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19 Avril 2005
 

Journal du Vatican - La revanche du cardinal Ravasi

Le 18 octobre 2012 - (E.S.M.) - Il a organisé la manifestation la plus spectaculaire du Parvis des Gentils justement à Assise, la ville dont, il y a sept ans, il avait failli devenir évêque. Les cardinaux Martini et Nicora s'étaient alors opposés à sa nomination, mais sa carrière n'en a pas souffert. Aujourd'hui certains vont jusqu'à le considérer comme "papabile".

Le cardinal Ravasi 

Journal du Vatican - La revanche du cardinal Ravasi

par Sandro Magister

Le 18 octobre 2012 - E. S. M. - "Le cardinal Gianfranco Ravasi est-il l’ecclésiastique le plus intéressant de l’Église catholique ?". Cette question, dont le côté interrogatif est plus rhétorique que réel, est le titre d’un post récent de John L. Allen, le vaticaniste américain bien connu Is Ravasi...

En effet ce prélat est l’un des plus connus et des plus appréciés dans le circuit médiatique, non seulement italien mais international.

En Italie, des articles portant sa signature sont fréquemment publiés dans les médias catholiques, mais également dans d’importants quotidiens laïcs tels que le "Corriere della Sera", "Il Sole 24 Ore", "Il Messaggero" et dans l’hebdomadaire "L'Espresso", sans parler de sa présence ininterrompue sur la chaîne de télévision Canale 5 et dans le vaste monde du twitter.

La notoriété de Ravasi s’est fortement accrue au niveau international grâce aux événements du Parvis des Gentils, qu’il a organisés, toujours sous le regard bienveillant de la presse, même dans des métropoles profondément sécularisées comme Paris ou Stockholm.

Le Parvis des Gentils "a pour but de créer un espace neutre de rencontre entre croyants et non-croyants" : c’est ce que l’on peut lire sur son site officiel. Et sa dernière manifestation, qui a bénéficié, entre autres, de la présence du président de la république italienne, Giorgio Napolitano, a eu lieu à Assise les 5 et 6 octobre.

Pour Ravasi elle a eu un goût de revanche.

En effet, en 2005, Ravasi – à l'époque simple prêtre du diocèse de Milan, professeur d’Écriture Sainte et préfet de la Bibliothèque Ambrosienne – était sérieusement en course pour devenir évêque de la ville natale de saint François.

Les dirigeants de la conférence des évêques d’Italie lui étaient favorables. Afin de valoriser au mieux ses remarquables talents d’orateur, ils voulaient le mettre à la tête du prestigieux diocèse pour faire de lui la voix la plus connue de l’Église italienne sur la place publique, un rôle jusqu’alors brillamment tenu par le cardinal Ersilio Tonini, mais celui-ci était désormais trop âgé.

Mais l’opération échoua. En raison non pas tant de l’avis négatif à propos de sa nomination exprimé par l'archevêque de Milan, le cardinal Carlo Maria Martini (malgré la réputation de fervent "martinien" qu’a, encore aujourd’hui, Ravasi), mais surtout de l’opposition résolue d’un autre prélat qui le connaissait personnellement depuis le temps du séminaire, le cardinal Attilio Nicora.

En effet Nicora et Ravasi ont été étudiants en même temps au séminaire du diocèse de Milan, à Venegono Inferiore, puis au Collège Pontifical Lombard, à Rome. Mais tandis que le premier était le protégé du cardinal “conservateur” Giovanni Colombo qui, en 1977, le voulut comme auxiliaire à Milan, le second était le disciple spirituel du père David Maria Turoldo, religieux servite, l’une des figures les plus représentatives du catholicisme progressiste italien avant et après le concile Vatican II.

C’est le 16 juin 2005, Benoît XVI n’étant pape que depuis deux mois, qu’eut lieu à la congrégation pour les évêques la discussion à propos de la candidature de Ravasi pour Assise.

Et un article de lui, publié dans "Il Sole 24 Ore" du 31 mars 2002 à l’occasion de Pâques et montré aux participants pendant la discussion, contribua à faire écarter sa candidature. Plus que le texte de l’article, c’est le titre que lui avait donné le journal, “Il n’est pas ressuscité, il s’est élevé”, se référant à Jésus, qui provoqua la décision négative de la congrégation.

En effet, depuis quelque temps, Ravasi faisait l’objet de soupçons à Rome en raison de son exégèse considérée comme trop influencée par les théories démythifiantes de l'exégète protestant Rudolf Bultmann. La preuve en est ce qu’un bibliste très apprécié par celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger, le jésuite belge Ignace de la Potterie, écrivait au mois de juin 1995 dans la revue "30 Giorni", à propos de deux articles écrits précédemment par Ravasi.

"En utilisant un ton ironique", écrivait de la Potterie, "il [Ravasi] paraît nier la possibilité d’atteindre la réalité historique de Jésus".

Autrement dit, en 2005, la carrière ecclésiastique de Ravasi paraissait destinée à ne pas aller au-delà du poste, certes prestigieux, de préfet de la Bibliothèque Ambrosienne.

Mais il n’en a pas été ainsi. Sous le règne de Benoît XVI, grâce à la grande considération qu’avait pour lui le nouveau cardinal secrétaire d’état, Tarcisio Bertone, qui avait été nommé au mois de septembre 2006, Ravasi a vu s’ouvrir devant lui non seulement les portes de l’épiscopat mais aussi celles du cardinalat, avec un poste important à la curie.

En 2007 Ravasi fut chargé de rédiger les textes des méditations pour le Chemin de Croix pontifical du Vendredi Saint, au Colisée. Et, le 3 septembre de cette même année, Benoît XVI le nomma archevêque et président du conseil pontifical pour la culture.

Parallèlement, Ravasi fut également nommé président de deux commissions pontificales, pour le patrimoine culturel de l’Église et pour l’archéologie sacrée. Et en cette qualité il exerça la fonction de président du conseil de coordination entre les académies pontificales.

Par ailleurs, il fut admis parmi les membres de l’"Insigne Académie pontificale des Beaux-arts et des Lettres des Virtuoses au Panthéon". Dont était déjà membre "le lettré M. Armando Torno", responsable des pages culturelles du "Corriere della Sera", le journaliste qui donne le plus d’informations à propos de l’ensemble de l’activité multi-facettes de Ravasi.

Dans ces nouvelles fonctions, Ravasi a mis en œuvre son exceptionnel talent de créateur d’événements à fort impact médiatique, dont le sommet a justement été la série de rencontres du Parvis des Gentils. Rencontres qui, à partir d’une intuition de Benoît XVI en 2009, ont été organisées par Ravasi qui y a apporté une touche très personnelle.

Mais Ravasi a également fait preuve d’une grande habileté manœuvrière sur l’échiquier de la curie romaine. En effet les organismes qu’il préside ont vu se multiplier de manière remarquable les postes et fonctions, à cause de la nécessité de trouver un point de chute pour les anciens dirigeants qui devaient céder la place à de nouveaux venus.

C’est ainsi que, le 4 décembre 2007, pour rendre possible la nomination d’Antonio Paolucci au poste de directeur des musées du Vatican, son prédécesseur Francesco Buranelli est devenu le premier laïc à être nommé secrétaire de la commission pour le patrimoine culturel de l’Église.

Le 18 juillet 2009, pour permettre la nomination de Mgr Giovanni Carrù au poste de secrétaire de la commission d’archéologie sacrée, on a créé pour son prédécesseur, Fabrizio Bisconti, le poste de surintendant de l’archéologie des catacombes.

Puis, le 11 novembre 2011, est arrivée au conseil pontifical pour la culture la nomination de l’évêque portugais Carlos Alberto de Pinho Moreira Azevedo, évêque auxiliaire de Lisbonne et à couteaux tirés avec le patriarche de cette ville, au poste nouvellement créé de "délégué”. Un poste qui est venu se superposer à celui du secrétaire du même dicastère, nommé le 3 décembre 2009, à savoir le Béninois Barthélémy Adoukonou, l’un des anciens étudiants de Joseph Ratzinger quand celui-ci était professeur de théologie.

Le grand dynamisme de Ravasi n’a pas manqué de créer des mécontentements dans la partie de la curie romaine qui n’a jamais digéré son arrivée à Rome. Et c’est ainsi que, en 2008, lorsque Ravasi a écrit une préface pour une édition illustrée du "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI, il s’est trouvé quelqu’un pour exhumer les vieilles critiques formulées en son temps par le père de La Potterie et pour blâmer la manière dont Ravasi avait cité une phrase du pape Giallo su Gesù, imbarazzo in Vaticano

Mais ce n’étaient là que piqûres d’épingle inoffensives. Le 20 novembre 2010, Ravasi a été créé cardinal. Et il n’a même pas eu besoin d’attendre la barrette rouge pour être considéré comme “papabile”. Le vaticaniste John Allen lui avait attribué ce qualificatif dès le mois de mai 2008  A possible papabile

Ceux qui jugent Ravasi "papabile" sont plus nombreux dans les directions et les rédactions de journaux qu’au sein du collège cardinalice qui élira le futur pape, lors d’un conclave dont rien ne permet de penser qu’il aura lieu prochainement.

Toutefois, pour le moment, Ravasi a pris une belle revanche à Assise. Une revanche qui a aussi une saveur particulière parce que le légat pontifical de la basilique de saint François est justement, comme par hasard, son vieil adversaire, le cardinal Nicora.

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 18.10.2012 - T/International

 

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