernacle à la gloire de Dieu. Nous nous réjouissons de leur fidélité et de leur persévérance, et nous nous appliquons à prolonger leurs efforts pour la diffusion de l’Évangile, pour la conversion des cœurs et la croissance de l’Église dans la sainteté, dans l’unité et dans la charité !

Nous nous apprêtons à célébrer la consécration du nouvel autel de cette vénérable cathédrale. Comme nous le rappelle clairement le panneau frontal sculpté, tout autel est le symbole de Jésus Christ, présent au milieu de son église comme prêtre, autel et victime (cf. Préface de Pâques n°5). Crucifié, enseveli et ressuscité d’entre les morts, rendu à la vie dans l’Esprit et assis à la droite du Père, le Christ est devenu notre Grand Prêtre, qui intercède éternellement pour nous. Dans la liturgie de l’Église, et surtout dans le sacrifice de la Messe consommé sur les autels du monde, il nous invite, en tant que membres de son Corps mystique, à partager sa libre oblation. Il nous appelle, peuple sacerdotal de la nouvelle et éternelle Alliance, à offrir en union avec lui, nos sacrifices quotidiens pour le salut du monde.

Dans la liturgie de ce jour, l’Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis « à part » pour le service de Dieu et la construction de son règne. Trop souvent, cependant, nous nous retrouvons immergés dans un monde qui voudrait mettre Dieu « de côté ». Au nom de la liberté et de l’autonomie humaine, le nom de Dieu est mis sous silence, la religion est réduite à une dévotion personnelle et la foi est écartée de la place publique. Parfois, une mentalité de ce genre, totalement opposée à l’essence de l’Évangile, peut même en venir à obscurcir notre compréhension de l’Église et de sa mission. Nous aussi, nous pouvons être tentés de réduire la vie de foi à une simple question de sentiment, affaiblissant ainsi sa capacité d’inspirer une vision cohérente du monde et du dialogue rigoureux avec les nombreuses autres visions qui concourent pour gagner à elles les esprits et les cœurs de nos contemporains.

Et pourtant l’histoire, y compris celle de notre temps, nous démontre que la question de Dieu ne peut jamais être tue, ainsi que l’indifférence à la dimension religieuse de l’existence humaine, en dernière analyse, diminue et trahit l’homme lui-même. N’est-ce pas là le message délivré par l’architecture surprenante de cette cathédrale ? N’est pas là le mystère de la foi qui est annoncé à partir de cet autel lors de chaque célébration eucharistique ? La foi nous enseigne qu’en Jésus Christ, Parole incarnée, nous parvenons à comprendre la grandeur de notre propre humanité, le mystère de notre vie sur la terre et le destin sublime qui nous attend au Ciel (cf. Gaudium et Spes, n.24). La foi nous enseigne, en outre, que nous sommes des créatures de Dieu, faites à son image et à sa ressemblance, dotées d’une dignité inviolable et appelées à la vie éternelle. Là où l’homme est diminué, c’est le monde qui nous entoure qui est diminué; il perd sa signification ultime et s’écarte de sa finalité. Ce qui en ressort, c’est une culture non pas de la vie, mais de la mort. Comment peut-on considérer cela un « progrès » ? Au contraire, c’est un pas en arrière, une forme de régression qui, en définitive, assèche les sources mêmes de la vie, de l’individu comme de la société tout entière.

Nous savons qu’à la fin – comme saint Ignace de Loyola l’a vu de façon si claire – l’unique vrai « standard» auquel toute réalité humaine peut être mesuré est la Croix et son message d’amour immérité qui triomphe du mal, du péché et de la mort et qui engendre une vie nouvelle et une joie éternelle. La Croix révèle que nous nous retrouvons nous-mêmes seulement en donnant notre vie, en accueillant l’amour de Dieu comme un don non mérité et en agissant pour mener tout homme et tout femme à la beauté de cet amour et à la lumière de la vérité qui, seule, apporte le salut au monde.

C’est dans cette vérité – le mystère de la foi – que nous avons été consacrés (cf. Jn 17, 17-19), et c’est dans cette vérité que nous sommes appelés à grandir, avec l’aide de la grâce de Dieu, dans la fidélité quotidienne à sa Parole, au sein de la communion vivifiante de l’Église. Et pourtant combien est difficile ce chemin de consécration ! Il exige une « conversion » continuelle, une mort à soi-même qui est la condition pour appartenir pleinement à Dieu, une transformation de l’esprit et du cœur qui apporte une vraie liberté et une nouvelle largeur de vue. La liturgie d’aujourd’hui nous offre un symbole éloquent de cette transformation spirituelle progressive à laquelle chacun de nous est appelé. De l’aspersion d’eau, de la proclamation de la Parole de Dieu, de l’invocation de tous les saints, à la prière de consécration, à l’onction et au nettoyage de l’autel, à sa parure de nappes blanches et de lumière – tous ces rites nous invitent à revivre notre propre consécration baptismale. Ils nous invitent à repousser le péché et ses fausses séductions, et à nous désaltérer toujours plus profondément à la source vivifiante de la grâce de Dieu.

Chers amis, puisse cette célébration, en la présence du successeur de Pierre, être un temps d’une nouvelle consécration et d’un renouvellement de toute l’Église en Australie ! Je désire ici m’arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvé à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays. Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées et je les assure qu’en tant que Pasteur je partage leur souffrance. Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l’Église. Je demande à chacun de vous de soutenir et d’assister vos Évêques et de collaborer avec eux pour combattre ce mal. Les victimes doivent recevoir compassion et soin et les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice. C’est une priorité urgente que celle de promouvoir un environnement plus sûr et plus sain, spécialement pour les jeunes. Ces jours-ci, marqués par la célébration de la Journée Mondiale de la Jeunesse, nous sommes invités à réfléchir sur le précieux trésor – nos jeunes - qui nous a été confié, et combien leur éducation et leur accompagnement est une part importante de la mission de l’Église dans ce pays. Alors que l’Église en Australie continue, dans l’esprit de l’Évangile, à affronter avec efficacité ce défi pastoral sérieux, je m’unis à vous dans la prière afin que ce temps de purification aboutisse à la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l’Évangile.

Je désire m’adresser maintenant aux séminaristes et aux jeunes religieux qui sont parmi nous pour leur manifester mon affection et mes encouragements. Chers amis, avec une grande générosité, vous vous êtes mis un chemin sur une voie particulière de consécration, enracinée dans votre Baptême et entreprise en réponse à l’appel personnel de Seigneur. Vous vous êtes engagés, de façons diverses, à accepter l’invitation du Christ à le suivre, à tout quitter et à consacrer votre vie à la recherche de la sainteté et au service de son peuple.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le Seigneur nous appelle à « croire en la lumière » (cf. Jn 12, 36). Chers jeunes, séminaristes et religieux, ses paroles ont une signification particulière pour vous. Elles sont un appel à avoir confiance en la vérité de la Parole de Dieu et à espérer fermement la réalisation de ses promesses. Celles-ci nous invitent à voir, avec les yeux de la foi, l’œuvre infaillible de sa grâce tout autour de nous, même en ces moments ténébreux où tous nos efforts semblent demeurer vains. Permettez que cet autel, avec l’image fortement suggestive du Serviteur souffrant, soit pour vous un motif constant d’inspiration. Tout disciple fidèle éprouve à certains moments la chaleur et le poids du jour (cf. Mt 20, 12), et lutte pour donner un témoignage prophétique à un monde qui peut apparaître sourd aux exigences de la Parole de Dieu. Cependant n’ayez pas peur ! Croyez en la lumière ! Accueillez de tout cœur la vérité que nous avons entendue aujourd’hui dans la deuxième Lecture : « Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, il l’est pour l’éternité » (He 13, 8). La lumière de Pâques continue à dissiper les ténèbres !

Le Seigneur nous appelle à marcher dans la lumière (cf. Jn 12, 35). Chacun de vous a entrepris la plus grande et la plus glorieuse des batailles, celle d’être consacrés dans la vérité, de grandir dans la vertu, de parvenir à l’harmonie entre, d’une part, pensées et idéaux, et, d’autre part, entre paroles et actions. Entrez avec sincérité et de façon profonde dans la discipline et dans l’esprit de vos programmes de formation. Cheminez chaque jour dans la lumière du Christ en étant fidèles à la prière personnelle et liturgique, nourris par la méditation de la Parole inspirée de Dieu. Les Pères de l’Église aimaient voir les Écritures comme un paradis spirituel, un jardin où nous pouvons nous promener librement avec Dieu, admirant la beauté et l’harmonie de son plan salvifique tandis qu’il porte du fruit dans notre propre vie, dans la vie de l’Église et tout au long de l’histoire. Que la prière, donc, et la méditation de la Parole de Dieu soient la lampe qui illumine, purifie et guide vos pas le long de la voie que le Seigneur a tracée pour vous ! Faites de la célébration quotidienne de l’Eucharistie le centre de votre vie. À chaque messe, quand le Corps et le Sang du Seigneur sont élevés au terme de la prière eucharistique, élevez votre cœur et votre vie dans le Christ, avec Lui et par Lui, dans l’unité de l’Esprit Saint, comme un sacrifice agréable à Dieu notre Père.

Ainsi, chers jeunes, séminaristes et religieux, deviendrez-vous vous-mêmes des autels vivants, sur lesquels le sacrifice d’amour du Christ sera rendu présent comme un modèle et une source de nourriture spirituelle pour tous ceux que vous rencontrerez. En répondant à l’appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, vous avez entrepris, en tant que disciples, une démarche radicale qui fera de vous des « signes de contradiction » (cf. Lc 2, 34) pour beaucoup de vos contemporains. Modelez quotidiennement votre vie sur la libre offrande pleine d’amour du Seigneur, en obéissance à la volonté du Père. De cette façon, vous découvrirez la liberté et la joie qui peuvent attirer les autres à cet Amour qui est au-dessus de tout autre amour comme sa source et son accomplissement ultime. N’oubliez jamais que la chasteté pour le Royaume signifie embrasser une vie entièrement dédiée à aimer. Aimer vous rend capables de vous consacrer sans réserve au service de Dieu pour être pleinement présents à vos frères et à vos sœurs, spécialement à ceux qui sont dans le besoin. Les trésors les plus grands que vous partagez avec d’autres jeunes – votre idéalisme, votre générosité, votre temps et vos énergies - sont les véritables sacrifices que vous déposez sur l’autel du Seigneur. Puissiez-vous toujours chérir ce charisme magnifique que Dieu vous a donné pour sa gloire et pour l’édification de l’Église !

Chers amis, laissez-moi conclure ces réflexions en attirant votre attention sur le grand vitrail présent dans le chœur de cette cathédrale. La Vierge Marie, Reine du Ciel, y est représentée en majesté sur le trône au côté de son divin Fils. L’artiste a représenté Marie comme la Nouvelle Ève, qui offre au Christ, nouvel Adam, une pomme. Ce geste symbolise le retournement qu’elle a opéré de la désobéissance de nos premiers parents, le fruit abondant que la grâce de Dieu a porté dans sa propre vie, et les premiers fruits de cette humanité sauvée et glorifiée qu’elle a précédée dans la gloire du Paradis. Demandons à Marie, Auxiliaire des chrétiens, de soutenir l’Église en Australie dans la fidélité à cette grâce par laquelle le Seigneur crucifié continue d’« attirer à lui » toute la création et chaque cœur humain (cf. Jn 12, 32). Puisse la puissance de son Esprit Saint consacrer dans la vérité les fidèles de cette terre, produire des fruits abondants de sainteté et de justice pour la rédemption du monde et guider l’humanité entière vers la plénitude de vie autour de cet autel où, dans la gloire de la liturgie céleste , nous sommes appelés à chanter les louanges de Dieu pour l’éternité. Amen.

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Sources : www.vatican.va - E.S.M.

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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 19.07.2008 - JMJ

 

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