Le pape nous parle du prologue et
nous introduit dans la Nativité |
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Le 18 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- Pour Benoît XVI, nous devons dépouiller Noël « des
résidus du consumérisme et du matérialisme » pour accueillir comme «
cadeau personnel le message d'espérance qui émane du mystère de la naissance du Christ ».
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Le pape Benoît XVI
pénétrant salle Paul VI
Le pape nous parle du prologue et nous
introduit dans la Nativité
Le 18 novembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
La « crise mondiale qui touche tant de familles et toute l'humanité entière
peut être stimulant pour redécouvrir la chaleur de la simplicité, de
l'amitié et de la solidarité, des valeurs propres à Noël », une fête qui depuis
quelques années « sous la pression du consumérisme, risquait la perte
de sa signification spirituelle pour se réduire à l'échange de dons
commerciaux ». Ce sont les paroles du pape Benoît XVI pendant la traditionnelle Audience Générale du Mercredi tenue dans la Salle « Paul VI.
Le Saint-Père a rappelé
le début de l'octave de Noël, en souhaitant que la venue de l'Enfant Jésus »
puisse nous rendre plus sensible aux besoins de nos frères, surtout des
enfants nés en situations difficiles et par conséquent « sont refusés ». Pour
Benoît XVI, nous devons dépouiller Noël « des résidus du consumérisme et du
matérialisme » pour accueillir comme « cadeau personnel le message
d'espérance qui émane du mystère de la naissance du Christ ».
Texte
intégral ►
Catéchèse du Saint-Père, méditation sur Noël
En complément de la
Catéchèse du pape Benoît XVI,
voici une méditation sur le prologue de l'évangile de Jean qui a été lu en
début d'audience.
LE PROLOGUE
(dans le quatrième Évangile,
notes de
cours)
Le prologue, ce porche majestueux qui précède le quatrième Évangile,
n'est pas une introduction destinée à créer un climat, ou à placer le
lecteur dans une ambiance favorable. Il n'a pas davantage pour but de
présenter, - bien qu'on puisse dans une certaine mesure les y découvrir
- le plan ou les grands thèmes directeurs de l'Évangile. Il est de soi
tout autre chose.
Saint Paul, au début de ses Épîtres, adresse à Dieu une action de
grâces. Le prologue est, lui aussi, l'action de grâces de Jean devant le
mystère qui s'est révélé à lui.
Il y parle non de souvenirs personnels, mais de ce qui lui est apparu :
Dieu et son mystère.
C'est une hymne qui jaillit de son cœur, et qu'il laisse monter à ses
lèvres.
De là cette incantation, rythmée, poétique. Elle se développe à la
frange du divin parce que c'est une voix humaine qui parle ; mais elle
s'adresse à nous comme venant de l'autre côté, parce que déjà toute
passée en Dieu.
C'est ce qui permet à Jean de dépasser la lourdeur, l'opacité de notre
univers mental, pour atteindre celui tout de transparence, de la liberté
de l'esprit, où les mots les plus pauvres sont à ce point chargés
d'infini, qu'ils s'effacent devant lui.
D'emblée, Jean nous place au cœur de Dieu, de cette éternité qui se
fait, se perpétue, s'accomplit : « De l'éternité à l'éternité tu es,
ô Dieu »
(PS 89,2). Dieu Est, et malgré
les apparences, l'Incarnation ne sera pas la venue de l'Éternel dans le
temps, un instant que l'Éternel vient visiter, car le temps n'est pas
quelque chose qui, sorti de Dieu, devrait retourner à lui. Le temps est,
au sein même de l'éternité, une même chose avec elle. Il n'y a pas
d'autre réalité que Dieu. Aussi Jean parvient-il comme sans effort à
nous situer en Dieu, en situant l'histoire au sein de la réalité même de
Dieu.
Dès lors que Dieu l'habite, cette histoire est sans mystère. Elle est
une et véritable, en Dieu Un et Vérité. Pour Dieu, rien ne « passe », le
passé n'existe pas. Tout se fait éternellement, parce que Dieu Est.
Que le Prologue nous fasse sentir cette absence d'alternative en Dieu,
ou plutôt cet absolu de réalité et d'unité en lui, par l'alternance des
temps employés, allégés pour ainsi dire de toute pesanteur de «
réflexion », et par l'élan donné au regard qui s'enfonce dans toutes les
dimensions du mystère, est quelque chose d'unique.
Aucun mystique n'est allé si loin dans la « Présence » qui donne à
l'intelligence, à la fois de s'abreuver aux sources divines, et de les
répandre ; à l'amour, d'aimer en L'aimant.
Jean a « regardé à Dieu ». A son tour, Dieu s'est, en quelque sorte,
regardé en saint Jean, et c'est une image d'éternité que l'apôtre nous
renvoie, où la vie s'épanche à l'infini et trouve en elle-même sa
complaisance et sa gloire.
Que l'Évangile johannique reprenne la plupart des thèmes du Prologue n'a
rien qui doive surprendre. « Le disciple n'est pas au-dessus du Maître »
(Mt 10.24). Et l'envoyé n'a
d'autre mission que de répéter les paroles entendues
(8,28). Mais Jean est seul à
connaître ce que Dieu lui a dit sans langage, et le Prologue, bien qu'il
offre à l'analyse des perspectives multiples, reste un jardin clos, sans
autre clé que celle d'un regard pleinement accordé à celui du Maître.
Dans l'Évangile, Jean ne « démontrera » pas ; il « témoignera »
seulement, non pas tant des faits extérieurs que de la divine Présence
qui les anime et leur donne signification.
Dans le Prologue, il s'efface totalement devant elle. Il nous donne
ainsi un texte inspiré d'une pureté à laquelle aucun autre peut-être
n'atteint, et d'une autorité qui n'a d'égale que les paroles mêmes du
Seigneur.
A le comparer avec l'introduction de la 1re Épître, on est frappé de la
différence. Le début pourtant est presque le même : « Ce qui était au
commencement »
(1 Jn 1. 1). Et l'on retrouve de
part et d'autre la même intuition centrale. Mais dans l'Épître c'est le
témoin qui parle, accumulant - avec quelle véhémence - de pauvres
données humaines, impuissantes à attester à travers ces signes sensibles
et ces assurances charnelles, l'incroyable manifestation du « Verbe
de vie »
(1 Jn 1.2).
Dans le Prologue, tout entier à la louange du Verbe, aucune pression
n'est exercée. Le texte se déroule avec une majesté et une sérénité
d'affirmation souveraines. Jadis la Sagesse était venue proclamer sa
divine origine, et sa joie « d'habiter parmi les enfants des hommes »
(Pr 8.3l). Le Prologue a une
évidente parenté avec ces textes ; non seulement littéraire mais
essentielle, au plan profond de la « Parole » divine, et d'une identité
de « vocation ».
Celui qui m'a créée m'a fait dresser ma tente.
Il m'a dit : Installe-toi en Jacob
entre dans l'héritage d'Israël.
Avant les siècles, dès le commencement il m'a créée
éternellement je subsisterai.
(Si 24.8,9)
Il est dans le quatrième Évangile bien d'autres pages encore qui
pourraient être mises en concordance avec des textes bibliques.
Cependant, le Prologue l'emporte sur toutes, par sa netteté de contours
et sa précision définitives. Bien que le « je » ne soit pas employé,
l'affirmation de la Personne divine s'impose, et l'avènement de la
Parole est un fait accompli. Cet avènement y est présenté, accompagné
des circonstances qui l'ont entouré, ainsi que de son témoin et de son
héraut : Jean Baptiste.
C'est un fait aussi concret que possible, et sur lequel ne plane aucun
doute : Celui que « ni sang ni vouloir de chair, ni vouloir d'homme,
mais Dieu a engendré :
le Verbe : s'est fait chair, et il a habité
parmi nous.
(13,14)
Que Dieu se soit servi de réminiscences de textes anciens longuement
étudiés et que Jean « conservait en son cœur »
(Lc2 .51), n'est pas pour
étonner qui a l'habitude de l'Écriture. Dieu ne violente pas la nature
de ceux qu'il inspire ; il ne dédaigne rien de ce dont ils sont pétris.
Mais ici, il va plus loin encore, il met, oserait-on dire, ses pas dans
les propres pas de l'apôtre. Aussi la force enfermée dans le Prologue
fait-elle éclater les vieilles outres et le vin nouveau qui y est servi
fait oublier l'autre, celui de l'Ancienne Loi. Ce que le Prologue offre
à notre soif, n'est rien autre que la vie même de Dieu, l'eau vive de la
Trinité.
Le « Prologue » ne semble tel que parce qu'il se présente avant
l'Évangile, mais aussi bien le genre d'écrits auquel il se rattache, que
l'unité de son mouvement d'ensemble, et surtout la profondeur à laquelle
il s'enracine, en font un morceau qui en lui-même a sa propre fin.
Sans doute n'est-il pas accidentel que l'Évangile développe certains de
ses thèmes ; mais cela semble provenir du fait qu'ils se sont imprimés
dans l'âme de Jean sous l'effet d'une connaissance expérimentale de
Dieu. Jean a le langage des mystiques, obligés de recourir à des images,
alors même qu'ils veulent parler de ce qui, en Dieu, est le plus
insaisissable, le plus ineffable ; il ne fait appel ni à l'analyse ni à
l'abstraction, et moins encore use-t-il d'une forme de pensée critique
ou philosophique.
De même que « ses mains ont touché et que ses yeux ont vu »
(1 Jn 1. 1), son sens intérieur
a été « impressionné » par certains symboles, certains mots du Seigneur.
Cette « impression », non pas au sens émotionnel, mais précisément
objectif, le guide dans le choix de ce qu'il rapportera dans son
Évangile, tandis que le Prologue nous livre en quelque sorte l'objet de
sa contemplation en son état natif, à sa source.
Que celle-ci ne le conduise pas à se nourrir de souvenirs personnels,
pourtant si présents à sa pensée et à son cœur, mais qu'elle l'entraîne
à considérer avant tout en Jésus, le Verbe, le Fils unique au sein du
Père, prouve combien la foi l'emportait en saint Jean sur tout sentiment
humain, si légitime qu'il fût, et la place que cette foi tenait dans sa
vie.
Chez lui, la vie divine avait pris le pas sur les autres considérations.
Si ceux qu'il aimait avaient encore des noms humains, le Verbe seul
désormais leur donne un sens en les restituant à leur vocation divine. A
aucun moment Jean ne pourra sortir de cette vision des choses, puisqu'en
Jésus-Christ lui-même il verra tout, à la lumière du Verbe. Lorsque
Jésus se tait, c'est encore le Verbe qui parle au cœur de l'apôtre «
comme jamais homme n'a parlé » (7.46).
Sans doute, le Verbe « s'est fait chair » et il a « habité
parmi nous, plein de grâce et de vérité »
(1.14). Mais c'est « le Fils unique »
(1.18)
qui nous a « fait connaître ce Dieu que nul n'avait jamais
vu » (1.18), et
c'est le Verbe qui, en s'épanchant dans l'âme de l'apôtre, la remplit à
déborder.
Un regard analytique jeté sur le Prologue permet, certes, de relever
aisément de verset en verset, un glissement de la pensée, une avancée,
voire un brusque passage de l'un à l'autre de ces thèmes dont certains
seront repris dans l'Évangile, soulignés et éclairés alors par des
miracles ou des enseignements du Christ. Cependant, jusqu'au verset 14,
le mouvement garde une grande unité, et cette première partie domine
l'ensemble. Son caractère narratif surplombe le mouvement réflexif qui
ira du verset 14 à la fin. Il traite de la grande épopée du Verbe dans
l'aventure de la double Création : l'ancienne, et la nouvelle, celle-ci
toute de grâce rédemptrice, de naissance et d'alliance éternelles.
Dans les débuts de son Évangile, Jean nous rapporte ces paroles de Jésus
à Nathanaël : « Parce que je t'ai dit : Je t'ai vu sous le figuier,
tu crois ! Tu verras mieux encore. En vérité, en vérité je vous le dis,
vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l'Homme. »
(1.50,51)
L'échelle était vide encore, lorsque Jacob la vit en songe, s'élevant de
la terre au ciel, parcourue par les anges dans l'attente de la
descendance qui allait naître du patriarche
(Gn 28.10-19). Avec l'avènement
du Fils de l'Homme, le rêve millénaire devient pour Jean réalité. En son
cœur les anges fraient le chemin vers ce ciel ouvert dont parlait Jésus,
et sur ce chemin le Verbe seul s'avance, remplissant toute la distance
qui sépare le ciel de la terre. La perspective cependant ne monte plus
de cette lignée humaine qui naît de Jacob et tend vers le Christ ; elle
provient de cette « lignée » divine dont le Christ tire à la fois son
origine et la puissance d'engendrer à Dieu des enfants pour sa gloire.
Il s'agit vraiment des choses de Dieu, du monde de Dieu, et d'un
accomplissement à quoi rien ne pourra être ajouté ni retranché.
On comprend mieux dès lors, pourquoi Jean se taira sur la naissance et
l'enfance du Christ. Le livre ouvert devant lui n'est pas celui des
enracinements dans la chair, mais celui des fondations dans l'éternité.
Là est le sens dernier de ce qui passe, la vérité intérieure à chaque
réalité, ce qui demeure à jamais.
Jean a « vu » ces choses « plus grandes » promises à Nathanaël et à ses
compagnons. Ce sont elles qu'il répète et son cantique jaillit ; musique
divine, simple et dépouillée. Aucun remous de passion ne le trouble. La
note pure et grave retentit continûment, riche pourtant d'inflexions
multiples, qu'un élan emporte toujours plus loin, jusqu'à une fin sans
fin, ouverte sur un mystère où la durée est abolie.
Comme à la source des temps, évoquant le battement d'ailes de l'Esprit «
planant sur les eaux »
(Gn 1.2), les premiers mots du
Prologue s'éploient lentement :
Au commencement le Verbe
était
et le Verbe était avec Dieu
et le Verbe était Dieu.
(1.1)
Plus loin cependant que le temps, Jean remonte... L'extraordinaire
économie, l'avarice des mots employés, témoignent à leur manière du fait
qu'ils n'existaient pas encore, que rien n'existait, hormis ce Verbe, au
Principe.
Le Verbe... Dieu, l'Être... Triple identité d'une Réalité unique, seule
subsistante dans sa force magnifique.
A l'Horeb, le temps s'était ouvert et, par cette trouée, l'infini de
Dieu, l'immensité divine avaient fait irruption : « Je suis celui qui
suis... c'est le nom que je porterai à jamais, sous lequel m'invoqueront
les générations futures »
(Ex 3.15). Mais l'Être s'était
révélé dans une plénitude si écrasante, qu'à partir de là, les hommes
craignirent de paraître devant Yahvé : « voir sa Face » ou « mourir »
fut une même chose.
Dans le Prologue, le même verbe « être » revendiqué par le Verbe de Dieu
s'en trouve chargé d'un tel absolu, que tout usage qu'on en voudrait
faire pour spécifier des réalités humaines, semble désormais devenu
impropre.
Sa puissance n'est plus mobilisée par l'homme, ni par rapport à lui,
mais Dieu la recueille en lui-même, et c'est en lui-même que l'Être a
son rebondissement sacré. Il y a société en Dieu.
Tout le possible est contenu en lui, porté par lui. Rien n'est, hors ce
dialogue, qu'il entretient avec lui-même. D'un coup de filet, Dieu se
recueille dans l'absolu.
Mystère dont la révélation cause l'émerveillement ; non pas celui d'un
spectacle transcendant qui, comme à l'Horeb, nous éblouirait par la
soudaine rencontre de la nature et du sacré, ou comme celui, tout
intérieur, qui découvre à Pierre la sainteté de Dieu, présent devant lui
en la Personne de Jésus
(Lc 5,8) ; mais émerveillement
du mystère pour lui-même et en lui-même, dont la connaissance nous est
un tel rassasiement. D'un seul trait il nous donne d'atteindre au
définitif. Tout est dit de l'inépuisable.
Contempler ce mystère qui semblait devoir rester un éternel secret,
témoigne déjà que nous sommes en continuité avec lui. Se contentant d'un
simple changement de mode, par lequel est introduit le temps, le
Prologue poursuit :
Tout fut par lui et sans lui
rien ne fut...
L'être prend maintenant, de la création, son sens participé. A travers
le balancement des mots, dans le jaillissement du Verbe au sein de Dieu,
monte son Œuvre ; il n'y a pas d'autre œuvre que la sienne, et elle n'a
de sens et de fin qu'en lui.
« Tout... rien... » Parce que tel est le réalisme de la Vérité, les
mystiques reprendront à leur compte ces deux pôles de l'absolu - Todo,
nada - qui refusent l'existence à ce qui ne serait pas Dieu. L'œuvre
du Verbe n'est pas mirage, illusion, apparence ; c'est là le monde de ce
qui n'est pas, la vanité, le Rien... ; l'œuvre du Verbe nous place
devant et dans un monde vrai, comme lui-même est Vrai. Monde
substantiel, parce qu'il l'a fait tel. Dieu ne fait pas du néant, il
fait son œuvre. Il la pense, il la crée, la façonne. Elle n'est pas jeu
de hasards, car il n'y a pas de solution de continuité entre lui et son
œuvre. L'œuvre du Verbe est un fruit qui a le goût de Dieu.
Toute l'Écriture, et en particulier la Genèse, les Psaumes, les Livres
sapientiaux, célèbrent à l'envi la création comme une louange à Dieu,
une réalité positive. Cependant cette œuvre, bien que distincte de Dieu,
ne lui est pas extérieure. Il la porte en lui-même. « Rien » n'est sans
lui, et « tout » est par lui. Les termes de transcendance et d'immanence
ne prennent de sens qu'à la condition de faire de Dieu un objet, ce qui
n'est possible que philosophiquement. Mais Dieu n'est pas « objet ». Il
est l'unité du multiple qu'il crée. De lui et de lui seul, chaque chose
tire son individualité propre, car rien n'existe qui, en dehors de lui,
puisse connaître une dépendance ; mais en lui aussi, chaque chose y
connaît une communion avec toutes les autres, car rien n'existe qui
n'ait en lui participation à tout ce qui est.
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Catéchèse du Saint-Père, méditation sur Noël
Texte original du
discours du Saint Père Benoît
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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(E.S.M.) 17.12.2008 -
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