Débat bioéthique en France : Sagesse
et humanité au service de la personne |
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Le 18 août 2009 -
(E.S.M.)
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La bioéthique reste au centre du débat culturel et politique dans divers
pays, au point qu'en France, le Mouvement chrétien des cadres et dirigeants
(mcc) lui consacre son Université d'été, qui se tient du 16 au 21
août, avec une attention qui, parmi les jésuites français,
remonte à la fin du XIX siècle.
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Débat bioéthique en France : Sagesse
et humanité au service de la personne
Ferdinando Cancelli
Le 18 août 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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La bioéthique reste au centre du débat culturel et politique dans divers
pays, au point qu'en France, le Mouvement chrétien des cadres et dirigeants
(mcc) lui consacre son Université d'été, qui se tient du 16 au 21 août, avec
une attention qui, parmi les jésuites français, remonte à la fin du XIX
siècle. Dans le discours que Benoît XVI a adressé le 26 janvier dernier au
nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège, S.E. M. Stanislas Lefebvre
de Laboulaye, un passage concernait les questions bioéthiques de la fin de
vie. "Je me réjouis déjà - a dit le Pape - que la mission
parlementaire sur les questions relatives à la fin de vie ait rendu ses
conclusions sages et pleines d'humanité en proposant de renforcer les
efforts pour permettre de mieux accompagner les malades"; dans la suite
de son discours, le Souverain Pontife a souhaité que "cette même sagesse
qui reconnaît le caractère intangible de toute vie humaine puisse être à l'oeuvre
lors de la révision des lois de la bioéthique" (cf.
orlf n. 4 du 27 janvier 2009).
Quelques semaines plus tard (du 9 au 28 mars),
le journal La Croix consacrait une enquête aux principaux sujets législatifs
en matière de bioéthique, en mettant à la disposition des lecteurs un
dossier détaillé - à présent recueilli dans un hors-série du journal
intitulé L'abc de la bioéthique (100 pp. 8,50 euros)
- permettant ainsi de mieux suivre la phase de révision actuellement en
cours en France des lois sur la bioéthique, dont certaines remontent à 1994,
et auxquelles le Pape a fait référence dans son discours. En concentrant
l'attention sur les thèmes de bioéthique en fin de vie, il est intéressant
en particulier de mieux comprendre ce qu'est la mission parlementaire
française, à laquelle Benoît XVI a fait référence, et quelles sont ses
finalités.
Le député M. Jean Leonetti, auteur de la loi du 22 avril 2005 sur la vie en
phase terminale, qui porte son nom et qui a été approuvée à l'unanimité, a
été chargé en 2008 par le président de l'assemblée nationale d'évaluer, à
distance de trois ans, l'application de la loi elle-même et, parallèlement,
a été chargé par le premier ministre M. François Fillon d'enquêter sur les
raisons pour lesquelles cette loi n'a été que partiellement comprise et en
général mal appliquée sur le territoire.
La mission parlementaire trouve son origine dans ce double devoir et suit un
modus operandi déjà mis au point au cours des périodes précédant la
promulgation de la loi en question: une réflexion interdisciplinaire
sereine. D'avril à octobre 2008, M. Jean Leonetti et d'autres députés
représentant les orientations politiques les plus diverses, ont recueilli
les témoignages de malades, de leurs familles, d'agents de la santé, de
médecins, de représentants d'associations de malades, de volontaires, de
représentants de mouvements favorables à l'euthanasie, de philosophes, de
sociologues et de deux ministres.
Ces témoignages ont été recueillis et publiés dans un volume qui peut être
consulté sur le site de l'Assemblée nationale: tout cela représente, outre
un exemple de transparence et de civilisation, une mine d'informations
directes sur le monde des soins palliatifs vu et décrit par les personnes
concernées, en premier lieu les malades et leurs familles. Dans
l'introduction des deux volumes, M. Jean Leonetti explique clairement: "Ces
témoignages ont eu le mérite, - affirme-t-il - de mettre en lumière
la complexité et la multiplicité des conséquences éthiques, philosophiques,
médicales et économiques que contient cette problématique, en sortant d'une
vision "binaire" stérile qui opposerait ceux qui sont favorables ou
contraires à l'euthanasie", ajoutant encore que "le débat sur les
droits des malades et la fin de vie ne devrait pas se réduire, comme
certains voudraient le faire croire, à une réponse simple à une question
simple".
Il nous semble que ces éléments contiennent déjà toute la valeur de sagesse
et d'humanité soulignée par Benoît XVI en parlant du difficile travail
accompli par la mission parlementaire: la sagesse d'une confrontation
ouverte, détendue et respectueuse des faits, fondée sur l'écoute des
personnes concernées, dont la voix, souvent émue et émouvante, a pour une
fois la possibilité de retentir dans les forums adaptés afin de donner forme
à des lois appropriées; l'humanité de l'homme politique qui se place
ouvertement du côté de la vie et sait respecter les personnes concernées par
tant d'épisodes douloureux. "Nous avons privilégié - a affirmé M.
Jean Leonetti dans l'introduction aux témoignages - le témoignage des
familles des malades, pour faire ressortir une autre réalité, celle de ceux
qui doivent accompagner une personne proche en fin de vie et pour savoir
s'il est nécessaire que nous améliorions notre dispositif de loi".
Les conclusions du travail parlementaire reflètent les mérites cités plus
haut et sont résumées en quelques points: faire mieux connaître les lois,
notamment à travers la création d'un observatoire sur les pratiques
médicales dans la phase terminale de la vie, accorder une plus grande
attention aux droits des malades et de leurs familles en refusant
catégoriquement tout "droit à la mort" et en mettant en place dans le même
temps des mesures concrètes, comme par exemple des périodes rétribuées
d'absence du travail pour les membres de la famille qui assistent un parent
mourant, améliorer la formation éthique et palliative des médecins et rendre
l'organisation de tout le système médical français plus efficace, dans une
optique d'accompagnement de la vie à son terme. Une documentation importante
sur laquelle réfléchir longtemps, dans tous les pays.
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
©L'Osservatore Romano - 18 août 2009
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.08.09 -
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