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19 Avril 2005
 

Mgr Batut, un évêque de la génération Benoît XVI

 

Le 19 janvier 2009 - (E.S.M.) - Consacré évêque auxiliaire de Lyon le 10 janvier après nomination du pape Benoît XVI (28 novembre 2008), Mgr J.-P. Batut répond à nos questions et explique sa vision de l’Église pour le XXIe siècle

L'abbé Batut avant sa nomination (Sainte Cécile) - Pour agrandir l'image Cliquer

Mgr Batut, un évêque de la génération Benoît XVI

Propos recueillis par Daniel Hamiche

Le Saint-Père Benoît XVI vous a nommé, le 28 novembre dernier, évêque auxiliaire de Lyon – et évêque titulaire (on disait autre­fois in partibus) de Ressiana. Comment avez-vous appris cette nomination et quels ont été vos sentiments à cette annonce ?

>> Mgr Jean-Pierre Batut : J’ai été complètement abasourdi. J’ai demandé si un délai m’était accordé pour réfléchir, prier et prendre l’avis de mon Père spirituel. Dans les jours que l’on m’a laissés pour réfléchir, ce dernier m’a aidé à objectiver la demande qui m’était faite et à y répondre en conscience. Depuis, je suis en paix, même si cette paix n’est pas toujours sans appréhension : comment pourrais-je ne pas ressentir le décalage entre mes limites humaines et ce que l’Église me demande ? Mais, à l’inverse, comment pourrais-je ne pas faire confiance à l’Église qui va me faire don de la plénitude du sacerdoce pour remplir la mission qu’elle me confie ?

Vous allez donc devenir un étroit collaborateur du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Savez-vous déjà quelles seront exactement vos tâches dans cet important diocèse ?

>> Ainsi que le cardinal Barbarin l’a lui-même exprimé le jour de ma nomination comme évêque auxiliaire, il attend de moi que je favorise le lien entre la vie pastorale et la théologie d’une part, la vie spirituelle d’autre part. À ce titre, j’aurai à m’occuper plus particulièrement de tout ce qui a trait à la formation intellectuelle et spirituelle des prêtres et des laïcs. Voilà pour le cadre général : les modalités concrètes sont encore à préciser.

On dit que vous connaissez depuis longtemps le cardinal Barbarin. Pourriez-vous nous préciser ?

>> Depuis longtemps, en effet, puisque nous devons beaucoup l’un et l’autre à Mgr Charles, qui, après avoir formé des générations d’étudiants comme aumônier de la Sorbonne
(où lui avait succédé l’abbé Jean-Marie Lustiger), poursuivait cette tâche dans les années soixante-dix comme recteur de la basilique de Montmartre. Dans les différents mouvements d’étudiants qui y prospéraient, on pouvait rencontrer des séminaristes en quête d’un complément de réflexion théologique et d’activité apostolique. Philippe Barbarin en faisait partie, alors que je n’étais moi-même qu’un étudiant parmi d’autres.

Si le nombre de baptisés catholiques dans l’archidiocèse de Lyon semble stable depuis une vingtaine d’années (environ 65 % de la population), celui des prêtres a diminué de moitié au cours de cette même période. Comment expliquer cela et existe-t-il des solutions pour enrayer ce déclin ?

>> Je ne vous surprendrai pas en disant que je n’ai pas de solution miracle, ni moi ni personne. Mais je suis convaincu que l’appel de Dieu continue à retentir, parfois de manière à ce point insistante qu’il précède l’adhésion à l’Église, comme ce fut le cas pour Jean-Marie Lustiger lui-même, qui raconte dans Le choix de Dieu qu’il entendit l’appel à être prêtre le Vendredi saint, dans la cathédrale d’Orléans, alors qu’il n’était même pas baptisé ! Mais ce n’est évidemment pas la règle ordinaire.

Cela étant, trois points me paraissent à souligner. Tout d’abord, l’appel de Dieu ne pourra pas être entendu s’il n’y a pas de familles chrétiennes, éduquant leurs enfants à un mode de vie authentiquement chrétien. Ensuite, il n’y aura pas de familles chrétiennes si ces familles ne sont pas généreuses dans la transmission de la vie : non seulement parce qu’il va beaucoup plus de soi d’accepter de donner un de ses enfants à Dieu si l’on en a plusieurs, mais surtout parce que la famille, comme « Église domestique », est le premier lieu où la diversité des appels de Dieu qui constitue la grande Église peut et doit devenir visible. Enfin, les vocations, comme la foi elle-même, n’arriveront pas à maturité sans être accompagnées le moment venu par d’autres que les parents : l’accompagnement spirituel, en particulier des jeunes dont l’état de vie n’est pas encore déterminé, me paraît une des grandes urgences de l’heure. La raréfaction des prêtres ne saurait être un alibi pour y renoncer.

Vous étiez curé de la paroisse Saint-Eugène et Sainte-Cécile depuis un peu plus d’un an, au moment de votre nomination comme évêque. Cette paroisse parisienne possède la particularité de célébrer les deux formes du rite romain depuis une vingtaine d’années – ce en quoi elle fut pionnière en France. Quel bilan tirez-vous de cet apostolat particulier pour ce qui est de la cohabitation, dans une même paroisse, des deux formes liturgiques ?

>> La coexistence des deux formes liturgiques est pour moi le kairos
(Le moment ou l’endroit opportun pour dire ou faire quelque chose) du pontificat actuel. Elle est aussi une grande chance pour une communauté paroissiale, en même temps qu’un test décisif pour sa catholicité. Il ne s’agit pas seulement de se résigner à ce que d’autres préfèrent prier selon d’autres critères liturgiques que les miens, mais il s’agit d’être curieux d’en découvrir les raisons. À cet égard, je suis particulièrement reconnaissant aux paroissiens de Saint-Eugène qui, tout en ayant légitimement leurs préférences personnelles, fréquentent aussi les messes célébrées selon l’autre forme liturgique. À l’inverse, chez ceux – très rares heureusement – qui pour rien au monde ne participeraient à une messe qui ne serait pas de la forme qu’ils affectionnent, on trouve par le fait même l’idée, exprimée ou sous-entendue, que le concile Vatican II a opéré une rupture de tradition. Cette idée n’est pas acceptable. Je préfère penser qu’elle procède de l’ignorance de ce qu’est la Tradition de l’Église, et de ce qu’est un concile œcuménique. (Ndlr : Pour approfondir la question nous suggérons les écrits de Benoît XVI sur la Tradition dans la rubrique théologie, Chapitre II : Essai sur la question du concept de Tradition)

À titre personnel, que vous a apporté de célébrer dans cette forme extraordinaire que vous ne connaissiez pas avant de l’apprendre en tant que curé de Saint-Eugène et Sainte-Cécile ?

>> La découverte de la liturgie tridentine a été positive à tous égards. Elle m’a fait percevoir à quel point le rite, avec son caractère volontiers redondant, est de l’ordre de l’amour avant d’être de l’ordre de l’intelligence
(ce qui n’empêche pas la célébration d’être rationabilis comme dit le Canon romain). De ce point de vue, j’ai mieux compris l’esprit des liturgies orientales qui déconcertent souvent nos esprits occidentaux très cérébraux, mais avec lesquelles la liturgie tridentine a de nombreux points communs.

En même temps, j’ai pu rendre grâce de manière plus précise qu’auparavant pour le don sans prix qu’est la messe dite « de Paul VI ». Les quatre prières eucharistiques sont une pure merveille, et j’avoue avoir un faible pour la quatrième qui, dans une immense action de grâce au Père, déroule toute l’histoire du salut. Quant à la richesse du lectionnaire, elle n’est pas seulement quantitative, mais elle donne la possibilité, à travers les trois années liturgiques, grâce à la lecture continue d’un évangile, de suivre le chemin spirituel que l’évangéliste nous ouvre pour marcher à la suite du Christ.
(Ndlr : pour lire quotidiennement les textes du Missel : rubrique - évangile du jour)

Vous avez une vaste expérience ministérielle d’enseignement (séminaire de Paris, séminaire Saint-Sulpice, Maison Saint-Séverin, Studium Notre-Dame). Quels sont, selon vous, les points forts et les points faibles de l’enseignement dans les séminaires aujourd’hui ?

>> Plutôt que de points forts et faibles, je préférerais dire : les défis. Ces défis sont nombreux, mais je voudrais en souligner quelques-uns plus importants.

Tout d’abord, alors qu’autrefois l’auditoire des cours dans un séminaire était très homogène, avec une formation antérieure largement littéraire et humaniste, cet auditoire est aujourd’hui extrêmement hétérogène. Cela vaut aussi bien pour les types de formations antérieures
(majoritairement scientifiques, économiques ou commerciales) que pour la connaissance des fondements de la foi et l’intuition de l’organicité des vérités chrétiennes. On se heurte donc à la difficulté de devoir tenir un langage commun et intelligible à des étudiants dont la bonne volonté est hors de cause, mais dont la capacité à entrer en philosophie et en théologie est souvent problématique. D’où la nécessité d’un accompagnement très personnalisé, avec un tuteur d’études qui n’hésite pas à commencer par le commencement (Ces propos ont été largement encouragé par le pape Benoît XVI) : comment chercher dans un dictionnaire, comment faire une fiche de lecture, comment éviter de perdre du temps sur internet en croyant en gagner, etc.

Un autre défi est celui du rapport avec la culture et les cultures. Il serait vain de prétendre le renvoyer à plus tard au motif qu’il y aurait d’autres urgences : ce serait oublier que les jeunes qui entrent aujourd’hui au séminaire ont grandi dans une culture souvent très éloignée des modes de penser chrétiens, voire en réaction contre eux, et qui les influence souvent à leur insu. Cette question du rapport de la foi aux cultures fera, par exemple, de l’enseignement de la philosophie tout autre chose que l’exposé livresque et abstrait qu’il a pu être en d’autres temps. Il faudra lire et travailler les auteurs qui en valent la peine, même s’ils ne pensent pas comme nous, et se demander à quel moment la recherche de Dieu a pu éventuellement prendre chez eux des chemins de traverse, et pour quelles raisons.

Quelle devise épiscopale avez-vous choisie et pourquoi ?

>> J’ai hésité entre « qui accusera ceux que Dieu a choisis ? » (
Rm 8, 33) et « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31), pour finalement prendre cette dernière parole de saint Paul, qui m’a paru plus récapitulative. Je l’ai choisie d’abord parce que le chapitre 8 de l’épître aux Romains est pour moi un des sommets de saint Paul, ce qui n’est pas peu dire, avec ce tableau extraordinaire qu’il nous donne de la vie dans l’Esprit. Ensuite, parce que cette certitude que Dieu s’est définitivement engagé en notre faveur, qu’Il nous a élus dès avant la fondation du monde, est toujours plus grande et plus forte que la nécessité de lutter contre les puissances adverses. Ce n’est pas à nous de remporter la victoire : Dieu, en son Fils, l’a déjà remportée pour nous. Nous sommes seulement associés par grâce à un combat qui ne sera achevé qu’à la fin des temps, lorsque « le dernier ennemi, la mort, sera détruit » (1 Co 15, 26), un combat où la Vie et la mort se sont affrontées en un duel prodigieux, mais où le Maître de la Vie, mis à mort, règne à jamais vivant, comme le dit magnifiquement la séquence de Pâques.

  Regarder la vidéo en français : Mgr Batut nouvel évêque auxiliaire
 

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Sources  : hommenouveau

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  19.01.2009 - T/Église - International/France

 

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