Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

LÉON XIV

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Le cardinal Jean-Louis Tauran satisfait de la première rencontre avec les musulmans

 

Cité du Vatican, le 19 mars 2008  - (E.S.M.) - Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, se dit satisfait de la première rencontre qui a eu lieu à Rome, les 4 et 5 mars 2008, avec une délégation des signataires de la désormais célèbre lettre ouverte "A common word", signée à l’origine par 138 sages musulmans. Mais cette nouvelle phase du dialogue avec les musulmans est justement due au discours de Ratisbonne du pape Benoît XVI.

Le cardinal Tauran

Le cardinal Jean-LouisTauran satisfait de la première rencontre avec les musulmans

Interview du cardinal Jean-Louis Tauran

"Un dialogue sans tabou. Y compris à propos de la liberté religieuse"

"Un dialogue a véritablement eu lieu, dans un climat de franchise, de grande cordialité, d’écoute bienveillante, qui laisse présager de bons résultats pour l’avenir...".

Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, se dit satisfait de la première rencontre qui a eu lieu à Rome, les 4 et 5 mars 2008, avec une délégation des signataires de la désormais célèbre Lettre ouverte "A common word", signée à l’origine par 138 sages musulmans.

Q. – Eminence, dans le langage diplomatique, que vous connaissez bien, lorsque l’on affirme que le dialogue a été "franc", cela veut dire qu’il s’est agi d’une confrontation vraie, dialectique...

R. – Il y a dialogue quand on ne pense pas de la même façon, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, le ton est toujours resté courtois et cordial.

Q. – Au cours de cette première rencontre, le projet a été lancé de créer un Forum catholico-musulman. Quels seront les critères pour désigner les participants?

R. – Pour ce qui nous concerne, nous choisirons des personnalités ecclésiastiques et académiques ayant une connaissance directe – et acquise sur le terrain – de l’islam et des musulmans.

Q. – Dans quelle mesure les interlocuteurs que vous avez rencontrés ces derniers jours sont-ils représentatifs du monde musulman?

R. – Ce sont des personnalités qualifiées et très représentatives des signataires de la lettre "A common word", qui représentent eux-mêmes une part importante, sinon exhaustive, de l’intelligentsia musulmane.

Q. – La création de ce Forum catholico-musulman remplace-t-elle les autres formes de dialogue avec d’autres structures organisées du monde musulman et actives depuis longtemps?

R. – Je ne souhaite pas donner l’impression que le dialogue islamo-chrétien ait commencé avec la lettre des 138, ni qu’il se résume à cela. C’est après le Concile Vatican II qu’a été entrepris ce dialogue institutionnalisé, qui s’articule aussi autour de rencontres régulières avec d’autres entités islamiques. Il y a deux semaines, par exemple, je me suis rendu en Egypte, à l’université al-Azhar, l’institution islamique sunnite la plus réputée. Fin mars, nous recevrons ici, à Rome, la World Islamic Call Society de Libye. En avril, toujours à Rome, une rencontre aura lieu avec des représentants iraniens. En mai, enfin, nous nous rendrons à Amman pour une rencontre avec le Royal Institute for Inter-Faith Studies.

Q. – On vous a reproché d’avoir affirmé qu’un dialogue théologique entre chrétiens et musulmans était impossible. Ces critiques vous ont-elles fait changer d’avis?

R. – Je voudrais souligner que le premier des deux sujets débattus lors du premier séminaire "Amour de Dieu, amour du prochain" du Forum catholico-musulman, qui aura lieu en novembre à Rome, sera consacré justement aux "Fondements théologiques et spirituels" de cet amour. Rien n’est donc exclu.

Q. – Avez-vous constaté chez vos interlocuteurs musulmans une intention sérieuse de débattre sur des sujets concernant la liberté religieuse, y compris la liberté de changer de religion?

R. – Là aussi je souligne que le deuxième sujet de la prochaine rencontre de novembre sera "La dignité de l’homme et le respect réciproque". Et il me semble évident que la liberté religieuse, y compris la liberté de changer de religion, fait partie de la dignité de l’homme. Cependant, même si les sensibilités sur ce point diffèrent encore, il me paraît important qu’aucun sujet ne reste tabou dans un dialogue ouvert et respectueux de l’autre. Et que nous espérons fructueux et porteur de résultats concrets.

Q. – Comment interprétez-vous la très prochaine inauguration d’une église – la première – au Qatar?

R. – C’est un très beau signe. Un geste de respect de la part de l’émir de cet état du Golfe, qui a déjà fait preuve de sa bonne volonté envers les chrétiens et en particulier les catholiques, notamment en nouant des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Un exemple à suivre pour les pays qui ne permettent pas encore aux chrétiens – et à d’autres croyants – de disposer d’un lieu de culte. Même s’ils sont des centaines de milliers.

Q. – Vous pensez à l’Arabie Saoudite?

R. – "Intelligenti pauca". Les droits de l’homme, dans leur totalité, sont pour tous, partout.

Q. – Récemment, en Hollande, un film qui compare le Coran au “Mein Kampf“ de Hitler a beaucoup fait parler de lui. Qu’en pensez-vous?

R. – Je n’ai pas vu le film. Mais si cette comparaison a été faite, je trouve qu’elle est d’une grande vulgarité. Pouvoir juger de manière rationnelle, objective et critique certains aspects d’une religion ou certaines déclarations de représentants de cette religion, est bien entendu une chose admissible. Offenser et railler la sensibilité religieuse d’un peuple par des accusations générales ou concernant les aspects les plus sacrés d’une religion est en revanche inadmissible. Nous avons aussi insisté sur ce point dans le communiqué final diffusé suite à la rencontre à al-Azhar. Il rapporte une phrase que le pape a adressée au nouvel ambassadeur du Maroc en 2006: “Afin de favoriser la paix et la compréhension entre les peuples et entre les êtres humains, il est nécessaire que leurs religions et leurs symboles soient respectés, et que les croyants ne fassent pas l’objet de provocations portant atteinte à leur engagement et à leurs sentiments religieux“.

Q. – Lors de la conférence de presse qui a suivi les rencontres des 4 et 5 mars, l’un des participants musulmans a critiqué de nouveau le discours du pape à Ratisbonne.

R. – Mais cette nouvelle phase du dialogue avec les musulmans est justement due au discours de Ratisbonne ! Les musulmans n’ont pas tous accueilli de manière négative le discours du pape à Ratisbonne. Le rapport entre foi et raison fera bientôt l’objet d’un approfondissement avec certains partenaires musulmans de notre dicastère. Par ailleurs, Benoît XVI a très bien expliqué quelle était la bonne interprétation de ce discours. Pendant la rencontre d’al-Azhar, pour donner un exemple, personne n’y a fait la moindre allusion.

Q. – Quel effet peut avoir cette nouvelle phase du dialogue islamo-chrétien pour les communautés chrétiennes du Moyen-Orient?

R. – Le problème est de savoir si ce nouveau climat de dialogue passera du niveau théorico-intellectuel au niveau pratique, c’est-à-dire s’il aura des retombées sur le plan social et politique. J’espère qu’il s’agira d’un engagement commun.

Q. – Il semblerait qu’un intellectuel musulman écrira bientôt dans “L’Osservatore Romano“. Qu’en pensez-vous?

R. – Je crois avoir compris que l’hypothèse pourrait devenir réalité dans quelques mois. Cela ferait honneur à “L’Osservatore Romano“ et à l'auteur qui accepterait de faire apparaître sa signature dans le quotidien du Saint-Siège. Ce serait aussi un encouragement, une invitation à la réciprocité, de telle sorte que des auteurs chrétiens puissent aussi écrire pour des publications islamiques.

Q. – A propos du principe de réciprocité, en avez-vous discuté avec les représentants des 138?

R. – Bien sûr. Nous en avons aussi parlé au cours de la rencontre à al-Azhar, en Egypte. Nous avons indiqué que, jusqu’à présent, ce principe, en dépit de certaines phrases du Coran qui justifieraient son application, n’est pas toujours respecté dans les faits. Espérons que tout ira bien à l’avenir.

Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.

  Des signaux positifs à l’égard du pape Benoît XVI et de l’Église catholique

Sources : La chiesa.it

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 19.03.2008 - T/œcuménisme

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante