Vatican : conférence de presse du cardinal
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Rome, le 19 février 2008 - Le document Sanctorum
Mater, divisé en six parties, décrit minutieusement tous les actes que
les évêques doivent suivre pour commencer et mener à bien la phase
diocésaine du procès de béatification. Voici l'intervention du cardinal
José Saraiva Martins,
préfet de la Congrégation des causes des saints,
lors de la présentation de l’instruction Sanctorum Mater.
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Instruction Sanctorum Mater
Vatican : conférence de presse du cardinal Martins
Intervention du cardinal José Saraiva Martins,
préfet de la Congrégation des causes des saints,
lors de la présentation de l’instruction Sanctorum Mater
Rome, le lundi 18 février 2008
Je vous salue cordialement et je vous remercie de nous avoir honorés de votre
présence.
1 . Le but
Les premiers mots du document que nous présentons aujourd’hui sont Sanctorum
Mater, c’est à dire l'Église Mère des saints. C’est l'Église elle-même, de
fait, qui garde et transmet au cours des siècles la mémoire des saints, et
elle les cite comme exemple de généreuse réponse aux appels de l'Evangile,
pour que nous soyons conscients, nous aussi, que nous sommes appelés a
rejoindre pleinement la plus haute mesure de la vie chrétienne, c’est à dire
la sainteté.
Le document a la qualification technique d’Instruction: c’est donc, selon
le canon 34 §1 du Code du Droit Canonique, un texte qui veut éclaircir les
dispositions des lois en vigueur sur les causes des saints et qui détermine
la procédure à suivre. Publié avec l’approbation du Souverain Pontife, le
document reste essentiellement un acte administratif de la Congrégation des
Causes des Saints, qui l’a promulgué grâce à son pouvoir exécutif.
Il n’a donc pas un caractère législatif et il ne peut contenir ni des
dispositions légales ni des prescriptions contraires aux lois en vigueur (1). Sa portée est toutefois importante: on veut effectivement contribuer à
ce que les normes en vigueur pour l’instruction diocésaine d’une cause de
béatification et de canonisation soient appliquées avec une attention
toujours plus grande. Comme on peut le lire dans l’introduction, le Document
: « veut éclaircir les dispositions existantes qui concernent les causes des
Saints, il veut faciliter leur application et définir les modes de leur
exécution tant dans les causes récentes que dans les plus anciennes ».
2 . Composition de l'Instruction
Le document, divisé en six parties, décrit minutieusement tous les actes que
les évêques doivent suivre pour commencer et mener à bien la phase
diocésaine du procès de béatification. La première partie rappelle la
nécessité d’une authentique réputation de sainteté pour commencer le procès
; dans cette partie on explique aussi les profils et les devoirs de
l’acteur, du postulateur et de l'évêque qui s’occupe de la cause. La
deuxième partie décrit la phase préliminaire de la cause, jusqu’à
l'autorisation ( nulla osta ) donnée par la Congrégation des causes des
Saints. La troisième partie parle de la célébration de la cause. La
quatrième, des modalités à suivre dans la recherche des documents-preuves,
et la cinquième, des témoignages requis ( testificali ); c’est dans cette
section qu’on trouve également un chapitre consacré à « l’utilisation des
appareils d’enregistrement et des ordinateurs ». La sixième partie, pour
finir, indique les procédures pour les actes conclusifs de l'Enquête
diocésaine.
La procédure d’une cause de béatification et canonisation se fait en deux
parties : l’une diocésaine ou locale et l’autre « romaine », au niveau du
Saint-Siège ou, comme l’on disait autrefois, apostolique. La première a un
caractère d’instruction, pour rassembler les preuves de sainteté de vie, ou
bien concernant le martyre ou encore un miracle présumé attribué à
l’intercession d’un fidèle chrétien mort en odeur de sainteté et qui a eu
lieu dans le diocèse où est décédé celui sur lequel est ouverte la cause, ou
encore dans l'endroit où a eu lieu le présumé miracle. La seconde phase
commence avec la livraison des actes de l’instruction diocésaine à la
Congrégation des Causes des Saints et se poursuit jusqu’à la décision
finale: béatification et ensuite canonisation, ou bien archivage de la
cause.
3. Motifs de publication
Il est important de remarquer que la présente instruction concerne
exclusivement la phase diocésaine. Quels sont les motifs qui ont poussé la
Congrégation des causes des Saints à rédiger et publier un document de ce
genre? Je peux citer quatre raisons:
a) Premièrement, 25 ans se sont déjà écoulés depuis la proclamation faite
par Jean-Paul II des lois en vigueur sur les causes des saints: la Const. Ap.
Divinus perfectionis Magister, du 25 janvier 1983 et des Normae servandae
promulguées par la Congrégation par délégation pontificale le 7 février
suivant, concernant la façon de procéder dans les diocèses pour instruire
une cause de canonisation. Les années qui se sont écroulées ont confirmé
d’un côté la pertinence des normes de 1983 mais en même temps - et il ne
pouvait être autrement - l’expérience acquise a fait sentir que certaines
dispositions de la loi n’étaient pas toujours comprises ni du coup, mises en
pratique avec la précision requise en certains diocèses ; la Congrégation
devait alors fournir des éclaircissements et demander aux curies diocésaines
de corriger les erreurs.
b) En outre- et il s’agit là du deuxième motif pour lequel l’Instruction a
été publiée- un diocèse ne peut pas toujours compter sur des personnes
spécialisées et ayant assez d’expérience pour les nombreuses tâches
inhérentes à une cause de canonisation: c’est-à-dire le délégué de l’évêque,
le promoteur de justice, des théologiens pour l’examen des écrits, les
experts en histoire et en archives auxquels est confiée la recherche des
documents relatifs à la cause etc. Tout cela rend évidente l’utilité, voire
la nécessité, d’un document d’application – la présente Instruction - qui
serve de guide pour suivre avec sécurité et précision la loi dans les
diverses étapes de la procédure d’une cause. L’Instruction est, en d’autres
termes, un vade-mecum complet et systématique qui fournit des orientations
claires et précises pour les étapes devant être accomplies du début de
l’instruction jusqu’à l’envoi des actes à la Congrégation des causes des
Saints.
c) Avec l’entrée en vigueur de l’actuelle législation sur les causes des
saints – et nous voilà arrivés au troisième motif qui a suggéré la
promulgation de l’Instruction -, l’idée s’était diffusée, infondée
d’ailleurs, que la méthodologie traditionnelle aurait été remplacée par une
enquête de caractère historico-critique. Cette confusion est due au fait que
le terme inquisitio utilisé dans le texte latin, le seul officiel, pour
décrire la procédure dans la phase diocésaine d’une cause de canonisation, a
été traduit en italien par inchiesta, qui admet plusieurs sens : dans le
langage courant, il ne désigne pas d’abord une enquête juridique mais une
recherche. Cela montrait bien l’inefficacité de certaines exigences de
procédure. En cela je ne veux pas nier, mais au contraire confirmer la
nécessité et l’importance d’une recherche historique rigoureuse, qui est
fortement liée à la collecte de preuves dans une cause de canonisation. L’Instruction
affirme avec vigueur le caractère substantiel de ces causes et souligne avec
précision les normes qui doivent être suivies - même si, dans la traduction
italienne, on a préféré garder le terme enquête (inchieste), pour éviter l’impression
d’un chamboulement non désiré.
d) On arrive ainsi à la quatrième raison, dans le passage de l’ancienne
législation à celle en vigueur aujourd’hui. Il n’était pas clair pour
certains que la vérification sérieuse et sévère de la réputation de sainteté
ou de martyre ( fama sanctitatis vel martyrii ) constitue un point devant
absolument être réalisé dans le diocèse. La procédure ne peut donc pas
commencer sans de véritables preuves que le serviteur de Dieu concerné par
la cause est sujet de sainteté ou de martyre auprès d’un certain nombre de
fidèles qui s’adressent à lui dans leur prière et attribuent grâces et
faveurs à son intercession
On peut sentir, dans la lecture du texte de l’Instruction, que reviennent
constamment les termes « Évêque diocésain » ou « Ordinaire » (Eparca) et
leurs corrélatifs diocèse et éparchie. En effet, la norme pour les causes de
béatification et canonisation est la même pour l'Église latine et pour les
Églises Orientales (2), toujours sous compétence de la Congrégation des
causes des Saints(3).
Suite à l’annonce de l’Instruction, on a parlé de plus grande rigueur sur
les règles de canonisation. Je peux affirmer qu’un tel durcissement n’existe
pas, si on entend par là une modification des normes en vigueur depuis plus
de 25 ans : elle aurait nécessité un instrument législatif de plus grande
portée, comme une véritable loi, émanant du Pontife Romain. On ne peux
toutefois pas nier que l’Instruction vise à promouvoir l’observance
scrupuleuse des normes en vigueur et, dans ce sens, on souhaite que le
document présenté aujourd’hui aura pour conséquence une meilleure
réalisation des dispositions de loi.
Nous pensons avoir ainsi rendu un service significatif aux Évêques
diocésains et aux causes elles-mêmes de béatification et de canonisation. En
effet, l’art 27, a) des lois concernant la procédure diocésaine, connue
comme Normae Servandae, recommande de «veiller avec grande diligence et avec
zèle à ce que, dans la collecte des preuves, rien ne soit omis qui ait trait
de quelque façon à la cause, en étant sûr que l’heureuse issue de la cause
elle-même dépend en grande partie de sa bonne instruction» (4).
(1) Le can. 34 § 2 du CIC dit : « Les dispositions contenues dans ces
instructions ne dérogent pas aux lois, et si elles sont inconciliables avec
les prescriptions des lois, elles sont dénuées de toute valeur ». Il ne
pourrait contenir des dérogations à la loi que pourvues de l'approbation
spécifique du Pontife Romain (du pape Benoît XVI), mais ce n'est pas le cas de la présente
instruction.
(2) Cfr. Codex Iuris Canonici de 1983, can. 1403; Codex Canonum Ecclesiarum
Orientalium, can. 1057.
(3) Cfr. Jean-Paul II, Const. Ap;
Pastor Bonus 28-06-1988, art. 71-74 et
58§ 2.
(4) Normae servandae du 7-2-1983, promulguées par la Congrégation des causes
des Saints avec délégation pontificale, art. 27, a)
Texte original de la
conférence de presse ►
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Sources: www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.02.2008 -
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