Nous sommes créés pour le Ciel ! |
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Rome, le 18 octobre 2007 -
(E.S.M.) -
Nous autres chrétiens, nous ne pouvons nous laisser prendre par
l’illusion de trouver le Ciel, la vraie joie, la paix profonde, la
liberté de l’esprit... dans les choses d’ici-bas.
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Par la
parole de Yahvé les cieux ont été faits, par le souffle de sa bouche, toute
leur armée ; Ps 33,6 (32,6)
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Nous sommes créés pour le Ciel !
« Je viens du Ciel ! ». C’est par ces paroles que la Sainte Vierge, en
apparaissant aux enfants de Fatima, révéla le lieu d’où elle venait à Lucie
qui le lui demandait. Le message de Fatima, dont nous célébrons le 90°
anniversaire cette année, nous rappelle que nous
sommes créés pour le Ciel, et que c’est vers le Ciel que nous devrons
orienter notre existence ici-bas. C’est parce que nous sommes destinés
précisément vers le Ciel, lieu du bonheur sans fin, que nous portons en
nous, comme désir le plus grand, le désir d’être heureux, de vivre la joie
intime et la paix authentique. Les choses de la terre ne peuvent jamais
remplir et satisfaire la réalité spirituelle qui est la nôtre, que nous
appelons l’âme, et qui peut seulement se nourrir de choses spirituelles, de
biens célestes, et non pas de choses terrestres. La soif de bonheur que
l’homme porte au-dedans de lui-même, vient de cette réalité de l’esprit qui
est en lui et qui, étant immense, rend immense le désir de satisfaction et
de joie qui envahit le coeur humain.
Vouloir se désaltérer avec une seule goutte qui, à peine trouvée s’évapore
aussitôt, est une pure illusion. L’homme assoiffé s’il cherchait seulement
des gouttes, mourrait rapidement de soif ! Que de fois, malheureusement, on
se fait l’illusion de satisfaire la soif du Ciel, de l’Infini, de l’Éternel,
avec des gouttes, avec de minuscules fragments de joies et de plaisirs
terrestres, qui ne parviennent jamais à satisfaire l’esprit humain. Elles
s’évaporent au moment même où on les consomme. Et alors, au lieu de nous
arrêter pour réfléchir et rentrer au plus intime de nous-mêmes pour chercher
la Raison de cette nostalgie d’amour que nous ressentons comme quelque chose
d’insatiable, nous continuons notre course folle des sens derrière les
autres milliers de petites gouttes, qui annoncent toujours un bonheur, et
qui s’évaporent toujours comme la goutte ! L’homme, de cette manière, au
lieu de boire à la Fontaine d’eau vive, de se laisser aimer par Dieu,
recherche les gouttes, en vivant dans l’illusion et en se laissant
emprisonner dans un cercle vicieux, comme un chien qui ne cesse de se mordre
la queue.
Nous autres chrétiens, nous ne pouvons nous laisser
prendre par l’illusion de trouver le Ciel, la vraie joie, la paix profonde,
la liberté de l’esprit... dans les choses d’ici-bas. Nous ne pouvons
penser la vie éternelle comme quelque chose qui commencera seulement après
notre mort ! Pour celui qui comprend ainsi la vie éternelle, il est logique
qu’il cherchera à vivre en fonction des choses d’ici-bas, en renvoyant
au-delà de la tombe les choses d’en-haut.
C’est là une grave déformation de notre foi dans le Seigneur Jésus qui nous
a promis de manière claire que la vie éternelle, le Royaume de Dieu,
commence déjà dès le moment de notre première rencontre avec Lui : « La
venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l’on ne dira pas :
‘Voici : il est ici ! Ou bien : il est là. Car
voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous »
(Luc 17, 20b-21).
Notre vie, dès lors, est une participation au Royaume de Jésus, une
communication à la vie éternelle, si nous nous laissons pénétrer toujours
par les choses d’en-haut, en nous dépouillant progressivement des choses
d’ici-bas, qui sont transitoires, qui passent rapidement, et qui s’usent
avec le temps.
Tout ce qui est terrestre, reçu des hommes ou du monde, n’est pas éternel.
Seul le Bon Dieu, qui est l’Éternel, sait nous donner les dons éternels ;
mais, pour les recevoir, il faut avoir la vraie foi en
Lui, comme l’ont eue les saints, qui ont pu proclamer par leur vie :
« Roc de mon cœur, ma part, Dieu à jamais »
(Psaume 73, 26). Pour suivre le
Seigneur, ils ont renoncé à eux-mêmes, ils ont laissé leurs petits et leurs
grands égoïsmes, en dépassant l’attirance des choses terrestres par
l’attrait incomparable des choses du Ciel, bien supérieures à celles de la
terre ! Les saints ont mis leur vie dans les mains de Dieu, et ils ne s’en
sont jamais repentis, car ils croyaient que c’était le Seigneur qui guidait
tous les événements, bons ou mauvais de la vie, jusqu’à devenir Lui-même :
leur vie pour toujours ! Ils ont cherché en premier le Royaume de Dieu et sa
justice, et tout le reste leur a été donné en supplément, selon la promesse
du Seigneur (cf Mathieu 6, 33),
qu’ils ont prise à la lettre, et qui s’est accomplie littéralement !
Telle est la foi des saints : elle prend au sérieux
toute parole de Jésus et jouit de sa réalisation. En s’occupant
seulement d’aimer Dieu, et, en Dieu, toute créature, le cœur des saints a
toujours plus goûté les choses du Ciel, et a perdu le goût pour les choses
de la terre, exactement comme l’avait promis Jésus : « Qui boira de l’eau
que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai
deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle »
(Jean 4, 14). Le choix se présente
chaque jour à chacun d’entre nous : voler vers le
Ciel, ou ramper sur la terre. Voilà pourquoi la Sainte Vierge
apparaît, vient du Ciel pour nous montrer où se trouve notre vraie Patrie et
pour nous y conduire ; en effet, disait le pape Benoît XVI, en portugais,
lors de l'Angélus de dimanche dernier, "Elle est le
refuge et la voie qui conduit à Dieu"
Sources: www.vatican.va
- l’Abbé Lucio Alimandi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.10.2007 - BENOÎT XVI
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