Retraite de Carême du Pape et de la
Curie Romaine |
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Le 19 février 2010 -
(E.S.M.)
- La retraite de Carême du Pape Benoît XVI et de la Curie Romaine débutera dimanche prochain 21 févier. Les exercices spirituels seront prêchés par le P. Enrico dal Covolo, SDB. Thème de méditation:"Ce que
dit Dieu et l'Eglise de la vocation sacerdotale".
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Le P. Enrico dal Covolo,
SDB
Retraite de Carême du Pape et de la
Curie Romaine
Le 19 février 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- La retraite de Carême du Pape Benoît XVI et de la
Curie Romaine débutera dimanche prochain 21 févier. Les exercices spirituels
seront prêchés par le P. Enrico dal Covolo, SDB. Thème de méditation:"Ce que
dit Dieu et l'Eglise de la vocation sacerdotale".
Cette retraite commencera
à 18 h en la chapelle Redemptoris Mater par les vêpres, la première
méditation, l'adoration et la bénédiction eucharistiques.
Les jours
suivants: à 9 h laudes et méditation, à 10 h 15 tierce et méditation, à 17 h
méditation, à 17 h 45 vêpres, adoration et bénédiction eucharistiques. Les
exercices spirituels prendront fin samedi 27 à 9 h par les laudes et une
méditation conclusive.
Le temps de la retraite, les audiences privées comme
l'audience générale du mercredi sont suspendues.
Don Enrico dal Covolo, prédicateur de pape
Don Enrico dal Covolo reçoit sans façons dans son bureau très dépouillé, à
la prestigieuse université pontificale salésienne, lovée dans un écrin de
verdure en périphérie de la Ville éternelle. Sans soutane ni col romain, ce
qui à Rome peut être assimilé à un certain débraillé, Don Enrico se souvient
de sa surprise lorsque, le 23 décembre, Benoît XVI lui a demandé de prêcher
les exercices spirituels de Carême du pape. Lui, un simple prêtre ? « Nous
prêcherons ensemble ! » a répondu le salésien au pape, comme pour apaiser
son propre trac.
Pourtant, il avait déjà prêché devant le cardinal Ratzinger. C’était en l’an
2000, à l’occasion du Jubilé, devant la Congrégation pour la doctrine de la
foi. « Je m’en souviens très bien : Ratzinger était au premier rang et
prenait des notes. » Comme maître ou comme élève ?
En matière d’enseignement comme de prédication, Don Enrico, à 59 ans, prêtre
depuis trente et un ans, est loin d’être novice : il a plus de 200 retraites
à son actif. Professeur de littérature chrétienne ancienne, il est
spécialiste des Pères de l’Église. Depuis 2002, il est consulteur auprès de
la Congrégation pour la doctrine de la foi et fait partie du Comité
pontifical des sciences historiques. Au sein de sa congrégation, il est
postulateur général pour les causes des saints de la famille salésienne.
Il approfondira quatre figures de prêtres
« Le pape n’est pas Dieu ! tonne-t-il, comme pour se donner du courage.
Il est avant tout un homme qui détient une charge exceptionnelle. Et comme
tout homme, il est guetté par les faiblesses de l’humanité. Lui aussi a
besoin de conversion. Il est invité à un chemin de sainteté encore plus
radical. » Ce chemin sera le fil rouge des interventions du salésien.
Dans la chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique, à partir du
dimanche 21 février à 18 heures, après les Vêpres, il évoquera la figure du
prophète Élie. « Premier prêtre de l’Ancien Testament, il a cherché le
Seigneur 40 jours et 40 nuits dans le désert, avant de laisser ouvert
l’espace de la grâce. Le primat de la grâce, tout est là ! » Ainsi peut
s’ouvrir, pour Don Enrico, « le chemin radical de la conversion ». À
raison de trois demi-heures le matin et le soir jusqu’au matin du 27
février, il reprendra la question du Seigneur à Élie : « Que fais-tu ?
»
Simple prêtre, Don Enrico s’adressera à d’autres prêtres, même s’ils sont
cardinaux de Curie. Il sait qu’il a été choisi en raison de l’Année
sacerdotale que vit en ce moment l’Église. Il approfondira donc quatre
figures de prêtres : le curé d’Ars (« Un prêtre qui fait pénitence pour
ses fidèles, une ascèse trop oubliée aujourd’hui »), Augustin («
Particulièrement apprécié par le pape »), la figure (« anonyme !
») du curé de campagne de Bernanos. Pourquoi celui-là ? « Parce que sa
solitude est caractéristique de la solitude à laquelle tout prêtre est
appelé. Celle-ci doit être comprise et assumée. »
Sa méditation sera nourrie de la lectio divina
Enfin, pour faire bonne mesure, devant tant de cardinaux théologiens, le
prédicateur évoquera une figure de théologien salésien : Don Giuseppe
Quadrio (1921-1963), doyen de la faculté de théologie de Turin, aujourd’hui
en instance de béatification.
Celui-ci écrivait, en 1960, à ses anciens élèves devenus prêtres, ces
phrases lourdes d’expérience : « On peut être un prêtre désincarné, en qui
le divin n’est pas parvenu à assumer une humanité véritable et complète.
Nous avons alors des prêtres qui ne sont pas des hommes authentiques, mais
des larves d’humanité ; des martiens descendus du ciel, inhumains et
étrangers, incapables de comprendre et de se faire comprendre des hommes de
leur temps et de leur entourage. Ils oublient que pour sauver les hommes, le
Christ est descendu… s’est incarné… s’est fait homme, a voulu devenir en
tout point semblable à eux, sauf en ce qui concerne le péché. Si nous
voulons être des ponts entre les hommes et Dieu, il faut que la tête de ce
pont soit solidement amarrée à la rive de l’humanité, accessible à tous ceux
pour qui il a été bâti. »
Chaque matin, la méditation de Don Enrico sera nourrie de la lectio divina,
« chemin privilégié de la rencontre du Christ, à travers les Écritures
». Puis, le soir, il défrichera les chemins de sainteté des quatre prêtres
choisis.
«Encore un salésien !?»
Don Enrico ne désespère pas de son public pontifical : « Même un
théologien peut devenir saint ! S’il reste ouvert à la grâce de Dieu. La
raison n’est pas tout. » Mais il voudrait parler bien au-delà des
frontières du Vatican : « Il nous faut réinventer le Carême. Dans notre
climat de sécularisation galopante, il risque de s’écouler comme de l’eau
sur une vitre. Il nous faut proposer à tous cette libération de la
consommation toute-puissante, faire réfléchir les jeunes, qui sentent bien
que les promesses de cette société n’étanchent pas leur soif de sens. »
Pragmatique, Don Enrico sait que lorsqu’il a été choisi, les couloirs du
Vatican ont bruissé d’une rumeur récurrente : « Encore un salésien !?
» Derrière le cardinal Secrétaire d’État Tarcisio Bertone, « numéro deux »
du Saint-Siège et salésien, ils sont en effet nombreux à avoir été nommés
par Benoît XVI. « Mais ce n’est pas un objectif pour le pape ! »
assure-t-il, jurant qu’il n’y faut voir qu’une simple « relation de
confiance ».
Don Enrico ne sera d’ailleurs que le troisième salésien appelé par un pape à
prêcher les exercices spirituels de la Curie romaine. Paul VI avait
sollicité le P. Antonio Javierre Ortas, devenu cardinal, et Jean-Paul II
avait fait appel au P. Egidio Vigano, recteur majeur des salésiens, huitième
successeur de Don Bosco.
Une longue liste des prédicateurs devenus cardinaux
Reste que ce simple prêtre va succéder dans cette charge éphémère à quatre
cardinaux, et non des moindres : le cardinal Marco Cé, patriarche émérite de
Venise, en 2006 ; le cardinal Giacomo Biffi, ancien archevêque de Bologne,
en 2007 ; le cardinal jésuite et bibliste français Albert Vanhoye en 2008 ;
et le cardinal nigérian Francis Arinze, ancien préfet de la Congrégation
pour le culte divin et la discipline des sacrements.
Le simple prêtre le restera-t-il ? L’histoire semble prouver le contraire :
la liste est longue des prédicateurs devenus cardinaux. Outre le pape actuel
et son prédécesseur, on se souvient d’Antonio Javierre Ortas, lui aussi
salésien, devenu préfet de la Congrégation pour le culte divin et la
discipline des sacrements (1992-1996). Mais aussi du cardinal Anastasio
Ballestrero, archevêque de Turin (1979-1989), du cardinal Carlo Maria
Martini, archevêque de Milan (1983-2002), du cardinal Lucas Moreira Neves,
préfet de la Congrégation des évêques (1998-2000), de Georges Cottier,
théologien de Jean-Paul II, créé cardinal en 2002, du cardinal Jorge Medina
Estevez, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des
sacrements (1998-2002), du cardinal Christoph Schönborn, aujourd’hui
archevêque de Vienne, et du cardinal Angelo Comastri, aujourd’hui
archiprêtre de la basilique Saint-Pierre.
Enfin, parce que ce monde-là est bien petit, on n’oubliera pas qu’un oncle
paternel de Don Enrico, Mgr Antonio dal Covolo, fut le compagnon d’études
théologiques d’Albino Luciani, lequel, surtout, était un grand ami de la
famille. Il devint pape, sous le nom de Jean-Paul Ier, le 26 août 1978.
Frédéric MOUNIER (à Rome)
Sources : www.vatican.va
100219 (140)
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.02.2010 -
T/Benoît XVI
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