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19 Avril 2005
 

Benoît XVI et les évêques d'Autriche et Chine

 

Rome, le  19 juin 2009  - (E.S.M.) - Les responsables des diocèses autrichiens ont été appelés à faire leur rapport au pape, qui est mécontent qu'ils laissent libre cours aux rébellions et aux abus. Alors qu'en Chine des évêques obéissent plus au gouvernement communiste qu'à Rome. Mais la diplomatie vaticane a aussi ses torts, dit le cardinal Zen.

Benoît XVI et les évêques d'Autriche et Chine 

Autriche et Chine. Les évêques les plus mal notés

Le  19 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - A la fin du mois, les évêques de la Fraternité Saint Pie X vont ordonner de nouveaux prêtres; le Saint-Siège a confirmé que ces ordinations seront aussi considérées comme illégitimes.

Mais les évêques schismatiques lefebvristes ne sont pas les seuls qui préoccupent l’Eglise romaine. Ces jours-ci, les projecteurs sont braqués sur deux épiscopats - l'autrichien et le chinois - qui, pour des motifs différents, donnent eux aussi du fil à retordre.

Les 15 et 16 juin, tous les évêques d'Autriche se sont rendus à Rome, Benoît XVI les ayant convoqués pour qu’ils fassent leur rapport.

Ils ont rencontré à huis clos le pape et cinq dirigeants de la curie: les cardinaux Giovanni Battista Re, de la congrégation pour les évêques, William J. Levada, de la congrégation pour la doctrine de la foi, Claudío Hummes, de la congrégation pour le clergé, Zenon Grocholewski, de la congrégation pour l’éducation catholique, Stanislaw Rylko, du conseil pontifical pour les laïcs. Le nonce apostolique à Vienne, Peter Stephan Zurbriggen, était également présent.

Le communiqué diffusé à l’issue de la rencontre ne l’a pas dit mais, pendant ces deux jours, les évêques autrichiens ont été sévèrement blâmés.

Le pape connaît l'Autriche de très près. Au début de son pontificat, les évêques autrichiens ont été parmi les premiers qu’il ait reçus en audience. Et le 5 novembre 2005, à la fin de leur visite "ad limina", le pape les avait fortement réprimandés. Il les avait accusés de se taire sur d’importants points de doctrine et de morale chrétienne par peur des protestations et des moqueries. Il les avait exhortés à prendre enfin en main le catéchisme et à l’enseigner intégralement. Il leur avait ordonné, littéralement, de "changer de cap".

Il est clair que, plus de trois ans après, Benoît XVI a l’impression que les évêques autrichiens se sont peu ou pas amendés.

Ce qui s’est passé ces derniers mois dans le diocèse de Linz en est une preuve. Le 31 janvier, le pape nommait évêque auxiliaire de ce diocèse un curé local, Gerhard Maria Wagner, 54 ans, réputé conservateur. L'opinion catholique progressiste a tout de suite protesté avec violence, reprochant au prêtre désigné un triple méfait: avoir, il y a quelques années, qualifié le tsunami en Asie et le cyclone de la Nouvelle-Orléans de "punitions divines" et la saga de Harry Potter de machination diabolique. A partir de ces accusations risibles, on en est vite arrivé à exiger l’annulation de la nomination.

Ce qui a choqué Rome, c’est que les évêques autrichiens et une bonne partie du clergé se soient bien gardés de défendre la nomination de Wagner. Même l'archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, a suivi le mouvement. La pression a été telle que Rome a cédé. Le 2 mars, un laconique communiqué du Vatican a annoncé que le pape avait "dispensé" Wagner "d’accepter la charge d’évêque auxiliaire de Linz". Coup final: l’un des chefs de la révolte contre Rome, Josef Friedl, prêtre de pointe du diocèse de Linz, a aussi révélé, tout en criant victoire, qu’il vivait avec une compagne et ne tenait aucun compte de l’obligation de célibat, avec l’approbation de ses paroissiens et d’autres prêtres autrichiens, vivant eux aussi en concubinage, et avec la tolérance des évêques.

Mais l’affaire Wagner n’était que le sommet d’un malaise plus général. Le communiqué final de la rencontre des 15 et 16 juin a mentionné une longue liste de points critiques, concernant la doctrine, l'action pastorale, l'enseignement du catéchisme, le clergé, les séminaires, les facultés de théologie.

Cette toile de fond rend encore plus voyant le contraste entre la timidité avec laquelle les évêques autrichiens gouvernent leurs diocèses respectifs et, parallèlement, leur façon de céder en pratique à l'orgueilleuse prétention que ce soit l’opinion publique qui désigne les nouveaux évêques ou oppose son veto à ceux qui sont nommés par Rome.

Un autre contraste voyant concerne le cardinal Schönborn, le n° 1 des évêques autrichiens. Il passe pour un ami sûr du pape mais, en Autriche, il laisse libre cours aux courants anti-romains. En février-mars, au sommet de la polémique contre la levée de l’excommunication des évêques lefebvristes, les évêques autrichiens ont été parmi les moins actifs pour défendre le pape. L’évêque de Salzbourg, Aloïs Kothgasser, a décrété qu’avec Benoît XVI l’Eglise "est en train de devenir une secte".

Lors de la rencontre des 15 et 16 juin, le pape a cherché à rappeler les évêques autrichiens à l'ordre, comme on s’en rend compte en lisant ce passage du communiqué final:

"Le Saint-Père a rappelé l’urgence d’un approfondissement de la foi, d’une fidélité totale au concile Vatican II et au magistère postconciliaire de l’Eglise, et d’un renouvellement de la catéchèse à la lumière du Catéchisme de l’Eglise Catholique".

Quant au clergé qui vit en concubinage, les règles générales, plus sévères, que le pape a édictées le 30 janvier, s’appliquent à l’Autriche. Quand un prêtre vit avec une femme et continue à exercer son ministère, la congrégation vaticane pour le clergé a l'autorité pour lui accorder la perte de l’état clérical.

***

Le cas des évêques de Chine est plus compliqué. Dans ce pays, la hiérarchie se divise en une branche officielle, que reconnaît le gouvernement de Pékin, et une branche clandestine, qu’il ne reconnaît pas.

Cette deuxième branche est très fidèle au pape. Mais l’Eglise officielle, dont les évêques sont désignés par voie politique, a été créée par les autorités communistes précisément avec l’objectif de la séparer de l'obédience de Rome.

Ces dernières années, beaucoup d’évêques officiels se sont réconciliés avec le pape, avec l’accord tacite du gouvernement. En 2007 Benoît XVI, dans une lettre ouverte aux catholiques chinois, a dit à tous comment faire pour réduire complètement la fracture et ramener toute l’Eglise de Chine à la pleine communion avec Rome.

Mais, dernièrement, les autorités chinoises ont relancé la politique de séparation. Et plusieurs évêques officiels ont cédé aux pressions.

Voici comment le cardinal Joseph Zen Zekiun, évêque émérite de Hong-Kong, présente la phase actuelle, dans une longue interview accordée, le 16 juin, à "Asia News":

"Le virage vers la clarté n’a pas eu lieu. Au contraire, j’ai la sensation d’un glissement préoccupant sur la pente du compromis. L’épisode le plus inquiétant de ce compromis continu, qui va contre les indications du pape, est la célébration du cinquantième anniversaire des premières consécrations épiscopales illégitimes. Si, comme je le crains, cette célébration, qui devrait avoir lieu d’ici à la fin de 2009, parvenait à obtenir la participation d’un grand nombre d’évêques et de prêtres, ce serait la fin. Ce serait le gâchis complet de tous les efforts des années précédentes et une insulte au Saint-Père. Oui, ce serait vraiment comme lui donner une gifle, parce que cela reviendrait à montrer une indifférence totale à sa lettre aux catholiques chinois".

Mais dans la même interview le cardinal Zen dit encore autre chose:

"Il est certain qu’en Chine tout a été fait pour freiner la diffusion de la lettre du pape. Mais je pense que, du côté du Saint-Siège aussi, il aurait fallu donner plus de soutien à la lettre. Le Saint-Siège aurait dû suivre davantage le pape sur la ligne de la clarté et je crois que cela n’a pas été le cas".

Le 30 mars dernier, la commission instituée par Benoît en 2007 pour étudier les questions relatives à la vie de l’Eglise catholique en Chine s’est réunie pendant deux jours au Vatican. Les chefs des dicastères de la curie compétents en la matière ainsi que quelques représentants de l'épiscopat chinois et de congrégations religieuses font partie de cette commission.

Le cardinal Zen, qui a participé à cette réunion comme à celle qui avait eu lieu du 10 au 12 mars 2008, pense que la secrétairerie d’état du Vatican accepte des compromis avec les autorités chinoises parce qu’elle cherche surtout à renouer les relations diplomatiques:

"Les relations diplomatiques ne peuvent pas tout arranger à elles seules. Au contraire, elles peuvent tromper parce qu’elles peuvent donner l’impression fallacieuse que la liberté religieuse existe. Le plus important, c’est la liberté religieuse et elle peut certainement être facilitée par les relations diplomatiques. Mais il n’est pas toujours vrai que quand les unes existent, l’autre existe nécessairement aussi. Par dessus tout, en ce moment, la possibilité que la Chine instaure des relations diplomatiques avec le Vatican semble moins probable parce que les relations entre Pékin et Taïwan se sont notablement améliorées".

Donc, de même que les évêques chinois sont divisés quant à leurs rapports avec Rome, de même la politique vaticane apparaît divisée. D’une part il y a la ligne du cardinal Zen, de l’autre celle de la secrétairerie d’état.

Cette seconde division est aussi reflétée par les revues catholiques spécialisées. L'agence "Asia News" de l’Institut Pontifical des Missions Etrangères est du côté du cardinal Zen. Le mensuel international "30 Giorni", dirigé par l’ancien chef du gouvernement italien et ministre des Affaires étrangères Giulio Andreotti, est du côté de la secrétairerie d’état.

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 19.06.2009 - T/International

 

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