Benoît XVI aux évêques après un
séminaire d’étude organisé par le Conseil Pontifical pour les laïcs |
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Cité du Vatican, le 19 mai 2008 -
(E.S.M.)
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Un signe lumineux de la beauté du Christ qui, sous des formes variées et
étonnantes, transmet foi et vitalité à toute l’Eglise : C’est la définition
que Benoît XVI a donné aux mouvements d’Eglise et aux communautés nouvelles,
en recevant samedi les participants au séminaire d’études organisé pour les
évêques par le Conseil pontifical pour les laïcs.
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI rappelle le devoir d'obéissance aux nouveaux mouvements
ecclésiaux
Synthèse du discours du Saint-Père aux participants au séminaire d'étude
promu par le Conseil Pontifical pour les laïcs
Le Pape Benoît XVI a reçu samedi matin les évêques participant à un
séminaire d'études du Conseil pontifical pour les laïcs sur la sollicitude
pastorale envers les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés
(Rocca di Papa, 15 - 17 mai): Il s'agit de
nouveautés très importantes, a-t-il dit, "suscitées par l'Esprit dans
l'Eglise grâce au renouveau imprimé par le Concile Vatican II. Paul VI et Jean-Paul II ont su comprendre, encourager
et favoriser ces nouvelles réalités du laïcat qui, de manière variée et
parfois surprenante, ont revitalisé la foi et l'espérance dans le tissu
ecclésial".
Benoît XVI a ensuite dit que malgré le dépassement de nombreux préjugés, de
résistances et tensions, "il demeure nécessaire de développer une communion
plus complète de toutes les composantes ecclésiales, afin que tous les
charismes contribuent dans le respect des spécificités à l'édification du
Corps du Christ".
Puis, évoquant le thème du séminaire, le Pape a demandé aux évêques
d'accueillir avec grande attention les divers mouvements, ainsi qu'il
l'avait recommandé en 2006 à des pasteurs allemands venus en visite Ad
Limina: "Il convient de bien connaître leur réalité, sans superficialité ou
jugement réductif. Ils ne sont pas un problème mais un don du Seigneur,
une ressource qui enrichit la communauté chrétienne de ses charismes".
"Difficultés ou incompréhensions sur des points particuliers ne justifient
pas la clôture", a souligné le Saint-Père, qui a estimé aussi que les
évêques doivent offrir leur sollicitude paternelle à ces nouvelles réalités
ecclésiales afin que les dons dont elles sont porteurs participent "à l'élan
missionnaire, à une efficace formation chrétienne, au témoignage de fidélité
et d'obéissance envers l'Eglise, à l'attention envers les pauvres et à la
richesse des vocations" ecclésiales.
"L'authenticité de ces nouveaux charismes - a conclu Benoît XVI - est garantie
par leur disponibilité à se soumettre aux orientations de l'autorité
ecclésiastique", même si chaque évêque est appelé "à évaluer la valeur de
ces charismes afin de sélectionner ce qu'il y a de vrai, de bon et de beau,
c'est- à-dire ce qui peut faire grandir la sainteté des individus et des
groupes. Si des corrections sont nécessaires, elles seront elles aussi
l'expression d'un grand amour".
Texte intégral du Saint-Père
Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous rencontrer à l'occasion du séminaire d'étude
organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs chargé de réfléchir sur la
sollicitude pastorale envers les mouvements ecclésiaux et les communautés
nouvelles. Je remercie les nombreux prélats provenant de toutes les parties
du monde pour leur présence: leur intérêt et leur participation active ont
garanti la complète réussite des travaux, qui sont en voie de conclusion.
J'adresse à tous mes confrères dans l'épiscopat et à toutes les personnes
présentes un salut cordial de communion et de paix; je salue en particulier
Monsieur le cardinal Stanislaw Rylko et Mgr Josef Clemens, respectivement
président et secrétaire du dicastère, et leurs collaborateurs.
Ce n'est pas la première fois que le Conseil pour les laïcs organise
un séminaire pour les évêques sur les mouvements laïcs.
Je me rappelle celui de 1999, continuation pastorale idéale de la rencontre
de mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II avec les mouvements et les
communautés nouvelles,
qui s'est tenu le 30 mai de l'année précédente. En tant que préfet de la
Congrégation pour la doctrine de la foi, je fus directement impliqué dans le
débat. J'eus l'occasion d'établir un dialogue direct avec les évêques, un
échange franc et fraternel sur de nombreuses questions importantes. De la
même manière, le séminaire d'aujourd'hui se veut être une suite de la
rencontre que j'ai moi-même eue, le 3 juin 2006, avec une large
représentation de fidèles appartenant à plus de cent nouveaux rassemblements
laïcs. A cette occasion, j'indiquai dans l'expérience des mouvements
ecclésiaux et des communautés nouvelles le "signe lumineux de la beauté du
Christ, et de l'Église, son Épouse" (cf.
Message aux participants au Congrès du 22 mai 2006). En
m'adressant aux "chers amis des mouvements", je les exhortais à faire
davantage de ceux-ci des "écoles de communion, des compagnies en chemin,
dans lesquelles on apprend à vivre dans la vérité et dans l'amour que le
Christ nous a révélés et communiqués au moyen du témoignage des apôtres, au
sein de la grande famille de ses disciples" (ibid.).
Les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles sont une des
nouveautés les plus importantes suscitées par l'Esprit Saint dans l'Église
par la mise en oeuvre du Concile Vatican II. Ils se multiplièrent en effet à
l'abri des assemblées conciliaires, surtout dans les années qui le
suivirent, dans une période chargée de promesses enthousiasmantes, mais
également marquée par des épreuves difficiles. Paul VI et Jean-Paul II
surent accueillir et discerner, encourager et promouvoir l'irruption
inattendue des nouvelles réalités laïques qui, sous des formes diverses et
surprenantes, redonnaient vitalité, foi et espérance à toute l'Église. En
effet, elles rendaient alors déjà témoignage de la joie, du bien-fondé et de
la beauté d'être chrétiens, en se montrant reconnaissantes d'appartenir au
mystère de communion qu'est l'Église. Nous avons assisté au réveil d'un élan
missionnaire vigoureux, mû par le désir de transmettre à tous la précieuse
expérience de la rencontre avec le Christ, ressentie et vécue comme la seule
réponse adaptée à la soif profonde de vérité et de bonheur du coeur humain.
Comment ne pas se rendre compte, en même temps, que
cette nouveauté attend encore d'être correctement comprise à la lumière du
dessein de Dieu et de la mission de l'Église dans le contexte de notre temps
? Précisément à cette fin se sont succédé de nombreuses interventions de
rappel et d'orientation de la part des Papes, qui ont initié un dialogue et
une collaboration toujours plus profonds au niveau de beaucoup d'Églises
particulières. Beaucoup de préjugés, de résistances et de tensions ont été
dépassés. Il reste à accomplir la tâche importante de promouvoir une
communion plus mûre de toute les composantes ecclésiales, pour que tous les
charismes, dans le respect de leur spécificité, puissent pleinement et
librement contribuer à l'édification de l'unique Corps du Christ.
J'ai beaucoup apprécié qu'ait été choisie, comme base des travaux de notre
séminaire, l'exhortation que j'ai adressée à un groupe d'évêques allemands
en visite ad limina, que je vous repropose naturellement aujourd'hui: "Je
vous demande d'aller au devant des mouvements avec beaucoup d'amour"
(18
novembre 2006). Je pourrais presque dire que je n'ai rien
d'autre à ajouter! La charité est le signe distinctif du Bon Pasteur : elle
rend autorité et efficacité à l'exercice du ministère qui lui a été confié.
Aller à la rencontre des mouvements et des communautés nouvelles avec
beaucoup d'amour nous pousse à connaître de manière adéquate leur réalité,
sans impressions superficielles ou jugements réducteurs. Cela nous aide
également à comprendre que les mouvements ecclésiaux et les communautés
nouvelles ne sont pas un problème ou un risque de plus, qui s'ajoutent à nos
charges déjà lourdes. Non! Ils sont un don du Seigneur, une ressource
précieuse pour enrichir avec leurs charismes toute la communauté chrétienne.
Aussi, il faut leur réserver un accueil confiant qui leur donne des espaces
et valorise leurs contributions dans la vie des Églises locales. Des
difficultés et des incompréhensions sur des questions particulières
n'autorisent pas une fermeture. Que le "beaucoup d'amour" nous inspire
prudence et patience. Il nous est demandé à nous, pasteurs, d'accompagner de
près, avec une sollicitude paternelle, de manière cordiale et sage, les
mouvements et les communautés nouvelles, pour qu'ils puissent généreusement
mettre au service de l'utilité commune, de manière ordonnée et féconde, les
nombreux dons dont ils sont porteurs et que nous avons appris à connaître et
à apprécier: l'élan missionnaire, les itinéraires de formation chrétienne
efficaces, le témoignage de fidélité et d'obéissance à l'Église, la
sensibilité aux nécessités des pauvres, la richesse des vocations.
L'authenticité des nouveaux charismes est garantie par leur disponibilité à
se soumettre au discernement de l'autorité ecclésiastique. De nombreux
mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles ont déjà été reconnus par le
Saint-Siège, et sont donc sans doute considérés comme un don de Dieu pour
toute l'Église. D'autres, encore en phase émergente, demandent l'exercice
d'un accompagnement encore plus délicat et vigilant de la part des pasteurs
des Églises particulières. Celui qui est appelé à un service de discernement
et de conduite ne prétend pas imposer sa loi aux charismes, mais les
préserve plutôt du danger de l'étouffement (cf. 1 Th 5,
19-21), en résistant à la tentation d'uniformiser ce que l'Esprit
Saint a voulu multiforme pour participer à l'édification et au développement
de l'unique Corps du Christ, que l'Esprit Saint même rend solide dans
l'unité. Consacré et assisté par l'Esprit Saint, dans le Christ, chef de
l'Église, l'évêque devra examiner les charismes et les mettre à l'épreuve,
pour reconnaître et valoriser ce qui est bon, vrai et beau, ce qui contribue
à la croissance de la sainteté des personnes et des communautés. Quand des
interventions de corrections seront nécessaires, qu'elles soient elles-mêmes
des expressions du "beaucoup d'amour". Les mouvements et les communautés
nouvelles sont fiers de leur liberté associative, de la fidélité à leur
charisme, mais ont également montré qu'ils savent bien que fidélité et
liberté sont garanties, et certainement pas limitées, par la communion
ecclésiale, dont les évêques, unis au Successeur de Pierre, sont des
ministres, des gardiens et des guides.
Chers frères dans l'épiscopat, au terme de cette rencontre, je vous exhorte
à raviver en vous le don que vous avez reçu avec votre consécration
(cf. 2 Tm 1, 6). Que l'Esprit de Dieu vous aide à reconnaître et
garder les merveilles que Lui-même suscita dans l'Église en faveur de tous
les hommes. Je confie chacun de vos diocèses à la Très Sainte Vierge Marie,
Reine des apôtres, et vous donne de tout coeur une affectueuse Bénédiction
apostolique, que j'étends aux prêtres, aux religieux, aux séminaristes, aux
catéchistes et à tous les fidèles laïcs, aujourd'hui en particulier, aux
membres des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles présents dans
les églises qui sont confiées à vos soins.
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources :
E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 3 juin 2008)
l
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.05.2008 -
T/Benoît XVI |