Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

LÉON XIV

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Catéchèse de Benoît XVI, mercredi 18.10.2006

ROME, le 18 octobre 2006 - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI a terminé ses catéchèses sur les figures des apôtres en nous proposant aujourd'hui, Judas et celui qui le remplaça, l'apôtre Matthias.

Le pape Benoît XVI à l'audience de ce mercredi

Dieu infiniment miséricordieux et juste.

Texte intégral de la catéchèse du pape Benoît XVI

Terminons aujourd'hui de parcourir le portrait des Apôtres appelés directement par Jésus pendant sa vie terrestre. On ne peut pas omettre de mentionner celui qui est toujours nommé le dernier dans la liste des Douze : Judas Iscariote. C'est à lui, précise le pape Benoît XVI, que je voudrais ici associer la personne qui fut ensuite élu à sa place, c'est-à-dire Matthias.

Déjà le simple nom de Judas suscite entre les chrétiens, une instinctive réaction de réprobation et de condamnation. La signification de l'appellation "Iscariote" est controversée: l'explication la plus probable voudrait dire "homme de Keriot" avec référence à son village d'origine, situé près de Hébron et mentionné deux fois dans les Écritures (cfr Jn 15.25 ; Ac 2,2). D'autres l'interprètent comme une variation du terme "sicario", tueur, comme si on faisait allusion à un guerrier armé d'un poignard, en du latin sica. Ceux qui voient, finalement, dans ce prénom la simple transcription d'une racine hébreu araméenne qui signifie: "celui qui était en train de le livrer". Cette désignation se trouve deux fois dans le IV Évangile, c'est-à-dire après un aveu de foi de Pierre (cfr Jn 6,71) et ensuite au cours de l'onction de Béthanie (cfr Jn 12,4). D'autres passages montrent que la trahison était en cours, en disant : "celui qui le trahissait" ; ainsi pendant la dernière Cène, après l'annonce de la trahison (cfr Mt 26,25) et ensuite au moment de l'arrestation de Jésus (cfr Mt 26,46.48 ; Jn 18,2.5). Par contre la liste des Douze rappelle l'évènement de la trahison comme désormais réalisée : "Judas Iscariote, celui qui le trahit", dit saint Marc (3.19) ; Matthieu (10,4) et Luc (6,16) ont des formules équivalentes. La trahison en tant que telle s'est produite en deux temps : avant tout dans le projet, lorsque Judas s'accorde avec les ennemis de Jésus et le livre pour trente pièces d'argent (cfr Mt 26.14-16), et ensuite dans l'exécution par le baiser donné au Maître à Gethsémani (cfr Mt 26.46-50). En tout cas, les évangélistes insistent sur la qualité d'apôtre, qui revenait à Judas dans toute sa portée : il est appelé "l'un des Douze" (Mt 26,14.47 ; Mc 14,10.20 ; Jn 6,71) ou "du nombre des Douze" (Lc 22,3). Même, par deux fois Jésus, s'adressant aux Apôtres et en parlant justement de lui, l'indique comme "l'un d'entre vous" (Mt 26.21 ; Mc 14.18 ; Jn 6.70 ; 13,21). Et Pierre dira de Judas qu'il "était l'un de nous et avait reçu sa part de notre même ministère" (At 1,17).

Il s'agit donc d'une figure qui appartient au groupe que Jésus avait choisi comme ses collaborateurs les plus proches. Cela suscite deux questions dans la tentative de donner une explication aux évènements. La première consiste à nous demander pourquoi Jésus a choisi cet homme et lui a fait confiance. D'autant plus, en effet, bien que Judas était de fait l'économe du groupe (cfr Jn 12,6b ; 13,29a), en réalité est qualifié par st Jean comme "voleur" (Jn 12,6a). Le mystère du choix demeure, d'autant plus que Jésus  prononce un jugement très sévère sur lui : "Gare à celui dont le Fils de l'homme sera trahi!" (Mt 26,24). En plus le mystère devient plus important c'est à dire avec son destin éternel, en sachant que Judas "s'est repenti et rapporta les trente pièces d'argent aux prêtres et aux anciens, en disant :" J'ai péché, parce que j'ai trahi du sang innocent " (Mt 27.3-4). Bien qu'il se soit ensuite éloigné pour aller se pendre (cfr Mt 27,5), cela ne ne nous revient pas de mesurer son geste, en nous substituant à Dieu infiniment miséricordieux et juste.

Une seconde question concerne la raison du comportement de Judas : pourquoi a t'il trahit Jésus ? La question est objet de diverses hypothèses. Certains recourent au facteur de son désir d'argent ; d'autres soutiennent une explication d'origine messianique : Judas aurait été déçu de voir que Jésus n'insérait pas dans son programme la libération politique et militaire de son Pays. En réalité, les textes évangéliques insistent sur autre aspect : Jean dit clairement que "le diable avait mis dans le coeur de Judas Iscariote, fils de Simon, de  trahir Jésus" (Jn13,2) ; pareillement  Luc écrit : "Alors Satan entra en Judas, dit Iscariote, qui était du nombre des Douze" (Lc 22,3). De cette manière, on va au-delà des motivations historiques et on explique l'événement sur la base de la responsabilité personnelle de Judas, qui céda misérablement à une tentation du Malin. La trahison de Judas reste, en tout cas, un mystère. Jésus l'a traité en ami (cfr Mt 26,50), cependant, dans son invitation à le suivre sur le chemin des béatitudes, il ne forçait pas les volontés ni n'éliminait les tentations de Satan, en respectant la liberté humaine.

En effet, les possibilités de perversion du coeur humain sont vraiment multiples. L'unique façon de ne pas céder aux tentations consiste à ne pas cultiver une vision des choses seulement de façon individualiste, autonome, mais au contraire en se mettant toujours de nouveau du côté de Jésus, en assumant son point de vue. Nous devons chercher, jour après jour, à être en pleine communion avec Lui. Rappelons-nous que Pierre aussi voulait s'opposer à Jésus et à ce qui l'attendait à Jérusalem, mais il a reçu un reproche très fort : "Tu ne penses pas selon Dieu, mais comme les hommes" (Mc 8.32-33) ! Pierre, après sa chute, s'est repenti et a trouvé le pardon et la grâce. Même Judas s'est repenti, mais son repentir a dégénéré en désespoir et ainsi est devenu autodestruction. C'est pour nous une invitation de garder toujours présent ce que dit saint Benoît à la fin du chapitre V de sa "Règle" qui est fondamentale: "Ne désespère jamais de la miséricorde divine". En réalité, affirme Benoît XVI, Dieu "est plus grand que notre coeur", comme dit saint Jean (1 Jn 3,20). Gardons donc présentes deux choses. La première : Jésus respecte notre liberté. La deuxième : Jésus attend notre disponibilité au repentir et à la conversion ; il est riche en miséricorde et en pardon. Du reste, lorsque, nous pensons au rôle négatif de Judas dans l'histoire de Jésus, nous devons l'intégrer dans la  conduite supérieure des évènements de la part de Dieu. Sa trahison a eu pour conséquence la mort de Jésus, qui transforma ce terrible supplice en espace d'amour salvifique en se livrant soi-même au Père (cfr Gal 2.20 ; Eph 5,2.25). Le Verbe "trahir" est la version d'un mot grec qui signifie "livrer". Parfois son sujet est même Dieu en personne : c'est lui qui par amour "livra" Jésus pour nous tous (cfr Rm 8,32). Dans son projet salvifique mystérieux, Dieu assume le geste inexcusable de Judas comme occasion du don total de son Fils pour la rédemption du monde.

En conclusion, je voudrais rappeler aussi celui qui après la Pâques fut élu à la place du traître. Dans l'Église de Jérusalem ils furent deux à être proposés par la communauté et ensuite tirés au sort : "Joseph dit Barsabbas, surnommé le Juste, et Matthias" (Ac l, 23). Justement, a conclu Benoît XVI,  ce dernier fut choisi, ainsi "il fut associé aux onze Apôtres" (Ac 1,26). Nous ne savons de lui, qu'il avait été témoin de toute l'histoire terrestre de Jésus (cfr Ac 1.21-22), lui restant fidèle jusqu'au bout. A la grandeur de sa fidélité s'ajouta aussi l'appel divin à prendre la place de Judas, presque pour compenser sa trahison. Nous tirons ici une dernière leçon pour nous : même si dans l'Église ne manquent pas les chrétiens indignes et traîtres, il revient à chacun d'entre nous de compenser le mal qu'ils ont accompli par notre témoignage limpide à Jésus Christ, notre Seigneur et notre Sauveur.

Benoît XVI cite l'exemple brillant de saint Luc
Benoît XVI évoque Judas et le projet salvifique

Sources: Vatican - traduction  E.S.M.

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 18.10.2006 - BENOÎT XVI

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante