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«Motu
Proprio»
Introduction
PREMIÈRE PARTIE - LA PROFESSION DE LA FOI
Première section: « Je crois » – « nous croyons »
Chapitre I : L’homme est « capable » de Dieu
Chapitre II : Dieu à la rencontre de l’homme
La révélation de Dieu
La transmission de la Révélation
divine
La Sainte Écriture
Chapitre III : La réponse de l’homme à Dieu
Je crois
Nous croyons
Deuxième section : La profession de la foi chrétienne
Le Credo
Chapitre I : Je crois en Dieu le Père
Les Symboles de la foi
« Je crois en Dieu, le Père
tout-puissant, Créateur du
ciel et de la terre »
Le ciel et la terre
L’homme
La chute
Chapitre II : Je crois en Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu
« Et en Jésus Christ, son Fils
unique, notre Seigneur »
«Jésus Christ a été conçu du
Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie»
« Jésus Christ a souffert sous
Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli»
« Jésus Christ est descendu aux
enfers, est ressuscité le troisième jour »
«Jésus est monté au ciel. Il siège
à la droite du Père tout-puissant »
«D’où il viendra juger les vivants
et les morts»
Chapitre III : Je crois au Saint-Esprit
« Je crois au Saint-Esprit»
« Je crois à la sainte Église
catholique»
L’Église dans le dessein de Dieu
L’Église peuple de Dieu, Corps
du Christ,
L’Église est une, sainte,
catholique et apostolique
Les fidèles : hiérarchie,
laïcs, vie consacrée
Je crois à la communion des
saints
Marie, Mère du Christ, Mère de
l’Église
«Je crois à la rémission des péchés»
«Je crois à la résurrection de la
chair»
«Je crois à la vie éternelle»
«Amen»
DEUXIÈME PARTIE - LA CÉLÉBRATION DU MYSTÈRE CHRÉTIEN
Première section: L’Économie sacramentelle
Chapitre I : Le mystère pascal dans la vie de l’Église
La liturgie, œuvre de la
Sainte Trinité
Le mystère pascal dans les
sacrements de l’Église
Chapitre II : La célébration sacramentelle du Mystère
pascal
Célébrer la liturgie de
l’Église
Qui célèbre ?
Comment célébrer ?
Quand
célébrer ?
Où
célébrer ?
La diversité liturgique et
l’unité du mystère
Deuxième section: les sept sacrements de l’Eglise
Les sept sacrements de l'Eglise
Chapitre I : Les sacrements de l’initiation chrétienne
Le sacrement du Baptême
Le sacrement de la
Confirmation
Le sacrement de
l’Eucharistie
Chapitre II : Les sacrements de guérison
Le Sacrement de Pénitence et
de Réconciliation
Le sacrement de l’Onction
des malades
Chapitre III : Les sacrements au service de la communion
et de la mission
Le sacrement de l’Ordre
Le sacrement de mariage
Chapitre IV : Les autres célébrations liturgiques
Les Sacramentaux
Les funérailles chrétiennes
TROISIÈME PARTIE - LA VIE DANS LE CHRIST
Première section : la vocation de l’homme: la vie dans
l’esprit
Chapitre I : La dignité de la personne humaine
L’homme, image de Dieu
Notre vocation au bonheur
La liberté de l’homme
La moralité des passions
La conscience morale
Les vertus
Le péché
Chapitre II : La communauté humaine
La personne et la société
La participation à la vie
sociale
La justice sociale
Chapitre III : Le salut de Dieu : la Loi et la grâce
La Loi morale
Grâce et justification
L’Église, Mère et Éducatrice
Deuxième section: les dix commandements
Chapitre I : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit »
Le premier commandement: Je
suis le Seigneur ton Dieu.
Le deuxième commandement :
Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain
Le troisième commandement :
Se souvenir de sanctifier les jours festifs
Chapitre II : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Le quatrième commandement :
Honore ton père et ta mère
Le cinquième commandement :
Ne pas tuer
Le sixième commandement : Tu
ne commettras pas d’adultère
Le septième commandement :
Tu ne voleras pas
Le huitième commandement :
Tu ne feras pas de faux témoignages
Le neuvième commandement :
Tu ne désireras pas la femme de ton prochain
Le dixième commandement : Tu
ne convoiteras pas le bien du prochain
QUATRIÈME PARTIE - LA PRIÈRE CHRÉTIENNE
Première section : la prière dans la vie chrétienne
Chapitre I : La Révélation de la prière
La Révélation de la prière
dans l’Ancien Testament
La prière est pleinement
révélée et réalisée en Jésus
La prière dans le temps de
l’Église
Chapitre II : La tradition de la prière
Aux sources de la prière
Le chemin de la prière
Des Guides pour la prière
Chapitre III : La vie de prière
Les expressions de la prière
Le combat de la prière
Deuxième section : la prière du Seigneur : le Notre
Père
«La synthèse de tout l’Évangile»
«Notre Père qui es aux cieux»
Les sept demandes
APPENDICE
A. Prières communes
B. Formules de la doctrine catholique
Lettre apostolique en
forme de
MOTU PROPRIO
pour l’approbation et la publication du
Compendium du Catéchisme de l’Église catholique
Il y a vingt ans, débutait
l’élaboration du Catéchisme de l’Église catholique,
demandé par l’Assemblée extraordinaire du Synode des
Évêques, à l’occasion du vingtième anniversaire de la
clôture du Concile œcuménique Vatican II.
Je remercie infiniment Dieu, le
Seigneur, d’avoir donné à l’Église catholique ce
Catéchisme, promulgué en 1992 par mon vénéré et
bien-aimé Prédécesseur, le Pape Jean-Paul II.
La grande utilité de ce don précieux
est confirmée avant tout par l’accueil, large et
positif, qu’il a reçu de la part de l’épiscopat, auquel
il était adressé en tout premier lieu comme texte de
référence sûr et authentique pour l’enseignement de la
doctrine catholique, et en particulier pour
l’élaboration des catéchismes locaux. Elle est confirmée
aussi par l’accueil favorable et remarquable qui lui a
été réservé par toutes les composantes du Peuple de
Dieu, qui ont pu le connaître et l’apprécier grâce aux
cinquante langues et plus dans lesquelles il a été
traduit jusqu’à présent.
Avec une grande joie, j’approuve
maintenant et je promulgue le Compendium de ce
Catéchisme.
Il a été vivement souhaité par les
participants du Congrès catéchétique international
d’octobre 2002, qui se sont faits ainsi les interprètes
d’une exigence très ressentie dans l’Église. Accueillant
ce désir, mon regretté Prédécesseur décida en février
2003 la préparation de ce Compendium et en confia
la rédaction à une Commission restreinte de Cardinaux
présidée par moi et assistée de quelques collaborateurs
experts. Au cours des travaux, un projet de ce
Compendium a été soumis au jugement de tous les
Cardinaux et des Présidents des Conférences épiscopales
qui, à une très large majorité, l’ont accueilli et jugé
favorablement.
Le Compendium que je présente
aujourd’hui à l’Église universelle est une synthèse
fidèle et sûre du Catéchisme de l’Église catholique.
Il contient, de façon concise, tous les éléments
essentiels et fondamentaux de la foi de l’Église, de
manière à constituer, comme le souhaitait mon
Prédécesseur, une sorte de vade-mecum qui
permette aux personnes, croyantes ou non, d’embrasser
d’un regard d’ensemble la totalité du panorama de la foi
catholique.
Dans sa structure, dans son contenu
et dans son langage, il reflète fidèlement le
Catéchisme de l’Église catholique, qui, grâce à
l’aide et au stimulant que constitue cette synthèse,
pourra être plus largement connu et approfondi.
Je livre donc avec confiance ce
Compendium avant tout à l’Église entière et à chaque
chrétien en particulier, afin qu’en ce troisième
millénaire, chacun puisse, grâce à lui, retrouver un
nouvel élan dans l’effort renouvelé d’évangélisation et
d’éducation à la foi qui doit caractériser toute
communauté ecclésiale et tous ceux qui croient au
Christ, quel que soit leur âge ou la nation à laquelle
ils appartiennent.
Mais ce Compendium, dans sa
brièveté, sa clarté et son intégralité, s’adresse aussi
à toute personne qui, vivant dans un monde incohérent et
aux multiples messages, désire connaître le Chemin de la
Vie, la Vérité, confiée par Dieu à l’Église de son Fils.
En lisant cet instrument autorisé
qu’est le Compendium, chacun pourra, grâce
notamment à l’intercession de la Très Sainte Vierge
Marie, Mère du Christ et Mère de l’Église, reconnaître
et accueillir toujours mieux la beauté, l’unicité et
l’actualité inépuisables du Don par excellence que Dieu
a fait à l’humanité : son Fils unique, Jésus Christ, qui
est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).
Donné à Rome, près de
Saint-Pierre, le 28 juin 2005, veille de la Solennité
des saints Apôtres Pierre et Paul, en la première année
de mon Pontificat.
BENEDICTUS PP XVI
INTRODUCTION
1. Le 11 octobre 1992, le Pape
Jean-Paul II donnait aux fidèles du monde entier le
Catéchisme de l’Église catholique, le présentant
comme « texte de référence » pour une catéchèse
renouvelée aux sources vives de la foi. Trente ans après
l’ouverture du Concile Vatican II (1962-1965), était
ainsi porté à son heureux terme le souhait exprimé en
1985 par l’Assemblée extraordinaire du Synode des
Évêques, que soit composé un catéchisme de toute la
doctrine catholique, tant pour la foi que pour la
morale.
Cinq ans après, le 15 août 1997, en
promulguant l’editio typica du Catechismus Catholicæ
Ecclesiæ, le Souverain Pontife confirmait la
finalité fondamentale de l’œuvre : « Constituer une
présentation complète et intègre de la doctrine
catholique, qui permet à chacun de connaître ce que
l’Église professe, célèbre, vit et prie dans sa vie
quotidienne2 ».
2. Pour une meilleure mise en valeur
du Catéchisme et pour répondre à une requête née au
Congrès catéchétique international de 2002, Jean-Paul II
institua en 2003 une Commission spéciale présidée par le
Cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation
pour la Doctrine de la Foi, lui confiant la tâche
d’élaborer un Compendium du Catéchisme de
l’Église catholique, comportant une formulation plus
synthétique du même contenu de foi.
Après deux années de travail, fut
préparé un projet de compendium, qui fut envoyé
pour consultation aux Cardinaux et aux Présidents des
Conférences épiscopales. Dans son ensemble, le projet a
obtenu un avis positif de la part de la majorité absolue
de ceux qui ont répondu. La Commission a donc procédé à
la révision dudit projet et, compte tenu des
propositions d’amélioration qui étaient parvenues, a
préparé le texte définitif du document.
3. Les caractéristiques principales
du Compendium sont au nombre de trois : l’étroite
dépendance avec le Catéchisme de l’Église catholique; le
genre dialogique; l’utilisation des images dans la
catéchèse.
Tout d’abord, le Compendium n’est pas
un ouvrage indépendant et il n’entend nullement se
substituer au Catéchisme de l’Église catholique; il y
renvoie au contraire continuellement, soit en indiquant
régulièrement les numéros auxquels il se réfère, soit en
renvoyant sans cesse à sa structure, à son déroulement
et à son contenu. Le Compendium entend en outre
un renouveau d’intérêt et de ferveur pour le Catéchisme
qui, par sa sage présentation et par sa profondeur
spirituelle, reste toujours le texte de base de la
catéchèse ecclésiale actuelle.
Comme le Catéchisme, le Compendium
est organisé en quatre parties, qui correspondent
aux lois fondamentales de la vie dans le Christ.
La première partie, intitulée « La
profession de la foi », contient une synthèse opportune
de la lex credendi, c’est-à-dire de la foi
professée par l’Église catholique, synthèse tirée du
Symbole apostolique développée par le symbole de
Nicée-Constantinople, dont la proclamation constante au
cours des assemblées chrétiennes maintient vivante la
mémoire des principales vérités de la foi.
La deuxième partie, intitulée « La
célébration du mystère chrétien » présente les éléments
essentiels de la lex celebrandi. L’annonce de
l’Évangile trouve en effet sa réponse privilégiée dans
la vie sacramentelle.
En elle, les fidèles font
l’expérience et témoignent, à chaque instant de leur
existence, de l’efficacité salvifique du mystère pascal,
par lequel le Christ a accompli l’œuvre de notre
rédemption.
La troisième partie, intitulée « La
vie dans le Christ », rappelle la lex vivendi, à
savoir l’engagement auquel les baptisés sont tenus de
manifester, dans leurs comportements et leurs choix
éthiques, leur fidélité à la foi professée et célébrée.
Les fidèles sont en effet appelés par le Seigneur Jésus
à accomplir les actions qui sont conformes à leur
dignité de fils du Père, dans la charité de l’Esprit
Saint.
La quatrième partie, intitulée « La
prière chrétienne » offre une synthèse de la lex
orandi, c’est-à-dire de la vie de prière. À
l’exemple de Jésus, modèle parfait du priant, le
chrétien est appelé lui aussi à dialoguer avec Dieu dans
la prière, dont une des expressions privilégiées est le
Notre Père, prière qui nous a été enseignée par Jésus
lui-même.
4. Une deuxième caractéristique du
Compendium est sa forme dialogique, qui reprend un
ancien genre littéraire catéchétique, fait de demandes
et de réponses. Il s’agit de proposer à nouveau un
dialogue idéal entre le maître et le disciple, par une
série incessante de questions qui attirent le lecteur,
l’invitant à avancer dans la découverte d’aspects
toujours nouveaux de la vérité de sa foi. Le genre
dialogique contribue aussi à abréger notablement le
texte, le réduisant à l’essentiel, ce qui pourrait
favoriser l’assimilation et la mémorisation éventuelle
du contenu.
5. Une troisième caractéristique est
la présence de quelques images, qui marquent les
articulations du Compendium. Elles proviennent
d’un très riche patrimoine de l’iconographie chrétienne.
Nous apprenons par la tradition séculaire des conciles
que l’image est aussi une prédication évangélique.
En tout temps, les artistes ont
offert à la contemplation et à l’admiration des fidèles
les événements marquants du mystère du salut, les
présentant avec la splendeur des couleurs et dans la
perfection de la beauté. C’est là un indice de ce que,
aujourd’hui plus que jamais, dans la civilisation de
l’image, l’image sainte peut exprimer beaucoup plus que
les paroles elles mêmes, car son dynamisme de
communication et de transmission du message évangélique
est autrement plus efficace.
6. Quarante ans après la fin du
Concile Vatican II et au cours de l’Année de
l’Eucharistie, le Compendium peut représenter un
nouvel instrument pour satisfaire la soif de vérité des
fidèles de tous âges et de toutes conditions, aussi bien
que le désir de ceux qui, sans être des fidèles, ont
soif de vérité et de justice. Sa publication aura lieu
en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul,
colonnes de l’Église universelle et annonciateurs
exemplaires de l’Évangile au monde de leur temps. Ces
Apôtres ont vu ce qu’ils ont prêché et ils ont rendu
témoignage à la vérité du Christ jusqu’au martyre.
Imitons-les dans leur élan missionnaire et prions le
Seigneur pour que l’Église suive toujours l’enseignement
des Apôtres, par lesquels elle a reçu la première et
joyeuse annonce de la foi.
Le 20 mars 2005, Dimanche des
Rameaux.
JOSEPH Card. RATZINGER
Président de la Commission spéciale
PREMIÈRE PARTIE
LA PROFESSION
DE LA FOI
PREMIÈRE SECTION
« JE CROIS
» – « NOUS CROYONS »
1. Quel est le dessein de Dieu sur
l’homme?
1-25
Infiniment parfait et bienheureux en
Lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a
librement créé l’homme pour le rendre participant de sa
vie bienheureuse. Lorsque les temps furent accomplis,
Dieu le Père a envoyé son Fils comme Rédempteur et
Sauveur des hommes tombés dans le péché, pour les
appeler dans son Église et pour leur donner d’être ses
fils adoptifs par l’action de l’Esprit Saint et les
héritiers de son éternité bienheureuse.
CHAPITRE I
L’HOMME EST
« CAPABLE » DE DIEU
30
« Tu es
grand, Seigneur, et louable hautement… Tu nous as
faits pour Toi et notre cœur est sans repos tant
qu’il ne se repose pas en Toi » (saint
Augustin).
2. Pourquoi y a-t-il en l’homme le
désir de Dieu?
27-30
44-45
En créant l’homme à son image, Dieu
lui-même a inscrit dans son cœur le désir de le voir.
Même si un tel désir est ignoré de l’homme, Dieu ne
cesse d’attirer l’homme à lui pour qu’il vive et trouve
en Lui la plénitude de vérité et de bonheur qu’il ne
cesse de chercher. Par nature et par vocation, l’homme
est donc un être religieux, capable d’entrer en
communion avec Dieu. Ce lien intime et vital avec Dieu
confère à l’homme sa dignité fondamentale.
3. Peut-on connaître Dieu avec la
seule lumière de la raison?
31-36
46-47
À partir de la création, c’est-à-dire
du monde et de la personne humaine, l’homme, par sa
seule raison, peut avec certitude connaître Dieu comme
origine et fin de l’univers, comme souverain bien, et
comme vérité et beauté infinie.
4. Suffit-il de la lumière de la
raison pour connaître le mystère de Dieu?
37-38
Dans sa connaissance de Dieu par la
seule lumière de sa raison, l’homme rencontre beaucoup
de difficultés. De plus, il ne peut entrer par lui-même
dans l’intimité du mystère divin. C’est pourquoi Dieu a
voulu l’éclairer par sa Révélation, non seulement sur
les vérités qui dépassent la compréhension humaine, mais
aussi sur les vérités religieuses et morales, qui, tout
en étant en elles-mêmes accessibles à la raison, peuvent
ainsi être connues de tous, sans difficulté, avec une
ferme certitude et sans risque d’erreur.
5. Comment parler de Dieu?
39-43
48-49
On peut parler de Dieu à tous les
hommes et avec tous les hommes, à partir des perfections
de l’homme et des autres créatures, qui sont un reflet,
bien que limité, de la perfection infinie de Dieu. Il
faut donc sans cesse purifier notre langage en ce qu’il
a d’imagé et d’imparfait, en sachant que l’on ne pourra
jamais exprimer pleinement l’infini mystère de Dieu.
CHAPITRE II
DIEU À LA
RENCONTRE DE L’HOMME
LA RÉVÉLATION DE DIEU
6. Qu’est-ce que Dieu révèle à
l’homme?
50-53
68-69
Dans sa bonté et dans sa sagesse,
Dieu se révèle à l’homme. Par les événements et par ses
paroles, il se révèle lui-même ainsi que son dessein de
bienveillance, qu’il a établi de toute éternité dans le
Christ, en faveur des hommes. Ce dessein consiste à
faire participer, par la grâce de l’Esprit Saint, tous
les hommes à la vie divine, pour qu’ils soient fils
adoptifs en son Fils unique.
7. Quelles sont les premières
étapes de la révélation de Dieu?
54-58
70-71
Dès l’origine, Dieu s’est manifesté à
nos premiers parents, Adam et Ève, et il les a invités à
une communion intime avec Lui. Après leur chute, il n’a
pas interrompu sa révélation et il a promis le salut
pour toute leur descendance. Après le déluge, il a
conclu avec Noé une alliance entre Lui et tous les êtres
vivants.
8. Quelles sont les étapes
successives de la révélation de Dieu?
59-64
72
Dieu a choisi Abraham, l’appelant à
sortir de son pays pour faire de lui « le père d’un
grand nombre de peuples » (Gn 17,5) et lui
promettant de bénir en lui « toutes les nations de la
terre » (Gn 12,3). Les descendants d’Abraham
seront les dépositaires des promesses divines faites aux
patriarches. Dieu a formé Israël comme son peuple
d’élection, le sauvant de l’esclavage de l’Égypte. Il a
conclu avec lui l’Alliance du Sinaï et, par Moïse, lui a
donné sa Loi. Les prophètes ont annoncé une rédemption
radicale du peuple et un salut qui inclura toutes les
nations dans une Alliance nouvelle et éternelle. Du
peuple d’Israël, de la race du roi David, naîtra Jésus,
le Messie.
9. Quelle est l’étape dernière et
définitive de la révélation de Dieu?
65-66
73
Cette étape s’est accomplie par le
Verbe incarné, Jésus Christ, médiateur, et plénitude de
la révélation. Parce qu’il est le Fils unique de Dieu
fait homme, il est la Parole parfaite et définitive du
Père. Avec l’envoi du Fils et le don de l’Esprit Saint,
la Révélation est désormais pleinement accomplie, même
si la foi de l’Église devra en saisir graduellement
toute la portée au cours des siècles.
« Dès
lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole
unique et définitive, Dieu nous a tout dit en une
seule fois dans cette Parole et il n’a plus rien à
dire » (saint Jean de la Croix).
10. Quelle valeur possèdent les
révélations privées?
67
Tout en n’appartenant pas au dépôt de
la foi, elles peuvent aider à vivre la foi elle-même, à
condition qu’elles gardent un étroit rapport au Christ.
Le Magistère de l’Église, auquel il revient d’effectuer
un discernement sur ces révélations privées, ne peut
cependant accepter celles qui prétendent dépasser ou
corriger la révélation définitive qui est le Christ.
LA TRANSMISSION DE LA RÉVÉLATION DIVINE
11. Pourquoi et comment doit se
transmettre la révélation divine?
74
Dieu « veut que tous les hommes
soient sauvés et parviennent à la connaissance de la
vérité » (1 Tm 2,4), c’est-à-dire de Jésus
Christ. C’est pourquoi il est nécessaire que le Christ
soit annoncé à tous les hommes, selon son propre
commandement : « Allez et enseignez toutes les nations »
(Mt 28,19). Cela se réalise par la Tradition
apostolique.
12. En quoi consiste la Tradition
apostolique?
75-79
83,
96, 98
La Tradition apostolique est la
transmission du message du Christ, qui s’accomplit,
depuis les origines du christianisme, par la
prédication, le témoignage, les institutions, le culte,
les écrits inspirés. Les Apôtres ont transmis à leurs
successeurs, les Évêques, et, à travers eux, à toutes
les générations, jusqu’à la fin des temps, ce qu’ils ont
reçu du Christ et ce qu’ils ont appris de l’Esprit
Saint.
13. Comment se réalise la
Tradition apostolique?
76
La Tradition apostolique se réalise
de deux manières : par la transmission vivante de la
Parole de Dieu (appelée plus simplement la Tradition) et
par la Sainte Écriture, qui est la même annonce du
salut, consignée par écrit.
14. Quel rapport existe-t-il entre
la Tradition et la Sainte Écriture?
80-82
97
La Tradition et la Sainte Écriture
sont reliées et communiquent étroite- ment entre elles.
En effet, l’une et l’autre rendent le mystère du Christ
présent et fécond dans l’Église, et elles jaillissent
d’une source divine identique. Elles constituent un seul
dépôt sacré de la foi, où l’Église puise sa certitude
concernant tout ce qui est révélé.
15. À qui est confié le dépôt de
la foi?
84, 91
94, 99
Depuis les Apôtres, le dépôt de la
foi est confié à l’ensemble de l’Église. Avec le sens
surnaturel de la foi, le peuple de Dieu tout entier,
assisté de l’Esprit Saint et guidé par le Magistère de
l’Église, accueille la Révélation divine, la comprend
toujours plus profondément et s’attache à la vivre.
16. À qui revient-il d’interpréter
de façon authentique le dépôt de la foi?
85-90
100
L’interprétation authentique du dépôt
de la foi appartient au seul Magistère vivant de
l’Église, c’est-à-dire au Successeur de Pierre, l’Évêque
de Rome, et aux Évêques en communion avec lui. Au
Magistère, qui, dans le service de la Parole de Dieu,
jouit du charisme certain de la vérité, il revient aussi
de définir les dogmes, qui sont des formulations des
vérités contenues dans la Révélation divine; ce pouvoir
s’étend également aux vérités qui ont un lien nécessaire
avec la Révélation.
17. Quelles sont les relations
entre l’Écriture, la Tradition et le Magistère?
95
Écriture, Tradition et Magistère sont
si étroitement unis entre eux qu’aucun n’existe sans les
autres. Ensemble, sous l’action de l’Esprit Saint, ils
contribuent efficacement au salut des hommes, chacun
selon son mode propre.
LA SAINTE ÉCRITURE
18. Pourquoi la Sainte Écriture
enseigne-t-elle la vérité?
105-108
135-136
Parce que Dieu lui-même est l’auteur
de la Sainte Écriture. Elle est donc dite inspirée et
elle enseigne sans erreur les vérités qui sont
nécessaires à notre salut. En effet, l’Esprit Saint a
inspiré les auteurs humains, qui ont écrit ce que Dieu
veut nous enseigner. Cependant, la foi chrétienne n’est
pas une « religion du Livre », mais de la Parole de
Dieu, « non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe
incarné et vivant » (saint Bernard de Clairvaux).
19. Comment lire l’Écriture
Sainte?
109-119
137
La Sainte Écriture doit être lue et
interprétée avec l’aide de l’Esprit Saint et sous la
conduite du Magistère de l’Église, selon trois critères
: 1) attention au contenu et à l’unité de toute
l’Écriture, 2) lecture de l’Écriture dans la Tradition
vivante de l’Église, 3) respect de l’analogie de la foi,
c’est-à-dire de la cohésion harmonieuse des vérités de
la foi entre elles.
20. Qu’est-ce que le canon
des Écritures?
120
138
Le canon des Écritures est la
liste complète des écrits sacrés, que la Tradition
apostolique a fait discerner à l’Église. Ce canon
comprend quarante- six écrits de l’Ancien Testament et
vingt-sept du Nouveau Testament.
21. Quelle est l’importance de
l’Ancien Testament pour les chrétiens?
121-123
Les chrétiens vénèrent l’Ancien
Testament comme vraie Parole de Dieu. Tous ses écrits
sont divinement inspirés et conservent une valeur
permanente. Ils rendent témoignage de la pédagogie de
l’amour sauveur de Dieu. Ils ont surtout été écrits pour
préparer l’avènement du Christ, le Sauveur de l’univers.
22. Quelle est l’importance du
Nouveau Testament pour les chrétiens?
124-127
139
Le Nouveau Testament, dont l’objet
central est Jésus Christ, nous enseigne la vérité
définitive de la Révélation divine. Dans le Nouveau
Testament, les quatre évangiles – Matthieu, Marc, Luc et
Jean – sont les principaux témoignages sur la vie et sur
l’enseignement de Jésus ; ils constituent le cœur de
toutes les Écritures et ils occupent une place unique
dans l’Église.
23. Quelle est l’unité entre
l’Ancien et le Nouveau Testament?
128-130
140
L’Écriture est une, car unique est la
Parole de Dieu, unique le dessein de salut de Dieu,
unique l’inspiration divine de l’un et l’autre
Testaments. L’Ancien Testament prépare le Nouveau et le
Nouveau accomplit l’Ancien. Les deux s’éclairent
mutuellement.
24. Quelle est la fonction de la
Sainte Écriture dans la vie de l’Église?
131-133
141
La Sainte Écriture donne soutien et
vigueur à la vie de l’Église. Pour les fils de l’Église,
elle est solidité de la foi, nourriture et source de vie
spirituelle. Elle est l’âme de la théologie et de la
prédication pastorale. Le Psalmiste dit qu’elle est « la
lumière de mes pas et la lampe de ma route » (Ps
118 [119],105). C’est pourquoi l’Église exhorte à la
lecture fréquente de la Sainte Écriture, car « ignorer
les Écritures, c’est ignorer le Christ » (saint Jérôme).
CHAPITRE III
LA RÉPONSE DE
L’HOMME À DIEU
JE CROIS
25. Quelle est la réponse de
l’homme à Dieu qui se révèle?
142-143
Soutenu par la grâce divine, l’homme
répond à Dieu par l’obéissance de la foi, qui consiste à
se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité,
en tant qu’elle est garantie par Dieu, qui est la Vérité
elle-même.
26. Dans la Sainte Écriture, quels
sont les principaux témoins de l’obéissance de la foi?
144-149
Il y a de nombreux témoins, et
particulièrement deux : Abraham qui, mis à
l’épreuve, « eut foi en Dieu » (Rm 4,3) et qui a
toujours obéi à son appel; c’est pourquoi il est devenu
« le père de tous ceux qui croiraient » (cf. Rm
4,11.18); et la Vierge Marie qui, pendant toute
sa vie, a réalisé de la façon la plus parfaite
l’obéissance de la foi : « Fiat mihi secundum Verbum
tuum – Qu’il me soit fait selon ta Parole » (Lc
1,38).
27. Que signifie concrètement pour
l’homme de croire en Dieu?
150-152
176-178
Cela signifie adhérer à Dieu
lui-même, en se confiant en lui et en donnant son
assentiment à toutes les vérités qu’il a révélées, parce
que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en
un seul Dieu en trois Personnes : le Père, le Fils et
l’Esprit Saint.
28. Quelles sont les
caractéristiques de la foi?
153-165
179-180
183-184
La foi, don gratuit de Dieu et
accessible à ceux qui la demandent avec humilité, est la
vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. L’acte de
foi est un acte humain, c’est-à-dire un acte de
l’intelligence de l’homme qui, sous la motion de la
volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la
vérité divine. En outre, la foi est certaine, car
elle est fondée sur la Parole de Dieu; elle est
agissante « par la charité » (Ga 5,6); elle
grandit en permanence grâce en particulier à
l’écoute de la Parole de Dieu et à la prière. Dès à
présent, elle donne l’avant-goût de la joie du
ciel.
29. Pourquoi n’y a-t-il pas
contradiction entre la foi et la science?
159
Même si la foi est au-dessus de la
raison, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre
la foi et la science, parce que l’une et l’autre ont
Dieu pour origine. C’est Dieu lui-même qui donne à
l’homme la lumière de la raison et la foi.
« Crois
pour comprendre; comprends pour croire » (saint
Augustin).
NOUS CROYONS
30. Pourquoi la foi est-elle un
acte personnel et en même temps ecclésial?
166-169
181
La foi est un acte personnel, parce
qu’elle est la libre réponse de l’homme à Dieu qui se
révèle. Mais elle est en même temps un acte ecclésial
qui s’exprime dans la confession de foi : « Nous croyons
». En effet, c’est l’Église qui croit. De cette manière,
avec la grâce de l’Esprit Saint; elle précède, elle
engendre et elle nourrit la foi de chacun. C’est
pourquoi l’Église est Mère et Maîtresse.
« Nul ne
peut avoir Dieu pour Père qui n’a pas l’Église pour
Mère » (saint Cyprien).
31. Pourquoi les énoncés de la foi
sont-ils importants?
170-171
Les énoncés de la foi sont importants
parce qu’ils permettent d’exprimer, d’assimiler, de
célébrer et de vivre ensemble avec autrui les vérités de
la foi, en utilisant un langage commun.
32. De quelle manière la foi de
l’Église est-elle unique?
172-175
182
Bien que formée de personnes
différentes par la langue, la culture et les coutumes,
l’Église professe d’une voix unanime l’unique foi, reçue
d’un seul Seigneur et transmise par l’unique Tradition
apostolique. Elle professe un seul Dieu – Père, Fils et
Esprit Saint – et elle enseigne une seule voie de salut.
Aussi, croyons-nous, d’un seul cœur et d’une seule âme,
ce qui est contenu dans la Parole de Dieu, transmise ou
écrite, et ce que l’Église présente comme divinement
révélé.
DEUXIÈME SECTION
LA
PROFESSION
DE LA FOI CHRÉTIENNE
LE
CREDO
Symbole des Apôtres
Je crois en Dieu, le Père tout
puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique,
notre Seigneur; qui a été conçu du Saint-Esprit, est né
de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été
crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux
enfers; le troisième jour est ressuscité des morts, est
monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père
tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les
morts.
Je crois en l’Esprit Saint, à la
sainte Église catholique, à la communion des saints, à
la rémission des péchés, à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle. Amen.
Credo de Nicée-Constantinople
Je crois en un seul Dieu, le Père
tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de
l’univers visible et invisible. Je crois en un seul
Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du
Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu,
engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et
par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour
notre salut, il descendit du ciel; par l’Esprit Saint,
il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa
passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le
troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta
au ciel; il est assis à la droite du Père. Il reviendra
dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et
son règne n’aura pas de fin. Je crois en l’Esprit Saint,
qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père
et du Fils; avec le Père et le Fils, il reçoit même
adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et
apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon
des péchés. J’attends la résurrection des morts et la
vie du monde à venir. Amen.
Symbolum Apostolicum
Credo in Deum Patrem omnipoténtem,
Creatórem cæli et terræ, et in Iesum Christum, Fílium
Eius únicum, Dóminum nostrum, qui concéptus est de
Spíritu Sancto, natus ex María Vírgine, passus sub
Póntio Piláto, crucifíxus, mórtuus, et sepúltus,
descéndit ad ínferos, tértia die resurréxit a mórtuis,
ascéndit ad cælos, sedet ad déxteram Dei Patris
omnipoténtis, inde ventúrus est iudicáre vivos et
mórtuos.
Et in Spíritum Sanctum, sanctam
Ecclésiam cathólicam, sanctórum communiónem, remissiónem
peccatórum, carnis resurrectiónem, vitam ætérnam. Amen.
Symbolum Nicænum
Constantinopolitanum
Credo in unum Deum, Patrem
omnipoténtem, Factórem cæli et terræ, visibílium ómnium
et invisibílium Et in unum Dóminum Iesum Christum,
Fílium Dei unigénitum et ex Patre natum ante ómnia
sæcula: Deum de Deo, Lumen de Lúmine, Deum verum de Deo
vero, génitum, non factum, consubstantiálem Patri: per
quem ómnia facta sunt; qui propter nos hómines et
propter nostram salútem, descéndit de cælis, et
incarnátus est de Spíritu Sancto ex MaríaVírgine et homo
factus est, crucifíxus étiam pro nobis sub Póntio
Piláto, passus et sepúltus est, et resurréxit tértia die
secúndum Scriptúras, et ascéndit in cælum, sedet ad
déxteram Patris, et íterum ventúrus est cum glória,
iudicáre vivos et mórtuos, cuius regni non erit finis.
Credo in Spíritum Sanctum, Dóminum et vivificántem, qui
ex Patre Filióque procédit, qui cum Patre et Fílio simul
adorátur et conglorificátur, qui locútus est per
prophétas. Et unam sanctam cathólicam et apostólicam
Ecclésiam. Confíteor unum Baptísma in remissiónem
peccatórum. Et exspécto resurrectiónem mortuórum, et
vitam ventúri sæculi. Amen.
CHAPITRE I
JE CROIS EN DIEU LE
PÈRE
Les Symboles de la foi
33. Qu’est-ce que les Symboles de
la foi?
185-188
192, 197
Ce sont des énoncés organiques,
appelés encore « professions de foi » ou « Credo », par
lesquels l’Église, depuis ses origines, a exprimé de
manière synthétique et transmis sa foi dans un langage
normatif et commun à tous les fidèles.
34. Quels sont les plus anciens
Symboles de la foi?
189-191
Ce sont les Symboles baptismaux.
Parce que le baptême est donné « au nom du Père, et du
Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19), les
vérités de la foi qui y sont professées sont articulées
selon leur référence aux trois Personnes de la Sainte
Trinité.
35. Quels sont les plus importants
Symboles de la foi?
193-195
Ce sont le Symbole des Apôtres,
qui est l’antique Symbole baptismal de l’Église de Rome,
et le Symbole de Nicée-Constantinople, fruit des
deux premiers Conciles œcuméniques, Nicée (325) et
Constantinople (381). Ils demeurent communs, aujourd’hui
encore, à toutes les grandes Églises d’Orient et
d’Occident.
« JE CROIS EN DIEU, LE PÈRE TOUT-PUISSANT,
CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE »
36. Pourquoi la profession de foi
commence-t-elle par « Je crois en Dieu »?
198-199
Parce que l’affirmation « Je crois en
Dieu » est la plus importante. Elle est la source de
toutes les autres vérités sur l’homme et sur le monde,
et de toute la vie de ceux qui croient en Dieu.
37. Pourquoi professons-nous un
seul Dieu?
200-202
228
Parce que Dieu s’est révélé au peuple
d’Israël comme l’Unique, lorsqu’il dit : « Écoute,
Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique » (Dt
6, 4), « Il n’y en a pas d’autre » (Is 45,22).
Jésus lui-même l’a confirmé : Dieu est « l’unique
Seigneur » (Mc 12,29). Professer que Jésus et
l’Esprit Saint sont, eux aussi, Dieu et Seigneur,
n’introduit aucune division dans le Dieu unique.
38. Par quel nom Dieu se
révèle-t-il?
203-205
230-231
À Moïse, Dieu s’est révélé comme le
Dieu vivant, « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de
Jacob » (Ex 3,6). Il lui a révélé son nom
mystérieux : « Je suis Celui qui Est » (YHWH). Déjà, à
l’époque de l’Ancien Testament, le nom ineffable de Dieu
fut remplacé par celui de Seigneur. Ainsi, dans
le Nouveau Testament, Jésus, appelé Seigneur,
apparaît comme vrai Dieu.
39. Seul Dieu « est »-il?
212-213
Tandis que les créatures ont reçu de
Lui ce qu’elles sont et ce qu’elles ont, seul Dieu est
en lui-même la plénitude de l’être et de toutes les
perfections. Il est « celui qui est », sans commencement
ni fin. Jésus révèle qu’il porte lui aussi le Nom divin
: « Je suis » (Jn 8,28).
40. Pourquoi la révélation du nom
de Dieu est-elle importante?
206-213
Par la révélation de son Nom, Dieu
fait connaître les richesses contenues dans son mystère
ineffable : Lui seul existe depuis toujours et pour
toujours, Lui qui transcende le monde et l’histoire.
C’est Lui qui a fait le ciel et la terre. Il est le Dieu
fidèle; toujours proche de son peuple pour le sauver. Il
est le Saint par excellence, « riche en miséricorde » (Ep
2,4), toujours prêt à pardonner. Il est l’Être
spirituel, transcendant, tout-puissant, éternel,
personnel, parfait. Il est vérité et amour.
« Dieu
est l’être infiniment parfait qu’est la Sainte
Trinité » (saint Toribio de Mogrovejo).
41. En quel sens Dieu est-il la
vérité?
214-217
231
Dieu est la Vérité même et, comme
tel, il ne se trompe ni ne peut tromper. Il « est
lumière, il n’y a pas de ténèbres en lui » (1 Jn
1,5). Le Fils éternel de Dieu, Sagesse incarnée, a été
envoyé dans le monde « pour rendre témoignage à la
Vérité » (Jn 18,37).
42. Comment Dieu révèle-t-il qu’il
est amour?
218-221
Dieu s’est révélé à Israël comme
celui dont l’amour est plus fort que l’amour d’un père
ou d’une mère pour ses enfants, d’un époux pour son
épouse. En lui-même, il « est amour » (1 Jn
4,8.16), qui se donne totalement et gratuitement : Il «
a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique,
[...] pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn
3,16-17). En envoyant son Fils et l’Esprit Saint,
Dieu révèle qu’il est lui-même éternel échange d’amour.
43. Que comporte la foi en un seul
Dieu?
222-227
229
Croire en un seul Dieu comporte de
connaître sa grandeur et sa majesté, de vivre en lui
rendant grâce, d’avoir toujours confiance en lui, même
dans l’adversité, de reconnaître l’unité et la vraie
dignité de tous les hommes, créés à son image, d’user
avec rectitude de sa création.
44. Quel est le mystère central de
la foi et de la vie chrétienne?
232-237
Le mystère central de la foi et de la
vie chrétienne est le mystère de la Sainte Trinité. Les
chrétiens sont baptisés au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit.
45. Le mystère de la Sainte
Trinité peut-il être connu par la seule raison humaine?
237
Dieu a laissé des traces de son être
trinitaire dans la création et dans l’Ancien Testament;
mais la profondeur de son Être comme Trinité sainte
constitue un mystère inaccessible à la seule raison
humaine, et même à la foi d’Israël, avant l’Incarnation
du Fils de Dieu et l’envoi de l’Esprit Saint. Ce mystère
a été révélé par Jésus Christ et il est à la source de
tous les autres mystères.
46. Que Jésus Christ nous
révèle-t-il du mystère du Père?
240-242
Jésus Christ nous révèle que Dieu est
« Père », non seulement parce qu’il est le Créateur de
l’univers et de l’homme, mais surtout parce qu’il
engendre éternellement en son sein le Fils, qui est son
Verbe, « reflet resplendissant de la gloire du Père,
expression parfaite de sa substance » (He 1,3).
47. Qui est l’Esprit Saint, que
Jésus Christ nous a révélé?
243-248
Il est la troisième Personne de la
Sainte Trinité. Il est Dieu, uni au Père et au Fils, et
égal à eux. Il « procède du Père » (Jn 15,26),
qui, en tant que principe sans commencement, est
l’origine de toute la vie trinitaire. Il procède aussi
du Fils (Filioque), par le don éternel que le
Père fait de lui au Fils. Envoyé par le Père et le Fils
incarné, l’Esprit Saint conduit l’Église à la
connaissance de « la Vérité tout entière » (Jn
16,13).
48. Comment l’Église
exprime-t-elle sa foi trinitaire?
249-256
266
L’Église exprime sa foi trinitaire en
confessant un seul Dieu en trois Personnes : Père, Fils
et Esprit Saint. Les trois Personnes divines sont un
seul Dieu, parce que chacune d’elles est identique à la
plénitude de l’unique et indivisible nature divine.
Elles sont réellement distinctes entre elles par les
relations qui les mettent en rapport les unes avec les
autres. Le Père engendre le Fils, le Fils est engendré
par le Père, le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.
49. Comment agissent les trois
Personnes divines?
257-260
267
Inséparables dans leur unique nature,
les Personnes divines sont aussi inséparables dans leur
action. La Trinité a une seule et même opération. Mais
dans l’unique action divine, chaque Personne est
présente selon le mode qui lui est propre dans la
Trinité.
« O mon
Dieu, Trinité que j’adore… Pacifiez mon âme.
Faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu
de votre repos. Que je ne Vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là, tout entière, tout éveillée en
ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action
créatrice » (Bienheureuse Élisabeth de la
Trinité).
50. Que signifie que Dieu est
tout-puissant?
268-278
Dieu s’est révélé comme « le fort, le
vaillant » (Ps 23 [24],8), celui auquel « rien
n’est impossible » (Lc 1,37). Sa toute-puissance
est universelle, mystérieuse. Elle se manifeste dans le
fait de créer le monde à partir de rien et l’homme par
amour, mais surtout dans l’Incarnation et la
Résurrection de son Fils, dans le don de l’adoption
filiale et le pardon des péchés. C’est pourquoi l’Église
adresse sa prière au « Dieu tout-puissant et éternel » («
Omnipotens sempiterne Deus… »).
51. Pourquoi est-il important
d’affirmer : «Au commencement, Dieu créa le ciel et la
terre » (Gn 1,1)?
279-289
315
Parce que la création est le
fondement de tous les projets divins de salut. La
création est la manifestation de l’amour tout-puissant
et sage de Dieu; elle est le premier pas vers l’Alliance
du Dieu unique avec son peuple ; elle est le
commencement de l’histoire du salut, qui culmine avec le
Christ; elle est la première réponse aux interrogations
fondamentales de l’homme sur son origine et sur sa fin.
52. Qui a créé le monde?
290-292
316
Le Père, le Fils et l’Esprit Saint
sont le principe unique et indivisible du monde, bien
que l’œuvre de la création du monde soit
particulièrement attribuée à Dieu le Père.
53. Pourquoi Dieu a-t-il créé le
monde?
293-294
319
Le monde a été créé pour la gloire de
Dieu, qui a voulu manifester et communiquer sa bonté, sa
vérité et sa beauté. La fin ultime de la création, c’est
que Dieu, dans le Christ, puisse être « tout en tous »
(1 Co 15,28), pour sa gloire et pour notre
bonheur.
« La
gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de
l’homme, c’est la vision de Dieu » (saint
Irénée).
54. Comment Dieu a-t-il crée
l’univers?
295-301
317-320
Dieu a créé l’univers librement, avec
sagesse et amour. Le monde n’est pas le produit d’une
nécessité, d’un destin aveugle ou du hasard. Dieu a créé
« de rien » (ex nihilo; 2 M 7, 28) un monde
ordonné et bon, qu’Il transcende à l’infini. Dieu
conserve sa création dans l’être et Il la soutient, lui
donnant la capacité d’agir et la conduisant vers son
achèvement par son Fils et par l’Esprit Saint.
55. En quoi consiste la Providence
divine?
302-306
321
La divine Providence, ce sont les
dispositions par lesquelles Dieu conduit ses créatures
vers l’ultime perfection à laquelle il les a appelées.
Dieu est l’auteur souverain de son dessein. Mais, pour
sa réalisation, il utilise aussi la coopération de ses
créatures. En même temps, il leur donne la dignité
d’agir par elles-mêmes et d’être causes les unes des
autres.
56. Comment l’homme collabore-t-il
avec la divine Providence?
307-308
323
Tout en respectant sa liberté, Dieu
donne à l’homme et lui demande de collaborer par ses
actions, par ses prières, mais aussi par ses
souffrances, en suscitant en lui « le vouloir et le
faire selon la bonté de son dessein » (Ph 2,13).
57. Si Dieu est tout-puissant et
providence, pourquoi alors le mal existe-t-il?
309-310
324, 400
Seul l’ensemble de la foi
chrétienne peut donner réponse à cette question, à la
fois douloureuse et mystérieuse. En aucune manière, Dieu
n’est la cause du mal, ni directement, ni indirectement.
Il éclaire le mystère du mal par son Fils Jésus Christ,
mort et ressuscité pour vaincre le grand mal moral
qu’est le péché des hommes, racine des autres maux.
58. Pourquoi Dieu permet-il le
mal?
311-314
324
La foi nous donne la certitude que
Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas
sortir le bien du mal lui-même. Cela, Dieu l’a déjà
merveilleusement accompli dans la mort et la
résurrection du Christ. En effet, du mal moral le plus
grand, la mort de son Fils, il a tiré les plus grands
biens, la glorification du Christ et notre rédemption.
Le ciel et la terre
59. Que Dieu a-t-il créé?
325-327
La Sainte Écriture dit : « Au
commencement Dieu créa le ciel et la terre » (Gn
1,1). Dans sa profession de foi, l’Église proclame que
Dieu est le créateur de toutes les choses visibles et
invisibles, de tous les êtres spirituels et matériels,
c’est-à-dire les anges et le monde visible, et tout
particulièrement l’homme.
60. Qui sont les anges?
328-333
350-351
Les anges sont des créatures purement
spirituelles, incorporelles, invisibles et immortelles;
ce sont des êtres personnels, doués d’intelligence et de
volonté. Contemplant sans cesse Dieu face à face, ils le
glorifient; ils le servent et sont ses messagers pour
l’accomplissement de la mission de salut de tous les
hommes.
61. Comment les anges sont-ils
présents à la vie de l’Église?
334-336
352
L’Église s’unit aux anges pour adorer
Dieu; elle invoque leur assistance et, dans sa liturgie,
elle célèbre la mémoire de certains d’entre eux.
« Chaque
fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et
pasteur pour le conduire à la vie » (saint
Basile le grand).
62. Qu’enseigne la Sainte Écriture
au sujet de la création du monde visible?
337-344
À travers le récit des « sept jours »
de la création, la Sainte Écriture nous fait connaître
la valeur de la création et sa finalité qui est la
louange de Dieu et le service de l’homme. Toute chose
doit son existence à Dieu, de qui elle reçoit sa bonté
et sa perfection, ses lois et sa place dans l’univers.
63. Quelle est la place de l’homme
dans la création?
343-344
353
L’homme est le sommet de la création
visible, car il est créé à l’image et à la ressemblance
de Dieu.
64. Quel type de liens existe-t-il
entre les réalités créées?
342
354
Entre les créatures, il existe une
interdépendance et une hiérarchie voulues par Dieu. En
même temps, il existe une unité et une solidarité entre
les créatures, car toutes ont le même créateur, toutes
sont aimées de lui et sont ordonnées à sa gloire.
Respecter les lois inscrites dans la création et les
rapports découlant de la nature des choses constitue
donc un principe de sagesse et un fondement de la
morale.
65. Quelle relation y a-t-il entre
l’œuvre de la création et celle de la rédemption?
345-349
L’œuvre de la création culmine dans
l’œuvre, plus grande encore, de la rédemption. En effet,
cette dernière est le point de départ de la nouvelle
création, dans laquelle tout retrouvera son sens plénier
et son achèvement.
L’homme
66. En quel sens l’homme est-il
créé à « l’image de Dieu »?
355-357
L’homme est créé à l’image de Dieu en
ce sens qu’il est capable de connaître et d’aimer
librement son créateur. Sur la terre, il est la seule
créature que Dieu a voulue pour elle-même et qu’il a
appelée à participer à sa vie divine, par la
connaissance et par l’amour. Parce qu’il est créé à
l’image de Dieu, l’homme a la dignité d’une personne; il
n’est pas quelque chose, mais quelqu’un, capable de se
connaître, de se donner librement et d’entrer en
communion avec Dieu et avec autrui.
67. Dans quel but Dieu a-t-il créé
l’homme?
358-359
381
Dieu a tout créé pour l’homme, mais
l’homme a été créé pour connaître, servir et aimer Dieu,
pour lui offrir, dans ce monde, la création en action de
grâce et pour être, dans le ciel, élevé à la vie avec
Dieu. C’est seulement dans le mystère du Verbe incarné
que le mystère de l’homme trouve sa vraie lumière.
L’homme est prédestiné à reproduire l’image du Fils de
Dieu fait homme, qui est lui-même la parfaite « image du
Dieu invisible » (Col 1,15).
68. Pourquoi les hommes
forment-ils une unité?
360-361
Tous les hommes forment l’unité du
genre humain, en raison de leur commune origine, qu’ils
tiennent de Dieu. De plus, Dieu, « à partir d’un seul
homme, a créé tous les peuples » (Ac 17,26). Tous
ont un unique Sauveur. Tous sont appelés à partager
l’éternité bienheureuse de Dieu.
69. Dans l’homme, comment l’âme et
le corps ne forment-ils qu’un?
362-365
382
La personne humaine est un être à la
fois corporel et spirituel. En l’homme, l’esprit et la
matière forment une seule nature. Cette unité est si
profonde que, grâce au principe spirituel qu’est l’âme,
le corps, qui est matière, devient un corps humain et
vivant, et prend part à la dignité d’image de Dieu.
70. Qui donne l’âme à l’homme?
366-368
382
L’âme spirituelle ne vient pas des
parents, mais elle est créée directement par Dieu, et
elle est immortelle. Se séparant du corps au moment de
la mort, elle ne meurt pas; elle s’unira à nouveau au
corps au moment de la résurrection finale.
71. Quel rapport entre l’homme et
la femme Dieu a-t-il établi?
369-373
383
L’homme et la femme ont été créés par
Dieu dans une égale dignité en tant que personnes
humaines et, en même temps, dans une complémentarité
réciproque en tant qu’homme et femme. Dieu les a voulus
l’un pour l’autre, pour une communion de
personnes. Ensemble, ils sont aussi appelés à
transmettre la vie humaine, formant dans le mariage «
une seule chair » (Gn 2,24) et à dominer la terre
comme « intendants » de Dieu.
72. Quelle était la condition
originelle de l’homme selon le projet de Dieu?
374-379
384
En créant l’homme et la femme, Dieu
leur avait donné une participation spéciale à sa vie
divine, dans la sainteté et la justice. Dans le projet
de Dieu, l’homme n’aurait dû ni souffrir ni mourir. En
outre, il régnait une harmonie parfaite de l’homme en
lui-même, entre la créature et le créateur, entre
l’homme et la femme, comme aussi entre le premier couple
humain et toute la création.
La chute
73. Comment comprendre la réalité
du péché?
385-389
Dans l’histoire de l’homme, le péché
est présent. Une telle réalité ne s’éclaire pleinement
qu’à la lumière de la Révélation divine, et surtout à la
lumière du Christ Sauveur de tous, qui a fait surabonder
la grâce là où le péché a abondé.
74. Qu’est-ce que la chute des
anges?
391-395
414
Par cette expression, on veut
signifier que Satan et les autres démons, dont parlent
la Sainte Écriture et la Tradition de l’Église, alors
qu’ils étaient des anges créés bons par Dieu, se sont
transformés en méchants, car, par leur choix libre et
irrévocable, ils ont refusé Dieu et son Règne, donnant
ainsi naissance à l’enfer. Ils tentent d’associer
l’homme à leur rébellion contre Dieu; mais Dieu affirme
dans le Christ sa victoire assurée sur le Malin.
75. En quoi consiste le premier
péché de l’homme?
396-403
415-417
L’homme, tenté par le démon, a laissé
s’éteindre en son cœur la confiance dans ses rapports
avec son Créateur. En lui désobéissant, il a voulu
devenir « comme Dieu », sans Dieu et non selon Dieu (Gn
3,5). Ainsi, Adam et Ève ont perdu immédiatement,
pour eux et pour toute leur descendance, la grâce de la
sainteté et de la justice originelles.
76. Qu’est ce que le péché
originel?
404
419
Le péché originel, avec lequel
naissent tous les hommes, est l’état de privation de
sainteté et de justice originelles dans lequel naissent
tous les hommes. C’est un péché que nous avons «
contracté » et non un péché que l’on « commet »; c’est
une condition de naissance et non un acte personnel. En
raison de l’unité originelle de tout le genre humain, ce
péché se transmet aux descendants d’Adam avec la nature
humaine, « non par imitation, mais par propagation ».
Cette transmission reste un mystère que nous ne pouvons
saisir pleinement.
77. Quelles sont les autres
conséquences provoquées par le péché originel?
405-409
418
Par la suite du péché originel, la
nature humaine, sans être entièrement corrompue, est
blessée dans ses forces naturelles, soumise à
l’ignorance, à la souffrance, au pouvoir de la mort;
elle est inclinée au péché. Cette inclination s’appelle
concupiscence.
78. Après le premier péché, qu’a
fait Dieu?
410-412
420
Après le premier péché, le monde a
été envahi par les péchés, mais Dieu n’a pas abandonné
l’homme au pouvoir de la mort. Au contraire, il a
annoncé d’une façon mystérieuse – dans le « Protévangile
» (cf. Gn 3,15) – que le mal serait vaincu et que
l’homme serait relevé de la chute. C’est la première
annonce du Messie rédempteur. C’est pourquoi on ira
jusqu’à qualifier la chute d’heureuse faute (felix
culpa), car « elle a mérité un si grand Rédempteur »
(Liturgie de la Veillée pascale).
CHAPITRE II
JE CROIS EN JÉSUS CHRIST,
LE FILS UNIQUE DE DIEU
79. Quelle est la Bonne Nouvelle
pour l’homme?
422-424
C’est l’annonce de Jésus Christ, « le
Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16) mort et
ressuscité. Au temps du roi Hérode et de l’empereur
César Auguste, Dieu a accompli la promesse faite à
Abraham et à sa descendance en envoyant « son Fils, né
d’une femme, né sujet de la loi, afin de racheter ceux
qui sont nés sous la loi, afin de faire de nous des fils
» (Ga 4,4-5).
80. Comment s’est répandue la
Bonne Nouvelle?
425-429
Dès le début, les premiers disciples
ont eu l’ardent désir d’annoncer Jésus Christ dans le
but de conduire tous les hommes à la foi en lui.
Aujourd’hui encore, de la connaissance aimante du Christ
naît le désir d’évangéliser et de catéchiser,
c’est-à-dire de révéler en sa personne tout le dessein
de Dieu et de mettre l’humanité en communion avec lui.
« ET EN JÉSUS CHRIST, SON FILS UNIQUE, NOTRE SEIGNEUR »
81. Que signifie le nom de « Jésus
»?
430-435
452
Donné par l’Ange à l’Annonciation, le
nom de « Jésus » signifie «Dieu sauve ». Il exprime son
identité et sa mission, car « c’est Lui qui sauvera son
peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). Pierre affirme
qu’« il n’y a pas sous le ciel d’autre nom par lequel
nous puissions être sauvés » (Ac 4,12).
82. Pourquoi Jésus est-il appelé «
Christ »?
436-440
453
« Christ » en grec, « Messie » en
hébreu, signifie « oint ». Jésus est le Christ parce
qu’il a été consacré par Dieu, oint par l’Esprit Saint
pour sa mission rédemptrice. Il est le Messie attendu
par Israël, envoyé dans le monde par le Père. Jésus a
accepté le titre de Messie en en précisant toutefois le
sens : « Descendu du Ciel » (Jn 3,13), crucifié
puis ressuscité, il est le Serviteur souffrant, qui «
donne sa vie pour racheter la multitude » (Mt
20,28). Du nom Christ dérive notre nom de
chrétiens.
83. En quel sens Jésus est-il le «
Fils unique de Dieu »?
441-445
454
Il l’est dans un sens unique et
parfait. À son Baptême et à la Transfiguration, la voix
du Père désigne Jésus comme son « Fils bien-aimé ». Se
présentant lui-même comme le Fils qui « connaît le Père
» (Mt 11,27), Jésus affirme sa relation unique et
éternelle avec Dieu son Père. « Il est le Fils unique de
Dieu » (1 Jn 4,9), la deuxième Personne de la
Trinité. Il est le centre de la prédication apostolique
: les Apôtres ont vu « sa gloire, la gloire qu’il tient
de son Père comme Fils unique » (Jn 1,14).
84. Que signifie le titre de «
Seigneur »?
446-451
455
Dans la Bible, ce titre désigne
d’ordinaire le Dieu souverain. Jésus se l’attribue et
révèle sa souveraineté divine par son pouvoir sur la
nature, sur les démons, sur le péché et sur la mort, et
surtout par sa résurrection. Les premières confessions
chrétiennes proclament que la puissance, l’honneur et la
gloire rendus à Dieu le Père le sont aussi à Jésus, à
qui Dieu « a donné un nom au-dessus de tout autre nom »
(Ph 2,9). Il est le Seigneur du monde et de
l’histoire, le seul auquel l’homme doit soumettre
totalement sa liberté personnelle.
JÉSUS CHRIST A ÉTÉ CONÇU DU SAINT-ESPRIT,
EST NÉ DE LA VIERGE MARIE
85. Pourquoi le Fils de Dieu
s’est-il fait homme?
456-460
Le Fils de Dieu s’est incarné dans le
sein de la Vierge Marie par l’opération du Saint-Esprit,
pour nous les hommes et pour notre salut, c’est-à-dire
pour nous réconcilier, nous pécheurs, avec Dieu, pour
nous faire connaître son amour infini, pour être notre
modèle de sainteté et pour nous rendre « participants de
la nature divine » (2 P 1,4).
86. Que signifie le mot «
Incarnation »?
461-463
483
L’Église appelle « Incarnation » le
mystère de l’admirable union de la nature divine et de
la nature humaine en l’unique Personne divine du Verbe.
Pour accomplir notre salut, le Fils de Dieu s’est fait «
chair » (Jn 1,14), devenant vraiment homme. La foi en
l’Incarnation est le signe distinctif de la foi
chrétienne.
87. Comment Jésus Christ est-il
vrai Dieu et vrai homme?
464-467
469
Jésus Christ est de manière
indissociable vrai Dieu et vrai homme dans l’unité de sa
Personne divine. Lui, le Fils de Dieu, qui est «
engendré, non pas créé, de même substance que le Père »,
il s’est vraiment fait homme, notre frère, sans pour
autant cesser d’être Dieu, notre Seigneur.
88. Qu’enseigne à ce sujet le
Concile de Chalcédoine (en 451)?
467
Le Concile de Chalcédoine enseigne à
confesser « un seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus
Christ, parfait en divinité et parfait en humanité, le
même vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme
rationnelle et d’un corps, consubstantiel au Père selon
la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité,
‘semblable à nous en tout, à l’exception du péché’ (He
4,15); engendré du Père avant tous les siècles selon
la divinité et, en ces derniers jours, pour nous et
notre salut, né de la Vierge Marie, Mère de Dieu, selon
l’humanité ».
89. Comment l’Église
exprime-t-elle le mystère de l’Incarnation?
464-469
479-481
Elle l’exprime en affirmant que Jésus
Christ est vrai Dieu et vrai homme, avec deux natures,
divine et humaine, non pas confondues, mais unies dans
la Personne du Verbe. Néanmoins, dans l’humanité de
Jésus, tout – les miracles, la souffrance et la mort –
doit être attribué à sa Personne divine, qui agit par la
nature humaine qu’elle assume.
« O Fils
unique et Verbe de Dieu, étant immortel, tu as
daigné pour notre salut t’incarner de la Sainte Mère
de Dieu et toujours Vierge Marie… Toi qui es Un de
la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le
Saint-Esprit, sauve-nous! » (Liturgie byzantine
de saint Jean Chrysostome).
90. Le Fils de Dieu fait homme
avait-il une âme avec une connaissance humaine?
470-474
482
Le Fils de Dieu a assumé un corps
animé par une âme humaine raisonnable. Avec son
intelligence humaine, Jésus a appris beaucoup par
l’expérience. Mais aussi comme homme, le Fils de Dieu
avait une connaissance intime et immédiate de Dieu son
Père. Il pénétrait également les pensées secrètes des
hommes et connaissait pleinement les desseins éternels
qu’il est venu révéler.
91. Comment s’accordent les deux
volontés du Verbe incarné?
475
482
Jésus a une volonté divine et une
volonté humaine. Dans sa vie terrestre, le Fils de Dieu
a humainement voulu ce qu’il avait divinement décidé
pour notre salut avec le Père et l’Esprit Saint. Sans
résistance ni opposition, la volonté humaine du Christ
suit la volonté divine; mieux encore, elle lui est
soumise.
92. Le Christ avait-il un vrai
corps humain?
476-477
Le Christ a assumé un vrai corps
humain, par lequel Dieu invisible s’est rendu visible.
Pour cette raison, le Christ peut être représenté et
vénéré au moyen d’images saintes.
93. Que représente le cœur de
Jésus?
478
Jésus nous a connus et aimés avec un
cœur d’homme. Son cœur transpercé pour notre salut est
le symbole de l’amour infini avec lequel il aime son
Père et tous les hommes.
94. « Conçu par l’opération du
Saint-Esprit… ». Que signifie cette expression?
484-486
Elle signifie que la Vierge Marie a
conçu dans son sein le Fils éternel par l’action de
l’Esprit Saint et sans le concours d’un homme : «
L’Esprit Saint viendra sur toi » (Lc 1,35), lui a
dit l’ange à l’Annonciation.
95. « Né de la Vierge Marie ».
Pourquoi Marie est-elle vraiment la Mère de Dieu?
495
509
Marie est vraiment Mère de Dieu
parce qu’elle est la Mère de Jésus (cf. Jn
2,1; 19,25). En effet, celui qui a été conçu par
l’opération du Saint-Esprit et qui est devenu vraiment
son Fils est le Fils éternel du Père. Il est lui-même
Dieu.
96. Que signifie l’« Immaculée
Conception »?
487-492
508
De toute éternité et de façon toute
gratuite, Dieu a choisi Marie pour être la Mère de son
Fils. Pour accomplir cette mission, elle a été
immaculée dès sa conception. Cela signifie que, par
la grâce de Dieu et en vue des mérites de Jésus Christ,
Marie a été préservée du péché originel dès sa
conception.
97. Comment Marie collabore-t-elle
au dessein divin du salut?
493-494
508-511
Par la grâce de Dieu, Marie est
restée préservée de tout péché personnel durant toute
son existence. Elle est « pleine de grâce » (Lc
1,28), la « Toute Sainte ». Quand l’ange lui annonça
qu’elle mettrait au monde « le Fils du Très-Haut » (Lc
1,32), elle donna librement son consentement dans «
l’obéissance de la foi » (Rm 1,5). Marie s’est
livrée totalement à la Personne et à l’œuvre de son Fils
Jésus, acceptant de toute son âme la volonté divine du
salut.
98. Que signifie la conception
virginale de Jésus?
496-498
503
Elle signifie que Jésus a été conçu
dans le sein de la Vierge par la seule puissance de
l’Esprit Saint, sans intervention de l’homme. Il est
Fils du Père céleste selon sa nature divine, Fils de
Marie selon sa nature humaine, mais vraiment Fils de
Dieu dans ses deux natures, étant en lui-même une seule
Personne, qui est divine.
99. En quel sens Marie est-elle «
toujours vierge »?
499-507
510-511
Dans le sens qu’elle est « restée
vierge en concevant son Fils, vierge en l’enfantant,
vierge en le portant, vierge en le nourrissant de son
sein, vierge mère, vierge toujours » (saint Augustin).
Cependant, quand les Évangiles parlent de « frères et
sœurs de Jésus », il s’agit de parents proches de Jésus,
selon une expression utilisée dans la Sainte Écriture.
100. De quelle manière la
maternité spirituelle de Marie est-elle universelle?
501-507
511
Marie a un Fils unique, Jésus, mais,
en lui, sa maternité spirituelle s’étend à tous les
hommes, qu’il est venu sauver. Obéissant au côté du
nouvel Adam, qui est Jésus Christ, la Vierge est la
nouvelle Ève, la véritable mère des vivants, qui
coopère avec son amour maternel à leur naissance et à
leur croissance dans l’ordre de la grâce. Vierge et
Mère, Marie est la figure de l’Église, sa plus parfaite
réalisation.
101. En quel sens toute la vie du
Christ est-elle Mystère?
512-521
561-562
Toute la vie du Christ est un
événement de révélation. Ce qui est visible dans la vie
terrestre du Christ conduit à son Mystère invisible,
surtout au Mystère de sa filiation divine : « Qui
me voit, voit le Père » (Jn 14,9). D’autre part,
bien que le salut soit pleinement accompli par la croix
et la résurrection, la vie entière du Christ est
Mystère de salut, car tout ce que Jésus a fait, a
dit et a souffert avait pour but de sauver l’homme déchu
et de le rétablir dans sa vocation de fils de Dieu.
102. Quelles ont été les
préparations des Mystères de Jésus?
522-524
Avant tout, il y eut durant de
nombreux siècles une longue espérance, que nous revivons
pendant la célébration liturgique du temps de l’Avent.
Outre l’attente obscure qu’il a établie dans le cœur des
païens, Dieu a préparé la venue de son Fils à travers
l’Ancienne Alliance, jusqu’à Jean-Baptiste, qui
est le dernier et le plus grand des prophètes.
103. Qu’enseigne l’Évangile sur
les mystères de la naissance et de l’enfance de Jésus?
525-530
563-564
À Noël, la gloire du Ciel se
manifeste dans la faiblesse d’un nouveau né. La
circoncision de Jésus est le signe de son
appartenance au peuple juif et la préfiguration de notre
Baptême. L’Épiphanie est la manifestation du
Roi-Messie d’Israël à toutes les nations. Dans la
Présentation au Temple, en Syméon et Anne, c’est
toute l’attente d’Israël qui vient à la rencontre
de son Sauveur. La fuite en Égypte et le massacre
des innocents annoncent que la vie entière du Christ
sera sous le signe de la persécution. Son retour
d’Égypte rappelle l’exode et présente Jésus comme le
nouveau Moïse : il est le libérateur véritable et
définitif.
104. Quel enseignement nous offre
la vie cachée de Jésus à Nazareth?
533-534
564
Durant la vie cachée à
Nazareth, Jésus reste dans le silence d’une existence
ordinaire. Il nous permet ainsi d’être en communion avec
lui dans la sainteté d’une vie quotidienne faite de
prière, de simplicité, de labeur, d’amour familial. Sa
soumission à Marie et à Joseph, son père putatif, est
une image de son obéissance filiale à son Père. Avec
leur foi, Marie et Joseph accueillent le mystère de
Jésus, bien qu’ils ne le comprennent pas toujours.
105. Pourquoi Jésus reçoit-il de
Jean le « baptême de conversion pour le pardon des
péchés » (Lc 3,3)?
535-537
565
Pour commencer sa vie publique et
pour anticiper le Baptême de sa mort, il accepte
ainsi, bien que sans péché, d’être compté parmi les
pécheurs, lui, « l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché
du monde » (Jn 1,29). Le Père le déclare « son
Fils bien-aimé » (Mt 3,17), et l’Esprit descend
sur lui. Le baptême de Jésus est la préfiguration de
notre Baptême.
106. Que nous révèlent les
tentations de Jésus au désert?
538-540
566
Les tentations de Jésus au désert
récapitulent celle d’Adam au paradis et celles d’Israël
dans le désert. Satan tente Jésus dans son obéissance à
la mission confiée par son Père. Le Christ, nouvel Adam,
résiste et sa victoire annonce celle de la passion,
obéissance suprême de son amour filial. L’Église s’unit
à ce Mystère tout particulièrement dans le temps
liturgique du Carême.
107. Qui est invité à faire partie
du Royaume de Dieu, annoncé et accompli par Jésus?
541-546
567
Jésus invite tous les hommes à faire
partie du Royaume de Dieu. Même le pire des pécheurs est
appelé à se convertir et à accepter l’infinie
miséricorde du Père. Déjà, sur la terre, le Royaume
appartient à ceux qui l’accueillent d’un cœur humble.
C’est à eux que sont révélés ses mystères.
108. Pourquoi le Christ
manifeste-t-il le Royaume par des signes et des
miracles?
547-550
567
Jésus accompagne sa parole de
signes et de miracles pour attester que le
Royaume est présent en lui, le Messie. Bien qu’il
guérisse certaines personnes, il n’est pas venu pour
éliminer ici-bas tous les maux, mais avant tout pour
libérer les hommes de l’esclavage du péché. La lutte
contre les démons annonce que sa croix l’emportera sur «
le prince de ce monde » (Jn 12,31).
109. Dans le Royaume, quelle
autorité confère le Christ à ses Apôtres?
551-553
567
Jésus choisit les Douze,
futurs témoins de sa Résurrection. Il les fait
participer à sa mission et à son autorité pour
enseigner, pour pardonner les péchés, pour édifier et
pour gouverner l’Église. Dans ce collège, Pierre reçoit
« les clefs du Royaume » (Mt 16,19) et occupe la
première place, avec la mission de garder la foi dans
son intégrité et de confirmer ses frères.
110. Quelle est la signification
de la Transfiguration?
554-556
568
À la transfiguration apparaît avant
tout la Trinité : « Le Père en sa parole, le Fils dans
son humanité, l’Esprit dans la nuée de lumière » (saint
Thomas d’Aquin). En évoquant avec Moïse et Élie « son
départ » (Lc 9, 31), Jésus montre que sa gloire
passe par la croix; et il anticipe sa résurrection et
son retour dans la gloire, « qui transfigurera notre
corps mortel à l’image de son corps glorieux » (Ph
3,21).
Tu t’es
transfiguré sur la montagne, et, autant qu’ils en
étaient capables, tes disciples ont contemplé ta
Gloire, Christ Dieu, afin que, lorsqu’ils Te
verraient crucifié, ils comprennent que ta passion
était volontaire et qu’ils annoncent au monde que Tu
es vraiment le rayonnement du Père (Liturgie
byzantine).
111. Comment advient l’entrée
messianique à Jérusalem?
557-560
569-570
Au temps fixé, Jésus décide de monter
à Jérusalem pour souffrir sa passion, mourir et
ressusciter. Comme Roi-Messie qui manifeste la venue du
Royaume, il entre dans sa ville sur le dos d’un petit
âne. Il est accueilli par des enfants, dont
l’acclamation est reprise dans le Sanctus de la
Messe : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Hosanna » (sauve-nous) (Mt 21,9). La
liturgie de l’Église commence la Semaine sainte par la
célébration de cette entrée à Jérusalem.
« JÉSUS CHRIST A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE,
A ÉTÉ CRUCIFIÉ, EST MORT ET A ÉTÉ ENSEVELI »
112. Quelle est l’importance du
mystère pascal de Jésus?
571-573
Le mystère pascal de Jésus, qui
comprend sa passion, sa mort, sa résurrection et sa
glorification, est au centre de la foi chrétienne. Car
le dessein sauveur de Dieu s’est accompli une fois pour
toutes par la mort rédemptrice de son Fils Jésus Christ.
113. Pour quelles accusations
Jésus a-t-il été condamné?
574-576
Certains chefs d’Israël ont accusé
Jésus d’agir contre la Loi, contre le temple de
Jérusalem et en particulier contre la foi au Dieu
unique, parce qu’il se proclamait Fils de Dieu. C’est
pourquoi ils le livrèrent à Pilate afin qu’il fût
condamné à mort.
114. Quelle a été l’attitude de
Jésus envers la Loi d’Israël?
577-582
592
Jésus n’a pas aboli la Loi donnée par
Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, mais il l’a portée à son
achèvement en lui donnant son interprétation définitive.
Il est le Législateur divin qui exécute intégralement
cette Loi. D’autre part, par sa mort expiatrice, en
Serviteur fidèle, il offre le seul sacrifice capable de
racheter toutes « les fautes commises par les hommes
sous la première Alliance » (He 9,15).
115. Quelle a été l’attitude de
Jésus à l’égard du temple de Jérusalem?
583-586
593
Jésus a été accusé d’hostilité envers
le Temple. Pourtant, il l’a vénéré comme « la maison de
son Père » (Jn 2,16). Il lui a consacré une part
importante de son enseignement. Mais il a aussi prédit
sa destruction en relation avec sa propre mort. Il s’est
présenté lui-même comme la demeure définitive de Dieu
parmi les hommes.
116. Jésus a-t-il contredit la foi
d’Israël au Dieu unique et sauveur?
587-591
594
Jésus n’a jamais contredit la foi au
Dieu unique, pas même quand il accomplissait l’œuvre
divine par excellence qui achevait les promesses
messianiques et qui le révélait égal à Dieu : le pardon
des péchés. La demande de Jésus de croire en lui et de
se convertir permet de saisir la tragique
incompréhension du Sanhédrin, qui a jugé qu’il méritait
la mort pour cause de blasphème.
117. Qui est responsable de la
mort de Jésus?
595-598
La passion et la mort de Jésus ne
peuvent être imputées indistinctement ni à tous les
Juifs alors vivants, ni aux Juifs venus ensuite dans le
temps et dans l’espace. Tout pécheur individuel,
c’est-à-dire tout homme, est réellement la cause et
l’instrument des souffrances du Rédempteur. Sont plus
gravement coupables ceux qui, surtout s’ils sont
chrétiens, retombent souvent dans le péché et se
complaisent dans les vices.
118. Pourquoi la mort du Christ
fait-elle partie du dessein de Dieu?
599-605
619
Pour réconcilier en lui tous les
hommes, voués à la mort à cause du péché, Dieu a pris
l’initiative pleine d’amour d’envoyer son Fils afin
qu’il se soumette à la mort pour les pécheurs. Annoncée
dans l’Ancien Testament, en particulier comme sacrifice
du Serviteur souffrant, la mort du Christ est arrivée «
selon les Écritures ».
119. Comment le Christ s’est-il
offert lui-même au Père?
606-609
620
Toute la vie du Christ est offerte
librement au Père pour accomplir son dessein de salut.
Il a donné sa vie « en rançon pour la multitude » (Mc
10, 45). Par là, il réconcilie toute l’humanité avec
Dieu. Sa souffrance et sa mort manifestent que sa propre
humanité a été l’instrument libre et parfait de l’Amour
divin qui veut le salut de tous les hommes.
120. Comment s’exprime l’offrande
de Jésus lors la dernière Cène?
610-611
621
Au cours de la dernière Cène avec ses
Apôtres, la veille de sa passion, Jésus anticipe,
c’est-à-dire signifie et réalise par avance, l’offrande
volontaire de lui-même : « Ceci est mon corps livré pour
vous » (Lc 22,19), « Ceci est mon sang répandu… »
(Mt 26,28). Ainsi, il a institué en même temps
l’Eucharistie comme « mémorial » (cf. 1 Co 11,25)
de son sacrifice et ses Apôtres comme prêtres de la
nouvelle Alliance.
121. Que s’est-il produit lors de
l’agonie au jardin de Gethsémani?
612
Malgré l’horreur que cause la mort
dans l’humanité toute sainte de celui qui est l’« Auteur
de la Vie » (Ac 3,15), la volonté humaine du Fils
de Dieu adhère à la volonté du Père : pour nous sauver,
Jésus accepte de porter nos péchés dans son corps, « en
devenant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2,8).
122. Quels sont les effets du
sacrifice du Christ sur la croix?
613-617
622-623
Jésus a librement offert sa vie en
sacrifice d’expiation, c’est-à-dire qu’il a réparé nos
fautes par la pleine obéissance de son amour jusqu’à la
mort. Cet « amour jusqu’au bout » (Jn 13,1) du
Fils de Dieu réconcilie toute l’humanité avec le Père.
Le sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les
hommes d’une façon unique, parfaite et définitive, et
leur ouvre la communion avec Dieu.
123. Pourquoi Jésus appelle-t-il
ses disciples à prendre leur croix?
618
En demandant à ses disciples de
prendre leur croix et de le suivre, Jésus veut associer
à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les
premiers bénéficiaires.
124. En quelles conditions était
le corps de Jésus lorsqu’il se trouvait au tombeau?
624-630
Le Christ a connu une vraie mort et
une vraie sépulture. Mais la vertu divine a préservé son
corps de la corruption.
« JÉSUS CHRIST EST DESCENDU AUX ENFERS,
EST RESSUSCITÉ LE TROISIÈME JOUR »
125. Que sont « les enfers », où
Jésus est descendu?
632-637
Les « enfers » – qui sont différents
de l’enfer de la damnation – constituaient la
situation de tous ceux qui, justes ou méchants, étaient
morts avant le Christ. Avec son âme unie à sa Personne
divine, Jésus a rejoint dans les enfers les justes, qui
attendaient leur Rédempteur pour pouvoir enfin accéder à
la vision de Dieu. Après avoir vaincu, par sa mort, la
mort et le diable qui a « le pouvoir de la mort » (He
2,14), il a libéré les justes en attente du
Rédempteur et il leur a ouvert les portes du Ciel.
126. Quelle est la place de la
résurrection du Christ dans notre foi?
631,638
La résurrection est la vérité la plus
haute de notre foi dans le Christ. Avec la croix, elle
représente une part essentielle du Mystère pascal.
127. Quels « signes » attestent la
Résurrection de Jésus?
639-644
656-657
Hormis le signe essentiel que
constitue le tombeau vide, la Résurrection de Jésus est
attestée par les femmes qui, les premières, l’ont
rencontré et l’ont annoncé aux Apôtres. Jésus est «
apparu ensuite à Céphas (Pierre), puis aux Douze.
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la
fois» (1 Co 15,5-6) et à d’autres encore. Les
Apôtres n’ont pu inventer la résurrection, car elle leur
apparaissait impossible. En effet, Jésus leur a aussi
reproché leur incrédulité.
128. Pourquoi la Résurrection
est-elle en même temps un événement transcendant?
647
656-657
Tout en étant un événement
historique, que l’on peut constater et qui est attesté
par des signes et des témoignages, la Résurrection,
parce qu’elle est l’entrée de l’humanité du Christ dans
la gloire de Dieu, transcende et dépasse l’histoire,
comme mystère de la foi. C’est pour cette raison que le
Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde, mais à
ses disciples, faisant d’eux ses témoins devant le
peuple.
129. Quel est l’état du corps
ressuscité de Jésus?
645-646
La Résurrection du Christ n’est pas
un retour à la vie terrestre. Son corps ressuscité est
celui qui a été crucifié et qui porte les signes de sa
Passion, mais il participe désormais de la vie divine
avec les propriétés d’un corps glorieux. C’est la raison
pour laquelle Jésus ressuscité est souverainement libre
d’apparaître à ses disciples comme il veut, où il veut
et sous des aspects variés.
130. De quelle manière la
Résurrection est-elle l’œuvre de la Sainte Trinité?
648-650
La Résurrection du Christ est une
action transcendante de Dieu. Les trois Personnes
agissent ensemble selon le mode qui leur est propre. Le
Père manifeste sa puissance, le Fils « reprend » la vie
qu’il a librement offerte (Jn 10,17), réunissant
son âme et son corps que l’Esprit Saint vivifie et
glorifie.
131. Quels sont le sens et la
portée de la Résurrection pour le salut?
651-655
658
La Résurrection est le point
culminant de l’Incarnation. Elle confirme la divinité du
Christ, ainsi que tout ce qu’il a fait et enseigné. Elle
réalise toutes les promesses divines en notre faveur. De
plus, le Ressuscité, vainqueur du péché et de la mort,
est le principe de notre justification et de notre
résurrection. Dès à présent, elle nous procure la grâce
de l’adoption filiale qui est une participation réelle à
la vie du Fils unique, lequel, à la fin des temps,
ressuscitera notre corps.
« JÉSUS EST MONTÉ AU CIEL
IL SIÈGE À LA DROITE DU PÈRE TOUT-PUISSANT »
132. Que représente l’Ascension?
659-667
Après quarante jours pendant lesquels
il s’est manifesté à ses Apôtres sous les traits d’une
humanité ordinaire qui voilaient sa gloire de
Ressuscité, le Christ est monté au ciel et s’est assis à
la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne
désormais avec son humanité dans la gloire éternelle de
Fils de Dieu et qui sans cesse intercède en notre faveur
auprès du Père. Il envoie son Esprit et nous donne
l’espérance de le rejoindre un jour, là où il nous a
préparé une place.
« D’OÙ IL VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS »
133. Comment le Seigneur Jésus
règne-t-il aujourd’hui?
668-674
680
Seigneur du monde et de l’histoire,
Chef de son Église, le Christ glorieux demeure
mystérieusement sur la terre, où son Royaume est déjà
présent en germe et en commencement dans l’Église. Un
jour, il reviendra dans la gloire, mais nous n’en
connaissons pas l’heure. C’est pourquoi nous vivons en
veillant dans la prière : « Viens, Seigneur » (Ap
22,20).
134. Comment s’accomplira la venue
du Seigneur dans la gloire?
675-677
680
Après le dernier bouleversement
cosmique de ce monde qui passe, la venue glorieuse du
Christ arrivera avec le triomphe définitif de Dieu dans
la Parousie du Christ et avec le jugement dernier. Ainsi
s’accomplira le Royaume de Dieu.
135. Comment le Christ jugera-t-il
les vivants et les morts?
678-679
681-682
Le Christ jugera avec la puissance
qu’il s’est acquise comme Rédempteur du monde, venu pour
sauver les hommes. Les secrets des cœurs seront
dévoilés, ainsi que la conduite de chacun envers Dieu et
envers son prochain. Tout homme recevra la vie ou sera
condamné pour l’éternité selon ses œuvres. Ainsi
s’accomplira « la plénitude du Christ » (Ep
4,13), dans laquelle « Dieu sera tout en tous » (1 Co
15,28).
CHAPITRE III
JE CROIS AU
SAINT-ESPRIT
136. Que veut dire l’Église quand
elle professe : « Je crois au Saint-Esprit »?
683-686
Croire en l’Esprit Saint, c’est
professer la troisième Personne de la Sainte Trinité,
qui procède du Père et du Fils, et qui est « adoré et
glorifié avec le Père et le Fils ». L’Esprit « est
envoyé [...] dans nos cœurs » (Ga 4,6) pour que
nous recevions la vie nouvelle des enfants de Dieu.
137. Pourquoi les missions du Fils
et de l’Esprit sont-elles inséparables?
687-690
742-743
Dans la Trinité indivisible, le Fils
et l’Esprit sont distincts, mais inséparables. En effet,
du commencement à la fin des temps, quand le Père envoie
son Fils, il envoie aussi son Esprit, qui nous unit au
Christ par la foi, afin que nous puissions, comme fils
adoptifs, appeler Dieu « Père » (Rm 8,15).
L’Esprit est invisible, mais nous le connaissons par son
action, lorsqu’il nous révèle le Verbe et qu’il agit
dans l’Église.
138. Quels sont les vocables de
l’Esprit Saint?
691-693
« Esprit Saint » est le nom propre de
la troisième Personne de la Sainte Trinité. Le Christ
l’appelle aussi Esprit Paraclet (Consolateur, Avocat) et
Esprit de Vérité. Le Nouveau Testament l’appelle encore
Esprit du Christ, du Seigneur, de Dieu, Esprit de
gloire, de la promesse.
139. Quels sont les symboles qui
représentent le Saint-Esprit?
694-701
Ils sont nombreux. L’eau vive
qui jaillit du cœur transpercé du Christ et abreuve les
baptisés; l’onction avec l’huile, qui est le
signe sacramentel de la Confirmation ; le feu qui
transforme ce qu’il touche; la nuée, obscure ou
lumineuse, où se révèle la gloire divine; l’imposition
des mains par laquelle l’Esprit est donné; la
colombe qui descend sur le Christ et demeure sur lui
au moment de son baptême.
140. Que signifie « l’Esprit a
parlé par les prophètes »?
687-688
702-706
743
Le terme de prophètes s’entend
ici de ceux qui furent inspirés de l’Esprit Saint pour
parler au nom de Dieu. L’Esprit porte les prophéties de
l’Ancien Testament à leur plein accomplissement dans
Christ, dont le mystère se dévoile dans le Nouveau
Testament.
141. Quelle est l’action de
l’Esprit en Jean-Baptiste?
717-720
L’Esprit remplit Jean-Baptiste, le
dernier prophète de l’Ancien Testament, qui, sous son
action, est envoyé pour « préparer un peuple au Seigneur
» (Lc 1,17), et pour annoncer la venue du Christ,
le Fils de Dieu, celui sur lequel il a vu descendre et
demeurer l’Esprit, celui qui « baptise dans l’Esprit » (Jn
1,33).
142. Quelle est l’œuvre de
l’Esprit en Marie?
721-726
744
En Marie le Saint-Esprit porte à son
achèvement toutes les attentes de la venue du Christ et
sa préparation dans l’Ancien Testament. D’une manière
unique, il la remplit de grâce et rend féconde sa
virginité, pour donner naissance dans la chair au Fils
de Dieu. Il fait d’elle la Mère du « Christ total »,
c’est-à-dire du Christ Tête et de l’Église son corps.
Marie est présente au milieu des Douze le jour de la
Pentecôte, quand l’Esprit inaugure les « derniers temps
» avec la manifestation de l’Église.
143. Quel rapport y a-t-il entre
l’Esprit et le Christ Jésus dans sa mission terrestre?
727-730
745-746
Depuis son Incarnation, le Fils de
Dieu est consacré Messie dans son humanité, par
l’onction de l’Esprit. Il révèle l’Esprit dans son
enseignement, accomplissant la promesse faite aux Pères,
et il le communique à l’Église naissante en soufflant
sur les Apôtres après la Résurrection.
144. Qu’est-il arrivé à la
Pentecôte?
731-732
738
Cinquante jours après sa
Résurrection, à la Pentecôte, Jésus Christ glorifié a
répandu l’Esprit à profusion et il l’a manifesté comme
Personne divine, de sorte que la Trinité Sainte est
pleinement révélée. La mission du Christ et de l’Esprit
devient la mission de l’Église, envoyée pour annoncer et
pour répandre le mystère de la communion trinitaire.
« Nous
avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l’Esprit
céleste, nous avons trouvé la vraie foi : nous
adorons la Trinité indivisible, car c’est elle qui
nous a sauvés » (Liturgie byzantine, tropaire de
la Pentecôte).
145. Quelle est l’action de
l’Esprit dans l’Église?
733-741
747
L’Esprit édifie, anime et sanctifie
l’Église. Esprit d’amour, il restaure chez les baptisés
la ressemblance divine perdue à cause du péché et il les
fait vivre dans le Christ de la Vie même de la Sainte
Trinité. Il les envoie témoigner de la Vérité du Christ
et il les établit dans leurs fonctions réciproques, afin
que tous portent « le fruit de l’Esprit » (Ga
5,22).
146. Comment agissent le Christ et
son esprit dans le cœur des fidèles?
738-741
Par l’intermédiaire des sacrements,
le Christ communique son Esprit aux membres de son
Corps, ainsi que la grâce de Dieu qui porte les fruits
de la vie nouvelle selon l’Esprit. Enfin, le
Saint-Esprit est le Maître de la prière.
« JE CROIS À LA SAINTE ÉGLISE CATHOLIQUE »
L’Église dans le dessein de Dieu
147. Que signifie le mot Église?
751-752
777, 804
Il désigne le peuple que Dieu
convoque et rassemble de tous les confins de la terre,
pour constituer l’assemblée de ceux qui, par la foi et
par le Baptême, deviennent fils de Dieu, membres du
Christ et temple de l’Esprit Saint.
148. Dans la Bible, quels sont les
autres noms et images qui désignent l’Église?
753-757
Dans la Sainte Écriture, nous
trouvons de nombreuses images qui mettent en évidence
les différents aspects du mystère de l’Église. L’Ancien
Testament privilégie les images liées au peuple de
Dieu; le Nouveau Testament celles se rattachant au
Christ comme Tête de ce peuple, qui est son Corps; elles
sont tirées de la vie pastorale (bergerie, troupeau,
brebis), de la vie rurale (champ, olivier, vigne), de
l’habitat (demeure, pierre, temple), de la famille
(épouse, mère, famille).
149. Quel est le commencement et
l’achèvement de l’Église?
758-766
778
L’Église a son commencement et son
achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été
préparée dans l’Ancienne Alliance par l’élection
d’Israël, signe du rassemblement futur de toutes les
nations. Fondée sur la parole et sur l’action de Jésus
Christ, elle s’est accomplie surtout par sa mort
rédemptrice et sa résurrection. Elle s’est manifestée
ensuite comme mystère de salut par l’effusion de
l’Esprit Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement
à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les
rachetés.
150. Quelle est la mission de
l’Église?
767-769
La mission de l’Église est d’annoncer
et d’instaurer au milieu de toutes les nations le
Royaume de Dieu inauguré par Jésus Christ. Elle
constitue sur la terre le germe et le commencement de ce
Royaume du salut.
151. En quel sens l’Église
est-elle Mystère?
770-773
779
L’Église est mystère parce que, dans
sa réalité visible, elle représente et accomplit une
réalité spirituelle, divine, qui se perçoit uniquement
avec les yeux de la foi.
152. Que signifie pour l’Église
être sacrement universel du salut?
774-776
780
Cela signifie qu’elle est signe et
instrument de la réconciliation et de la communion de
toute l’humanité avec Dieu et de l’unité de tout le
genre humain.
L’Église : peuple de Dieu, Corps du Christ,
Temple de l’Esprit Saint
153. Pourquoi l’Église est-elle le
peuple de Dieu?
781
802-804
L’Église est le peuple de Dieu parce
qu’il a plu à Dieu de sanctifier et de sauver les hommes
non pas séparément, mais en les constituant en un seul
peuple, rassemblé dans l’unité du Père, du Fils et de
l’Esprit Saint.
154. Quelles sont les
caractéristiques du peuple de Dieu?
782
Ce peuple, dont on devient membre par
la foi au Christ et par le Baptême, a pour origine
Dieu le Père, pour Chef Jésus Christ, pour
condition la dignité et la liberté des fils de Dieu,
pour loi, le commandement nouveau de l’amour,
pour mission d’être le sel de la terre et la
lumière du monde, pour fin le Royaume de Dieu,
déjà commencé sur la terre.
155. En quel sens le peuple de
Dieu prend-il part aux trois fonctions du Christ,
sacerdotale, prophétique et royale?
783-786
Le peuple de Dieu prend part à la
fonction sacerdotale du Christ parce que les
baptisés sont consacrés par l’Esprit Saint pour offrir
des sacrifices spirituels. Il participe à sa fonction
prophétique parce que, grâce au sens surnaturel de
la foi, il s’attache de manière indéfectible à la foi,
il en approfondit l’intelligence et il en devient
témoin. Il participe à sa fonction royale par le
service, imitant le Christ Jésus, roi de l’univers, qui
s’est fait serviteur de tous, surtout des pauvres et de
ceux qui souffrent.
156. De quelle manière l’Église
est-elle Corps du Christ?
787-791
805-806
Par l’Esprit Saint, le Christ, mort
et ressuscité, unit intimement à lui-même ses fidèles.
Ainsi, ceux qui croient au Christ, parce qu’ils sont
étroitement unis à lui, surtout dans l’Eucharistie, sont
unis entre eux par la charité, formant un seul corps,
l’Église, dont l’unité se réalise dans la diversité des
membres et des fonctions.
157. Qui est la tête de ce corps?
792-795
807
Le Christ « est la Tête du corps,
c’est-à-dire de l’Église » (Col 1,18). L’Église
vit de lui, en lui et par lui. Le Christ et l’Église
forment le « Christ total » (saint Augustin). « Tête et
membres, une seule et même personne mystique pour ainsi
dire » (saint Thomas d’Aquin).
158. Pourquoi dit-on de l’Église
qu’elle est l’épouse du Christ?
796
808
Parce que le Seigneur lui-même s’est
défini comme l’« Époux » (Mc 2,19) qui a aimé
l’Église, qui s’est lié à elle par une Alliance
éternelle. Il s’est livré pour elle, afin de la purifier
par son sang, de la « rendre sainte » (Ep 5,26)
et d’en faire la mère féconde de tous les fils de Dieu.
Si le terme de « corps » fait apparaître l’unité de la «
tête » et des membres, le terme « épouse » met en relief
la distinction des deux dans une relation personnelle.
159. Pourquoi dit-on de l’Église
qu’elle est le temple de l’Esprit Saint?
797-798
809-810
Parce que le Saint-Esprit réside dans
le corps qui est l’Église, dans sa Tête et dans ses
membres; en outre, il édifie l’Église dans la charité,
par la Parole de Dieu, les sacrements, les vertus et les
charismes.
« Ce que
notre esprit, je veux dire notre âme, est à nos
membres, l’Esprit Saint l’est aux membres du Christ,
au Corps du Christ, je veux dire l’Église »
(saint Augustin).
160. Les charismes, que sont-ils?
799-801
Les charismes sont des dons
particuliers de l’Esprit Saint impartis aux personnes
pour le bien des hommes, pour les nécessités du monde et
spécialement pour l’édification de l’Église. C’est au
Magistère de l’Église qu’il revient de les discerner.
L’Église est une, sainte, catholique et
apostolique
161. Pourquoi l’Église est-elle
une?
813-815
866
L’Église est une, parce qu’elle a
comme origine et comme modèle l’unité d’un seul Dieu,
dans la Trinité des Personnes; comme fondateur et comme
tête, Jésus Christ, qui rassemble tous les peuples dans
l’unité d’un seul corps; comme âme, l’Esprit Saint, qui
unit tous les fidèles dans la communion dans le Christ.
Elle a une seule foi, une seule vie sacramentelle, une
seule succession apostolique, une espérance commune et
la même charité.
162. Où subsiste l’unique Église
du Christ?
816
870
Comme société constituée et organisée
dans le monde, l’unique Église du Christ subsiste
(subsistit in) dans l’Église catholique, gouvernée par
le successeur de Pierre et par les Évêques en communion
avec lui. C’est seulement par elle que l’on peut
atteindre la plénitude des moyens de salut, car le
Seigneur a confié tous les biens de la Nouvelle Alliance
au seul collège apostolique, dont la tête est Pierre.
163. Comment considérer les
chrétiens non catholiques?
817-819
Dans les Églises et Communautés
ecclésiales, qui se sont séparées de la pleine communion
de l’Église catholique, se rencontrent de nombreux
éléments de sanctification et de vérité. Tous ces
éléments de bien proviennent du Christ et tendent vers
l’unité catholique. Les membres de ces Églises et
Communautés sont incorporés au Christ par le Baptême;
nous les reconnaissons donc comme des frères.
164. Comment s’engager en faveur
de l’unité des chrétiens?
820-822
866
Le désir de rétablir l’union entre
tous les chrétiens est un don du Christ et un appel de
l’Esprit Saint. Il concerne toute l’Église et il
s’accomplit par la conversion du cœur, la prière, la
connaissance fraternelle réciproque, le dialogue
théologique.
165. En quel sens l’Église
est-elle sainte?
823-829
867
L’Église est sainte parce que le Dieu
très saint en est l’auteur. Le Christ s’est livré
lui-même pour elle, afin de la sanctifier et de la
rendre sanctifiante. L’Esprit Saint la vivifie par la
charité. En elle réside la plénitude des moyens du
salut. La sainteté est la vocation de chacun de ses
membres et le but de toute son action. L’Église compte
en son sein la Vierge Marie et d’innombrables saints,
qui sont ses modèles et ses intercesseurs. La sainteté
de l’Église est la source de la sanctification pour ses
fils, qui, sur la terre, se reconnaissent tous pécheurs
et qui ont toujours besoin de se convertir et de se
purifier.
166. Pourquoi l’Église est-elle
appelée catholique?
830-831
868
L’Église est catholique,
c’est-à-dire universelle, parce que le Christ est
présent en elle. « Là où est le Christ Jésus, là est
l’Église catholique » (saint Ignace d’Antioche). Elle
annonce la totalité et l’intégralité de la foi. Elle
contient et elle administre la plénitude des moyens du
salut. Elle est envoyée en mission à toutes les nations,
à toutes les époques et à quelque culture qu’elles
appartiennent.
167. Une Église particulière
est-elle catholique?
832-835
Est catholique toute Église
particulière (c’est-à-dire un diocèse ou une
éparchie) formée par la communauté des chrétiens qui
sont en communion dans la foi et dans les sacrements
avec leur Évêque ordonné dans la succession apostolique
et avec l’Église de Rome, qui « préside à la charité »
(saint Ignace d’Antioche).
168. Qui fait partie de l’Église
catholique?
836-838
Tous les hommes, sous diverses
formes, appartiennent ou sont ordonnés à l’unité
catholique du peuple de Dieu. Est pleinement incorporé à
l’Église catholique celui qui, ayant l’Esprit du Christ,
est uni à elle par les liens de la profession de foi,
des sacrements, du gouvernement ecclésiastique et de la
communion. Les baptisés qui ne réalisent pas pleinement
cette unité catholique sont dans une certaine communion,
bien qu’imparfaite, avec l’Église catholique.
169. Quelle est le rapport de
l’Église catholique avec le peuple juif?
839-840
L’Église catholique reconnaît son
rapport avec le peuple juif dans le fait que Dieu a élu
ce dernier, avant tous les autres, pour accueillir sa
Parole. C’est au peuple juif qu’appartiennent «
l’adoption des fils, la gloire, les alliances, la loi,
le culte, les promesses de Dieu; ils ont les
patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né
selon la chair » (Rm 9,4.5). À la différence des
autres religions non chrétiennes, la foi juive est déjà
réponse à la Révélation du Dieu de l’Ancienne Alliance.
170. Quel lien existe-t-il entre
l’Église catholique et les religions non chrétiennes?
841-845
C’est un lien issu avant tout de
l’origine et de la fin communes de tout le genre humain.
L’Église catholique reconnaît que ce qu’il y a de bon et
de vrai dans les autres religions vient de Dieu. C’est
un rayon de sa vérité. Cela peut disposer à l’accueil de
l’Évangile et pousser à l’unité de l’humanité dans
l’Église du Christ.
171. Que signifie l’affirmation «
Hors de l’Église pas de salut »?
846-848
Cela signifie que tout salut vient du
Christ-Tête par l’intermédiaire de l’Église, qui est son
Corps. Ne peuvent donc pas être sauvés ceux qui, sachant
l’Église fondée par le Christ et nécessaire au salut, ne
veulent pas y entrer, ni y persévérer. D’autre part,
grâce au Christ et à son Église, peuvent parvenir au
salut éternel ceux qui, sans faute de leur part,
ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais
recherchent Dieu sincèrement et, sous l’influence de la
grâce, s’efforcent de faire sa volonté, reconnue à
travers ce que leur dicte leur conscience.
172. Pourquoi l’Église doit-elle
annoncer l’Évangile au monde entier?
849-851
Parce que le Christ l’a commandé : «
Allez et enseignez toutes les nations, baptisant au nom
de Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt
28,19). Ce commandement missionnaire du Seigneur a sa
source dans l’amour éternel de Dieu, qui a envoyé son
Fils et son Esprit parce qu’« il veut que tous les
hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de
la vérité » (1 Tm 2,4).
173. Comment l’Église est-elle
missionnaire?
852-856
Guidée par l’Esprit Saint, l’Église
poursuit tout au long de l’histoire la mission du Christ
lui-même. Les chrétiens doivent donc annoncer à tous la
Bonne Nouvelle apportée par le Christ, en suivant le
même chemin que lui, en étant prêts également au
sacrifice jusqu’au martyre.
174. Pourquoi l’Église est-elle
apostolique?
857
869
L’Église est apostolique par son
origine, parce qu’elle a « pour fondations les
Apôtres » (Ep 2,20); par son enseignement,
qui est celui des Apôtres; par sa structure,
parce qu’elle est édifiée, sanctifiée et gouvernée,
jusqu’au retour du Christ, par les Apôtres, grâce à
leurs successeurs, les Évêques en communion avec le
successeur de Pierre.
175. En quoi consiste la mission
des Apôtres?
858-861
Le mot Apôtre signifie envoyé.
Jésus, l’Envoyé du Père, appela à lui les Douze, choisis
parmi ses disciples, et il les institua ses Apôtres,
faisant d’eux les témoins de sa résurrection et les
fondements de son Église. Il leur donna mandat de
poursuivre sa mission, leur disant : « Comme mon Père
m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn
20,21), et il leur promit d’être avec eux jusqu’à la fin
du monde.
176. Qu’est-ce que la succession
apostolique?
861-865
La succession apostolique est la
transmission, par le sacrement de l’Ordre, de la mission
et de l’autorité des Apôtres à leurs successeurs, les
Évêques. Par cette transmission, l’Église demeure en
communion de foi et de vie avec son origine, tandis
qu’au long des siècles, elle exerce son apostolat par la
diffusion du Royaume du Christ sur la terre.
Les fidèles : hiérarchie, laïcs, vie consacrée
177. Qui sont les fidèles?
871-872
Les fidèles sont ceux qui, incorporés
au Christ par le Baptême, sont établis membres du peuple
de Dieu. Rendus participants, selon leur condition
propre, aux fonctions sacerdotale, prophétique et royale
du Christ, ils sont appelés à exercer la mission confiée
par Dieu à l’Église. Entre eux, demeure une véritable
égalité en raison de leur dignité de fils de Dieu.
178. Comment le peuple de Dieu
est-il composé?
873
934
Dans l’Église, par institution
divine, il y a les ministres sacrés, qui ont ont
reçu le sacrement de l’Ordre et qui forment la
hiérarchie de l’Église. Les autres sont appelés laïcs.
Des uns et des autres sont issus des fidèles qui se
consacrent à Dieu de façon particulière par la
profession des conseils évangéliques : la chasteté dans
le célibat, la pauvreté et l’obéissance.
179. Pourquoi le Christ a-t-il
institué la hiérarchie ecclésiastique?
874-876
935
Le Christ a institué la hiérarchie
ecclésiastique en vue de la mission de paître le peuple
de Dieu en son nom; et c’est pourquoi il lui a donné
l’autorité. La hiérarchie est composée des ministres
sacrés : Évêques, prêtres, diacres. Par le sacrement de
l’Ordre, les Évêques et les prêtres agissent, dans
l’exercice de leur ministère, au nom et dans la personne
du Christ-Tête. Les diacres servent le peuple de Dieu
dans la diaconie (service) de la parole, de la
liturgie et de la charité.
180. Comme se réalise la dimension
collégiale du ministère ecclésial?
877
À l’exemple des douze Apôtres,
choisis et envoyés ensemble par le Christ, l’union des
membres de la hiérarchie ecclésiastique est au service
de la communion de tous les fidèles. Tout Évêque exerce
son ministère comme membre du collège épiscopal, en
communion avec le Pape, ayant avec lui à prendre part à
la sollicitude de l’Église universelle. Les prêtres
exercent leur ministère au sein du presbytérium de
l’Église particulière en communion avec l’Évêque et sous
son autorité.
181. Pourquoi le ministère
ecclésial a-t-il aussi un caractère personnel?
878-879
Le ministère ecclésial a aussi un
caractère personnel, parce que, en vertu du sacrement de
l’Ordre, chacun est responsable devant le Christ, qui
l’a personnellement appelé en lui confiant une mission.
182. Quelle est la mission du
Pape?
881-882
936-937
Le Pape, Évêque de Rome et successeur
de saint Pierre, est principe perpétuel et visible, et
fondement de l’unité de l’Église. Il est le vicaire du
Christ, la Tête du collège des Évêques et le pasteur de
toute l’Église, sur laquelle il a, par institution
divine, un pouvoir plénier, suprême, immédiat et
universel.
183. Quelle est la charge du
Collège des Évêques?
883-885
Le Collège des Évêques, en communion
avec le Pape et jamais sans lui, exerce aussi sur
l’Église un pouvoir suprême et plénier.
184. Comment les Évêques
exercent-ils leur mission d’enseigner?
888-890
939
En communion avec le Pape, les
Évêques ont le devoir d’annoncer l’Évangile à tous,
fidèlement et avec autorité. Ils sont les témoins
authentiques de la foi apostolique, revêtus de
l’autorité du Christ. Grâce au sens surnaturel de la
foi, le Peuple de Dieu, guidé par le Magistère vivant de
l’Église, adhère indéfectiblement à la foi.
185. Quand s’exerce
l’infaillibilité du Magistère?
891
L’infaillibilité s’exerce quand le
Souverain Pontife, en vertu de son autorité de suprême
Pasteur de l’Église, ou le Collège des Évêques en
communion avec le Pape, surtout lorsqu’ils sont
rassemblés en Concile œcuménique, déclarent par un acte
définitif une doctrine relative à la foi ou à la morale,
ou encore quand le Pape et les Évêques, dans leur
magistère ordinaire, sont unanimes à déclarer une
doctrine comme définitive. À cet enseignement, tout
fidèle doit adhérer dans l’obéissance de la foi.
186. Comment les Évêques
exercent-ils leur ministère de sanctification?
893
Les Évêques sanctifient l’Église en
dispensant la grâce du Christ par le ministère de la
Parole et des sacrements, en particulier l’Eucharistie,
et aussi par la prière, tout comme par leur exemple et
leur travail.
187. Comment les Évêques
exercent-ils leur fonction de gouvernement?
894-896
En tant que membre du collège
épiscopal, tout Évêque porte de manière collégiale la
sollicitude de toutes les Églises particulières et de
l’Église entière, en union avec les autres Évêques unis
au pape. L’Évêque à qui est confiée une Église
particulière la gouverne avec l’autorité du pouvoir
sacré qui lui est propre, ordinaire et immédiat, pouvoir
exercé au nom du Christ, le Bon Pasteur, en communion
avec toute l’Église et sous la conduite du successeur de
Pierre.
188. Quelle est la vocation des
fidèles laïcs?
897-900
940
Les fidèles laïcs ont pour vocation
propre de rechercher le Royaume de Dieu, en éclairant et
en gérant les réalités temporelles selon Dieu. Ils
réalisent ainsi l’appel à la sainteté et à l’apostolat,
adressé à tous les baptisés.
189. Comment les fidèles laïcs
participent-ils à la fonction sacerdotale du Christ?
901-903
Ils y participent en offrant – comme
sacrifice spirituel « offert à Dieu par Jésus Christ » (1
P 2,5), par-dessus tout dans l’Eucharistie – leur
propre vie, avec leurs actions, leurs prières et leurs
engagements apostoliques, leur vie de famille et leur
travail quotidien, les difficultés de la vie supportées
en patience et les moments de détente corporelle et
spirituelle. De cette manière, les laïcs qui s’engagent
pour le Christ et qui sont consacrés par l’Esprit Saint
offrent eux aussi à Dieu le monde lui-même.
190. Comment prennent-ils part à
sa fonction prophétique?
904-907
942
Ils y participent en accueillant
toujours plus dans la foi la Parole du Christ et en
l’annonçant au monde par le témoignage de leur vie,
ainsi que par la parole, l’action évangélisatrice et la
catéchèse. Une telle action évangélisatrice acquiert une
efficacité particulière du fait qu’elle s’accomplit dans
les conditions ordinaires de la vie dans le monde.
191. Comment participent-ils à sa
fonction royale?
908-913
943
Les laïcs participent à la fonction
royale du Christ en ayant reçu de lui le pouvoir de
vaincre le péché, en eux-mêmes et dans le monde, par le
renoncement personnel et par la sainteté de leur vie.
Ils exercent divers ministères au service de la
communauté et ils imprègnent de valeur morale les
activités temporelles de l’homme et les institutions de
la société.
192. Qu’est-ce que la vie
consacrée?
914-916
944
C’est un état de vie reconnu par
l’Église. Il est une réponse libre à un appel
particulier du Christ, dans lequel les personnes
consacrées se donnent totalement à Dieu et tendent à la
perfection de la charité sous la motion de l’Esprit
Saint. Cette consécration se caractérise par la pratique
des conseils évangéliques.
193. Que procure la vie consacrée
à la mission de l’Église?
931-933
945
La vie consacrée participe à la
mission de l’Église par un don total de soi au Christ et
à ses frères, témoignant de l’espérance du Royaume des
cieux.
Je crois à la communion des saints
194. Que signifie l’expression
communion des saints?
946-953
960
Cette expression signifie avant tout
la participation commune de tous les membres de l’Église
aux réalités saintes (sancta) : la foi, les
sacrements, en particulier l’Eucharistie, les charismes
et les autres dons spirituels. À la source de la
communion, il y a la charité, qui « ne cherche pas son
intérêt » (1 Co 13,5), mais qui pousse les
fidèles à « mettre tout en commun » (Ac 4,32),
même leurs biens matériels, pour le service des plus
pauvres.
195. Que signifie encore la
communion des saints?
954-959
961-962
Elle désigne également la communion
entre les personnes saintes (sancti), à savoir
entre ceux qui, par la grâce, sont unis au Christ mort
et ressuscité. Les uns sont en pèlerinage sur la terre,
d’autres, ayant quitté cette vie, achèvent leur
purification, soutenus aussi par nos prières, d’autres
enfin jouissent déjà de la gloire de Dieu et intercèdent
pour nous. Tous ensemble, ils forment dans le Christ une
unique famille, l’Église, à la louange et à la gloire de
la Trinité.
Marie, Mère du Christ, Mère de l’Église
196. En quel sens la Bienheureuse
Vierge Marie est-elle Mère de l’Église?
963-966
973
La bienheureuse Vierge Marie est Mère
de l’Église dans l’ordre de la grâce parce qu’elle a
donné naissance à Jésus, le Fils de Dieu, Tête de son
Corps qui est l’Église. En mourant sur la croix, Jésus
l’a donnée comme mère à son disciple, par ces mots : «
Voici ta mère » (Jn 19,27).
197. Comment la Vierge Marie
aide-t-elle l’Église?
967-970
Après l’ascension de son Fils, la
Vierge Marie a aidé, par ses prières, les débuts de
l’Église et, même après son assomption au ciel, elle
continue d’intercéder pour ses enfants, d’être pour tous
un modèle de foi et de charité, et d’exercer sur eux une
influence salutaire, qui vient de la surabondance des
mérites du Christ. Les fidèles voient en elle une icône
et une anticipation de la résurrection qui les attend,
et ils l’invoquent sous les titres d’avocate,
d’auxiliatrice, de secours, de médiatrice.
198. Quel type de culte
convient-il à la Sainte Vierge?
971
C’est un culte particulier, mais qui
diffère essentiellement du culte d’adoration, réservé
uniquement à la Sainte Trinité. Ce culte de vénération
spéciale trouve une expression particulière dans les
fêtes liturgiques dédiées à la Mère de Dieu ainsi que
dans les prières mariales, comme le Rosaire, résumé de
tout l’Évangile.
199. Comment la bienheureuse
Vierge Marie est-elle l’icône eschatologique de
l’Église?
972
974-975
En regardant Marie, toute sainte et
déjà glorifiée en son corps et en son âme, l’Église
contemple en elle ce qu’elle-même est appelée à être sur
la terre et ce qu’elle sera dans la patrie céleste.
« JE CROIS À LA RÉMISSION DES PÉCHÉS»
200. Comment les péchés sont-ils
remis?
976-980
984-985
Le premier et le principal sacrement
pour le pardon des péchés est le Baptême. Pour les
péchés commis après le Baptême, le Christ a institué le
sacrement de la Réconciliation ou de la Pénitence, par
lequel le baptisé est réconcilié avec Dieu et avec
l’Église.
201. Pourquoi l’Église a-t-elle le
pouvoir de pardonner les péchés?
981-983
986-987
L’Église a la mission et le pouvoir
de pardonner les péchés, parce que c’est le Christ
lui-même qui les lui a conférés : « Recevez l’Esprit
Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils
lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses
péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 20,22-23).
« JE CROIS À LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR »
202. Que signifie le terme
chair? Quelle est son importance?
990
1015
Le terme chair désigne l’homme
dans sa condition de faiblesse et de mortalité. « La
chair est le pivot du salut » (Tertullien). En effet,
nous croyons en Dieu, créateur de la chair; nous croyons
au Verbe fait chair pour racheter la chair, nous croyons
en la résurrection de la chair, achèvement de la
création et de la rédemption de la chair.
203. Que signifie la «
résurrection de la chair »?
990
Cela signifie que l’état définitif de
l’homme ne sera pas seulement l’âme spirituelle séparée
du corps, mais que nos corps mortels sont aussi appelés
à reprendre vie un jour.
204. Quel rapport y a-t-il entre
la résurrection du Christ et la nôtre?
998
1002-
1003
De même que le Christ est vraiment
ressuscité des morts et vit pour toujours, de même, il
nous ressuscitera tous, au dernier jour, avec un corps
incorruptible, « ceux qui ont fait le bien ressuscitant
pour entrer dans la vie, et ceux qui ont fait le mal
ressuscitant pour être jugés » (Jn 5,29).
205. À la mort, qu’arrivera-t-il à
notre corps et à notre âme?
992-1004
1016-1018
À la mort, l’âme et le corps sont
séparés, le corps tombe en corruption, tandis que l’âme,
qui est immortelle, va vers le jugement de Dieu et
attend d’être réunie au corps quand il sera transformé,
lors du retour du Seigneur. Comprendre comment se
produira la résurrection dépasse les capacités de notre
imagination et de notre entendement.
206. Que signifie mourir dans le
Christ Jésus?
1005-1014
1019
Cela signifie mourir dans la grâce de
Dieu, sans péché mortel. Celui qui croit au Christ et
qui suit son exemple peut ainsi transformer sa mort en
acte d’obéissance et d’amour envers le Père. « Cette
parole est sûre : si nous mourons avec lui, avec lui
nous vivrons » (2 Tm 2,11).
« JE CROIS À LA VIE ÉTERNELLE »
207. Qu’est-ce que la vie
éternelle?
1020
1051
La vie éternelle est la vie qui
commence aussitôt après la mort. Elle n’aura pas de fin.
Elle sera précédée pour chacun par un jugement
particulier prononcé par le Christ, juge des vivants et
des morts, et elle sera scellée au jugement final.
208. Qu’est ce que le jugement
particulier?
1021-1022
1051
C’est le jugement de rétribution
immédiate que chacun, à partir de sa mort, reçoit de
Dieu en son âme immortelle, en relation avec sa foi et
ses œuvres. Cette rétribution consiste dans l’accession
à la béatitude du ciel, aussitôt ou après une
purification proportionnée, ou au contraire à la
condamnation éternelle de l’enfer.
209. Qu’entend-on par « ciel »?
1023-1026
1053
On entend par « ciel » l’état de
bonheur suprême et définitif. Ceux qui meurent dans la
grâce de Dieu et qui n’ont besoin d’aucune purification
ultérieure sont réunis autour de Jésus et de Marie, des
anges et des saints. Ils forment ainsi l’Église du ciel,
où ils voient Dieu « face à face » (1 Co 13,12);
ils vivent en communion d’amour avec la Sainte Trinité
et ils intercèdent pour nous.
« La vie
subsistante et vraie, c’est le Père qui, par le Fils
et l’Esprit Saint, déverse sur tous sans exception
les dons célestes. Grâce à sa miséricorde, nous
aussi, hommes, nous avons reçu la promesse
indéfectible de la vie éternelle » (saint
Cyrille de Jérusalem).
210. Qu’est-ce que le
purgatoire?
1030-1031
1054
Le purgatoire est l’état de ceux qui
meurent dans l’amitié divine, mais qui, tout en étant
assurés de leur salut éternel, ont encore besoin de
purification pour entrer dans la béatitude du ciel.
211. Comment pouvons-nous
contribuer à la purification des âmes du purgatoire?
1032
En vertu de la communion des saints,
les fidèles qui sont encore en pèlerinage sur la terre
peuvent aider les âmes du purgatoire, en offrant pour
elles des prières de suffrage, en particulier le
Sacrifice eucharistique, mais aussi des aumônes, des
indulgences et des œuvres de pénitence.
212. En quoi consiste l’enfer?
1033-1035
1056-1057
Il consiste dans la damnation
éternelle de ceux qui, par libre choix, meurent en état
de péché mortel. La peine principale de l’enfer est la
séparation éternelle de Dieu. C’est en Dieu seul que
l’homme possède la vie et le bonheur pour lesquels il a
été créé et auxquels il aspire. Le Christ exprime cette
réalité par ces mots : « Allez-vous-en loin de moi,
maudits, dans le feu éternel » (Mt 25,41).
213. Comment concilier l’existence
de l’enfer et l’infinie bonté de Dieu?
1036-1037
S’il veut que « tous parviennent au
repentir » (2 P 3,9), Dieu a toutefois créé
l’homme libre et responsable, et il respecte ses
décisions. C’est donc l’homme lui-même qui, en pleine
autonomie, s’exclut volontairement de la communion avec
Dieu, si, jusqu’au moment de sa mort, il persiste dans
le péché mortel, refusant l’amour miséricordieux de
Dieu.
214. En quoi consistera le
jugement dernier?
1038-1041
1058-1059
Le jugement dernier (universel)
consistera dans la sentence de vie bienheureuse ou de
condamnation éternelle, que le Seigneur Jésus, lors de
son retour comme juge des vivants et des morts,
prononcera pour « les justes et les pécheurs » (Ac
24,15), rassemblés tous ensemble devant lui. A la
suite de ce jugement dernier, le corps ressuscité
participera à la rétribution que l’âme a reçue dans le
jugement particulier.
215. Quand ce jugement
arrivera-t-il?
1040
Ce jugement se produira à la fin du
monde, dont seul Dieu connaît le jour et l’heure.
216. Que signifie l’espérance des
cieux nouveaux et de la nouvelle terre?
1042-1050
1060
Après le jugement dernier, l’univers
lui-même, délivré de l’esclavage de la corruption,
participera à la gloire du Christ avec l’inauguration
des « cieux nouveaux » et de la « nouvelle terre » (2
P 3,13). Ainsi, sera atteinte la plénitude du
Royaume de Dieu, c’est-à-dire l’accomplissement
définitif du dessein sauveur de Dieu : « Récapituler
toutes choses dans le Christ, dans le ciel et sur la
terre » (Ep 1,10). Dieu sera alors « tout en tous
» (1 Co 15,28), pour la vie éternelle.
« Amen »
217. Que signifie le mot amen,
qui conclut notre profession de foi?
1061-1065
Le mot juif amen qui conclut
aussi le dernier livre de l’Écriture Sainte, ainsi que
certaines prières du Nouveau Testament et les prières
liturgiques de l’Église, signifie notre « oui » confiant
et total à ce que nous avons professé de croire, nous
confiant entièrement à celui qui est l’« Amen »
définitif (Ap 3,14), le Christ Seigneur.
DEUXIÈME PARTIE
LA
CÉLÉBRATION
DU MYSTÈRE CHRÉTIEN
PREMIÈRE SECTION
L’ÉCONOMIE
SACRAMENTELLE
218. Qu’est-ce que la Liturgie?
1066-1070
La Liturgie est la célébration du
Mystère du Christ, en particulier de son Mystère pascal.
Dans la liturgie, par l’intermédiaire de l’exercice de
la fonction sacerdotale de Jésus Christ, est signifiée
et réalisée, par des signes, la sanctification des
hommes. Le Corps mystique du Christ, à savoir la tête et
les membres, exerce le culte public qui est dû à Dieu.
219. Quelle est la place de la
Liturgie dans la vie de l’Église?
1071-1075
Action sacrée par excellence, la
liturgie constitue le sommet vers lequel tend l’action
de l’Église et en même temps la source d’où provient sa
force de vie. Par la liturgie, le Christ continue dans
son Église, avec elle et par elle l’œuvre de notre
rédemption.
220. En quoi consiste l’économie
sacramentelle?
1076
L’économie sacramentelle consiste
dans le fait de communiquer les fruits de la rédemption
du Christ par la célébration des sacrements de l’Église,
en tout premier lieu de l’Eucharistie, « jusqu’à ce
qu’il revienne » (1 Co 11,26).
CHAPITRE I
LE
MYSTÈRE PASCAL DANS LA VIE DE L’ÉGLISE
LA LITURGIE, ŒUVRE DE LA SAINTE TRINITÉ
221. Comment le Père est-il la
source et la fin de la liturgie?
1077-1083
1110
Dans la liturgie, le Père nous comble
de ses bénédictions en son Fils incarné, mort et
ressuscité pour nous, et il répand dans nos cœurs
l’Esprit Saint. En même temps, l’Église bénit le Père
par l’adoration, la louange, l’action de grâces, et elle
implore le don de son Fils et de l’Esprit Saint.
222. Quelle est l’œuvre du Christ
dans la liturgie?
1084-1090
Dans la liturgie, le Christ signifie
et accomplit principalement son Mystère pascal. En
donnant l’Esprit Saint aux Apôtres, il leur a donné,
ainsi qu’à leurs successeurs, le pouvoir de réaliser
l’œuvre du salut par le Sacrifice eucharistique et par
les sacrements, où il agit lui-même pour communiquer sa
grâce aux fidèles de tous les temps et dans le monde
entier.
223. Dans la liturgie, comment le
Saint-Esprit agit-il par rapport à l’Église?
1091-1109
1112
Dans la liturgie s’opère la
coopération la plus étroite de l’Esprit Saint et de
l’Église. L’Esprit Saint prépare l’Église à rencontrer
son Seigneur. Il rappelle le Christ à la foi de
l’assemblée et le lui manifeste. Il rend présent et
actualise le mystère du Christ; il unit l’Église à la
vie et à la mission du Christ, et il fait fructifier en
elle le don de la communion.
LE MYSTÈRE PASCAL DANS LES SACREMENTS DE L’ÉGLISE
224. Pourquoi les sacrements?
Quels sont-ils?
1113-1131
Les sacrements sont des signes
sensibles et efficaces de la grâce, institués par le
Christ et confiés à l’Église, par lesquels nous est
donnée la vie divine. Ils sont au nombre de sept : le
Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence,
l’Onction des malades, l’Ordre et le Mariage.
225. Quel est le rapport des
sacrements avec le Christ?
1114-1116
Les mystères de la vie du Christ
constituent le fondement de ce que maintenant, par les
ministres de l’Église, le Christ dispense dans les
sacrements.
« Ce qui
était visible dans notre Sauveur est passé dans les
sacrements » (saint Léon le Grand).
226. Quel est le lien des
sacrements avec l’Église?
1117-1119
Le Christ a confié les sacrements à
son Église. Ils sont « de l’Église » en un double sens :
ils sont « par l’Église », parce qu’ils sont action de
l’Église, qui est le sacrement de l’action du Christ;
ils sont « pour l’Église », en ce sens qu’ils édifient
l’Église.
227. Qu’est-ce que le caractère
sacramentel?
1121
C’est un sceau spirituel
conféré par les sacrements du Baptême, de la
Confirmation et de l’Ordre. Il est promesse et garantie
de la protection divine. En vertu de ce sceau, le
chrétien est configuré au Christ; il participe de
diverses manières à son sacerdoce. Il fait partie de
l’Église selon des états et des fonctions différents. Il
a ainsi pour vocation le culte divin et le service de
l’Église. Puisque leur caractère est indélébile, les
sacrements qui l’impriment ne sont reçus qu’une seule
foi dans la vie.
228. Quel est le rapport des
sacrements avec la foi?
1122-1126
1133
Non seulement les sacrements
supposent la foi, mais encore, par les paroles et les
éléments rituels, ils la nourrissent, la fortifient et
l’expriment. En célébrant les sacrements, l’Église
confesse la foi apostolique. De là vient l’ancien adage
« lex orandi, lex credendi », ce qui veut dire :
l’Église croit comme elle prie.
229. Pourquoi les sacrements
sont-ils efficaces?
1127-1128
1131
Les sacrements sont efficaces ex
opere operato (« par le fait même que l’action
sacramentelle est accomplie »). C’est en effet le Christ
qui agit en eux et qui communique la grâce qu’ils
signifient, indépendamment de la sainteté personnelle du
ministre; toutefois les fruits du sacrement dépendent
aussi des dispositions de ceux qui les reçoivent.
230. Pourquoi les sacrements
sont-il nécessaires au salut?
1129
Même s’ils ne sont pas tous donnés à
chaque croyant, les sacrements sont nécessaires à ceux
qui croient au Christ, parce qu’ils confèrent les grâces
sacramentelles, le pardon des péchés, l’adoption comme
fils de Dieu, la conformation au Christ Seigneur et
l’appartenance à l’Église. L’Esprit Saint guérit et
transforme ceux qui les reçoivent.
231. Qu’est-ce que la grâce
sacramentelle?
1129; 1131
1134; 2003
La grâce sacramentelle est la grâce
de l’Esprit Saint, donnée par le Christ et propre à
chaque sacrement. Cette grâce aide le fidèle sur le
chemin de la sainteté; elle aide aussi l’Église à
croître dans la charité et dans son témoignage.
232. Quel est le rapport des
sacrements avec la vie éternelle?
1130
Dans les sacrements, l’Église reçoit
déjà une anticipation de la vie éternelle, tout en
demeurant « dans l’attente de la bienheureuse espérance
et de la manifestation de la gloire de notre Dieu et
Seigneur Jésus Christ » (Tt 2,13).
CHAPITRE II
LA CÉLÉBRATION SACRAMENTELLE
DU MYSTÈRE PASCAL
CÉLÉBRER LA LITURGIE DE L’ÉGLISE
Qui célèbre?
233. Qui agit dans la liturgie?
1135-1137
1187
Dans la liturgie, c’est le Christ
total (« Christus Totus »), Tête et Corps, qui agit.
En tant que Souverain Prêtre, il célèbre avec son Corps,
qui est l’Église du ciel et de la terre.
234. Qui célèbre la liturgie
céleste?
1138-1139
La liturgie céleste est célébrée par
les anges, les saints de l’Ancienne et de la Nouvelle
Alliance, en particulier par la Mère de Dieu, les
Apôtres, les martyrs et une «multitude immense » que nul
ne peut dénombrer, « de toutes nations, races, peuples
et langues » (Ap 7,9). Quand nous célébrons dans
les sacrements le mystère du salut, nous prenons part à
cette liturgie éternelle.
235. Comment l’Église de la terre
célèbre-t-elle la liturgie?
1140-1144
1188
L’Église sur la terre célèbre la
liturgie en tant que peuple sacerdotal, au sein duquel
chacun agit selon sa fonction propre, dans l’unité de
l’Esprit Saint. Les baptisés s’offrent en sacrifice
spirituel, les ministres ordonnés célèbrent selon
l’Ordre qu’ils ont reçu pour le service de tous les
membres de l’Église; Évêques et prêtres agissent dans la
personne du Christ Tête.
Comment célébrer?
236. Comment est célébrée la
liturgie?
1145
La célébration liturgique est
composée de signes et de symboles, dont la
signification, enracinée dans la création et dans les
cultures humaines, se précise dans les événements de
l’Ancienne Alliance et s’accomplit pleinement dans la
Personne et dans les œuvres du Christ.
237. D’où proviennent les signes
sacramentels?
1146-1152
1189
Certains proviennent de la création
(la lumière, l’eau, le feu, le pain, le vin, l’huile);
d’autres proviennent de la vie sociale (laver, oindre,
rompre le pain); d’autres encore, de l’histoire du salut
dans l’Ancienne Alliance (les rites de la Pâque, les
sacrifices, l’imposition des mains, les consécrations).
De tels signes, dont certains sont prescrits et
immuables, assumés par le Christ, sont porteurs de
l’action du salut et de la sanctification.
238. Quel lien existe-t-il entre
les gestes et les paroles dans la célébration
sacramentelle?
1153-1155
1190
Dans la célébration sacramentelle,
gestes et paroles sont étroitement liés. En effet, même
si les gestes symboliques sont déjà en eux-mêmes un
langage, il est pourtant nécessaire que les paroles
rituelles les accompagnent et les vivifient.
Inséparables à la fois comme signes et enseignement, les
paroles et les gestes liturgiques le sont aussi parce
qu’ils réalisent ce qu’ils signifient.
239. Selon quels critères le chant
et la musique ont-ils leur rôle dans la célébration
liturgique?
1156-1158
1191
Le chant et la musique sont en
connexion étroite avec l’action liturgique; ils doivent
donc respecter les critères suivants : conformité à la
doctrine catholique des textes, tirés de préférence de
l’Écriture et des sources liturgiques, beauté expressive
de la prière, qualité de la musique, participation de
l’assemblée, richesse culturelle du peuple de Dieu,
caractère sacré et solennel de la célébration. « Qui
chante prie deux fois » (saint Augustin).
240. Quelle est le but des images
saintes?
1159-1161
1192
L’image du Christ est l’icône
liturgique par excellence; les autres images
représentant la Vierge et les saints signifient le
Christ qui est glorifié en eux. Elles proclament le
message évangélique lui-même que la Sainte Écriture
transmet par la parole. Elles contribuent à réveiller et
à nourrir la foi des croyants.
Quand célébrer?
241. Quel est le centre du temps
liturgique?
1163-1167
1193
Le centre du temps liturgique est le
dimanche, fondement et cœur de toute l’année liturgique,
qui, chaque année, a son sommet à Pâques, la fête des
fêtes.
242. Quel est le rôle de l’année
liturgique?
1168-1173
1194-1195
Au cours de l’année liturgique,
l’Église célèbre la totalité du Mystère du Christ, de
son Incarnation jusqu’à son retour dans la gloire.
Certains jours, l’Église vénère avec une affection
spéciale la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, et
elle fait aussi mémoire des saints, qui ont vécu pour le
Christ, qui ont souffert avec lui et qui sont avec lui
dans la gloire.
243. Qu’est-ce que la liturgie des
Heures?
1174-1178
1196
La liturgie des Heures, prière
publique et habituelle de l’Église, est la prière du
Christ avec son Corps. Par elle, le Mystère du Christ,
que nous célébrons dans l’Eucharistie, sanctifie et
transfigure le temps de chaque jour. Elle se compose
principalement de Psaumes et d’autres textes bibliques,
ainsi que de lectures des Pères et des maîtres
spirituels.
Où célébrer?
244. L’Église a-t-elle besoin de
lieux pour célébrer la liturgie?
1197-1198
Le culte « en esprit et en vérité » (Jn
4,24) de la Nouvelle Alliance n’est lié à aucun lieu
en particulier, car le Christ est le véritable temple de
Dieu, grâce auquel les chrétiens et l’Église entière
deviennent, sous l’action de l’Esprit Saint, temples du
Dieu vivant. Toutefois, le Peuple de Dieu, dans sa
condition terrestre, a besoin de lieux où la communauté
peut se rassembler pour célébrer la liturgie.
245. Que sont les édifices sacrés?
1198-1999
Ils sont les maisons de Dieu, symbole
de l’Église qui vit en tel lieu précis et symbole de la
demeure céleste. Ce sont des lieux de prière dans
lesquels l’Église célèbre surtout l’Eucharistie et adore
le Christ, réellement présent dans le tabernacle.
246. Quels sont les endroits
privilégiés à l’intérieur des édifices sacrés?
1182-1186
Ce sont : l’autel, le tabernacle, le
lieu où sont conservés le saint-chrême et les autres
huiles saintes, le siège de l’Évêque (cathèdre) ou du
curé, l’ambon, la cuve baptismale, le confessionnal.
LA DIVERSITÉ LITURGIQUE ET L’UNITÉ DU MYSTÈRE
247. Pourquoi l’unique Mystère du
Christ est-il célébré au sein de l’Église selon
différentes traditions liturgiques?
1200-1204
1207-1209
Parce que l’insondable richesse du
Mystère du Christ ne peut être épuisée par une seule
tradition liturgique. Depuis l’origine, cette richesse a
donc trouvé, dans les différents peuples et les
différentes cultures, des expressions qui se
caractérisent par une variété et une complémentarité
admirables.
248. Quel est le critère qui
garantit l’unité dans cette pluralité?
1209
C’est la fidélité à la Tradition
apostolique, à savoir la communion dans la foi et dans
les sacrements reçus des Apôtres, communion signifiée et
garantie par la succession apostolique. L’Église est
catholique : elle peut donc intégrer dans son unité
toutes les véritables richesses des différentes
cultures.
249. Tout est-il immuable dans la
liturgie?
1205-1206
Dans la liturgie, surtout dans la
liturgie des sacrements, il y a des éléments immuables,
parce qu’ils sont d’institution divine, dont l’Église
est la fidèle gardienne. Il y a aussi des éléments
susceptibles de changement, qu’elle a le pouvoir et
parfois le devoir d’adapter aux cultures des différents
peuples.
DEUXIÈME SECTION
LES SEPT
SACREMENTS
DE L’ÉGLISE
Les sept sacrements de l’Église
Le Baptême
la Confirmation
l’Eucharistie
la Pénitence
l’Onction des malades
l’Ordre
Le Mariage
Septem Ecclesiæ Sacramenta
Baptísmum
Confirmátio
Eucharístia
Pæniténtia
Únctio infirmórum
Ordo
Matrimónium.
250. Comment se distinguent les
sacrements?
1210-1211
On distingue : les sacrements de
l’initiation chrétienne (Baptême, Confirmation et
Eucharistie), les sacrements de la guérison (Pénitence
et Onction des malades), les sacrements au service de la
communion et de la mission (Ordre et Mariage). Ils
concernent les moments importants de la vie chrétienne.
Tous sont ordonnés à l’Eucharistie « comme à leur fin
spécifique » (saint Thomas d’Aquin).
CHAPITRE I
LES
SACREMENTS DE L’INITIATION CHRÉTIENNE
251. Comment se réalise
l’initiation chrétienne?
1212
1275
Elle se réalise par les sacrements
qui posent les fondements de la vie chrétienne.
Renés par le Baptême, les fidèles sont fortifiés par la
Confirmation et se nourrissent de l’Eucharistie.
LE SACREMENT DU BAPTÊME
252. Quels sont les noms du
premier sacrement de l’initiation?
1213-1216
1276-1277
Il prend d’abord le nom de Baptême
en raison du rite central de la célébration.
Baptiser veut dire « plonger » dans l’eau. Celui qui est
baptisé est plongé dans la mort du Christ et il
ressuscite avec lui comme « créature nouvelle » (2 Co
5,17). On l’appelle encore « bain de la régénération
et de la rénovation dans l’Esprit Saint » (Tt
3,5) et « illumination », parce que le baptisé devient «
fils de la lumière » (Ep 5,8).
253. Comment le baptême est-il
préfiguré dans l’Ancienne Alliance?
1217-1222
Dans l’Ancienne Alliance, on trouve
diverses préfigurations du Baptême : l’eau,
source de vie et de mort, l’arche de Noé, qui
sauve par l’eau, le passage de la Mer Rouge, qui
a délivré Israël de la servitude en Égypte, la
traversée du Jourdain, qui fait entrer Israël dans
la terre promise, image de la vie éternelle.
254. Qui porte ces préfigurations
à leur accomplissement?
1223-1224
C’est Jésus Christ qui, au début de
sa vie publique, se fait baptiser dans le Jourdain par
Jean-Baptiste. Sur la croix, de son côté transpercé,
jaillissent le sang et l’eau, signes du Baptême et de
l’Eucharistie. Après sa Résurrection, il a confié aux
Apôtres la mission suivante : « Allez, enseignez toutes
les nations, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et
du Saint-Esprit » (Mt 28,19).
255. Depuis quand et à qui
l’Église administre-t-elle le Baptême?
1226-1228
Depuis le jour de la Pentecôte,
l’Église administre le Baptême à ceux qui croient en
Jésus Christ.
256. Quel est le rite essentiel du
Baptême?
1229-1245
1278
Le rite essentiel de ce sacrement
consiste à plonger dans l’eau le candidat ou à verser de
l’eau sur sa tête, en prononçant l’invocation : au
nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.
257. Qui peut recevoir le Baptême?
1246-1252
Toute personne non encore baptisée
peut recevoir ce sacrement.
258. Pourquoi l’Église
baptise-t-elle les petits enfants?
1250
Parce que, étant nés avec le péché
originel, les petits enfants ont besoin d’être délivrés
du pouvoir du Malin et d’être introduits dans le royaume
de la liberté des fils de Dieu.
259. Que demande-t-on à un
baptisé?
1253-1255
À tout baptisé, on demande de faire
la profession de foi, qui est exprimée personnellement
dans le cas d’un adulte, ou par les parents et par
l’Église dans le cas d’un petit enfant. Le parrain ou la
marraine, et la communauté ecclésiale entière ont, eux
aussi, une part de responsabilité dans la préparation au
Baptême (catéchuménat), de même que dans le
développement de la foi et de la grâce baptismale.
260. Qui peut baptiser?
1256
1284
Les ministres ordinaires du Baptême
sont l’Évêque et les prêtres; dans l’Église latine, il y
a également le diacre. En cas de nécessité, toute
personne peut baptiser, pourvu qu’elle ait l’intention
de faire ce que fait l’Église. Celui qui baptise verse
de l’eau sur la tête du candidat et prononce la formule
baptismale trinitaire : « Je te baptise au nom du Père,
et du Fils, et du Saint-Esprit ».
261. Le Baptême est-il nécessaire
pour être sauvé?
1257
Le Baptême est nécessaire pour ceux
auxquels l’Évangile a été annoncé et qui ont la
possibilité de demander ce sacrement.
262. Peut-on être sauvé sans le
Baptême?
1258-1261
1281-1283
Parce que le Christ est mort pour le
salut de tous les hommes, peuvent aussi être sauvés sans
le Baptême ceux qui sont morts à cause de la foi (Baptême
du sang), les catéchumènes et de même ceux qui, sous
la motion de la grâce, sans avoir la connaissance du
Christ ni de l’Église, recherchent sincèrement Dieu et
s’efforcent d’accomplir sa volonté (Baptême de désir).
Quant aux petits enfants morts sans Baptême, l’Église
dans sa liturgie les confie à la miséricorde de Dieu.
263. Quels sont les effets du
Baptême?
1262-1274
1279-1280
Le Baptême remet le péché originel,
tous les péchés personnels et les peines dues au péché.
Il fait participer à la vie divine trinitaire par la
grâce sanctifiante, par la grâce de la justification qui
incorpore au Christ et à son Église. Il donne part au
sacerdoce du Christ et il constitue le fondement de la
communion avec tous les chrétiens. Il dispense les
vertus théologales et les dons de l’Esprit Saint. Le
baptisé appartient pour toujours au Christ : il est
marqué du sceau indélébile du Christ (caractère).
264. Quel sens revêt le nom
chrétien donné au Baptême?
2156-2159
2167
Tout nom est important puisque que
Dieu connaît chacun par son nom, c’est-à-dire par son
caractère unique. Au Baptême, le chrétien reçoit dans
l’Église un nom particulier, de préférence celui d’un
saint, qui offre au baptisé un modèle de sainteté et qui
l’assure de son intercession auprès de Dieu.
LE SACREMENT DE LA CONFIRMATION
265. Quelle est la place de la
Confirmation dans le dessein divin du salut?
1285-1288
1315
Dans l’Ancienne Alliance, les
prophètes ont annoncé le don de l’Esprit du Seigneur au
Messie attendu et à tout le peuple messianique. Toute la
vie et la mission du Christ se déroulent dans une totale
communion avec l’Esprit Saint. Les Apôtres le reçoivent
à la Pentecôte et annoncent les «merveilles de Dieu » (Ac
2,11). Par l’imposition des mains, ils transmettent
aux nouveaux baptisés le don de l’Esprit lui-même. Tout
au long des siècles, l’Église a continuellement vécu de
l’Esprit et l’a transmis à ses fils.
266. Pourquoi parle-t-on de la
Chrismation ou de la Confirmation?
1289
On dit Chrismation (dans les
Églises orientales on parle de Chrismation avec le
saint-myron, qui veut dire saint-chrême), parce que le
rite essentiel en est l’onction. On l’appelle
Confirmation, parce qu’elle confirme et renforce la
grâce baptismale.
267. Quel est le rite essentiel de
la Confirmation?
1290-1301
1318
1320-1321
Le rite essentiel de la Confirmation
est l’onction avec le saint-chrême (huile parfumée,
consacrée par l’Évêque). Il s’effectue par l’imposition
des mains par le ministre, qui prononce les paroles
sacramentelles propres au sacrement. En Occident, cette
onction est faite sur le front des baptisés avec ces
paroles : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de
Dieu ». Dans les Églises orientales de rite byzantin,
l’onction est faite aussi sur d’autres parties du corps,
avec la formule : « Je te marque du don de l’Esprit
Saint ».
268. Quel est l’effet de la
Confirmation?
1302-1305
1316-1317
L’effet de la Confirmation est
l’effusion particulière de l’Esprit Saint, comme à la
Pentecôte. Cette effusion imprime dans l’âme un
caractère indélébile et elle augmente la grâce
baptismale. Elle enracine plus profondément la filiation
divine. Elle unit plus fermement au Christ et à son
Église. Elle renforce dans l’âme les dons de l’Esprit
Saint et elle confère une force particulière pour
témoigner de la foi chrétienne.
269. Qui peut recevoir ce
sacrement?
1306-1311
1319
Toute personne qui a déjà été
baptisée peut et doit le recevoir, et cela une seule
fois. Pour le recevoir efficacement, le baptisé doit
être en état de grâce.
270. Qui est le ministre de la
Confirmation?
1312-1314
À l’origine, le ministre en est
l’Évêque. Ainsi est manifesté le lien du confirmé avec
l’Église dans sa dimension apostolique. Quand c’est le
prêtre qui confère ce sacrement – comme cela est
habituellement le cas en Orient et dans des
circonstances particulières en Occident –, le lien avec
l’Évêque et avec l’Église est manifesté par le prêtre,
collaborateur de l’Évêque et par le saint-chrême
consacré par l’Évêque lui-même.
LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE
271. Qu’est-ce que l’Eucharistie?
1322-1323
1409
L’Eucharistie est le sacrifice même
du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu’il a instituée
pour perpétuer au long des siècles jusqu’à son retour le
sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Église le
mémorial de sa Mort et de sa Résurrection. L’Eucharistie
est le signe de l’unité, le lien de la charité, le repas
pascal, où l’on reçoit le Christ, où l’âme est comblée
de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle.
272. Quant le Christ a-t-il
institué l’Eucharistie?
1323
1337-1340
Il l’a instituée le Jeudi saint, « la
nuit même où il était livré » (1 Co 11,23),alors
qu’il célébrait la dernière Cène avec ses Apôtres.
273. Comment l’a-t-il instituée?
1337-1340
1365, 1406
Après avoir réuni ses Apôtres au
Cénacle, Jésus prit le pain dans ses mains, le rompit et
le leur donna, en disant : « Prenez, et mangez-en tous :
ceci est mon corps livré pour vous ». Puis il prit dans
ses mains la coupe remplie de vin et leur dit : «
Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon
sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui
sera versé pour vous et pour la multitude en rémission
des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».
274. Que représente l’Eucharistie
dans la vie de l’Église?
1324-1327
1407
Elle est la source et le sommet de
toute la vie chrétienne. Dans l’Eucharistie culminent
l’action sanctifiante de Dieu envers nous et le culte
que nous lui rendons. L’Eucharistie renferme tout le
bien spirituel de l’Église : le Christ lui-même, notre
Pâque. La communion de la vie divine et l’unité du
Peuple de Dieu sont exprimées et réalisées par
l’Eucharistie. À travers la célébration eucharistique,
nous nous unissons déjà à la liturgie du Ciel et nous
anticipons la vie éternelle.
275. Comment désigne-t-on ce
sacrement?
1328-1332
La richesse insondable de ce
sacrement se manifeste par différents noms, qui en
traduisent les aspects particuliers. Les plus communs
sont : Eucharistie, Sainte Messe, Cène du Seigneur,
Fraction du pain, Célébration eucharistique, Mémorial de
la passion, de la mort et de la résurrection du
Seigneur, Saint Sacrifice, Sainte et Divine Liturgie,
Saints Mystères, Saint-Sacrement de l’autel, Communion.
276. Quelle est la place de
l’Eucharistie dans le plan divin du salut?
1333-1344
Dans l’Ancienne Alliance,
l’Eucharistie est préfigurée surtout par le repas pascal
célébré chaque année par les Hébreux avec les pains
azymes, en souvenir du départ précipité et libérateur de
l’Égypte. Jésus l’a annoncée dans son enseignement et il
l’a instituée en célébrant la dernière Cène avec ses
Apôtres, au cours du repas pascal. Fidèle au
commandement du Seigneur : « Vous ferez cela, en mémoire
de moi » (1 Co 11,24), l’Église a toujours
célébré l’Eucharistie, surtout le dimanche, jour de la
Résurrection de Jésus.
277. Comment se déroule la
célébration de l’Eucharistie?
1345-1355
1408
Elle se déroule en deux grandes
parties, qui forment un seul acte cultuel : la liturgie
de la Parole, qui comprend la proclamation et l’écoute
de la Parole de Dieu, et la liturgie eucharistique, qui
comprend la présentation du pain et du vin, la prière ou
anaphore comportant les paroles de la consécration, et
la communion.
278. Qui est le ministre du
sacrement de l’Eucharistie?
1348
1411
C’est le prêtre (Évêque ou prêtre)
validement ordonné, qui agit dans la Personne du Christ
Tête et au nom de l’Église.
279. Quels sont éléments
essentiels et nécessaires pour l’Eucharistie?
1412
Ce sont le pain de blé et le vin de
la vigne.
280. En quel sens l’Eucharistie
est-elle mémorial du sacrifice du Christ?
1362-1367
L’Eucharistie est mémorial en
ce sens qu’elle rend présent et actualise le sacrifice
que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes,
sur la croix, en faveur de l’humanité. Le caractère
sacrificiel de l’Eucharistie se manifeste dans les
paroles mêmes de l’institution : « Ceci est mon corps
livré pour vous » et « Cette coupe est la nouvelle
Alliance en mon sang répandu pour vous » (Lc
22,19-20). Le sacrifice de la croix et le sacrifice de
l’Eucharistie sont un unique sacrifice. La
victime et celui qui l’offre sont identiques. Seule la
manière de l’offrir diffère. Le sacrifice est sanglant
sur la croix, non sanglant dans l’Eucharistie
281. De quelle manière l’Église
participe-t-elle au sacrifice eucharistique?
1368-1372
1414
Dans l’Eucharistie, le sacrifice du
Christ devient aussi le sacrifice membres de son Corps.
La vie des fidèles, leur louange, leur action, leur
prière, leur travail, sont unis à ceux du Christ. En
tant que sacrifice, l’Eucharistie est aussi offerte pour
tous les fidèles, pour les vivants et les défunts, en
réparation des péchés de tous les hommes, et pour
obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et temporels.
De plus, l’Église du ciel est présente dans l’offrande
du Christ.
282. Comment Jésus est-il présent
dans l’Eucharistie?
1373-1375
1413
Jésus Christ est présent dans
l’Eucharistie d’une façon unique et incomparable. Il est
présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle
: avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa
divinité. Dans l’Eucharistie, est donc présent de
manière sacramentelle, c’est-à-dire sous les espèces du
pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.
283. Que signifie la
transsubstantiation?
1376-1377
1413
La transsubstantiation
signifie la conversion de toute la substance du pain en
la substance du Corps du Christ et de toute la substance
du vin en la substance de son Sang. Cette conversion se
réalise au cours de la prière eucharistique, par
l’efficacité de la parole du Christ et de l’action de
l’Esprit Saint. Toutefois, les apparences sensibles du
pain et du vin, c’est-à-dire les « espèces
eucharistiques », demeurent inchangées.
284. La fraction du pain
divise-t-elle le Christ?
1377
La fraction du pain ne divise pas le
Christ. Il est tout entier et intégralement présent en
chacune des espèces eucharistiques et en chacune de
leurs parties.
285. Jusqu’à quand demeure la
présence eucharistique du Christ?
1377
Elle demeure tant que subsistent les
espèces eucharistiques.
286. Quelle sorte de culte est-il
dû au sacrement de l’Eucharistie?
1378-1381
1418
C’est le culte de latrie,
c’est-à-dire l’adoration réservée à Dieu seul, soit
durant la célébration eucharistique, soit en dehors
d’elle. L’Église conserve en effet avec le plus grand
soin les hosties consacrées; elle les porte aux malades
et aux personnes qui sont dans l’impossibilité de
participer à la Messe. Elle présente l’hostie à
l’adoration solennelle des fidèles, la porte en
procession, et elle invite à la visite fréquente et à
l’adoration du Saint-Sacrement, conservé dans le
tabernacle.
287. Pourquoi l’Eucharistie
est-elle le banquet pascal?
1382-1384
1391-1396
L’Eucharistie est le banquet pascal
parce que le Christ, accomplissant sacramentellement sa
pâque, nous donne son Corps et son Sang offerts en
nourriture et en boisson. Il nous unit à lui et entre
nous dans son sacrifice.
288. Que signifie l’autel?
1383
1410
L’autel est le symbole du
Christ lui-même, présent comme victime sacrificielle
(autel–sacrifice de la croix) et comme nourriture
céleste qui se donne à nous (autel–table eucharistique).
289. Quand l’Église fait-elle
obligation de participer à la Messe?
1389
1417
L’Église fait obligation aux fidèles
de participer à la Messe tous les dimanches et aux fêtes
de précepte, et elle recommande d’y participer aussi les
autres jours.
290. Quand doit-on communier?
1389
L’Église recommande aux fidèles qui
prennent part à la Messe de recevoir aussi, avec les
dispositions voulues, la Communion, en en prescrivant
l’obligation au moins à Pâques.
291. Qu’est-il exigé pour recevoir
la Communion?
1385-1389
Pour recevoir la Communion, il faut
être pleinement incorporé à l’Église catholique et être
en état de grâce, c’est-à-dire sans conscience d’avoir
commis de péché mortel. Celui qui est conscient d’avoir
commis un péché grave doit recevoir le sacrement de la
Réconciliation avant d’accéder à la Communion. Il
importe aussi d’avoir un esprit de recueillement et de
prière, d’observer le jeûne prescrit par l’Église et
d’avoir des attitudes corporelles dignes (gestes,
vêtements), comme marques de respect envers le Christ.
292. Quels sont les fruits de la
Communion?
1391-1397
1416
La Communion fait grandir notre union
au Christ et avec son Église. Elle maintient et
renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême et à la
Confirmation, et elle accroît l’amour envers le
prochain. En nous fortifiant dans la charité, elle
efface les péchés véniels et nous préserve, pour
l’avenir, des péchés mortels.
293. Quand est-il possible
d’administrer la Communion à d’autres chrétiens?
1398-1401
Les ministres catholiques
administrent licitement la Communion aux membres des
Églises orientales qui ne sont pas en pleine communion
avec l’Église catholique, mais qui la demandent de leur
plein gré, avec les dispositions requises. Quant aux
membres des autres Communautés ecclésiales, les
ministres catholiques administrent licitement la
Communion aux fidèles qui, en raison d’une nécessité
grave, la demandent de leur plein gré, qui sont bien
disposés et qui manifestent la foi catholique à l’égard
du sacrement.
294. Pourquoi l’Eucharistie
est-elle « gage de la gloire à venir »?
1402-1405
Parce que l’Eucharistie comble de
toutes les grâces et bénédictions du Ciel, elle nous
rend forts pour notre pèlerinage en cette vie et elle
fait désirer la vie éternelle, nous unissant déjà au
Christ assis à la droite du Père, à l’Église du ciel, à
la bienheureuse Vierge Marie et à tous les saints.
Dans
l’Eucharistie, nous « rompons un même pain qui est
remède d’immortalité, antidote pour ne pas mourir,
mais pour vivre en Jésus Christ pour toujours »
(saint Ignace d’Antioche).
CHAPITRE II
LES SACREMENTS
DE GUÉRISON
295. Pourquoi le Christ a-t-il
institué les sacrements de la Pénitence et de l’Onction
des malades?
1420-1421
1426
Le Christ, médecin de l’âme et du
corps, les a institués parce que la vie nouvelle qu’il
nous a donnée par les sacrements de l’initiation
chrétienne peut être affaiblie et même perdue à cause du
péché. C’est pourquoi le Christ a voulu que l’Église
continue son œuvre de guérison et de salut, grâce aux
deux sacrements de guérison.
LE SACREMENT DE PÉNITENCE ET DE RÉCONCILIATION
296. Comment est appelé ce
sacrement?
1422-1424
Il est appelé sacrement de Pénitence,
de Réconciliation, du Pardon, de la Confession, de la
Conversion.
297. Pourquoi y a-t-il un
sacrement de la Réconciliation après le Baptême?
1425-1426
1484
Parce que la vie nouvelle de la
grâce, reçue au Baptême, n’a pas supprimé la faiblesse
de la nature humaine, ni l’inclination au péché
(c’est-à-dire la concupiscence), le Christ a
institué ce sacrement pour la conversion des baptisés
qui se sont éloignés de lui par le péché.
298. Quand ce sacrement fut-il
institué?
1485
Le Christ ressuscité a institué ce
sacrement quand il est apparu à ses Apôtres, le soir de
Pâques, et qu’il leur a dit: « Recevez l’Esprit Saint;
tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui
seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses
péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 20,22-23).
299. Les baptisés ont-ils besoin
de se convertir?
1427-1429
L’appel du Christ à la conversion
retentit en permanence dans la vie des baptisés. La
conversion est un combat continuel de toute l’Église,
qui est sainte, mais qui, en son sein, comprend des
pécheurs.
300. Qu’est-ce que la pénitence
intérieure?
1430-1433
1490
C’est l’élan du « cœur brisé » (Ps
50[51],19), poussé par la grâce divine à répondre à
l’amour miséricordieux de Dieu. La pénitence implique
douleur et aversion vis-à-vis des péchés commis, ferme
propos de ne plus pécher à l’avenir et confiance dans le
secours de Dieu. Elle se nourrit de l’espérance en la
miséricorde divine.
301. Sous quelles formes s’exprime
la pénitence dans la vie chrétienne?
1434-1439
La pénitence s’exprime sous des
formes très variées, en particulier par le jeûne, la
prière, l’aumône. Ces formes de pénitence, et d’autres
encore, peuvent être pratiquées par le chrétien dans sa
vie quotidienne, notamment pendant le temps du Carême et
le vendredi, qui est jour de pénitence.
302. Quels sont les éléments
essentiels du sacrement de la Réconciliation?
1440-1449
Ils sont au nombre de deux : les
actes accomplis par l’homme qui se convertit sous
l’action de l’Esprit Saint et l’absolution du prêtre
qui, au nom de Christ, accorde le pardon et précise les
modalités de la satisfaction.
303. Quels sont les actes du
pénitent?
1450-1460
1487-1492
Il faut : un sérieux examen de
conscience; la contrition (ou repentir), qui
est parfaite quand elle est motivée par l’amour envers
Dieu, et imparfaite quand elle est fondée sur d’autres
motifs et qu’elle inclut le propos de ne plus pécher; la
confession, qui consiste dans l’aveu des péchés
devant le prêtre; la satisfaction, à savoir
l’accomplissement de certains actes de pénitence que le
confesseur impose au pénitent, afin de réparer le
dommage causé par le péché.
304. Quels péchés faut-il
confesser?
1456
On doit confesser tous les péchés
graves qui n’ont pas encore été confessés et dont on se
souvient après un sérieux examen de conscience. La
confession des péchés graves est l’unique moyen
ordinaire pour obtenir le pardon.
305. Quand faut-il confesser les
péchés graves?
1457
Tout fidèle ayant atteint l’âge de
raison est tenu à l’obligation de confesser ses péchés
graves au moins une fois dans l’année et, de toute
façon, avant de recevoir la Communion.
306. Pourquoi les péchés véniels
sont-il aussi objet de la confession sacramentelle?
1458
Bien que la confession des péchés
véniels ne soit pas nécessaire au sens strict, elle est
vivement recommandée par l’Église, parce qu’elle
contribue à former la conscience droite et à lutter
contre les inclinations mauvaises, pour se laisser
guérir par le Christ et progresser dans la vie de
l’Esprit.
307. Qui est le ministre du
sacrement?
1461-1466
1495
Le Christ a confié le ministère de la
Réconciliation à ses Apôtres, aux Évêques, leurs
successeurs, et aux prêtres, leurs collaborateurs, qui
deviennent ainsi les instruments de la miséricorde et de
la justice de Dieu. Ils exercent le pouvoir de pardonner
les péchés au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit.
308. À qui est réservée
l’absolution de certains péchés?
1463
L’absolution de certains péchés
particulièrement graves (comme ceux qui sont punis
d’excommunication) est réservée au Siège apostolique ou
à l’Évêque du lieu ou aux prêtres autorisés par eux,
bien que tout prêtre puisse absoudre de tout péché et de
toute excommunication quiconque est en danger de mort.
309. Le confesseur est-il tenu au
secret?
1467
Étant donné la délicatesse et la
grandeur de ce ministère et le respect dû aux personnes,
tout confesseur est tenu, sans exception aucune et sous
peine de sanctions très sévères, de garder le sceau
sacramentel, c’est-à-dire l’absolu secret au sujet des
péchés dont il a connaissance par la confession.
310. Quels sont les effets de ce
sacrement?
1468-1470
1496
Les effets du sacrement de la
Pénitence sont : la réconciliation avec Dieu, et donc le
pardon des péchés; la réconciliation avec l’Église; le
retour dans l’état de grâce s’il avait été perdu; la
rémission de la peine éternelle méritée à cause des
péchés mortels et celle, au moins en partie, des peines
temporelles qui sont les conséquences du péché; la paix
et la sérénité de la conscience, ainsi que la
consolation spirituelle; l’accroissement des forces
spirituelles pour le combat chrétien.
311. En certaines circonstances,
peut-on célébrer ce sacrement par une confession
générale et l’absolution collective?
1480-1484
Dans les cas de grave nécessité
(comme le danger imminent de mort), on peut recourir à
la célébration communautaire de la Réconciliation avec
confession générale et absolution collective, dans le
respect des normes de l’Église et avec le propos de
confesser individuellement les péchés graves, en temps
voulu.
312. Qu’est-ce que les
indulgences?
1471-1479
1498
Les indulgences sont la rémission
devant Dieu de la peine temporelle due pour les
péchés dont la faute est déjà pardonnée. À certaines
conditions, le fidèle acquiert cette rémission, pour
lui-même ou pour les défunts, par le ministère de
l’Église qui, en tant que dispensatrice de la
rédemption, distribue le trésor des mérites du Christ et
des saints.
LE SACREMENT DE L’ONCTION DES MALADES
313. Comment est vécue la maladie
dans l’Ancien Testament?
1499-1502
Dans l’Ancien Testament, l’homme a
fait l’expérience, durant les périodes de maladie, de
ses limites, percevant en même temps que la maladie est
liée de façon mystérieuse au péché. Les prophètes ont
entrevu qu’elle pouvait avoir aussi une valeur
rédemptrice pour ses péchés personnels et pour ceux des
autres. C’est ainsi que la maladie était vécue devant
Dieu, auquel l’homme demandait sa guérison.
314. Quel sens a la compassion de
Jésus pour les malades?
1503-1505
La compassion de Jésus pour les
malades et les nombreuses guérisons qu’il opérait sont
un signe évident qu’avec lui est arrivé le Royaume de
Dieu, et donc la victoire sur le péché, sur la
souffrance et sur la mort. Par sa passion et sa mort, il
donne un sens nouveau à la souffrance, qui, si elle est
unie à la sienne, peut devenir un moyen de purification
et de salut pour nous et pour les autres.
315. Quel est le comportement de
l’Église envers les malades?
1506-1513
1526-1527
Ayant reçu du Seigneur le
commandement de guérir les malades, l’Église s’emploie à
le réaliser par les soins qu’elle leur apporte, ainsi
que par la prière d’intercession avec laquelle elle les
accompagne. Elle dispose surtout d’un sacrement
spécifique en leur faveur, institué par le Christ
lui-même et attesté par saint Jacques : « Si l’un de
vous est malade, qu’il appelle ceux qui dans l’Église
exercent la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui
après lui avoir fait une onction d’huile au nom du
Seigneur » (Jc 5,14-15).
316. Qui peut recevoir le
sacrement de l’Onction des malades?
1514-1515
1528-1529
Tout fidèle peut le recevoir
lorsqu’il commence à se trouver en danger de mort en
raison de la maladie ou de son âge. Le même fidèle peut
le recevoir de nouveau plusieurs fois, si l’on constate
une aggravation de la maladie ou dans le cas d’une autre
maladie grave. La célébration du sacrement doit être
précédée, si possible, de la confession individuelle du
malade.
317. Qui administre le sacrement?
1516
1530
Il ne peut être administré que par
les prêtres (Évêques ou prêtres).
318. Comment est-il célébré?
1517-1519
1531
La célébration de ce sacrement
consiste essentiellement dans l’onction d’huile, si
possible bénie par l’Évêque, onction faite sur le front
et sur les mains du malade (dans le rite romain), ou
encore sur d’autres parties du corps (dans d’autres
rites). Elle s’accompagne de la prière du prêtre,
qui implore la grâce spéciale du sacrement.
319. Quels sont les effets du
sacrement?
1520-1523
1532
Le sacrement confère une grâce
spéciale, qui unit plus intimement le malade à la
Passion du Christ, pour son bien et pour le bien de
toute l’Église. Elle lui apporte le réconfort, la paix,
le courage et le pardon des péchés si le malade n’a pu
se confesser. Le sacrement procure aussi parfois, si
Dieu le veut, le rétablissement de la santé physique. De
toute manière, l’onction des malades prépare au passage
vers la Maison du Père.
320. Qu’est-ce que le Viatique?
1524-1525
Le Viatique est l’Eucharistie reçue
par ceux qui vont quitter cette vie terrestre et qui
préparent leur passage vers la vie éternelle. Reçue au
moment de passer de ce monde au Père, la Communion au
Corps et au Sang du Christ mort et ressuscité est
semence de vie éternelle et puissance de résurrection.
CHAPITRE III
LES SACRAMENTS AU SERVICE
DE LA COMMUNION ET DE LA MISSION
321. Quels sont les sacrements au
service de la communion et de la mission?
1533-1535
Deux sacrements, l’Ordre et le
Mariage, confèrent une grâce spéciale pour une mission
particulière dans l’Église, au service de l’édification
du peuple de Dieu. Ils contribuent en particulier à la
communion ecclésiale et au salut d’autrui.
LE SACREMENT DE L’ORDRE
322. Qu’est ce que le sacrement de
l’Ordre?
1536
C’est le sacrement par lequel la
mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à
être exercée dans l’Église, jusqu’à la fin des temps.
323. Pourquoi l’appelle-t-on
sacrement de l’Ordre?
1537-1538
Ordre indique un corps
d’Église, dans lequel on est intégré au moyen d’une
consécration spéciale (Ordination). Par un don
particulier du Saint-Esprit, cette consécration permet
d’exercer un pouvoir sacré au nom et par
l’autorité du Christ pour le service du Peuple de Dieu.
324. Quelle est la place du
sacrement de l’Ordre dans le dessein divin du salut?
1539-1546
1590-1591
Dans l’Ancien Testament, il y a des
préfigurations de ce sacrement : le service des Lévites,
de même que le sacerdoce d’Aaron et l’institution des
soixante-dix Anciens (cf. Nb 11,25). Ces
préfigurations ont leur accomplissement dans le Christ
Jésus qui, par le sacrifice de la croix, est le « seul
médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2,5),
« grand-prêtre selon le sacerdoce de Melchisédech » (He
5,10). L’unique sacerdoce du Christ se rend présent
par le sacerdoce ministériel.
« Aussi
le Christ est-il le seul vrai prêtre, les uns et les
autres n’étant que ses ministres » (saint Thomas
d’Aquin).
325. Quels sont les différents
degrés du sacrement de l’Ordre?
1554
1593
Il se compose de trois degrés, qui
sont irremplaçables pour la structure organique de
l’Église : l’épiscopat, le presbytérat et le diaconat.
326. Quel est l’effet de
l’Ordination épiscopale?
1557-1558
1594
L’ordination épiscopale confère la
plénitude du sacrement de l’Ordre. Elle fait de l’Évêque
le successeur légitime des Apôtres et l’intègre au
collège épiscopal, lui faisant partager avec le Pape et
les autres Évêques la sollicitude pour toutes les
Églises. Elle donne mission d’enseigner, de sanctifier
et de gouverner.
327. Quelle est la fonction de
l’Évêque dans l’Église particulière qui lui est confiée?
1560-1561
L’Évêque, auquel est confiée une
Église particulière, est le principe visible et le
fondement de l’unité de cette Église, envers laquelle,
comme vicaire du Christ, il remplit la charge pastorale,
aidé par ses prêtres et ses diacres.
328. Quel est l’effet de
l’Ordination presbytérale?
1562-1567
1595
L’onction de l’Esprit Saint marque le
prêtre d’un caractère spirituel indélébile; elle le
configure au Christ prêtre et le rend capable d’agir au
nom du Christ Tête. Coopérateur de l’Ordre épiscopal, il
est consacré pour annoncer l’Évangile, célébrer le culte
divin, surtout l’Eucharistie, dont il tire la force pour
son ministère, et pour être le pasteur des fidèles.
329. Comment le prêtre exerce-t-il
son ministère?
1568
Bien qu’ordonné pour une mission
universelle, il l’exerce dans une Église particulière,
lié par une fraternité sacerdotale avec les autres
prêtres, formant ensemble le « presbytérium » qui, en
communion avec l’Évêque et sous sa dépendance, porte la
responsabilité de l’Église particulière.
330. Quel est l’effet de
l’Ordination diaconale?
1569-1571
1596
Le diacre, configuré au Christ
serviteur de tous, est ordonné pour le service de
l’Église. Sous l’autorité de son Évêque, il exerce ce
service dans le cadre du ministère de la parole, du
culte divin, de la charge pastorale et de la charité.
331. Comment se célèbre le
sacrement de l’Ordre?
1572-1574
1597
Pour chacun des trois degrés, le
sacrement de l’Ordre est conféré par l’imposition des
mains sur la tête de l’ordinand par l’Évêque, qui
prononce la prière consécratoire solennelle. Par
cette prière, l’Évêque prie Dieu d’envoyer sur
l’ordinand une effusion spéciale de l’Esprit Saint et de
ses dons, en vue du ministère.
332. Qui peut conférer le
sacrement?
1575-1576
1600
Il appartient aux Évêques validement
ordonnés, en tant que successeurs des Apôtres, de
conférer les trois degrés du sacrement de l’Ordre.
333. Qui peut recevoir le
sacrement de l’Ordre?
1577-1580
1598
Ne peut recevoir validement le
sacrement de l’Ordre qu’un baptisé de sexe masculin.
L’Église se reconnaît liée par ce choix fait par le
Seigneur lui-même. Personne ne peut exiger de recevoir
le sacrement de l’Ordre. Mais il revient à l’autorité de
l’Église de considérer l’aptitude des candidats.
334. Le célibat est-il requis de
celui qui reçoit le sacrement?
1579-1580
1599
Le célibat est toujours requis pour
l’épiscopat. Pour le presbytérat, dans l’Église latine
sont choisis de manière ordinaire des hommes croyants
qui vivent dans le célibat et qui veulent le garder « à
cause du Royaume des cieux » (Mt 19,12). Dans les
Églises orientales, on n’accepte pas le mariage après
l’ordination. Des hommes déjà mariés peuvent eux aussi
accéder au diaconat permanent.
335. Quels sont les effets du
sacrement de l’Ordre?
1581-1589
Ce sacrement donne une effusion
particulière de l’Esprit Saint, qui configure l’ordinand
au Christ dans sa triple fonction de Prêtre, Prophète et
Roi, selon les degrés respectifs du sacrement.
L’ordination confère un caractère spirituel indélébile,
c’est pourquoi il ne peut être répété ni conféré pour un
temps limité.
336. Avec quelle autorité est
exercé le sacerdoce ministériel?
1547-1553
1592
Dans l’exercice de leur ministère
sacré, les prêtres ordonnés parlent et agissent, non pas
en vertu d’une autorité propre, ni même par mandat ou
délégation de la communauté, mais dans la Personne du
Christ Tête et au nom de l’Église. De ce fait, le
sacerdoce ministériel se différencie radicalement, et
pas seulement par une différence de degré, du sacerdoce
commun des fidèles, au service duquel le Christ l’a
institué.
LE SACREMENT DE MARIAGE
337. Quel est le dessein de Dieu
sur l’homme et sur la femme?
1601-1605
Dieu, qui est amour et qui a créé
l’homme par amour, l’a appelé à aimer. En créant l’homme
et la femme, il les a appelés, dans le Mariage, à une
intime communion de vie et d’amour entre eux, « à cause
de cela, ils ne sont plus deux, mais un seul » (Mt
19,6). En les bénissant, Dieu leur a dit : « Soyez
féconds et multipliez-vous » (Gn 1,28).
338. Pour quelles fins Dieu a-t-il
institué le Mariage?
1659-1660
L’union matrimoniale de l’homme et de
la femme, fondée et structurée par les lois du Créateur,
est ordonnée par nature à la communion et au bien des
conjoints, à la génération et à l’éducation des enfants.
Selon le plan originel de Dieu, l’union matrimoniale est
indissoluble, comme Jésus Christ l’a affirmé : « Ce que
Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mc
10,9).
339. Comment le péché menace-t-il
le Mariage?
1606-1608
À cause du premier péché, qui a causé
aussi la rupture de la communion, donnée par le
Créateur, entre l’homme et la femme, l’union
matrimoniale est très souvent menacée par la discorde et
l’infidélité. Cependant, dans son infinie miséricorde,
Dieu donne à l’homme et à la femme la grâce de réaliser
leur union de vie selon son dessein divin originaire.
340. Qu’enseigne l’Ancien
Testament sur le Mariage?
1609-1611
Tout particulièrement à travers la
pédagogie de la Loi et des prophètes, Dieu aide son
peuple à faire mûrir progressivement en lui la
conscience de l’unicité et de l’indissolubilité du
Mariage. L’alliance nuptiale de Dieu avec Israël prépare
et préfigure l’Alliance nouvelle, accomplie par le Fils
de Dieu, Jésus Christ, avec l’Église, son épouse.
341. Quelle est la nouveauté
apportée au Mariage par le Christ?
1612-1617
1661
Jésus Christ a non seulement restauré
l’ordre initial voulu par Dieu, mais il donne la grâce
pour vivre le Mariage dans sa dignité nouvelle de
sacrement, qui est le signe de son amour sponsal pour
l’Église : « Vous, les hommes, aimez votre femme à
l’exemple du Christ : il a aimé l’Église » (Ep
5,25).
342. Le mariage est-il une
obligation pour tous?
1618-1620
Le mariage n’est pas une obligation
pour tous. En particulier, Dieu appelle certains hommes
et certaines femmes à suivre le Seigneur Jésus dans la
voie de la virginité et du célibat pour le Royaume des
cieux, les faisant renoncer au grand bien du mariage
pour se soucier des choses du Seigneur et chercher à lui
plaire. Ainsi ils deviennent le signe de la primauté
absolue de l’amour du Christ et de l’ardente attente de
sa venue glorieuse.
343. Comment se célèbre le
sacrement de Mariage?
1621-1624
Puisque le mariage établit les
conjoints dans un état public de vie dans l’Église, sa
célébration liturgique est publique, en présence du
prêtre (ou du témoin qualifié de l’Église) et des autres
témoins.
344. Qu’est-ce que le consentement
matrimonial?
1625-1632
1662-1663
Le consentement matrimonial est la
volonté expresse d’un homme et d’une femme de se donner
mutuellement et définitivement l’un à l’autre, dans le
but de vivre une alliance d’amour fidèle et fécond.
Étant donné que le consentement fait le Mariage, il est
indispensable et irremplaçable. Pour rendre valide le
Mariage, le consentement doit avoir comme objet le
véritable Mariage; et il doit être un acte humain,
conscient et libre, hors de toute violence et de toute
contrainte.
345. Qu’est-il exigé quand l’un
des époux n’est pas catholique?
1633-1637
Pour être licites, les mariages
mixtes (entre un catholique et un baptisé non
catholique) requièrent la permission de l’autorité
ecclésiastique. Les mariages avec disparité de culte
(entre un catholique et un non-baptisé) ont besoin
d’une dispense pour être valides. Dans tous les cas, il
est indispensable que les conjoints n’excluent pas la
reconnaissance des fins et des propriétés essentielles
du mariage, et que la partie catholique accepte les
engagements, connus aussi de l’autre conjoint, de garder
sa foi et d’assurer le Baptême et l’éducation catholique
des enfants.
346. Quels sont les effets du
sacrement de Mariage?
1638-1642
Le sacrement de Mariage crée entre
les époux un lien perpétuel et exclusif. Dieu lui-même
ratifie le consentement des époux. Ainsi, le mariage
conclu et consommé entre baptisés ne peut jamais être
dissout. D’autre part, le sacrement donne aux époux la
grâce nécessaire pour parvenir à la sainteté dans la vie
conjugale, et dans l’accueil responsable et l’éducation
des enfants.
347. Quels sont les péchés qui
sont gravement contre le sacrement de mariage?
1645-1648
Ce sont : l’adultère; la polygamie
parce qu’elle s’oppose à l’égale dignité de l’homme et
de la femme, à l’unité et l’exclusivité de l’amour
conjugal; le refus de la fécondité, qui prive la vie
conjugale du don des enfants; et le divorce, qui va
contre l’indissolubilité.
348. Quand l’Église admet-elle la
séparation physique des époux?
1629
1649
L’Église admet la séparation physique
des époux lorsque leur cohabitation est devenue, pour
des motifs graves, pratiquement impossible, même si elle
souhaite leur réconciliation. Mais aussi longtemps que
vit son conjoint, aucun des époux n’est libre de
contracter une nouvelle union, à moins que leur mariage
ne soit nul et déclaré tel par l’autorité
ecclésiastique.
349. Quelle est la position de
l’Église à l’égard des divorcés remariés?
1650-1651
1665
Fidèle au Seigneur, l’Église ne peut
reconnaître comme Mariage l’union des divorcés remariés
civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser
une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une
femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle
est coupable d’adultère » (Mc 10,11-12). À leur
égard, l’Église fait preuve d’une sollicitude attentive,
les invitant à une vie de foi, à la prière, aux œuvres
de charité et à l’éducation chrétienne de leurs enfants.
Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est
objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent
recevoir l’absolution sacramentelle, ni accéder à la
communion eucharistique, ni exercer certaines
responsabilités dans l’Église.
350. Pourquoi la famille
chrétienne est-elle aussi appelée Église domestique?
1655-1658
1666
Parce que la famille manifeste et
révèle la nature de l’Église comme famille de Dieu, qui
est d’être communion et famille. Chacun de ses membres,
selon son rôle propre, exerce le sacerdoce baptismal,
contribuant à faire de la famille une communauté de
grâce et de prière, une école de vertus humaines et
chrétiennes, le lieu de la première annonce de la foi
aux enfants.
CHAPITRE IV
LES AUTRES
CÉLÉBRATIONS LITURGIQUES
LES SACRAMENTAUX
351. Que sont les sacramentaux?
1667-1672
1677-1678
Ce sont des signes sacrés institués
par l’Église dans le but de sanctifier certaines
circonstances de la vie. Ils comportent une prière
accompagnée du signe de la croix et d’autres signes.
Parmi les sacramentaux, les bénédictions occupent une
place importante. Elles sont une louange à Dieu et une
prière pour obtenir ses dons; de même, il y a les
consécrations de personnes et la consécration d’objets
dont l’usage est réservé au culte divin.
352. Qu’est-ce qu’un exorcisme?
1673
On a affaire à un exorcisme lorsque
l’Église demande, avec son autorité, au nom de Jésus,
qu’une personne ou un objet soit protégé contre
l’emprise du Malin et soustrait à son empire. Sous sa
forme simple, il est pratiqué lors de la célébration du
Baptême. L’exorcisme solennel, appelé grand exorcisme,
ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la
permission de l’Évêque.
353. Quelles sont les formes de
piété populaire qui accompagnent la vie sacramentelle de
l’Église?
1674-1676
1679
Le sens religieux du peuple chrétien
a, de tout temps, trouvé son expression dans des formes
variées de piété qui entourent la vie sacramentelle de
l’Église, telles que la vénération des reliques, les
visites aux sanctuaires, les pèlerinages, les
processions, le chemin de Croix, le Rosaire. À la
lumière de la foi, l’Église éclaire et favorise les
formes authentiques de piété populaire.
LES FUNÉRAILLES CHRÉTIENNES
354. Quel rapport y a-t-il entre
les sacrements et la mort du chrétien?
1680-1683
Le chrétien qui meurt dans le Christ
parvient, au terme de son existence terrestre, à la
plénitude de la vie nouvelle commencée au Baptême,
renforcée par la Confirmation et nourrie de
l’Eucharistie, anticipation du banquet céleste. Le sens
de la mort chrétienne se manifeste à la lumière de la
Mort et de la Résurrection du Christ, notre unique
espérance. Le chrétien qui meurt dans le Christ Jésus
part « pour habiter chez le Seigneur » (2 Co
5,8).
355. Qu’expriment les funérailles?
1684-1685
Tout en étant célébrées selon
différents rites qui correspondent aux situations et aux
traditions locales, les funérailles expriment le
caractère pascal de la mort chrétienne dans l’espérance
de la résurrection, ainsi que le sens de la communion
avec le défunt, surtout par la prière pour la
purification de son âme.
356. Quels sont les moments
principaux des funérailles?
1686-1690
Habituellement, les obsèques
comprennent quatre moments principaux : l’accueil de la
dépouille mortelle par la communauté, accompagné de
paroles de réconfort et d’espérance, la liturgie de la
Parole, le sacrifice eucharistique et l’adieu par lequel
l’âme du défunt est confiée à Dieu, source de vie
éternelle, tandis que le corps est enseveli dans
l’attente de la résurrection.
TROISIÈME PARTIE
LA VIE DANS LE CHRIST
PREMIÈRE SECTION
LA VOCATION DE L’HOMME:
LA VIE DANS L’ESPRIT
357. Comment la vie morale du
chrétien est-elle liée à la foi et aux sacrements?
1691-1698
Ce que professe le Symbole de la foi,
les sacrements le communiquent. Par eux en effet, les
fidèles reçoivent la grâce du Christ et les dons de
l’Esprit Saint, qui les rendent capables de vivre la vie
nouvelle de fils de Dieu dans le Christ accueilli avec
la foi.
«
Chrétien, reconnais ta dignité » (saint Léon le
grand).
CHAPITRE I
LA DIGNITÉ
DE LA PERSONNE HUMAINE
L’HOMME, IMAGE DE DIEU
358. Quelle est le fondement de la
dignité de l’homme?
1699-1715
La dignité de la personne humaine
s’enracine dans sa création à l’image et à la
ressemblance de Dieu. Dotée d’une âme spirituelle et
immortelle, d’intelligence et de volonté libre, la
personne humaine est ordonnée à Dieu et appelée, en son
âme et en son corps, à la béatitude éternelle.
NOTRE VOCATION AU BONHEUR
359. Comment l’homme parvient-il à
la béatitude?
1716
L’homme parvient à la béatitude en
raison de la grâce du Christ, qui le rend participant de
sa vie divine. Dans l’Évangile, le Christ montre aux
siens la route qui conduit au bonheur sans fin : les
Béatitudes. La grâce du Christ agit aussi en tout homme
qui, suivant sa conscience droite, recherche et aime le
vrai et le bien, et évite le mal.
360. Les Béatitudes sont-elles
importantes pour nous?
1716-1717
1725-1726
Les Béatitudes sont au centre de la
prédication de Jésus; elles reprennent et portent à leur
perfection les promesses de Dieu, faites depuis Abraham.
Elles expriment le visage même de Jésus, elles
caractérisent l’authentique vie chrétienne et elles
révèlent à l’homme la fin ultime de sa conduite : la
béatitude éternelle.
361. Quel est, pour l’homme, le
rapport entre les Béatitudes et le désir de bonheur?
1718-1719
Les Béatitudes répondent au désir
inné de bonheur que Dieu a déposé dans le cœur de
l’homme pour l’attirer à lui et que lui seul peut
combler.
362. Qu’est ce que la béatitude
éternelle?
1720-1724
1727-1729
Elle est la vision de Dieu dans la
vie éternelle, où nous serons pleinement « participants
de la nature divine » (2 P 1,4), de la gloire du
Christ et de la jouissance de la vie trinitaire. La
béatitude dépasse les capacités humaines. Elle est un
don surnaturel et gratuit de Dieu, comme la grâce qui y
conduit. La béatitude promise nous place devant des
choix moraux décisifs concernant les biens terrestres,
nous incitant à aimer Dieu par-dessus tout.
LA LIBERTÉ DE L’HOMME
363. Qu’est-ce que la liberté?
1730-1733
1743-1744
C’est le pouvoir donné par Dieu à
l’homme d’agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela,
de poser ainsi soi-même des actions délibérées. La
liberté caractérise les actes proprement humains. Plus
on fait le bien, et plus on devient libre. La liberté
tend à sa perfection quand elle est ordonnée à Dieu,
notre bien suprême et notre béatitude. La liberté
implique aussi la possibilité de choisir entre le bien
et le mal. Le choix du mal est un abus de notre liberté,
qui conduit à l’esclavage du péché.
364. Quel rapport existe-t-il
entre liberté et responsabilité?
1734-1737
1745-1746
La liberté rend l’homme responsable
de ses actes dans la mesure où ils sont volontaires,
même si l’imputabilité et la responsabilité d’une action
peuvent être diminuées et parfois supprimées, en raison
de l’ignorance, de l’inadvertance, de la violence subie,
de la crainte, des affections immodérées, des habitudes.
365. Pourquoi tout homme a-t-il le
droit d’exercer sa liberté?
1738
1747
À tout homme appartient le droit
d’exercer sa liberté, car celle-ci est inséparable de sa
dignité de personne humaine. Un tel droit doit donc
toujours être respecté, notamment en matière morale et
religieuse. Il doit être civilement reconnu et protégé,
dans les limites du bien commun et de l’ordre public
juste.
366. Quelle place tient la liberté
humaine dans l’ordre du salut?
1739-1742
1748
Notre liberté est fragile à cause du
premier péché. Cette fragilité devient plus aiguë avec
les péchés ultérieurs. Mais le Christ « nous a libérés,
pour que nous soyons vraiment libres » (Ga 5,1).
Par sa grâce, l’Esprit Saint nous conduit à la liberté
spirituelle, pour faire de nous ses libres
collaborateurs, dans l’Église et dans le monde.
367. Quelles sont les sources de
la moralité des actes humains?
1749-1754
1757-1758
La moralité des actes humains dépend
de trois sources : l’objet choisi, c’est-à-dire
un bien véritable ou apparent, l’intention du
sujet qui agit, c’est-à-dire la fin qui motive l’acte,
les circonstances de l’acte, y compris les
conséquences.
368. Quand l’acte est-il
moralement bon?
1755-1756
1759-1760
L’acte est moralement bon quand il y
a en même temps la bonté de l’objet, de la fin et des
circonstances. L’objet du choix peut à lui seul vicier
toute une action, même si l’intention est bonne. Il
n’est pas permis de faire le mal pour qu’en résulte un
bien. Une fin mauvaise peut corrompre l’acte, même si
son objet en soi est bon. À l’inverse, une fin bonne ne
rend pas bonne une conduite qui est mauvaise en raison
de son objet, car la fin ne justifie pas les moyens. Les
circonstances peuvent atténuer ou augmenter la
responsabilité de l’auteur, mais elles ne peuvent
modifier la qualité morale des actes eux-mêmes. Elles ne
rendent jamais bonne une action mauvaise en soi.
369. Y a-t-il des actes toujours
illicites?
1756, 1761
Il y a des actes dont le choix est
toujours illicite en raison de leur objet (par exemple
le blasphème, l’homicide, l’adultère). Leur choix
comporte un désordre de la volonté, à savoir un mal
moral qui ne peut être justifié par la considération des
biens qui pourraient éventuellement en résulter.
LA MORALITÉ DES PASSIONS
370. Que sont les passions?
1762-1766
1771-1772
Les passions sont les affections, les
émotions ou les mouvements de la sensibilité –
composantes naturelles du psychisme humain –, qui
poussent à agir ou à ne pas agir en vue de ce qui est
ressenti comme bon ou comme mauvais. Les principales
passions sont l’amour et la haine, le désir et la
crainte, la joie, la tristesse, la colère. La passion
primordiale est l’amour, provoqué par l’attirance du
bien. On n’aime que le bien, réel ou apparent.
371. Les passions sont-elles
moralement bonnes ou mauvaises?
1767-1770
1773-1775
Parce qu’elles sont des mouvements de
la sensibilité, les passions ne sont, en elles-mêmes, ni
bonnes, ni mauvaises. Elle sont bonnes lorsqu’elles
contribuent à une action bonne, et mauvaises dans le cas
contraire. Elles peuvent être assumées dans les vertus
ou perverties dans les vices.
LA CONSCIENCE MORALE
372. Qu’est-ce que la conscience
morale?
1776-1780
1795-1797
Présente au plus intime de la
personne, la conscience morale est un jugement de la
raison qui, au moment opportun, enjoint à l’homme
d’accomplir le bien et d’éviter le mal. Grâce à elle, la
personne humaine perçoit la qualité morale d’un acte à
accomplir ou déjà accompli, permettant d’en assumer la
responsabilité. Quand il écoute sa conscience morale,
l’homme prudent peut entendre la voix de Dieu qui lui
parle.
373. Qu’implique la dignité de la
personne en ce qui concerne la conscience morale?
1780-1782
1798
La dignité de la personne humaine
implique la rectitude de la conscience morale,
c’est-à-dire qu’elle soit en accord avec ce qui est
juste et bon au regard de la raison et de la Loi divine.
Au titre de cette dignité personnelle, l’homme ne doit
pas être contraint d’agir contre sa conscience, et on ne
doit même pas l’empêcher, dans les limites du bien
commun, d’agir en conformité avec sa conscience, surtout
en matière religieuse.
374. Comment se forme la
conscience morale pour qu’elle soit droite et véridique?
1783-1788
1799-1800
La conscience morale droite et
véridique se forme par l’éducation, l’intégration de la
Parole de Dieu et de l’enseignement de l’Église. Elle
est soutenue par les dons du Saint-Esprit et aidée par
les conseils de personnes sages. En outre, la prière et
l’examen de conscience contribuent beaucoup à la
formation morale.
375. Quelles normes la conscience
doit-elle toujours suivre?
1789
Les trois règles principales sont :
1) Il n’est jamais permis de faire le mal pour qu’il en
résulte un bien; 2 ) La Règle d’or : « Tout ce
que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le vous-mêmes pour eux, vous aussi » (Mt
7,12); 3) La charité passe toujours par le respect du
prochain et de sa conscience, même si cela ne signifie
pas accepter comme un bien ce qui est objectivement un
mal.
376. La conscience morale
peut-elle porter des jugements erronés?
1790-1794
1801-1802
La personne doit toujours obéir au
jugement certain de sa conscience; mais elle peut
émettre aussi des jugements erronés, pour des raisons
qui ne sont pas toujours exemptes de culpabilité
personnelle. On ne peut cependant imputer à la personne
le mal accompli par ignorance involontaire, même s’il
reste objectivement un mal. C’est pourquoi il est
nécessaire de tout mettre en œuvre pour corriger la
conscience morale de ses erreurs.
LES VERTUS
377. Qu’est-ce que la vertu?
1803, 1833
La vertu est une disposition
habituelle et ferme à faire le bien. « Le but d’une vie
vertueuse consiste à devenir semblable à Dieu » (saint
Grégoire de Nysse). Il existe des vertus humaines et des
vertus théologales.
378. Qu’est-ce que les vertus
humaines?
1804
1810-1811
1834, 1839
Les vertus humaines sont des
dispositions habituelles et stables de l’intelligence et
de la volonté, qui règlent nos actes, ordonnent nos
passions et guident notre conduite selon la raison et la
foi. Acquises et renforcées par les actes moralement
bons et répétés, elles sont purifiées et élevées par la
grâce divine.
379. Quelles sont les principales
vertus humaines?
1805
1834
Ce sont les vertus appelées
cardinales. Toutes les autres se regroupent autour
d’elles et elles constituent les fondements de la vie
vertueuse. Ce sont : la prudence, la justice, la force
et la tempérance.
380. Qu’est-ce que la prudence?
1806
1835
La prudence dispose la raison à
discerner en toute circonstance notre véritable bien et
à choisir les moyens appropriés pour l’atteindre. Elle
guide les autres vertus, en leur indiquant leur règle et
leur mesure.
381. Qu’est-ce que la justice?
1807
1836
La justice consiste dans la volonté
constante et ferme de donner à autrui ce qui lui est dû.
La justice envers Dieu est appelée « vertu de religion
».
382. Qu’est-ce que la force?
1808
1837
La force assure la fermeté dans les
difficultés et la constance dans la recherche du bien;
elle peut aller jusqu’à la capacité de faire
éventuellement le sacrifice de sa vie pour défendre une
juste cause.
383. Qu’est-ce que la tempérance?
1809
1838
La tempérance modère l’attrait des
plaisirs, assure la maîtrise de la volonté sur les
instincts et rend capable d’équilibre dans l’usage des
biens créés.
384. Qu’est-ce que les vertus
théologales?
1812-1813
1840-1841
Ce sont les vertus qui ont Dieu
lui-même pour origine, pour motif et pour objet
immédiat. Infuses en l’homme avec la grâce sanctifiante,
elles rendent capables de vivre en relation avec la
Trinité; elles fondent et animent l’agir moral du
chrétien, en vivifiant les vertus humaines. Elles sont
le gage de la présence et de l’action de l’Esprit Saint
dans les facultés humaines.
385. Quelles sont les vertus
théologales?
1813
Ce sont la foi, l’espérance et la
charité.
386. Qu’est-ce que la foi?
1814-1816
1842
La foi est la vertu théologale par
laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu’il nous a
révélé, et que l’Église nous propose de croire, parce
que Dieu est la vérité même. Par la foi, l’homme s’en
remet librement à Dieu. C’est pourquoi le croyant
cherche à connaître et à faire sa volonté, car la foi «
agit par la charité » (Ga 5,6).
387. Qu’est-ce que l’espérance?
1817-1821
1843
L’espérance est la vertu théologale
par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie
éternelle comme notre bonheur, mettant notre confiance
dans les promesses du Christ et comptant sur l’appui de
la grâce du Saint-Esprit pour mériter la vie éternelle
et pour persévérer jusqu’à la fin de notre vie sur la
terre.
388. Qu’est-ce que la charité?
1822-1829
1844
La charité est la vertu théologale
par laquelle nous aimons Dieu par-dessus tout et notre
prochain comme nous-mêmes, par amour de Dieu. Jésus en a
fait le commandement nouveau, la plénitude de la Loi.
Elle est le « lien de la perfection » (Col 3,14),
le fondement des autres vertus, qu’elle anime, inspire
et ordonne. Sans elle, « je ne suis rien et… rien ne me
sert » (1 Co 13,1-3).
389. Qu’est-ce que les dons du
Saint-Esprit?
1830-1831
1845
Les dons du Saint-Esprit sont des
dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à
suivre les inspirations divines. Ils sont au nombre de
sept : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force,
la science, la piété et la crainte de Dieu.
390. Qu’est-ce que les fruits de
l’Esprit Saint?
1832
Les fruits de l’Esprit Saint
sont des perfections formées en nous comme des prémices
de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en
donne douze : « la charité, la joie, la paix, la
patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la
mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, la
chasteté » (Ga 5,22-23 vulg.).
LE PÉCHÉ
391. Qu’implique pour nous
l’accueil de la miséricorde de Dieu?
1846-1848
1870
Elle implique la reconnaissance de
nos fautes et le repentir de nos péchés. Dieu lui-même,
par sa Parole et son Esprit, éclaire nos péchés, nous
assure la vérité de notre conscience et l’espérance du
pardon.
392. Qu’est-ce que le péché?
1849-1851
1871-1872
Le péché est « une parole, un acte ou
un désir contraires à la Loi éternelle » (saint
Augustin). Il est une offense à Dieu, par désobéissance
à son amour. Il blesse la nature de l’homme et porte
atteinte à la solidarité humaine. Le Christ, dans sa
Passion, éclaire pleinement la gravité du péché et il le
vainc par sa miséricorde.
393. Y a-t-il plusieurs sortes de
péchés?
1852-1853
1873
La variété des péchés est grande. On
peut les distinguer selon leur objet, ou selon les
vertus ou les commandements auxquels ils s’opposent. On
peut les ranger aussi selon qu’ils concernent
directement Dieu, le prochain ou nous-mêmes. En outre,
on peut distinguer les péchés en pensée, en paroles, par
action ou par omission.
394. Comment se distinguent les
péchés en fonction de leur gravité?
1854
On distingue le péché mortel et le
péché véniel.
395. Quand commet-on le péché
mortel?
1855-1861
1874
On commet le péché mortel quand il y
a à la fois matière grave, pleine conscience et propos
délibéré. Le péché mortel détruit en nous la charité,
nous prive de la grâce sanctifiante et conduit à la mort
éternelle de l’enfer s’il n’y a pas de repentir. Il est
pardonné ordinairement par les sacrements du Baptême, de
la Pénitence ou Réconciliation.
396. Quand commet-on le péché
véniel?
1862-1864
1875
Le péché véniel, qui est radicalement
différent du péché mortel, est commis quand sa matière
est légère, ou même si elle est grave mais sans qu’il y
ait pleine conscience ou total consentement. Il ne rompt
pas l’alliance avec Dieu, mais il affaiblit la charité.
Il traduit un attrait désordonné pour les biens créés.
Il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des
vertus et dans la pratique du bien moral. Il mérite des
peines temporelles purificatoires.
397. Comment le péché
prolifère-t-il en nous?
1865, 1876
Le péché crée un entraînement au
péché, et, par sa répétition, il engendre le vice.
398. Qu’est-ce que les vices?
1866-1867
Étant contraires aux vertus, les
vices sont des habitudes perverses qui obscurcissent la
conscience et inclinent au mal. Ils peuvent être
rattachés aux sept péchés que l’on appelle les péchés
capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère,
la luxure, la gourmandise, la paresse ou acédie.
399. Avons-nous une responsabilité
dans les péchés commis par autrui?
1868
Nous avons une responsabilité
lorsqu’il y a de notre part une coopération coupable.
400. Qu’est ce que les structures
de péché?
1869
Ce sont des situations sociales ou
des institutions contraires à la loi divine; elles sont
la manifestation et le résultat de péchés personnels.
CHAPITRE II
LA COMMUNAUTÉ HUMAINE
LA PERSONNE ET LA SOCIÉTÉ
401. En quoi consiste la dimension
sociale de l’homme ?
1877-1880
1890-1891
En même temps qu’il est appelé
personnellement à la béatitude, l’homme a une dimension
sociale, qui est une composante essentielle de sa nature
et de sa vocation. Tous les hommes sont en effet appelés
à la même fin, Dieu lui-même. Il existe une certaine
ressemblance entre la communion des Personnes divines et
la fraternité que les hommes doivent instaurer entre
eux, dans la vérité et dans la charité. L’amour du
prochain est inséparable de l’amour pour Dieu.
402. Quel est le rapport entre la
personne et la société?
1881-1882
1892-1893
Le principe, le sujet et la fin de
toutes les institutions sociales sont et doivent être la
personne. Certaines sociétés, telles que la
famille et la cité, lui sont nécessaires. D’autres
associations lui sont aussi utiles, tant à l’intérieur
de la société politique que sur le plan international,
dans le respect du principe de subsidiarité.
403. Que signifie le principe de
subsidiarité?
1883-1885
1894
Ce principe signifie qu’une société
d’ordre supérieur ne doit pas assumer des fonctions qui
reviennent à une société d’ordre inférieur, la privant
de ses compétences. Elle doit plutôt la soutenir en cas
de nécessité.
404. Que requiert d’autre un
authentique vivre ensemble humain?
1886-1889
1895-1896
Il requiert le respect de la justice,
une juste hiérarchie des valeurs, la subordination des
dimensions physiques et instinctives aux dimensions
intérieures et spirituelles; En particulier, là où le
péché pervertit le climat social, il faut faire appel à
la conversion des cœurs et à la grâce de Dieu, afin
d’obtenir des changements sociaux qui soient réellement
au service de toute personne et de toute la personne. La
charité, qui exige la justice et rend capable de la
pratiquer, est le plus grand commandement social.
LA PARTICIPATION A LA VIE SOCIALE
405. Quel est le fondement de
l’autorité dans la société?
1897-1902
1918-1920
Toute communauté humaine a besoin
d’une autorité légitime qui assure l’ordre et contribue
à la réalisation du bien commun. Cette autorité trouve
son fondement dans la nature humaine, parce qu’elle
correspond à l’ordre établi par Dieu.
406. Quand l’autorité
s’exerce-t-elle de manière légitime?
1901
1903-1904
1921-1922
L’autorité s’exerce de manière
légitime quand elle agit pour le bien commun et qu’elle
utilise pour l’atteindre des moyens moralement licites.
C’est pourquoi les régimes politiques doivent être
déterminés par la libre décision des citoyens et ils
doivent respecter le principe de l’« état de droit »,
dans lequel est souveraine la loi et non pas la volonté
arbitraire des hommes. Les lois injustes et les mesures
contraires à l’ordre moral n’obligent pas les
consciences.
407. Qu’est-ce que le bien commun?
1905-1906
1924
Par bien commun, on entend l’ensemble
des conditions de la vie sociale qui permettent aux
groupes et aux personnes d’atteindre leur perfection.
408. Que comporte le bien commun?
1907-1909
1925
Le bien commun comporte le respect et
la promotion des droits fondamentaux de la personne; le
développement des biens spirituels et temporels des
personnes et de la société; la paix et la sécurité de
tous.
409. Où se réalise d’une façon
plus complète le bien commun?
1910-1912
1927
La réalisation la plus complète du
bien commun se trouve dans la communauté politique, qui
défend et promeut le bien des citoyens et des corps
intermédiaires, sans négliger le bien universel de la
famille humaine.
410. Comment l’homme prend-il part
à la réalisation du bien commun?
1913-1917
1926
Tout homme, selon la place qu’il
occupe et le rôle qu’il joue, a sa part dans la
promotion du bien commun : par le respect des lois
justes et dans la prise en charge des domaines dont il
assume la responsabilité personnelle, tels le soin de sa
famille et l’engagement dans son travail. Les citoyens
doivent aussi, dans la mesure du possible, prendre une
part active à la vie publique.
LA JUSTICE SOCIALE
411. Comment la société
assure-t-elle la justice sociale?
1928-1933
1943-1944
La société assure la justice sociale
quand elle respecte la dignité et les droits de la
personne, qui constituent la fin propre de la société.
D’autre part, la société recherche la justice sociale,
qui est liée au bien commun et à l’exercice de
l’autorité, quand elle accomplit les conditions qui
permettent aux associations et aux individus d’obtenir
ce à quoi ils ont droit.
412. Quel est le fondement de
l’égalité entre les hommes?
1934-1935
1945
Tous les hommes jouissent d’une égale
dignité et des mêmes droits fondamentaux, en tant qu’ils
sont créés à l’image du Dieu unique et qu’ils sont dotés
d’une âme raisonnable; ils ont même nature et même
origine, et ils sont appelés, dans le Christ, unique
Sauveur, à la même béatitude divine.
413. Comment évaluer les
inégalités entre les hommes?
1936-1938
1946-1947
Il y a des inégalités iniques sur les
plans économique et social, qui frappent des millions
d’êtres humains. Elles sont en contradiction ouverte
avec l’Évangile et sont contraires à la justice, à la
dignité des personnes, à la paix. Mais il y a aussi des
différences entre les hommes, causées par divers
facteurs, qui appartiennent au plan de Dieu. Il veut en
effet que chacun reçoive d’autrui ce dont il a besoin et
que ceux qui ont des « talents » particuliers les
partagent avec les autres. Ces différences encouragent
et souvent obligent les personnes à la magnanimité, à la
bienveillance et au partage. Elles incitent les cultures
à s’enrichir les unes les autres.
414. Comment s’exprime la
solidarité humaine?
1939-1942
1948
La solidarité, qui découle de la
fraternité humaine et chrétienne, se manifeste en
premier lieu dans la juste répartition des biens, dans
la rémunération équitable du travail et dans
l’engagement pour un ordre social plus juste. La
vertu de solidarité pratique aussi le partage des
biens spirituels de la foi, encore plus importants que
les biens matériels.
CHAPITRE III
LE SALUT
DE DIEU : LA LOI ET LA GRÂCE
LA LOI MORALE
415. Qu’est-ce que la loi morale?
1950-1953
1975-1978
La loi morale est l’œuvre de la
Sagesse divine. Elle prescrit à l’homme les voies et les
règles de conduite qui mènent à la béatitude promise et
qui proscrivent les chemins qui éloignent de Dieu.
416. En quoi consiste la loi
morale naturelle?
1954-1960
1978-1979
La loi naturelle, inscrite par le
Créateur dans le cœur de tout homme, consiste en une
participation à la sagesse et à la bonté de Dieu. Elle
exprime le sens moral originel, qui permet à l’homme de
discerner, par la raison, le bien et le mal. Elle est
universelle et immuable, et elle pose les bases des
devoirs et des droits fondamentaux de la personne, ainsi
que de la communauté humaine et de la loi civile
elle-même.
417. Cette loi est-elle accessible
à tous?
1960
À cause du péché, la loi naturelle
n’est pas toujours perçue par tous avec une clarté égale
et immédiate.
C’est
pourquoi « Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce
que les hommes ne lisaient pas dans leurs cœurs »
(saint Augustin).
418. Quel est le rapport entre la
loi naturelle et la Loi ancienne?
1961-1962
1980
La Loi ancienne est le premier état
de la Loi révélée. Elle exprime de nombreuses vérités
qui sont naturellement accessibles à la raison et qui se
trouvent ainsi confirmées et authentifiées dans les
Alliances du salut. Ses prescriptions morales, qui sont
résumées dans les Dix Commandements du Décalogue, posent
les fondements de la vocation de l’homme. Elles
proscrivent ce qui est contraire à l’amour de Dieu et du
prochain, et elles commandent ce qui leur est essentiel.
419. Comment se situe la Loi
ancienne dans le plan du salut?
1963-1964
1982
La Loi ancienne permet de connaître
bon nombre de vérités accessibles à la raison. Elle
montre ce que l’on doit faire ou ne pas faire, et
surtout, à la manière d’un sage pédagogue, elle prépare
et dispose à la conversion et à l’accueil de l’Évangile.
Cependant, tout en étant sainte, spirituelle et bonne,
la Loi ancienne est encore imparfaite, car elle ne donne
pas par elle même la force et la grâce de l’Esprit pour
être observée.
420. Qu’est-ce que la Loi nouvelle
ou Loi évangélique?
1965-1972
1983-1985
La Loi nouvelle ou Loi évangélique,
proclamée et réalisée par le Christ, est la plénitude et
l’accomplissement de la Loi divine, naturelle et
révélée. Elle se résume dans le commandement de l’amour
de Dieu et du prochain, et de l’amour des uns envers les
autres comme le Christ nous a aimés. Elle est aussi une
réalité intérieure à l’homme : la grâce du Saint-Esprit,
qui rend possible un tel amour. Elle est « la loi de
liberté » (Ga 1, 25), car elle incline à agir
spontanément sous l’impulsion de la charité.
« La Loi
nouvelle est d’abord la grâce même de l’Esprit
Saint, qui est donnée aux croyants dans le Christ »
(saint Thomas d’Aquin).
421. Où se trouve la Loi nouvelle?
1971-1974
1986
La Loi nouvelle se trouve dans toute
la vie et la prédication du Christ, et dans la catéchèse
morale des Apôtres. Le Discours sur la Montagne en est
la principale expression.
GRÂCE ET JUSTIFICATION
422. Qu’est-ce que la
justification?
1987-1995
2017-2020
La justification est l’œuvre la plus
excellente de l’amour de Dieu. Elle est l’action
miséricordieuse et gratuite de Dieu qui nous remet nos
péchés et qui nous rend justes et saints dans tout notre
être. Cela se réalise par la grâce de l’Esprit Saint,
qui nous a été méritée par la passion du Christ et qui
nous est donnée par le Baptême. La justification ouvre
la voie à la libre réponse de l’homme, c’est-à-dire à la
foi au Christ et à la collaboration avec la grâce de
l’Esprit Saint.
423. Qu’est-ce que la grâce qui
justifie?
1996-1998,
2005
2021
La grâce est le don gratuit que Dieu
nous donne afin de nous rendre participants de sa vie
trinitaire et capables d’agir par amour pour lui. Elle
est appelée grâce habituelle, ou sanctifiante
ou déifiante, parce qu’elle sanctifie et
divinise. Elle est surnaturelle, parce qu’elle dépend
entièrement de l’initiative gratuite de Dieu et qu’elle
dépasse les capacités de l’intelligence et des forces
humaines. Elle échappe donc à notre expérience.
424. Quelles sont les autres
sortes de grâce?
1999-2000
2003-2004
2023-2024
Hormis la grâce habituelle, il
y a les grâces actuelles (dons circonstanciés), les
grâces sacramentelles (dons propres à chaque sacrement),
les grâces spéciales ou charismes (qui ont comme
finalité le bien commun de l’Église), parmi lesquels il
y a les grâces d’état, qui accompagnent l’exercice des
ministères ecclésiaux et des responsabilités de
l’existence.
425. Quel rapport y a-t-il entre
la grâce et la liberté humaine?
2001-2002
La grâce prévient, prépare et suscite
la libre réponse de l’homme. Elle répond aux profondes
aspirations de la liberté humaine, l’invite à coopérer
et la mène à la perfection.
426. Qu’est-ce que le mérite?
2006-2010
2025-2026
Le mérite est ce qui donne droit à la
récompense pour une action bonne. Dans ses rapports avec
Dieu, l’homme, de lui-même, ne peut rien mériter, ayant
tout reçu gratuitement de Dieu. Néanmoins, Dieu lui
donne la possibilité d’acquérir des mérites par son
union à la charité du Christ, source de nos mérites
devant Dieu. Les mérites des bonnes œuvres doivent donc
être attribués avant tout à la grâce divine, et ensuite
à la volonté libre de l’homme.
427. Quels biens pouvons-nous
mériter?
2010-2011
2027
Sous la motion de l’Esprit Saint,
nous pouvons mériter, pour nous mêmes et pour autrui,
les grâces utiles pour nous sanctifier et pour parvenir
à la vie éternelle, ainsi que les biens temporels qui
nous sont nécessaires, selon le dessein de Dieu. Nul ne
peut mériter la grâce première, qui est à
l’origine de la conversion et de la justification.
428. Sommes-nous tous appelés à la
sainteté chrétienne?
2012-2016
2028-2029
Tous les fidèles sont appelés à la
sainteté chrétienne. Elle est la plénitude de la vie
chrétienne et la perfection de la charité; elle se
réalise dans l’union intime avec le Christ et, en lui,
avec la Sainte Trinité. Le chemin de sanctification du
chrétien, après être passé par la croix, aura son
achèvement dans la résurrection finale des justes, dans
laquelle Dieu sera tout en tous.
L’ÉGLISE, MÈRE ET ÉDUCATRICE
429. Comment l’Église nourrit-elle
la vie morale du chrétien?
2030-2031
2047
L’Église est la communauté où le
chrétien accueille la Parole de Dieu et les
enseignements de la « Loi du Christ » (Ga 6,2).
Il y reçoit la grâce des sacrements. Il s’y unit à
l’offrande eucharistique du Christ, en sorte que sa vie
morale soit un culte spirituel. Il y apprend l’exemple
de sainteté de la Vierge Marie et des saints.
430. Pourquoi le Magistère de
l’Église intervient-il dans le domaine moral?
2032-2040
2049-2051
Il revient au Magistère de l’Église
d’annoncer la foi à croire et à appliquer dans la vie
concrète. Cette tâche s’étend aussi aux préceptes
spécifiques de la loi naturelle, parce que leur
observance est nécessaire pour le salut.
431. Quelle est la finalité des
préceptes de l’Église?
2041
2048
Les cinq préceptes de l’Église ont
pour but de garantir aux fidèles le minimum
indispensable en ce qui concerne l’esprit de prière, la
vie sacramentelle, l’engagement moral, et la croissance
de l’amour de Dieu et du prochain.
432. Quels sont les préceptes de
l’Église?
2042-2043
Ce sont les suivants : 1) participer
à la Messe le dimanche et les autres fêtes de précepte,
et se libérer des travaux et des activités qui
pourraient empêcher la sanctification de ces jours-là;
2) confesser ses fautes en recevant le sacrement de la
Réconciliation au moins une fois par an; 3) recevoir le
sacrement de l’Eucharistie au moins à Pâques; 4)
s’abstenir de manger de la viande et jeûner aux jours
fixés pas l’Église; 5) subvenir aux besoins matériels de
l’Église, chacun selon ses possibilités.
433. Pourquoi la vie morale des
chrétiens est-elle indispensable pour l’annonce de
l’Évangile?
2044-2046
Par leur vie conforme au Seigneur
Jésus, les chrétiens attirent les hommes à la foi au
vrai Dieu; ils édifient l’Église; ils pénètrent le monde
de l’esprit de l’Évangile et préparent la venue du
Royaume de Dieu.
DEUXIÈME SECTION
LES DIX COMMANDEMENTS
Exode 20,2-17
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui
t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison
d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu
ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est
là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans
les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas
devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi,
le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux
qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les
fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération;
mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements,
je leur garde ma fidélité jusqu’à la millième
génération. Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton
Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni
celui qui invoque son nom pour le mal.
Deutéronome 5,6-21
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui
t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison
d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi...
Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le
mal.
Formule catéchétique
Un seul Dieu tu adoreras et aimeras
parfaitement. Son saint nom tu respecteras, fuyant
blasphème et faux serment. Tu feras du sabbat un
mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu
travailleras, et tu feras tout ton ouvrage; mais le
septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur
du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni
toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta
servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta
ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la
terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il
s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le
Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré.
Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur
la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Tu ne
commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas
d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras
pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne
convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne
convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son
serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne :
rien de ce qui lui appartient». Observe le jour du
sabbat comme un jour sacré. Honore ton père et ta mère.
Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas
d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras
pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne
convoiteras pas la femme de ton prochain, tu ne
désireras rien de ce qui appartient à ton prochain. Le
jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement.
Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne
commettras pas d’adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne
porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu
ne convoiteras pas la femme de ton prochain. Tu ne
désireras rien de ce qui est à ton prochain.
434. «Maître, que faut-il faire
pour obtenir la vie éternelle? » (Mt 19,16)
2052-2054
2075-2076
Au jeune homme qui l’interroge, Jésus
répond : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les
commandements», puis il ajoute : « Viens et suis moi » (Mt
19,16-21). Suivre Jésus implique d’observer les
commandements. La Loi n’est pas abolie; mais l’homme est
invité à la retrouver dans la personne du Divin Maître,
qui la réalise parfaitement en lui-même, qui en révèle
la pleine signification et qui en atteste la pérennité.
435. Comment Jésus interprète-t-il
la Loi?
2055
Jésus l’interprète à la lumière du
double et unique commandement de la charité, qui est la
plénitude de la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton
esprit. C’est le plus grand et le premier des
commandements. Et le second lui est semblable : tu
aimeras ton prochain comme toi-même. Ces deux
commandements contiennent toute la Loi et les Prophètes
» (Mt 22,37-40).
436. Que signifie «Décalogue »?
2056-2057
Décalogue signifie « Dix paroles » (Ex
34,28). Ces paroles résument la Loi donnée par Dieu
au peuple d’Israël dans le contexte de l’Alliance avec
Moïse. Présentant les commandements de l’amour de Dieu
(dans les trois premiers commandements) et de l’amour du
prochain (dans les sept autres), elles tracent pour le
peuple élu et pour toute personne le chemin d’une vie
libérée de l’esclavage du péché.
437. Quel est le lien du Décalogue
avec l’Alliance?
2058-2063
2077
Le Décalogue se comprend à la lumière
de l’Alliance, dans laquelle Dieu se révèle, faisant
connaître sa volonté. En observant les commandements, le
peuple exprime son appartenance à Dieu et répond avec
gratitude à son initiative d’amour.
438. Quelle importance l’Église
donne-t-elle au Décalogue?
2064-2068
Fidèle à l’Écriture et à l’exemple du
Christ, l’Église reconnaît au Décalogue une importance
et une signification primordiales. Les chrétiens sont
tenus de l’observer.
439. Pourquoi le Décalogue
constitue-t-il une unité organique?
2069
2079
Les Dix Commandements constituent un
ensemble organique et indissociable, parce que chaque
commandement renvoie aux autres et à tout le Décalogue.
Transgresser un commandement, c’est donc enfreindre
toute la Loi.
440. Pourquoi le Décalogue
oblige-t-il gravement?
2072-2073,
2081
Parce que le Décalogue énonce les
devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers le
prochain.
441. Est-il possible d’observer le
Décalogue?
2074
2082
Oui, parce que le Christ, sans lequel
nous ne pouvons rien faire, nous rend capables de
l’observer par le don de son Esprit et de sa grâce.
CHAPITRE I
« TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU
DE TOUT TON CŒUR,
DE TOUTE TON ÂME ET DE TOUT TON ESPRIT»
LE PREMIER COMMANDEMENT : JE SUIS LE SEIGNEUR TON DIEU.
TU N’AURAS PAS D’AUTRE DIEU
442. Qu’implique la déclaration
divine : « Je suis le Seigneur ton Dieu » (Ex
20,2)?
2083-2094
2133-2134
Pour le fidèle, elle implique de
garder et d’exercer les trois vertus théologales, et
d’éviter les péchés qui s’y opposent. La foi
croit en Dieu et repousse ce qui lui est contraire,
comme par exemple le doute volontaire, l’incrédulité,
l’hérésie, l’apostasie, le schisme. L’espérance
attend avec confiance la vision bienheureuse de Dieu et
son aide, évitant le désespoir et la présomption. La
charité aime Dieu par-dessus tout: il faut donc
repousser l’indifférence, l’ingratitude, la tiédeur,
l’acédie ou indolence spirituelle, et la haine de Dieu,
qui naît de l’orgueil.
443. Qu’implique la Parole du
Seigneur : « Adore le Seigneur ton Dieu, à lui seul tu
rendras un culte » (Mt 4,10)?
2095-2105
2135-2136
Elle implique d’adorer Dieu comme le
Seigneur de tout ce qui existe; de lui rendre le culte
qui lui est dû de façon individuelle et communautaire;
de le prier par la louange, l’action de grâces et la
supplication; de lui offrir des sacrifices, avant tout
le sacrifice spirituel de notre vie, uni au sacrifice
parfait du Christ; de garder les promesses et les vœux
faits à Dieu.
444. De quelle manière la personne
met-elle en œuvre son droit de rendre à Dieu un culte en
vérité et en liberté?
2104-2109
2137
Tout homme a le droit et le devoir
moral de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne
Dieu et son Église, et quand il l’a connue, de
l’embrasser et de lui être fidèle, en rendant à Dieu un
culte authentique. En même temps, la dignité de la
personne humaine requiert qu’en matière religieuse nul
ne soit forcé d’agir contre sa conscience, ni, dans les
limites de l’ordre public, empêché d’agir selon sa
conscience, en privé comme en public, seul ou associé à
d’autres.
445. Qu’est-ce que Dieu interdit
quand il commande : « Tu n’auras pas d’autres dieux
devant Moi » (Ex 20,2)?
2110-2128
2138-2140
Ce commandement proscrit :
le polythéisme et l’idolâtrie, qui
divinise une créature, le pouvoir, l’argent, même le
démon;
la superstition, qui est une déviance du culte dû
au vrai Dieu et qui s’exprime encore sous diverses
formes de divination, de magie, de sorcellerie et de
spiritisme;
l’irréligion qui s’exprime par l’action de tenter
Dieu, en paroles ou en actes, par le sacrilège, qui
profane des personnes ou des choses sacrées, surtout
l’Eucharistie, par la simonie, par laquelle on entend
acheter ou vendre des réalités spirituelles;
l’athéisme, qui rejette l’existence de Dieu, se
fondant souvent sur une fausse conception de l’autonomie
humaine;
l’agnosticisme, pour lequel on ne peut rien savoir
de Dieu et qui comprend aussi l’indifférentisme et
l’athéisme pratique.
446. Le commandement de Dieu : «
Tu ne te feras aucune image sculptée » (Ex 20,3)
interdit-il le culte des images?
2129-2132
2141
Dans l’Ancien Testament, ce
commandement interdisait de représenter Dieu absolument
transcendant. À partir de l’incarnation du Fils de Dieu,
le culte chrétien des images saintes est justifié (comme
l’affirme le deuxième concile de Nicée en 787), parce
qu’il se fonde sur le mystère du Fils de Dieu fait
homme, en qui le Dieu transcendant se rend visible. Il
ne s’agit pas d’une adoration de l’image, mais d’une
vénération de celui qui est représenté en elle: le
Christ, la Vierge, les Anges et les Saints.
LE DEUXIÈME COMMANDEMENT :
TU NE PRONONCERAS PAS LE NOM DE DIEU EN VAIN
447. Comment respecte-t-on la
sainteté du Nom de Dieu?
2142-2149
2160-2162
On respecte le Saint Nom de Dieu en
l’invoquant, en le bénissant, en le louant et en le
glorifiant. Il faut donc éviter l’abus d’en appeler au
Nom de Dieu pour justifier un délit et tout usage
inconvenant de son Nom, tels le blasphème, qui
par nature est un péché grave, les jurons et l’infidélité
aux promesses faites au Nom de Dieu.
448. Pourquoi le faux serment
est-il interdit?
2150-2151
2163-2164
Parce qu’il met en cause Dieu, qui
est la vérité même, pris à témoin d’un mensonge.
« Ne
jurer ni par le Créateur, ni par la créature, si ce
n’est avec vérité, nécessité et révérence »
(saint Ignace de Loyola).
449. Qu’est ce que le parjure?
2152-2155
Le parjure consiste à faire, sous
serment, une promesse avec l’intention de ne pas la
tenir, ou de violer la promesse faite sous serment.
C’est un péché grave contre Dieu, qui est toujours
fidèle à ses promesses.
LE TROISIÈME COMMANDEMENT :
SE SOUVENIR DE SANCTIFIER LES JOURS FESTIFS
450. Pourquoi Dieu a-t-il « béni
le jour du sabbat et déclaré saint » (Ex 20,11)?
2168-2172
2189
Le jour du sabbat, on fait mémoire du
repos de Dieu le septième jour de la création,
comme aussi de la libération d’Israël de l’esclavage de
l’Égypte et de l’Alliance établie par Dieu avec son
peuple.
451. Comment se comporte Jésus par
rapport au sabbat?
2173
Jésus reconnaît la sainteté du sabbat
et, avec son autorité divine, il en donne
l’interprétation authentique : « Le sabbat est fait pour
l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2,
27).
452. Pour quel motif, pour les
chrétiens, le dimanche a-t-il été substitué au sabbat?
2174-2176
2190-2191
Le dimanche est le jour de la
résurrection du Christ. Comme « premier jour de la
semaine » (Mc 16,2), il rappelle la première
création; comme « huitième jour », jour qui suit le
sabbat, il signifie la nouvelle création inaugurée par
la résurrection du Christ. Ainsi, il est devenu pour les
chrétiens le premier de tous les jours et de toutes les
fêtes : le jour du Seigneur, qui, dans sa Pâque,
porte à son achèvement le sabbat juif et annonce le
repos éternel de l’homme en Dieu.
453. Comment sanctifie-t-on le
dimanche?
2177-2185
2192-2193
Les chrétiens sanctifient le dimanche
et les autres fêtes de précepte en participant à
l’Eucharistie du Seigneur et en s’abstenant aussi des
activités qui empêchent de rendre le culte à Dieu, qui
troublent la joie propre au jour du Seigneur et la
nécessaire détente de l’esprit et du corps. Peuvent être
accomplies ce jour-là les activités liées aux nécessités
familiales ou aux services de grande utilité sociale, à
condition qu’elles ne constituent pas des habitudes
préjudiciables à la sanctification du dimanche, ni à la
vie de famille ou à la santé.
454. Pourquoi la reconnaissance
civile du dimanche comme jour festif est-elle
importante?
2186-2188
2194-2195
Pour que soit donnée à tous la
possibilité effective de jouir d’un repos suffisant et
d’un temps libre permettant de cultiver la vie
religieuse, familiale, culturelle et sociale; de
disposer d’un temps propice à la méditation, à la
réflexion, au silence et à l’étude; de se consacrer aux
bonnes œuvres, en particulier au profit des malades et
des personnes âgées.
CHAPITRE II
«
TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME »
LE QUATRIÈME COMMANDEMENT : HONORE TON PÈRE ET TA MÈRE
455. Que commande le quatrième
commandement?
2196-2200
2247-2248
Il commande d’honorer et de respecter
nos parents et ceux que Dieu, pour notre bien, a revêtus
de son autorité.
456. Quel est la nature de la
famille dans le plan de Dieu?
2201-2205
2249
Un homme et une femme unis par le
mariage forment ensemble, avec leurs enfants, une
famille. Dieu a institué la famille et l’a dotée de sa
constitution fondamentale. Le mariage et la famille sont
ordonnés au bien des époux, à la procréation et à
l’éducation des enfants. Entre les membres d’une famille
s’établissent des relations personnelles et des
responsabilités primordiales. Dans le Christ, la famille
devient une église domestique, parce qu’elle est
communauté de foi, d’espérance et d’amour.
457. Quelle place tient la famille
dans la société?
2207-2208
La famille est la cellule originelle
de la société humaine et précède toute reconnaissance de
la part de l’autorité publique. Les principes et les
valeurs de la famille constituent le fondement de la vie
sociale. La vie de famille est une initiation à la vie
en société.
458. Quels sont les devoirs de la
société dans ses rapports à la famille?
2209-2213
2250
La société a le devoir de soutenir et
d’affermir le mariage et la famille, en respectant aussi
le principe de subsidiarité. Les pouvoirs publics
doivent respecter, protéger et favoriser la vraie nature
du mariage et de la famille, la morale publique, les
droits des parents et la prospérité des foyers.
459. Quels sont les devoirs des
enfants envers leurs parents?
2214-2220
2251
Les enfants doivent respect (piété
filiale), reconnaissance, docilité et obéissance envers
leurs parents, contribuant ainsi, par les bonnes
relations entre frères et sœurs, au progrès de
l’harmonie et de la sainteté de toute la vie familiale.
Si les parents se trouvent dans une situation
d’indigence, de maladie, d’isolement ou de vieillesse,
les enfants adultes doivent leur fournir un soutien
moral et matériel.
460. Quels sont les devoirs des
parents envers leurs enfants?
2221-2231
Participants de la paternité divine,
les parents sont les premiers responsables de
l’éducation de leurs enfants et les premiers à leur
annoncer la foi. Ils ont le devoir d’aimer et de
respecter leurs enfants comme personnes et comme
fils de Dieu. Ils ont à pourvoir, autant que
faire se peut, à leurs besoins matériels et spirituels,
choisissant pour eux une école appropriée et leur
prodiguant de prudents conseils pour choisir leur
profession et leur état de vie. En particulier, ils ont
pour mission de les éduquer à la foi chrétienne.
461. Comment les parents
éduquent-ils leurs enfants à la foi chrétienne?
2252-2253
Principalement par l’exemple, la
prière, la catéchèse familiale et la participation à la
vie ecclésiale.
462. Les liens de famille sont-ils
un bien absolu?
2232-2233
Les liens de famille, bien qu’ils
soient importants, ne sont pas absolus, parce que la
première vocation du chrétien est de suivre Jésus en
l’aimant : « Qui aime son père et sa mère plus que moi,
n’est pas digne de moi. Qui aime sa fille ou son fils
plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,
37). Les parents doivent aider avec joie leurs enfants à
suivre Jésus, dans tous les états de vie, même dans la
vie consacrée ou dans le ministère sacerdotal.
463. Comment doit s’exercer
l’autorité dans les différents domaines de la société
civile?
2234-2237
2254
Elle doit toujours s’exercer comme un
service, en respectant les droits fondamentaux de
l’homme, une juste hiérarchie des valeurs, les lois, la
justice distributive et le principe de subsidiarité.
Dans l’exercice de l’autorité, chacun doit rechercher
l’intérêt de la communauté au lieu du sien propre. Ses
décisions doivent s’inspirer de la vérité sur Dieu, sur
l’homme et sur le monde.
464. Quels sont les devoirs des
citoyens dans leurs rapports avec les autorités civiles?
2238-2241
2255
Ceux qui sont soumis à l’autorité
doivent considérer leurs supérieurs comme des
représentants de Dieu, offrant leur collaboration loyale
pour le bon fonctionnement de la vie publique et
sociale. Cela comporte l’amour et le service de la
patrie, le droit et le devoir de voter, le paiement des
impôts, la défense du pays et le droit à une critique
constructive.
465. Quand le citoyen doit-il ne
pas obéir aux autorités civiles?
2242-2243
2256
Le citoyen ne doit pas, en
conscience, obéir quand les prescriptions des autorités
civiles s’opposent aux exigences de l’ordre moral : « Il
faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac
5,29).
LE CINQUIÈME COMMANDEMENT : NE PAS TUER
466. Pourquoi faut-il respecter la
vie humaine?
2258-2262
2318-2320
Parce que la vie humaine est
sacrée. Dès son origine, elle comporte l’action
créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une
relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Il
n’est permis à personne de détruire directement un être
humain innocent, car cela est gravement contraire à la
dignité de la personne et à la sainteté du Créateur. «
Vous ne ferez pas mourir l’innocent et le juste » (Ex
23,7).
467. Pourquoi la légitime défense
des personnes et des sociétés n’est-elle pas contraire à
cette règle absolue?
2263-2265
Par la légitime défense, on fait le
choix de se défendre et de mettre en valeur le droit à
la vie, la sienne propre ou celle d’autrui, et non le
choix de tuer. Pour qui a la responsabilité de la vie
d’autrui, la légitime défense peut être aussi un devoir
grave. Toutefois, elle ne doit pas comporter un usage de
la violence plus grande que ce qui est nécessaire.
468. À quoi sert une peine?
2266
Une peine infligée par l’autorité
publique légitime a pour but de réparer le désordre
introduit par la faute, de défendre l’ordre public et la
sécurité des personnes, et de contribuer à l’amendement
du coupable.
469. Quelle peine peut-on
infliger?
2267
La peine infligée doit être
proportionnée à la gravité du délit. Aujourd’hui, étant
donné les possibilités dont l’État dispose pour réprimer
le crime en rendant inoffensif le coupable, les cas
d’absolue nécessité de la peine de mort « sont désormais
très rares, sinon même pratiquement inexistants » (Evangelium
vitæ). Quand les moyens non sanglants sont
suffisants, l’autorité se limitera à ces moyens, parce
qu’ils correspondent mieux aux conditions concrètes du
bien commun, ils sont plus conformes à la dignité de la
personne et n’enlèvent pas définitivement, pour le
coupable, la possibilité de se racheter.
470. Qu’interdit le cinquième
commandement?
2268-2283
2321-2326
Le cinquième commandement interdit
comme gravement contraires à la loi morale :
L’homicide direct et volontaire, ainsi que la
coopération à celui-ci;
l’avortement direct, recherché comme fin et comme
moyen, ainsi que la coopération à cet acte, avec la
peine d’excommunication, parce que l’être humain, dès sa
conception, doit être défendu et protégé de manière
absolue dans son intégrité;
l’euthanasie directe, qui consiste à mettre fin,
par un acte ou par l’omission d’une action requise, à la
vie de personnes handicapées, malades ou proches de la
mort;
le suicide et la coopération volontaire à
celui-ci, parce qu’il est une offense grave au juste
amour de Dieu, de soi-même et du prochain; quant à la
responsabilité, elle peut être aggravée en raison du
scandale ou diminuée par des troubles psychiques
particuliers ou par de graves craintes.
471. Quelles procédures médicales
sont autorisées quand la mort est considérée comme
imminente?
2278-2279
Les soins habituellement dus à une
personne malade ne peuvent être légitimement
interrompus. Par contre, sont légitimes le recours à des
analgésiques n’ayant pas comme finalités la mort, ainsi
que le renoncement à « l’acharnement thérapeutique »,
c’est-à-dire, à l’usage de procédés médicaux
disproportionnés et sans espoir raisonnable d’une issue
favorable.
472. Pourquoi la société doit-elle
protéger tout embryon?
2273-2274
Le droit inaliénable à la vie de tout
individu humain, dès sa conception, est un élément
constitutif de la société civile et de sa législation.
Quand l’État ne met pas sa force au service des droits
de tous, et en particulier des plus faibles, parmi
lesquels les enfants conçus non encore nés, ce sont les
fondements mêmes de l’état de droit qui sont minés.
473. Comment éviter le scandale?
2284-2287
Le scandale, qui consiste à porter
autrui à faire le mal, est à éviter en respectant l’âme
et le corps de la personne. Si l’on porte délibérément
autrui au péché grave, on commet une faute grave.
474. Quels devoirs avons-nous
envers le corps?
2288-2291
Nous devons porter une attention
raisonnable à la santé physique, la nôtre et
celle d’autrui, en évitant le culte du corps et
toutes sortes d’excès. Doivent aussi être évités l’usage
de stupéfiants, qui causent de graves dommages à la
santé et à la vie humaine, et aussi l’abus de
nourriture, d’alcool, de tabac et de médicaments.
475. Quand les expérimentations
scientifiques, médicales et psychologiques sont-elle
moralement légitimes sur les individus ou sur des
groupes humains?
2292-2295
Elles sont moralement légitimes si
elles sont au service du bien intégral de la personne et
de la société, sans risques disproportionnés pour la vie
et l’intégrité physique ou psychique des individus, qui
doivent être, au préalable, informés et consentants.
476. Avant et après la mort, le
prélèvement et le don d’organes sont-ils autorisés?
2296
Le prélèvement d’organes est
moralement acceptable avec le consentement du donneur et
sans risques excessifs pour lui. Pour que soit réalisé
l’acte noble du don d’organes après la mort, on doit
être pleinement certain de la mort réelle du donneur.
477. Quelles sont les pratiques
contraires au respect de l’intégrité corporelle de la
personne humaine?
2297-2298
Ce sont : les enlèvements et les
prises d’otages de personnes, le terrorisme, la torture,
les violences, la stérilisation directe. Les amputations
et les mutilations d’une personne ne sont moralement
acceptables qu’à des fins thérapeutiques pour la
personne elle-même.
478. Comment doit-on prendre soin
des mourants?
2299
Les mourants ont le droit de vivre
dans la dignité les derniers moments de leur vie
terrestre, et surtout avec le soutien de la prière et
des sacrements, qui les préparent à rencontrer le Dieu
vivant.
479. Comment doivent être traités
les corps des défunts?
2300-2301
Les corps des défunts doivent être
traités avec respect et charité. L’incinération est
permise à condition qu’elle soit réalisée sans mettre en
cause la foi en la résurrection des corps.
480. Que demande le Seigneur à
toute personne en ce qui concerne la paix?
2302-2303
Le Seigneur, qui a proclamé «
bienheureux les artisans de paix » (Mt 5,9),
demande la paix du cœur et dénonce l’immoralité de la
colère, qui est un désir de vengeance pour le mal subi,
et la haine, qui porte à désirer le mal pour le
prochain. Ces comportements, s’ils sont volontaires et
consentis dans des matières de grande importance, sont
des péchés graves contre la charité.
481. Qu’est-ce que la paix dans le
monde?
2304-2305
La paix dans le monde, qui est
requise pour le respect et le développement de la vie
humaine, n’est pas simplement l’absence de la guerre ou
l’équilibre de forces opposées; elle est « tranquillité
de l’ordre » (saint Augustin), « fruit de la justice » (Is
32,17) et effet de la charité. La paix terrestre est
image et fruit de la paix du Christ.
482. Que réclame la paix dans le
monde?
2304;
2307-2308
La paix dans le monde réclame une
distribution équitable et la protection des biens des
personnes, la libre communication entre les êtres
humains, le respect de la dignité des personnes et des
peuples, la pratique assidue de la justice et de la
fraternité.
483. Quand peut-on moralement
consentir à l’usage de la force militaire?
2307-2310
Le recours à la force militaire est
moralement justifié par la présence simultanée des
conditions suivantes : la certitude d’un dommage subi
grave et durable; l’inefficacité de toute solution
pacifique; les conditions sérieuses d’un succès;
l’absence de maux plus grands, étant bien considérée la
puissance actuelle des moyens de destruction.
484. En cas de menace de guerre, à
qui appartient-il d’apprécier de manière rigoureuse de
telles conditions?
2309
Cela appartient au jugement prudent
des Gouvernants, auxquels revient aussi le droit
d’imposer aux citoyens l’obligation de la défense
nationale, étant sauf le droit personnel à l’objection
de conscience, obligation qui peut être réalisée par
d’autres formes de service de la communauté humaine.
485. En cas de guerre, que demande
la loi morale?
2312-2314
2328
La loi morale demeure toujours
valide, même en cas de guerre. Elle demande que soient
traités avec humanité les non-combattants, les soldats
blessés et les prisonniers. Les actes délibérément
contraires au droit des gens et les ordres qui les
commandent sont des crimes que l’obéissance aveugle ne
suffit pas à excuser. Il faut condamner les destructions
massives, ainsi que l’extermination d’un peuple ou d’une
minorité ethnique. Ce sont des péchés très graves et on
est moralement tenu de résister aux ordres de ceux qui
les commandent.
486. Que faut-il faire pour éviter
la guerre?
2315-2317
2327-2330
On doit faire ce qui est
raisonnablement possible pour éviter à tout prix la
guerre, étant donné les maux et les injustices qu’elle
provoque. En particulier, il faut éviter l’accumulation
et le commerce des armes non dûment réglementées par les
pouvoirs légitimes; les injustices, surtout économiques
et sociales; les discriminations ethniques et
religieuses; l’envie, la défiance, l’orgueil et l’esprit
de vengeance. Tout ce qui est fait pour vaincre ces
désordres et d’autres encore contribue à édifier la paix
et à éviter la guerre.
LE SIXIÈME COMMANDEMENT : TU NE COMMETTRAS PAS
D’ADULTÈRE
487. Quel est le devoir de la
personne humaine en ce qui concerne son identité
sexuelle?
2331-2336
2392-2393
Dieu a créé l’homme, homme et femme,
avec la même dignité personnelle. Il a inscrit en chacun
la vocation à l’amour et à la communion. Il revient à
chacun d’accepter sa propre identité sexuelle, en en
reconnaissant l’importance pour toute la personne, la
spécificité et la complémentarité.
488. Qu’est-ce que la chasteté?
2337-2338
La chasteté est l’intégration réussie
de la sexualité dans la personne. La sexualité devient
vraiment humaine quand elle est intégrée de manière
juste dans la relation de personne à personne. La
chasteté est une vertu morale, un don de Dieu, une
grâce, un fruit de l’Esprit.
489. Que comporte la vertu de
chasteté?
2339-2341
Elle comporte l’apprentissage de la
maîtrise de soi, en tant qu’expression de la liberté
humaine orientée au don de soi. Dans ce but, une
éducation intégrale et permanente est nécessaire; elle
se réalise par étapes graduelles de croissance.
490. De quels moyens dispose-t-on
pour aider à vivre la chasteté?
2340-2347
Les moyens à disposition sont
nombreux : la grâce de Dieu, le secours des sacrements,
la prière, la connaissance de soi, la pratique d’une
ascèse adaptée aux diverses situations, l’exercice des
vertus morales, en particulier de la vertu de
tempérance, qui vise à faire en sorte que les passions
soient guidées par la raison.
491. De quelle manière tous les
baptisés sont-ils appelés à vivre la chasteté?
2348-2350
2394
Tous les baptisés, suivant le Christ
modèle de chasteté, sont appelés à mener une vie chaste,
selon leur état de vie : les uns, en vivant dans la
virginité ou dans le célibat consacré, manière éminente
de se consacrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans
partage; les autres, s’ils sont mariés, en pratiquant la
chasteté conjugale; s’ils ne sont pas mariés, en vivant
la chasteté dans la continence.
492. Quels sont les principaux
péchés contre la chasteté?
2351-2359
2396
Sont des péchés gravement contraires
à la chasteté, chacun selon la nature de son objet :
l’adultère, la masturbation, la fornication, la
pornographie, la prostitution, le viol, les actes
homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de la
luxure. Commis sur des mineurs, de tels actes sont un
attentat encore plus grave contre leur intégrité
physique et morale.
493. Pourquoi le sixième
commandement, bien qu’il dise « Tu ne commettras pas
d’adultère », interdit-il tous les péchés contre la
chasteté?
2336
Bien que dans le texte biblique du
Décalogue on lise « Tu ne commettras pas d’adultère » (Ex,
20,14), la Tradition de l’Église suit intégralement les
enseignements moraux de l’Ancien et du Nouveau
Testament, et considère le sixième commandement comme
englobant tous les péchés contre la chasteté.
494. Quel est le devoir des
autorités civiles en ce qui concerne la chasteté?
2354
Parce qu’elles sont tenues de
promouvoir le respect de la dignité de la personne, les
autorités civiles doivent contribuer à créer un climat
favorable à la chasteté, même en empêchant, par des lois
appropriées, la diffusion de certaines des graves
offenses à la chasteté précédemment évoquées, surtout en
vue de protéger les mineurs et les personnes les plus
fragiles.
495. Quels sont les biens de
l’amour conjugal auquel est ordonnée la sexualité?
2360-2361
2397-2398
Les biens de l’amour conjugal qui,
pour les baptisés, est sanctifié par le sacrement de
mariage sont : l’unité, la fidélité, l’indissolubilité
et l’ouverture à la fécondité.
496. Quelle signification a l’acte
conjugal?
2362-2367
L’acte conjugal a une double
signification : unitive (la donation réciproque des
époux), et procréatrice (l’ouverture à la transmission
de la vie). Nul ne doit briser le lien indissociable que
Dieu a voulu entre les deux significations de l’acte
conjugal, en excluant l’une ou l’autre d’entre elles.
497. Quand la régulation des
naissances est-elle morale?
2368-2369
2399
La régulation des naissances, qui
représente un des aspects de la paternité et de la
maternité responsables, est objectivement conforme à la
morale quand elle se vit entre les époux sans contrainte
extérieure, ni par égoïsme, mais pour des motifs sérieux
et par des méthodes conformes aux critères objectifs de
moralité, à savoir par la continence périodique et le
recours aux périodes infécondes.
498. Quels sont les moyens de
régulation des naissances qui sont immoraux?
2370-2372
Est intrinsèquement immorale toute
action – comme, par exemple, la stérilisation directe ou
la contraception – qui, en prévision de l’acte conjugal
ou dans sa réalisation ou encore dans ses conséquences
naturelles, se propose, comme but et comme moyen,
d’empêcher la procréation.
499. Pourquoi l’insémination et la
fécondation artificielles sont-elles immorales?
2373-2377
Elles sont immorales parce qu’elles
dissocient la procréation de l’acte par lequel les époux
se donnent l’un à l’autre, instaurant de ce fait une
domination de la technique sur l’origine et la destinée
de la personne humaine. En outre, l’insémination et la
fécondation hétérologues, par le recours à des
techniques qui font intervenir une personne étrangère au
couple, lèsent le droit de l’enfant à naître d’un père
et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le
mariage et ayant le droit exclusif de ne devenir parents
que l’un par l’autre.
500. Comment doit-on considérer un
enfant?
2378
L’enfant est un don de Dieu,
le don le plus excellent du mariage. Il n’existe pas un
droit d’avoir des enfants (l’enfant dû à tout prix). Il
existe au contraire le droit pour l’enfant d’être le
fruit de l’acte conjugal de ses parents ainsi que le
droit d’être respecté comme personne dès le moment de sa
conception.
501. Que peuvent faire les époux,
lorsqu’ils n’ont pas d’enfants?
2379
Si le don de l’enfant ne leur a pas
été fait, les époux, après avoir épuisé les recours
légitimes de la médecine, peuvent marquer leur
générosité par l’accueil ou par l’adoption, ou encore
par l’accomplissement de services exigeants à l’égard
d’autrui. Ils réalisent ainsi une précieuse fécondité
spirituelle.
502. Quelles sont les offenses à
la dignité du mariage?
2380-2391
2400
Ce sont : l’adultère, le divorce, la
polygamie, l’inceste, l’union libre (cohabitation,
concubinage), l’acte sexuel avant le mariage ou en
dehors du mariage.
LE SEPTIÈME COMMANDEMENT : TU NE VOLERAS PAS
503. Que déclare le septième
commandement?
2401-2402
Il déclare la destination et la
distribution universelles des biens, la propriété
privée, le respect des personnes et de leurs biens, et
le respect de l’intégrité de la création. Dans ce
commandement, l’Église trouve aussi le fondement de sa
doctrine sociale, qui comprend la rectitude dans
l’action, que ce soit dans le domaine économique, dans
la vie sociale et politique, dans le droit et le devoir
du travail humain, dans la justice et la solidarité
entre les nations, ou dans l’amour pour les pauvres.
504. Quelles sont les conditions
du droit à la propriété privée?
2403
Le droit à la propriété privée existe
à condition que la propriété soit acquise ou reçue de
manière juste et que demeure primordiale la destination
universelle des biens afin de satisfaire les besoins
fondamentaux de tous les hommes.
505. Quelle est la finalité de la
propriété privée?
2404-2406
La propriété privée a pour finalité
de garantir la liberté et la dignité des individus, les
aidant à satisfaire les besoins fondamentaux de ceux
dont ils ont la responsabilité et aussi de ceux qui
vivent dans la nécessité.
506. Que prescrit le septième
commandement?
2407
2450-2451
Le septième commandement prescrit le
respect des biens d’autrui, par la pratique de la
justice et de la charité, de la tempérance et de la
solidarité. Il exige en particulier : le respect des
promesses et des contrats stipulés, la réparation
de toute injustice commise et la restitution des
biens volés; le respect de l’intégrité de la création,
grâce à un usage prudent et modéré des ressources
minérales, végétales et animales qui existent dans
l’univers, avec une attention spéciale aux espèces
menacées d’extinction.
507. Quel comportement doit avoir
l’homme envers les animaux?
2416-2418
2457
L’homme doit traiter avec
bienveillance les animaux, qui sont des créatures de
Dieu, en évitant à leur égard soit un amour excessif,
soit un usage aveugle, surtout pour des expérimentations
scientifiques effectuées au-delà des limites
raisonnables et avec d’inutiles souffrances pour les
animaux eux-mêmes.
508. Qu’interdit le septième
commandement?
2408-2413
2453-2455
Le septième commandement interdit
avant tout le vol, qui consiste en l’usurpation du bien
d’autrui contre la volonté raisonnable du propriétaire.
Il en va de même dans le fait de payer des salaires
injustes, de spéculer sur la valeur des biens pour en
tirer des avantages au détriment d’autrui, de
contrefaire des chèques ou des factures. Il est interdit
en outre de commettre des fraudes fiscales ou
commerciales, d’infliger volontairement un dommage aux
propriétés privées ou publiques, de pratiquer aussi
l’usure, la corruption, l’abus privé des biens sociaux,
les travaux mal exécutés de manière consciente, le
gaspillage.
509. Quel est le contenu de la
doctrine sociale de l’Église?
2419-2423
La doctrine sociale de l’Église, en
tant que développement organique de la vérité de
l’Évangile sur la dignité de la personne humaine et sa
dimension sociale, contient des principes de réflexion,
formule des critères de jugement, et présente des normes
et des orientations pour l’action.
510. Quand l’Église
intervient-elle en matière sociale?
2420
2458
L’Église intervient en portant un
jugement moral en matière économique et sociale, quand
cela est exigé par les droits primordiaux de la
personne, par le bien commun ou par le salut des âmes.
511. Comment doit s’exercer la vie
sociale et économique?
2459
La vie sociale et économique doit
s’exercer selon ses méthodes propres, dans le cadre de
l’ordre moral, pour le service de l’homme dans son
intégralité et pour le service de toute la communauté
humaine, dans le respect de la justice sociale. Elle
doit avoir l’homme comme auteur, centre et fin.
512. Qu’est-ce qui s’oppose à la
doctrine sociale de l’Église?
2424-2425
S’opposent à la doctrine sociale de
l’Église les systèmes économiques et sociaux qui
sacrifient les droits primordiaux des personnes ou qui
font du profit leur règle exclusive et leur fin ultime.
C’est pourquoi l’Église réfute les idéologies associées
au cours de la période moderne au « communisme » ou aux
autres formes athées et totalitaires de « socialisme ».
En outre, dans la pratique du « capitalisme », elle
réfute l’individualisme et le primat absolu de la loi du
marché sur le travail humain.
513. Quel est le sens du travail
pour l’homme?
2426-2428
2460-2461
Pour l’homme, le travail est un
devoir et un droit, grâce auquel il coopère avec Dieu
créateur. En effet, en travaillant avec soin et
compétence, la personne met en œuvre des capacités
inscrites dans sa nature, manifeste les dons du Créateur
et les talents qu’il a reçus; elle subvient à ses
besoins et à ceux de ses proches; et elle sert la
communauté humaine. En outre, avec la grâce de Dieu, le
travail peut être un moyen de sanctification et de
collaboration avec le Christ pour le salut d’autrui.
514. À quel type de travail toute
personne a-t-elle droit?
2429,
2433-2434
L’accès à un travail sûr et honnête
doit être ouvert à tous, sans discrimination injuste,
dans le respect de la libre initiative économique et
d’une rétribution équitable.
515. Quelle est la responsabilité
de l’État en ce qui concerne le travail?
2431
Il revient à l’État d’assurer la
sécurité concernant la garantie des libertés des
individus et de la propriété, ainsi qu’une monnaie
stable et des services publics efficaces; de surveiller
et de conduire l’application des droits humains dans le
secteur économique. En fonction des circonstances, la
société doit aider les citoyens à trouver du travail.
516. Quelle est la tâche des
dirigeants des entreprises?
2432
Les dirigeants des entreprises ont la
responsabilité économique et écologique de leurs
opérations. Ils sont tenus de considérer le bien des
personnes et pas seulement l’augmentation des profits;
ceux-ci sont cependant nécessaires pour réaliser les
investissements, l’avenir des entreprises, l’emploi et
la bonne marche de la vie économique.
517. Quels sont les devoirs des
travailleurs?
2435
Ils doivent s’acquitter de leur
travail avec conscience, compétence et dévouement,
cherchant à résoudre les conflits éventuels par le
dialogue. Le recours à la grève non violente est
moralement légitime quand il se présente comme un
élément nécessaire en vue d’un bénéfice proportionné,
tout en tenant compte du bien commun.
518. Comment s’exercent la justice
et la solidarité entre les nations?
2437-2441
Au niveau international, toutes les
nations et toutes les institutions doivent agir dans la
solidarité et la subsidiarité, dans le but d’éliminer ou
au moins de réduire la misère, l’inégalité des
ressources et des moyens économiques, les injustices
économiques et sociales, l’exploitation des hommes,
l’accroissement de la dette des pays pauvres, les
mécanismes pervers qui font obstacle au développement
des pays les moins avancés.
519. Comment les chrétiens
participent-ils à la vie politique et sociale?
2442
Les fidèles laïcs interviennent
directement dans la vie politique et sociale en animant
avec un esprit chrétien les réalités temporelles et en
collaborant avec tous, comme authentiques témoins de
l’Évangile et artisans de paix et de justice.
520. De quoi s’inspire l’amour
pour les pauvres?
2443-2449
2462-2463
L’amour envers les pauvres s’inspire
de l’Évangile des béatitudes et de l’exemple de Jésus
dans son attention constante envers les pauvres. Jésus a
dit : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes
frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt
25,40). L’amour envers les pauvres passe par
l’engagement contre la pauvreté matérielle et contre les
multiples formes de pauvreté culturelle, morale et
religieuse. Les œuvres de miséricorde, spirituelles et
corporelles, et les nombreuses institutions de
bienfaisance nées au long des siècles sont un témoignage
concret de l’amour préférentiel pour les pauvres qui
caractérise les disciples de Jésus.
LE HUITIÈME COMMANDEMENT : TU NE FERAS PAS DE FAUX
TÉMOIGNAGES
521. Quel est le devoir de l’homme
à l’égard de la vérité?
2464-2470
2504
Toute personne est appelée à la
sincérité et à la véracité dans sa conduite et dans ses
paroles. Chacun a l’obligation de chercher la vérité et
d’y adhérer, ordonnant toute sa vie selon les exigences
de la vérité. En Jésus Christ la vérité de Dieu s’est
manifestée tout entière. Il est la Vérité. Qui le
suit vit dans l’Esprit de vérité et fuit la duplicité,
la simulation et l’hypocrisie.
522. Comment rend-on témoignage à
la vérité?
2471-2474
2505-2506
Le chrétien doit témoigner de la
vérité évangélique dans tous les domaines de son
activité publique et privée, même au prix du sacrifice
de sa vie, si cela est nécessaire. Le martyre est le
témoignage suprême rendu à la vérité de la foi.
523. Qu’interdit le huitième
commandement?
2475-2487
2507-2509
Le huitième commandement interdit :
le faux témoignage et le parjure, le
mensonge, dont la gravité se mesure à la déformation
de la vérité réalisée, aux circonstances, aux intentions
du menteur et aux dommages subis pas ses victimes;
le jugement téméraire, la médisance, la
diffamation, la calomnie, qui diminuent ou
détruisent la bonne réputation et l’honneur auxquels
toute personne a droit;
la flatterie, l’adulation et la
complaisance, surtout si elles ont pour but des
péchés graves ou le consentement à des avantages
illicites. Toute faute commise contre la vérité oblige à
réparation si elle a causé du tort à autrui.
524. Que demande le huitième
commandement?
2488-2492
2510-2511
Le huitième commandement demande le
respect de la vérité, accompagné de la discrétion de la
charité : dans la communication et l’information,
qui doivent évaluer le bien individuel et commun, la
défense de la vie privée, le risque de scandale. Le
respect des secrets professionnels doit toujours
être sauvegardé, sauf cas exceptionnels, et pour des
motifs graves et proportionnés. Est aussi requis le
respect des confidences faites sous le sceau du
secret.
525. Comment doivent être utilisés
les moyens de communication sociale?
2493-2499
2512
L’information dans les médias doit
être au service du bien commun; dans son contenu, elle
doit toujours être vraie et, en sauvegardant la justice
et la charité, intégrale. D’autre part, elle doit
s’exprimer d’une manière honnête et opportune,
respectant scrupuleusement les lois morales, les droits
légitimes et la dignité de la personne.
526. Quelle relation y a-t-il
entre vérité, beauté et art sacré?
2500-2503
2513
La vérité est belle en elle-même.
Elle comporte la splendeur de la beauté spirituelle.
Outre la parole, il existe de nombreuses formes
d’expression de la vérité, en particulier les œuvres
d’art. Elles sont le fruit d’un talent donné par Dieu et
de l’effort de l’homme. L’Art sacré, pour être
vrai et beau, doit évoquer et glorifier le mystère du
Dieu révélé dans le Christ et conduire à l’adoration et
à l’amour du Dieu créateur et sauveur, Beauté
suréminente de Vérité et d’Amour.
LE NEUVIÈME COMMANDEMENT :
TU NE DÉSIRERAS PAS LA FEMME DE TON PROCHAIN
527. Que demande le neuvième
commandement?
2514-2516
2528-2530
Le neuvième commandement requiert de
vaincre la concupiscence charnelle dans les pensées et
les désirs. Le combat contre la concupiscence passe par
la purification du cœur et par la pratique de la vertu
de tempérance.
528. Qu’interdit le neuvième
commandement?
2517-2519
2531-2532
Le neuvième commandement interdit de
cultiver des pensées et les désirs concernant les actes
défendus par le sixième commandement.
529. Comment parvient-on à la
pureté du cœur?
2520
Avec la grâce de Dieu et en luttant
contres les désirs désordonnés, le baptisé parvient à la
pureté du cœur par la vertu et le don de chasteté, la
pureté d’intention, la transparence du regard, extérieur
et intérieur, la discipline des sentiments et de
l’imagination, la prière.
530. Quelles sont les autres
exigences de la pureté?
2521-2527
2533
La pureté exige la pudeur;
elle protège l’intimité de la personne, exprime la
délicatesse de la chasteté, règle les regards et les
gestes pour qu’ils soient conformes à la dignité des
personnes et de leur union. Elle libère de l’érotisme
ambiant et tient à l’écart de tout ce qui favorise la
curiosité malsaine. Elle requiert encore une
purification du climat social, par un combat soutenu
contre la permissivité des mœurs, qui repose sur une
conception erronée de la liberté humaine.
LE DIXIÈME COMMANDEMENT :
TU NE CONVOITERAS PAS LE BIEN DU PROCHAIN
531. Que commande et que défend le
dixième commandement?
2534-2540
2551-2554
Ce commandement complète le
précédent. Il demande une attitude intérieure de respect
dans les rapports avec la propriété d’autrui. Il
interdit l’avidité, la convoitise effrénée
des biens d’autrui, l’envie, qui traduit la
tristesse éprouvée devant les biens d’autrui et le désir
immodéré de se les approprier.
532. Que demande Jésus par la
pauvreté du cœur?
2544-2547
2556
Jésus demande à ses disciples de le
préférer, Lui, à tout et à tous. Le détachement des
richesses dans un esprit de pauvreté évangélique et
l’abandon à la providence de Dieu, qui nous libère de
l’inquiétude du lendemain, disposent à la béatitude des
« pauvres en esprit, parce que le Royaume des cieux est
à eux » (Mt 5,3).
533. Quel est le plus grand désir
de l’homme?
2548-2550
2557
Le plus grand désir de l’homme, c’est
de voir Dieu. C’est le cri de tout son être : « Je veux
voir Dieu ». En effet, l’homme réalise son bonheur vrai
et total dans la vision et la béatitude de celui qui l’a
créé par amour et qui l’attire à lui dans son amour
infini.
« Celui
qui voit Dieu a obtenu tous les biens que l’on peut
concevoir » (saint Grégoire de Nysse).
QUATRIÈME PARTIE
LA PRIÈRE CHRÉTIENNE
PREMIÈRE SECTION
LA PRIÈRE
DANS LA
VIE CHRÉTIENNE
534. Qu’est-ce que la prière?
2558-2565
2590
La prière est l’élévation de l’âme
vers Dieu ou la demande faite à Dieu des biens conformes
à sa volonté. Elle est toujours un don de Dieu qui vient
à la rencontre de l’homme. La prière chrétienne est une
relation personnelle et vivante des fils de Dieu avec
leur Père infiniment bon, avec son Fils Jésus Christ,
avec le Saint-Esprit qui habite en leur cœur.
CHAPITRE I
LA RÉVÉLATION DE
LA PRIÈRE
535. Pourquoi y a-t-il un appel
universel à la prière?
2566-2567
Parce que Dieu, en tout premier lieu
par la création, appelle tout être du néant. Et même
après la chute, l’homme continue d’être capable de
reconnaître son Créateur, gardant en lui le désir de
celui qui l’a appelé à l’existence. Toutes les
religions, et particulièrement toute l’histoire du
salut, témoignent de ce désir de Dieu chez l’homme. Mais
c’est Dieu le premier qui attire inlassablement chaque
personne à la rencontre mystérieuse de la prière.
LA RÉVÉLATION DE LA PRIÈRE
DANS L’ANCIEN TESTAMENT
536. En quoi Abraham est-il un
modèle de prière?
2570-2573
2592
Abraham est un modèle de prière parce
qu’il marche en présence de Dieu, qu’il l’écoute et
qu’il lui obéit. Sa prière est un combat de la foi parce
que, même dans les moments d’épreuve, il continue de
croire en la fidélité de Dieu. En outre, après avoir
reçu sous sa tente la visite du Seigneur qui lui confie
ses desseins, Abraham ose intercéder pour les pécheurs
avec une confiance audacieuse.
537. Comment Moïse priait-il?
2574-2577
2593
La prière de Moïse est typique de la
prière contemplative. Dieu, qui, du Buisson ardent, a
appelé Moïse, s’entretient avec lui souvent et
longuement, « face à face, comme un homme parle à son
ami » (Ex 33,11). Dans cette intimité avec Dieu,
Moïse puise la force d’intercéder avec insistance en
faveur de son peuple : sa prière préfigure ainsi
l’intercession de l’unique médiateur, Jésus Christ.
538. Dans l’Ancien Testament,
quels sont les rapports du temple et du roi avec la
prière?
2578-2580
2594
À l’ombre de la demeure de Dieu –
l’Arche de l’Alliance, puis le temple –, s’épanouit la
prière du peuple de Dieu, sous la conduite de ses
pasteurs. Parmi eux, il y a David, le roi « selon le
cœur de Dieu », le pasteur qui prie pour son peuple. Sa
prière est un modèle pour la prière du peuple, parce
qu’elle est adhésion à la promesse divine et confiance
remplie d’amour pour Celui qui est le seul Roi et le
seul Seigneur.
539. Quelle est le rôle de la
prière dans la mission des Prophètes?
2581-2584
Les Prophètes puisent dans la prière
lumière et force pour exhorter le peuple à la foi et à
la conversion du cœur. Ils entrent dans une grande
intimité avec Dieu et ils intercèdent pour leurs frères,
auxquels ils annoncent ce qu’ils ont vu et entendu de la
part du Seigneur. Élie est le père des Prophètes,
c’est-à-dire de ceux qui cherchent le Visage de Dieu.
Sur le Mont Carmel, il obtient le retour du peuple à la
foi, grâce à l’intervention de Dieu qu’il supplie ainsi
: « Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi » (1 R
18,37).
540. Quelle est l’importance des
Psaumes dans la prière?
2579
2585-2589
2596-2597
Les Psaumes sont le sommet de la
prière dans l’Ancien Testament : la parole de Dieu y
devient prière de l’homme. Tout à la fois personnelle et
communautaire, cette prière, inspirée par l’Esprit
Saint, chante les merveilles de Dieu dans la création et
dans l’histoire du salut. Le Christ a prié les Psaumes
et les a portés à leur accomplissement. C’est pourquoi
ils demeurent un élément essentiel et permanent de la
prière de l’Église, adapté aux hommes de toute condition
et de tous les temps.
LA PRIÈRE EST PLEINEMENT RÉVÉLÉE ET RÉALISÉE EN JÉSUS
541. De qui Jésus a-t-il appris à
prier?
2599
2620
Selon son cœur d’homme, Jésus a
appris à prier de sa mère et de la tradition juive. Mais
sa prière jaillit d’une source plus secrète, parce qu’il
est le Fils éternel de Dieu qui, dans sa sainte
humanité, adresse à son Père la prière filiale parfaite.
542. Quand Jésus priait-il?
2600-2604
2620
L’Évangile montre souvent Jésus en
prière. Nous le voyons retiré dans la solitude, même la
nuit. Il prie avant les moments décisifs de sa mission
ou de celle des Apôtres. De fait, toute sa vie est
prière, parce qu’il est en constante communion d’amour
avec son Père.
543. Comment Jésus a-t-il prié
durant sa passion?
2605-2606
2620
Pendant l’agonie au Jardin de
Gethsémani, ainsi que par les dernières paroles sur la
Croix, la prière de Jésus révèle la profondeur de sa
prière filiale. Jésus porte à son achèvement le dessein
d’amour du Père et prend sur lui toutes les angoisses de
l’humanité, toutes les demandes et les intercessions de
l’histoire du salut. Il les présente au Père qui les
accueille et les exauce au-delà de toute espérance, en
le ressuscitant des morts.
544. Comment Jésus nous
enseigne-t-il à prier?
2608-2614
2621
Jésus nous enseigne à prier non
seulement avec la prière du Notre Père, mais
aussi quand il est en prière. De cette manière, en plus
du contenu de la prière, il nous enseigne les
dispositions requises pour une prière vraie : la pureté
du cœur qui cherche le Royaume et qui pardonne à ses
ennemis, la confiance audacieuse et filiale qui va
au-delà de ce que nous ressentons et comprenons, la
vigilance qui protège le disciple de la tentation. C’est
la prière au Nom de Jésus, notre Médiateur auprès du
Père.
545. Pourquoi notre prière
est-elle efficace?
2615-2616
Notre prière est efficace parce
qu’elle est unie dans la foi à celle de Jésus. En lui,
la prière chrétienne devient communion d’amour avec le
Père. Nous pouvons alors présenter nos demandes à Dieu
et être exaucés : « Demandez et vous recevrez, et votre
joie sera parfaite » (Jn 16,24).
546. Comment priait la Vierge
Marie?
2617; 2618
2622; 2674
2679
La prière de Marie se caractérise par
sa foi et par l’offrande généreuse de tout son être à
Dieu. La Mère de Jésus est aussi la Nouvelle Ève, la
«Mère des vivants ». Elle prie Jésus, son Fils, pour les
besoins des hommes.
547. Y a-t-il une prière de Marie
dans l’Évangile?
2619
Hormis l’intercession de Marie à Cana
en Galilée, l’Évangile nous mentionne le Magnificat
(Lc 1,46-55), qui est le cantique de la Mère
de Dieu et celui de l’Église; c’est le remerciement
joyeux qui jaillit du cœur des pauvres parce que leur
espérance est réalisée par l’accomplissement des
promesses divines.
LA PRIÈRE DANS LE TEMPS DE L’ÉGLISE
548. Comment priait la première
communauté chrétienne de Jérusalem?
2623-2624
Au début des Actes des Apôtres,
il est écrit que, dans la première communauté de
Jérusalem, formée par l’Esprit Saint à la vie de prière,
les croyants « étaient assidus à l’enseignement des
Apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du
pain et aux prières » (Ac 2,42).
549. Comment l’Esprit Saint
intervient-il dans la prière de l’Église?
2623; 2625
Le Saint-Esprit, Maître intérieur de
la prière chrétienne, forme l’Église à la vie de prière
et il la fait entrer toujours plus profondément dans la
contemplation et dans l’union avec l’insondable mystère
du Christ. Les formes de prière, telles que les révèlent
les Écrits apostoliques et canoniques, resteront
normatives pour la prière chrétienne.
550. Quelles sont les formes
essentielles de la prière chrétienne?
2643-2644
Ce sont la bénédiction et
l’adoration, la prière de demande et d’intercession,
l’action de grâce et la louange. L’Eucharistie contient
et exprime toutes les formes de prière.
551. Qu’est-ce que la bénédiction?
2626-2627
2645
La bénédiction est la réponse de
l’homme aux dons de Dieu. Nous bénissons le
Tout-Puissant qui nous a bénis le premier et qui nous
comble de ses dons.
552. Comment définir l’adoration?
2628
L’adoration est le prosternement de
l’homme, qui se reconnaît créature devant son Créateur
trois fois saint.
553. Quelles sont les diverses
formes de la prière de demande?
2629-2633
2646
Il peut s’agir d’une demande de
pardon ou encore d’une demande humble et confiante pour
tous nos besoins, tant spirituels que matériels. Mais la
première réalité à désirer, c’est la venue du Royaume.
554. En quoi consiste
l’intercession?
2634-2636
2647
L’intercession consiste à demander en
faveur d’un autre. Elle nous conforme et nous unit à la
prière de Jésus, qui intercède auprès du Père pour tous
les hommes, en particulier pour les pécheurs.
L’intercession doit s’étendre même à nos ennemis.
555. Quand rend-on à Dieu l’action
de grâce?
2637-2638
2648
L’Église rend sans cesse grâce à
Dieu, surtout en célébrant l’Eucharistie dans laquelle
le Christ la fait participer à son action de grâce au
Père. Pour le chrétien, tout événement devient matière à
action de grâce.
556. Qu’est-ce que la prière de
louange?
2639-2643
2649
La louange est la forme de prière qui
reconnaît le plus immédiatement que Dieu est Dieu. Elle
est totalement désintéressée : elle chante Dieu pour
lui-même et lui rend gloire parce qu’il est.
CHAPITRE II
LA TRADITION DE LA
PRIÈRE
557. Quelle est l’importance de la
Tradition en relation avec la prière?
2650-2651
Dans l’Église, c’est à travers la
Tradition vivante que l’Esprit Saint apprend à prier aux
enfants de Dieu. En effet, la prière ne se réduit pas au
jaillissement spontané d’une impulsion intérieure, mais
elle implique la contemplation, l’étude et la
pénétration profonde des réalités spirituelles dont on
fait l’expérience.
AUX SOURCES DE LA PRIÈRE
558. Quelles sont les sources de
la prière chrétienne?
2652-2662
Ce sont : la Parole de Dieu,
qui nous donne la « sublime science » du Christ (Ph
3,8); la Liturgie de l’Église, qui annonce,
actualise et communique le mystère du salut; les
vertus théologales; les situations quotidiennes,
parce qu’elles nous permettent de rencontrer Dieu.
« Je
Vous aime, Seigneur, et la seule grâce que je Vous
demande, c’est de Vous aimer éternellement […]. Mon
Dieu, si ma langue ne peut dire à tous moments que
je Vous aime, je veux que mon cœur Vous le répète
autant de fois que je respire » (saint Jean
Marie Vianney).
LE CHEMIN DE LA PRIÈRE
559. Existe-t-il dans l’Église
différents chemins de prière?
2663
Dans l’Église, il existe divers
chemins de prière, liés aux différents contextes d’ordre
historique, social et culturel. Il appartient au
Magistère de discerner leur fidélité à la tradition de
la foi apostolique, et aux pasteurs et aux catéchètes
d’en expliquer le sens, qui est toujours en relation
avec Jésus Christ.
560. Quel est le chemin de notre
prière?
2664
2680-2681
Le chemin de notre prière est le
Christ, car elle s’adresse à Dieu notre Père, mais ne
parvient jusqu’à lui que si, au moins de façon
implicite, nous prions au Nom de Jésus. Son humanité est
en effet la seule voie par laquelle l’Esprit Saint nous
enseigne à prier le Notre Père. C’est pourquoi
les prières liturgiques s’achèvent par la formule « Par
Jésus, le Christ, notre Seigneur ».
561. Quel est le rôle de l’Esprit
Saint dans la prière?
2670-2672
2680-2681
Parce que le Saint-Esprit est le
Maître intérieur de la prière chrétienne et que « nous
ne savons pas ce que nous devons demander » (Rm
8,26), l’Église nous exhorte à l’invoquer et à
l’implorer en toute occasion : « Viens Esprit Saint! »
562. En quoi la prière chrétienne
est-elle mariale?
2673-2679
2682
En raison de la coopération
singulière de Marie à l’action de l’Esprit Saint,
l’Église aime la prier et prier avec elle, l’Orante
parfaite, pour magnifier et invoquer le Seigneur avec
elle. En effet, Marie nous « montre le chemin », qui est
son Fils, l’unique Médiateur.
563. Comment l’Église prie-t-elle
Marie?
2676-2678
2682
Avant tout avec l’Ave Maria (Je
vous salue, Marie), prière par laquelle l’Église
demande l’intercession de la Vierge. Parmi les autres
prières mariales, il y a le Rosaire, l’hymne
acathiste, la Paraclèse, les hymnes et les
cantiques des diverses traditions chrétiennes.
DES GUIDES POUR LA PRIÈRE
564. Comment les saints sont-ils
des guides pour la prière?
2683-2684
2692-2693
Les saints sont nos modèles de prière
et nous leur demandons aussi d’intercéder pour nous et
pour le monde entier auprès de la Sainte Trinité. Leur
intercession est leur plus haut service du dessein de
Dieu. Tout au long de l’histoire de l’Église, se sont
développés, dans la communion des saints, différents
types de spiritualité, qui apprennent à vivre et
à pratiquer la prière.
565. Qui peut éduquer à la prière?
2685-2690
2694-2695
La famille chrétienne est le premier
foyer de l’éducation à la prière. La prière quotidienne
en famille est particulièrement recommandée, parce
qu’elle est le premier témoignage de la vie de prière de
l’Église. La catéchèse, les groupes de prière, la «
direction spirituelle », constituent une école et une
aide à la prière.
566. Quels sont les lieux
favorables à la prière?
2691
2696
On peut prier n’importe où, mais le
choix d’un lieu approprié n’est pas indifférent pour la
prière. L’église est le lieu propre de la prière
liturgique et de l’adoration eucharistique. D’autres
lieux peuvent aussi aider à prier, comme un « coin de
prière » à la maison, un monastère, un sanctuaire.
CHAPITRE III
LA VIE DE PRIÈRE
567. Quels sont les moments les
plus indiqués pour la prière?
2697-2698
2720
Tous les moments sont favorables à la
prière. Mais l’Église propose aux fidèles des rythmes
destinés à nourrir la prière continuelle : prières du
matin et du soir, avant et après les repas, liturgie des
Heures, Eucharistie dominicale, chapelet, fêtes de
l’année liturgique.
« Il
faut se souvenir de Dieu plus souvent qu’on ne
respire » (saint Grégoire de Nazianze).
568. Quelles sont les expressions
de la vie de prière?
2697-2699
La tradition chrétienne a conservé
trois expressions majeures pour exprimer et vivre la
prière : la prière vocale, la méditation et la prière
contemplative. Leur trait commun est le recueillement du
cœur.
LES EXPRESSIONS DE LA PRIÈRE
569. Comment se caractérise la
prière vocale?
2700-2704
2722
La prière vocale associe le corps à
la prière intérieure du cœur. Même la plus intérieure
des prières ne saurait négliger la prière vocale. Dans
tous les cas, elle doit toujours provenir d’une foi
personnelle. Avec le Notre Père, Jésus nous a
enseigné une formule parfaite de la prière vocale.
570. Qu’est-ce que la méditation?
2705-2708
2723
La méditation est une réflexion
priante, qui part surtout de la Parole de Dieu dans la
Bible. Elle met en œuvre l’intelligence, l’imagination,
l’émotion, le désir, dans le but d’approfondir sa foi,
de convertir son cœur et d’affermir sa volonté de suivre
le Christ. Elle est une étape préliminaire vers l’union
d’amour avec le Seigneur;
571. Qu’est-ce que la prière
contemplative?
2709-2719
2724
2739-2741
La prière contemplative est un simple
regard sur Dieu, dans le silence et dans l’amour. Elle
est un don de Dieu, un moment de foi pure durant lequel
celui qui prie cherche le Christ, s’en remet à la
volonté d’amour du Père et se recueille sous l’action de
l’Esprit Saint. Sainte Thérèse d’Avila la définit comme
« un commerce intime d’amitié, où l’on s’entretient
souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé ».
LE COMBAT DE LA PRIÈRE
572. Pourquoi la prière est-elle
un combat?
2725
La prière est un don de la grâce,
mais elle suppose toujours une réponse décidée de notre
part parce que celui qui prie combat contre lui-même,
contre la mentalité environnante et surtout contre le
Tentateur, qui fait tout pour détourner de la prière. Le
combat de la prière est inséparable du progrès de la vie
spirituelle. On prie comme on vit, parce que l’on vit
comme on prie.
573. Y a-t-il des objections à la
prière?
2726-2728
2752-2753
En plus des conceptions erronées,
beaucoup pensent qu’ils n’ont pas le temps de prier ou
qu’il est inutile de prier. Ceux qui prient peuvent se
décourager face aux difficultés et aux insuccès
apparents. Pour vaincre ces obstacles, sont nécessaires
l’humilité, la confiance et la persévérance.
574. Quelles sont les difficultés
de la prière?
2729-2733
2754-2755
La distraction est la
difficulté habituelle de notre prière. Elle détache de
l’attention à Dieu et elle peut aussi révéler ce à quoi
nous sommes attachés. Notre cœur doit alors se tourner
humblement vers le Seigneur. La prière est souvent
envahie par la sécheresse, dont le dépassement
permet, dans la foi, d’adhérer au Seigneur, même sans
consolation sensible. L’acédie est une forme de
paresse spirituelle due au relâchement de la vigilance
et à la négligence du cœur.
575. Comment fortifier notre
confiance filiale?
2734-2741
2756
La confiance filiale est éprouvée
quand nous avons le sentiment de n’être pas toujours
exaucés. Nous devons alors nous demander si Dieu est
pour nous un Père dont nous cherchons à faire la
volonté, ou s’il est un moyen pour obtenir ce que nous
voulons. Si notre prière s’unit à celle de Jésus, nous
savons qu’il nous accorde bien davantage que tel ou tel
don : nous recevons l’Esprit Saint qui change notre
cœur.
576. Est-il possible de prier à
tout moment?
2742-2745
2757
Prier est toujours possible, parce
que le temps du chrétien est le temps du Christ
ressuscité, qui est « avec nous tous les jours » (Mt
28,20). Prière et vie chrétienne sont donc
inséparables.
« Il est
possible, même au marché ou dans une promenade
solitaire, de faire une fréquente et fervente
prière. Assis dans votre boutique, soit en train
d’acheter ou de vendre, ou même de faire la cuisine
» (saint Jean Chrysostome).
577. Qu’est la prière de l’Heure
de Jésus?
2604
2746-2751
2758
On désigne ainsi la prière
sacerdotale de Jésus au cours de la dernière Cène.
Jésus, Grand-Prêtre de la Nouvelle Alliance, se tourne
vers son Père quand vient l’Heure de son «
passage » à Lui, l’Heure de son sacrifice.
DEUXIÈME SECTION
LA
PRIÈRE DU SEIGNEUR :
LE NOTRE PÈRE
Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux, que ton
Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté
soit faite, sur la terre comme au ciel. Donne-nous
aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos
offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous
ont offensés,et ne nous soumets pas à la tentation, mais
délivre-nous du mal.
Pater Noster
Pater noster qui es in cælis:
sanctifícetur Nomen Tuum; advéniat Regnum Tuum; fiat
volúntas Tua, sicut in cælo, et in terra.Panem nostrum
cotidiánum da nobis hódie; et dimítte nobis débita
nostra, sicut et nos dimíttimus debitóribus nostris; et
ne nos indúcas in tentatiónem; sed líbera nos a Malo.
578. Quelle est l’origine du
Notre Père?
2759-2760
2773
Jésus nous a enseigné cette prière
chrétienne irremplaçable, le Notre Père, un jour
où un disciple, le voyant prier, lui demanda : «
Apprends-nous à prier » (Lc 11,1). La tradition
liturgique a toujours utilisé le texte de Matthieu
(6,9-13).
« LA SYNTHÈSE DE TOUT L’ÉVANGILE »
579. Quelle est la place du
Notre Père dans les Écritures?
2761-2764
2774
Le Notre Père est le « résumé
de tout l’Évangile » (Tertullien), « la plus parfaite
des prières » (saint Thomas d’Aquin). Placé au centre
du Sermon sur la Montagne (Mt 5-7), il reprend
sous forme de prière le contenu essentiel de l’Évangile.
580. Pourquoi est-il appelé « la
prière du Seigneur »?
2765-2766
2775
Le Notre Père est appelé «
Oraison dominicale », c’est-à-dire « la prière du
Seigneur », parce qu’il a été enseigné par le Seigneur
lui-même.
581. Quelle place tient le
Notre Père dans la prière de l’Église?
2767-2772
2776
Prière par excellence de l’Église, le
Notre Père est « remis » au Baptême et à la
Confirmation pour manifester la nouvelle naissance à la
vie divine des fils de Dieu. L’Eucharistie en révèle le
sens plénier, puisque ses demandes, s’appuyant sur le
mystère du salut déjà réalisé, seront pleinement
exaucées lors de la venue du Seigneur. Le Notre Père
fait partie intégrante de la liturgie des Heures.
« NOTRE PÈRE QUI ES AUX CIEUX »
582. Pourquoi pouvons-nous « oser
nous approcher en toute confiance » de notre Père?
2777-2778
2797
Parce que Jésus, notre Rédempteur,
nous introduit devant la Face du Père, et que son Esprit
fait de nous des fils. Ainsi, nous pouvons prier le
Notre Père avec une confiance simple et filiale,
avec une joyeuse assurance et une humble audace, dans la
certitude d’être aimés et exaucés.
583. Comment est-il possible
d’invoquer Dieu comme « Père »?
2779-2785
2789
2798-2800
Nous pouvons invoquer le « Père »
parce que le Fils de Dieu fait homme nous l’a révélé et
que son Esprit nous le fait connaître. L’invocation du
Père nous fait entrer dans son mystère, avec un
émerveillement toujours nouveau, et elle suscite en nous
le désir de nous conduire de manière filiale. Avec la
prière du Seigneur, nous prenons donc conscience d’être
nous mêmes des fils du Père, dans le Fils.
584. Pourquoi disons-nous « Notre
» Père?
2786-2790
2801
« Notre » exprime une relation
complètement nouvelle avec Dieu. Quand nous prions le
Père, nous l’adorons et nous le glorifions avec le Fils
et l’Esprit. Dans le Christ, nous sommes « son » peuple,
et lui, il est « notre » Dieu, dès maintenant et pour
l’éternité. En effet, nous disons « notre » Père parce
que l’Église du Christ est la communion d’une multitude
de frères, qui ne font qu’« un seul cœur et une seule
âme » (Ac 4,32).
585. Avec quel esprit de communion
et de mission prions-nous « notre » Père?
2791-2793
2801
Étant donné que prier « notre » Père
est le bien commun des baptisés, ces derniers
ressentent l’urgent appel à prendre part à la prière de
Jésus pour l’unité de ses disciples. Prier le « Notre
Père », c’est prier avec et pour tous les hommes, afin
qu’ils connaissent le seul et vrai Dieu, et qu’ils
soient rassemblés dans l’unité.
586. Que signifie l’expression «
qui es aux cieux »?
2794-2796
2802
Cette expression biblique ne désigne
pas un lieu, mais une manière d’être : Dieu est au-delà
et au- dessus de tout. Elle désigne la majesté, la
sainteté de Dieu, et aussi sa présence dans le cœur des
justes. Le Ciel, ou la Maison du Père, constitue la
vraie patrie vers laquelle nous tendons dans
l’espérance, alors que nous sommes encore sur la terre.
Nous vivons déjà en elle, « cachés en Dieu avec le
Christ » (Col 3,3).
LES SEPT DEMANDES
587. Comment se compose la prière
du Seigneur?
2803-2806
2857
Elle contient sept demandes à Dieu le
Père. Les trois premières, plus théologales, nous
tournent vers lui, pour sa gloire : c’est le propre de
l’amour de penser avant tout à celui qui nous aime.
Elles indiquent ce que nous avons tout particulièrement
à demander : la sanctification du Saint Nom, la venue du
Royaume, l’accomplissement de Sa volonté. Les quatre
dernières demandes présentent au Père de miséricorde nos
misères et nos attentes. Elles lui demandent notre
nourriture, le pardon, le secours dans les tentations et
la délivrance du Malin.
588. Que signifie : « Que ton Nom
soit sanctifié »?
2807-2812
2858
Sanctifier le Nom de Dieu, c’est
avant tout une louange qui reconnaît Dieu comme Saint.
Dieu a en effet révélé son Nom à Moïse et il a voulu que
son peuple lui soit consacré comme une nation sainte
chez qui il habite.
589. Comment le Nom de Dieu est-il
sanctifié en nous et dans le monde?
2813-2815
Sanctifier le Nom de Dieu qui nous
appelle « à la sanctification » (1 Th 4,7), c’est
désirer que la consécration baptismale vivifie toute
notre vie. C’est aussi demander que, par notre vie et
notre prière, le Nom de Dieu soit connu et béni par tout
homme.
590. Que demande l’Église
lorsqu’elle prie en disant : « Que ton Règne vienne »?
2816-2821
2859
L’Église implore la venue finale du
Royaume de Dieu par le retour du Christ dans sa gloire.
Mais l’Église prie aussi pour que le Règne de Dieu
grandisse dès aujourd’hui par la sanctification des
hommes dans l’Esprit et grâce à leurs efforts au service
de la justice et de la paix, selon les Béatitudes. Cette
demande est le cri de l’Esprit et de l’Épouse : « Viens
Seigneur Jésus » (Ap 22,20).
591. Pourquoi demander : « Que ta
volonté soit faite sur la terre comme au ciel »?
2822-2827
2860
La volonté de notre Père est que «
tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2,3). C’est
pourquoi Jésus est venu pour accomplir parfaitement la
volonté salvifique du Père. Nous prions Dieu le Père
d’unir notre volonté à celle de son Fils, à l’exemple de
la Vierge Très Sainte et des Saints. Nous demandons que
son dessein d’amour bienveillant se réalise pleinement
sur la terre comme c’est déjà le cas au ciel. C’est par
la prière que nous pouvons « discerner la volonté de
Dieu » (Rm 12,2) et obtenir la « constance pour
l’accomplir » (He 10,36).
592. Quel est le sens de la
demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
»?
2828-2834
2861
En demandant à Dieu, avec l’abandon
confiant des fils, la nourriture de tous les jours
nécessaire à tous pour leur subsistance, nous
reconnaissons combien Dieu notre Père est bon au-delà de
toute bonté. Nous demandons aussi la grâce de savoir
agir pour que la justice et le partage permettent à ceux
qui possèdent en abondance de venir en aide aux besoins
des autres.
593. Quel est le sens spécifique
de cette demande pour le chrétien?
2835-2837
2861
Puisque « l’homme ne vit pas
seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la
bouche de Dieu » (Mt 4,4), cette demande concerne
également la faim de la Parole de Dieu et du
Corps du Christ reçu dans l’Eucharistie, ainsi que
la faim de l’Esprit Saint. Nous demandons cela avec une
confiance absolue, pour aujourd’hui,
l’aujourd’hui de Dieu, et cela nous est donné surtout
dans l’Eucharistie, avant-goût du banquet du Royaume qui
vient.
594. Pourquoi disons-nous : «
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à
ceux qui nous ont offensés »?
2838-2839
2862
En demandant à Dieu notre Père de
nous pardonner, nous nous reconnaissons pécheurs devant
lui. Mais nous confessons en même temps sa miséricorde
parce que, en son Fils et par les sacrements, « nous
recevons la rédemption et la rémission de nos péchés » (Col
1,14). Notre demande ne sera cependant exaucée qu’à
condition que, de notre côté, nous ayons d’abord
pardonné.
595. Comment le pardon est-il
possible?
2840-2845
2862
La miséricorde ne pénètre notre cœur
que si nous savons, nous aussi, pardonner, même à nos
ennemis. Désormais, même si, pour l’homme, il semble
impossible de satisfaire à cette exigence, le cœur qui
s’offre à l’Esprit Saint peut, comme le Christ, aimer
jusqu’à l’extrême de l’amour, transformer la blessure en
compassion, et l’offense en intercession. Le pardon
participe de la miséricorde de Dieu et est un des
sommets de la prière chrétienne.
596. Que veut dire : « Ne nous
soumets pas à la tentation »?
2846-2849
2863
Nous demandons à Dieu notre Père de
ne pas nous laisser seuls au pouvoir de la tentation.
Nous demandons à l’Esprit de savoir discerner d’une part
entre l’épreuve qui nous fait grandir dans le
bien et la tentation qui mène au péché et à la
mort, et, d’autre part, entre être tenté et
consentir à la tentation. Cette demande nous unit à
Jésus qui a vaincu la tentation par sa prière. Elle
sollicite la grâce de la vigilance et de la persévérance
finale.
597. Pourquoi finissons-nous en
demandant : « Délivre-nous du Mal »?
2850-2854
2864
Le Mal désigne la personne de Satan,
qui s’oppose à Dieu et qui est « le séducteur de toute
la terre » (Ap 12,9). La victoire sur le diable a
déjà été acquise par le Christ. Mais nous prions afin
que la famille humaine soit libérée de Satan et de ses
œuvres. Nous demandons aussi le don précieux de la paix
et la grâce d’attendre avec persévérance la venue du
Christ, qui nous libérera définitivement du Malin.
598. Que signifie l’Amen de la
fin?
2855-2856
2865
« Puis,
la prière achevée, tu dis Amen, contresignant par
cet Amen, qui signifie “Que cela se fasse”, ce que
contient la prière que Dieu nous a enseignée »
(saint Cyrille de Jérusalem).
APPENDICE
A) PRIÈRES COMMUNES
B) FORMULES DE LA DOCTRINE CATHOLIQUE
SIGNE DE LA CROIX
Au nom du Père,
et du Fils,
et du Saint-Esprit. Amen.
DOXOLOGIE
Gloire au Père,
au Fils,
et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement,
maintenant et toujours
et dans les siècles des siècles. Amen.
JE VOUS SALUE, MARIE
Je vous salue, Marie, pleine de
grâce;
Le Seigneur est avec vous;
Vous êtes bénie entre toutes les femmes;
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous, pauvres pécheurs
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.
ANGE DE DIEU
Ange de Dieu,
qui es mon gardien,
et à qui j’ai été confié par la Bonté divine,
éclaire-moi, défends-moi,
conduis-moi et dirige-moi. Amen.
LE REPOS ÉTERNEL
Donne-leur, Seigneur, le repos
éternel
Et que brille sur eux la lumière de ta face.
Qu’ils reposent en paix. Amen.
SIGNUM CRUCIS
In nómine Patris
et Fílii
et Spíritus Sancti. Amen.
GLORIA PATRI
Glória Patri
et Fílio
et Spirítui Sancto.
Sicut erat in princípio,
et nunc et semper
et in sæ´cula sæculórum. Amen.
AVE MARIA
Ave, María, grátia plena,
Dóminus tecum.
Benedícta tu in muliéribus,
et benedíctus fructus ventris tui, Iesus.
Sancta María, Mater Dei,
ora pro nobis peccatóribus,
nunc et in hora mortis nostræ.
Amen.
ANGELE DEI
Ángele Dei,
qui custos es mei,
me, tibi commíssum pietáte supérna,
illúmina, custódi,
rege et gubérna. Amen.
REQUIEM ÆTERNAM
Réquiem ætérnam dona eis Dómine,
et lux perpétua lúceat eis.
Requiéscant in pace. Amen.
A) PRIÈRES COMMUNES
ANGELUS
D. L’ange du Seigneur apporta
l’annonce à Marie.
C. Et elle a conçu
du Saint-Esprit.
Je vous salue, Marie …
D. Voici la servante du Seigneur.
C. Qu’il me soit fait
selon ta parole.
Je vous salue, Marie …
D. Et le Verbe s’est fait chair.
C. Et il a habité parmi nous.
Je vous salue, Marie …
D. Prie pour nous, Sainte Mère de Dieu.
C. Afin que nous soyons rendus dignes
des promesses du Christ.
Prions
Que ta grâce, Seigneur notre Père,
se répande en nos cœurs :
par le message de l’ange,
tu nous as fait connaître l’incarnation
de ton Fils bien-aimé,
conduis-nous, par sa passion et
par sa croix,
jusqu’à la gloire de la Résurrection
Par Jésus, le Christ,
notre Seigneur. Amen.
Gloire au Père...
REGINA CÆLI
(au temps pascal)
Reine du ciel, réjouis-toi,
alleluia.
Car celui qu’il te fut donné de porter,
alleluia,
Est ressuscité comme il l’avait dit.
alleluia.
Prie Dieu pour nous,
alleluia.
D. Sois heureuse et réjouis-toi,
Vierge Marie, alleluia,
C. Car le Seigneur est vraiment ressuscité,
alleluia.
Prions. Dieu qui, par la résurrection de ton
Fils notre Seigneur Jésus Christ, as bien
voulu réjouir le monde, fais, nous t’en
prions, que par la Vierge Marie, sa mère,
nous arrivions aux joies de la vie éternelle.
Par le Christ notre Seigneur.
Amen.
ANGELUS DOMINI
D. Ángelus Dómini
nuntiávit Maríæ.
C. Et concépit
de Spíritu Sancto.
Ave, María...
D. Ecce ancílla Dómini.
C. Fiat mihi secúndum
verbum tuum.
Ave, María...
D. Et Verbum caro factum est.
C. Et habitávit in nobis.
Ave, María...
D. Ora pro nobis, sancta Dei génetrix.
C. Ut digni efficiámur
promissiónibus Christi.
Orémus.
Grátiam tuam, quæ´sumus,
Dómine, méntibus nostris infúnde;
ut qui, Ángelo nuntiánte,
Christi Fílii tui incarnatiónem
cognóvimus,
per passiónem eius et crucem,
ad resurrectiónis glóriam perducámur.
Per eúmdem Christum
Dóminum nostrum. Amen.
Glória Patri...
REGINA CÆLI
(tempus paschale)
Regína cæli lætáre,
allelúia.
Quia quem meruísti portáre,
allelúia.
Resurréxit, sicut dixit,
allelúia.
Ora pro nobis Deum,
allelúia.
D. Gaude et lætáre, Virgo María,
allelúia,
C. Quia surréxit Dóminus vere,
allelúia.
Orémus. Deus, qui per resurrectiónem
Fílii tui Dómini nostri Iesu Christi
mundum lætificáre dignátus es, præsta,
quæ´sumus, ut per eius Genetrícem
Vírginem Maríam perpétuæ
capiámus gáudia vitæ.
Per Christum Dóminum nostrum. Amen.
SALVE REGINA
Salut, ô Reine,
Mère de miséricorde,
notre vie, notre douceur, notre espérance, salut!
Nous crions vers toi,
enfants d’Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant
et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Ô toi, notre avocate
tourne vers nous ton regard miséricordieux.
Et, après cet exil,
montre-nous Jésus,
le fruit béni de tes entrailles.
Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce
Vierge Marie
MAGNIFICAT
Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit
en Dieu, mon Sauveur!
Il s’est penché
sur son humble servante;
désormais, tous les âges
me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles;
Saint est son nom!
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de bien les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël, son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race,
à jamais.
Gloire au Père, et au Fils,
et au Saint-Esprit
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen.
SALVE, REGINA
Salve, Regína,
Mater misericórdiæ,
vita, dulcédo et spes nostra, salve.
Ad te clamámus,
éxsules fílii Evæ.
Ad te suspirámus geméntes et flentes
in hac lacrimárum valle.
Eia ergo, advocáta nostra,
illos tuos misericórdes óculos
ad nos convérte.
Et Iesum benedíctum fructum
ventris tui,
nobis, post hoc exsílium, osténde.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo María!
MAGNIFICAT
Magníficat ánima mea Dóminum,
et exsultávit spíritus meus
in Deo salutári meo.
Quia respéxit humilitátem
ancíllæ suæ,
ecce enim ex hoc beátam
me dicent omnes generatiónes.
Quia fecit mihi magna
qui potens est,
et sanctum nomen eius.
Et misericórdia eius a progénie
in progénies
timéntibus eum.
Fecit poténtiam in bráchio suo,
dispérsit supérbos mente cordis sui.
Depósuit poténtes de sede
et exaltávit húmiles.
Esuriéntes implévit bonis,
et dívites dimísit inánes.
Suscépit Ísrael púerum suum,
recordátus misericórdiæ suæ,
sicut locútus est ad patres nostros,
Ábraham et sémini eius in sæ´cula.
Glória Patri et Fílio
et Spirítui Sancto.
Sicut erat in princípio et nunc et semper,
et in sæcula sæculórum.
Amen.
SUB TUUM
Sous l’abri de ta miséricorde, nous
nous
réfugions,
Sainte Mère de Dieu.
Ne méprise pas nos prières
quand nous sommes dans l’épreuve,
mais de tous les dangers
délivre-nous toujours,
Vierge glorieuse, Vierge bienheureuse.
BENEDICTUS
Béni soit le Seigneur, le Dieu
d’Israël,
qui visite
et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps
anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte,
serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,
afin que délivrés de la main des ennemis,
nous le servions, dans la justice et la
sainteté,
en sa présence, tout au long de nos jours.
Et toi, petit enfant
tu seras appelé prophète du Très-Haut :
tu marcheras devant, à la face du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins
pour donner à son peuple
de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de
notre Dieu,
quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent
les ténèbres
et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas
au chemin de la paix.
Gloire au Père, et au Fils,
et au Saint-Esprit
au Dieu qui est,
qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen.
SUB TUUM
Sub tuum præsídium confúgimus,
Sancta Dei Génetrix.
Nostras deprecatiónes ne despícias
in necessitátibus,
sed a perículis cunctis
líbera nos semper,
Virgo gloriósa et benedícta.
BENEDICTUS
Benedíctus Dóminus, Deus Ísrael,
quia visitávit
et fecit redemptiónem plebis suæ,
et eréxit cornu salútis nobis
in domo David púeri sui,
sicut locútus est per os sanctórum,
qui a sæ´ culo sunt, prophetárum eius,
salútem ex inimícis nostris
et de manu ómnium,
qui odérunt nos,
ad faciéndam misericórdiam
cum pátribus nostris,
et memorári testaménti sui sancti,
iusiurándum, quod iurávit
ad Ábraham patrem nostrum,
datúrum se nobis,
ut sine timóre, de manu inimicórum
nostrórum liberáti,
serviámus illi,
in sanctitáte et iustítia coram ipso
ómnibus diébus nostris.
Et tu, puer,
prophéta Altíssimi vocáberis:
præíbis enim ante fáciem Dómini
paráre vias eius,
ad dandam sciéntiam salútis
plebi eius
in remissiónem peccatórum eórum,
per víscera misericórdiæ Dei nostri,
in quibus visitábit nos óriens ex alto,
illumináre his, qui in ténebris
et in umbra mortis sedent,
ad dirigéndos pedes nostros
in viam pacis.
Glória Patri et Fílio
et Spirítui Sancto.
Sicut erat in princípio
et nunc et semper,
et in sæ´cula sæculórum.
Amen.
TE DEUM
À Dieu, notre louange!
Seigneur, nous te glorifions
À toi, Père éternel,
la terre entière te vénère.
À toi les anges
Et toutes les puissance d’en haut
À toi tous les esprits bienheureux
Redisent sans cesse :
Saint! Saint! Saint!
Le Seigneur, Dieu de l’univers;
le ciel et la terre
sont remplis de ta gloire.
Le chœur glorieux des Apôtres,
les prophètes,
l’armée des martyrs chante ta gloire;
Par toute la terre,
la Sainte Église confesse,
Ô Père, ton infinie majesté;
Ton adorable et unique vrai Fils;
Avec le Saint-Esprit Consolateur.
Ô Christ, tu es le Roi de gloire.
Tu es le Fils éternel du Père.
Pour libérer l’humanité,
tu t’es fait homme,
ne dédaignant pas le corps de la Vierge.
Toi, Vainqueur de la mort,
tu ouvres aux croyants le Royaume
des cieux;
Tu sièges à la droite de Dieu,
Dans la gloire du Père.
Nous croyons que tu es le juge qui
doit venir.
Daigne alors secourir
tes serviteurs que tu as rachetés
par ton précieux sang.
Fais qu’ils soient au nombre de tes saints,
dans la gloire éternelle.
Sauve ton peuple, Seigneur, et bénis
ton héritage.
Sois leur guide et conduis-les sur le chemin
d’éternité.
Chaque jour, nous te bénissons
Nous louons ton nom
à jamais, et dans les siècles des siècles.
Daigne, Seigneur,
veiller sur nous et nous garder de
tout péché.
Aie pitié de nous, Seigneur,
aie pitié de nous.
Que ta miséricorde,
Seigneur, soit sur nous,
puisque tu es notre espoir.
Tu es, Seigneur, mon espérance;
jamais je ne serai déçu.
TE DEUM
Te Deum laudámus,
te Dóminum confitémur.
Te ætérnum Patrem,
omnis terra venerátur.
Tibi omnes ángeli,
tibi cæli et univérsæ potestátes:
Tibi chérubim et séraphim
incessábili voce proclámant:
Sanctus, Sanctus, Sanctus,
Dóminus Deus Sábaoth.
Pleni sunt cæli et terra
maiestátis glóriæ tuæ.
Te gloriósus apostolórum chorus,
te prophetárum laudábilis númerus,
te mártyrum candidátus
laudat exércitus.
Te per orbem terrárum
sancta confitétur Ecclésia,
Patrem imménsæ maiestátis;
venerándum tuum verum
et únicum Fílium;
Sanctum quoque Paráclitum Spíritum.
Tu rex glóriæ, Christe.
Tu Patris sempitérnus es Fílius.
Tu, ad liberándum susceptúrus
hóminem,
non horruísti Vírginis úterum.
Tu, devícto mortis acúleo,
aperuísti credéntibus regna cælórum.
Tu ad déxteram Dei sedes,
in glória Patris.
Iudex créderis esse ventúrus.
Te ergo quæ´sumus,
tuis fámulis súbveni,
quos pretióso sánguine redemísti.
Ætérna fac cum sanctis tuis
in glória numerári.
Salvum fac pópulum tuum, Dómine, et
bénedic hereditáti tuæ.
Et rege eos, et extólle
illos usque in ætérnum.
Per síngulos dies benedícimus te;
et laudámus nomen tuum
in sæ´culum, et in sæ´culum sæ´ culi.
Dignáre, Dómine,
die isto sine peccáto nos custodíre.
Miserére nostri, Dómine,
miserére nostri.
Fiat misericórdia tua,
Dómine, super nos,
quemádmodum sperávimus in te.
In te, Dómine, sperávi:
non confúndar in ætérnum.
VENI CREATOR
Viens, Esprit Créateur,
Visite l’âme de tes fidèles,
Emplis de la grâce d’En-Haut
Les cœurs que tu as créés.
Toi qu’on nomme le Conseiller,
Don du Dieu Très-Haut,
Source vive, feu, charité,
Invisible consécration.
Tu es l’Esprit aux sept dons,
Le doigt de la main du Père,
L’Esprit de vérité promis par le Père,
C’est toi qui inspires nos paroles.
Allume en nous ta lumière,
Emplis d’amour nos cœurs,
Affermis toujours de ta force
La faiblesse de notre corps.
Repousse l’ennemi loin de nous,
Donne-nous ta paix sans retard,
Pour que, sous ta conduite et ton conseil,
Nous évitions tout mal et toute erreur.
Fais-nous connaître le Père,
Révèle-nous le Fils,
Et toi, leur commun Esprit,
Fais-nous toujours croire en toi.
Gloire soit à Dieu le Père,
au Fils ressuscité des morts,
à l’Esprit Saint Consolateur,
maintenant et dans tous les siècles. Amen.
VENI CREATOR SPIRITUS
Veni, creátor Spíritus,
Mentes tuórum vísita,
Imple supérna grátia
Quæ tu creásti péctora.
Qui díceris Paráclitus,
Altíssimi donum Dei,
Fons vivus, ignis, cáritas,
Et spiritális únctio.
Tu septifórmis múnere,
Dígitus patérnæ déxteræ,
Tu rite promíssum Patris,
Sermóne ditans gúttura.
Accénde lumen sénsibus,
Infúnde amórem córdibus,
Infírma nostri córporis
Virtúte firmans pérpeti.
Hostem repéllas lóngius,
Pacémque dones prótinus,
Ductóre sic te præ´vio
Vitémus omne nóxium.
Per Te sciámus da Patrem,
Noscámus atque Fílium,
Teque utriúsque Spíritum
Credámus omni témpore.
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sæ´cula. Amen.
VENI, SANCTE SPIRITUS
Viens, Esprit Saint,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens, Père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos;
dans la fièvre, la fraîcheur;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen.
ÂME DU CHRIST
Âme du Christ,
sanctifie-moi.
Corps du Christ,
sauve-moi.
Sang du Christ,
enivre-moi.
Eau du côté du Christ, lave-moi.
Passion du Christ, fortifie-moi.
Ô bon Jésus, exauce-moi.
Dans tes blessures, cache-moi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi.
De l’ennemi perfide, défends-moi.
À l’heure de ma mort, appelle-moi. Ordonne-moi de venir
à toi, pour qu’avec tes Saints je te loue, toi, dans les
siècles des siècles. Amen.
VENI, SANCTE SPIRITUS
Veni, Sancte Spíritus, Et emítte cæ´
litus Lucis tuæ rádium. Veni, Pater páuperum, Veni,
Dator múnerum, Veni, Lumen córdium. Consolátor óptime,
Dulcis hospes ánimæ, Dulce refrigérium. In labóre
réquies, In æstu tempéries, In fletu solátium. O lux
beatíssima, Reple cordis íntima Tuórum fidélium. Sine
tuo númine, Nihil est in hómine, Nihil est innóxium.
Lava quod est sórdidum, Riga quod est áridum, Sana quod
est sáucium. Flecte quod est rígidum, Fove quod est
frígidum, Rege quod est dévium. Da tuis fidélibus In te
confidéntibus Sacrum septenárium. Da virtútis méritum,
Da salútis éxitum, Da perénne gáudium. Amen.
ANIMA CHRISTI
Ánima Christi, sanctífica me.
Corpus Christi, salva me.
Sanguis Christi, inébria me.
Aqua láteris Christi, lava me.
Pássio Christi, confórta me.
O bone Iesu, exáudi me.
Intra tua vúlnera abscónde me.
Ne permíttas me separári a te.
Ab hoste malígno defénde me.
In hora mortis meæ voca me.
Et iube me veníre ad te,
ut cum Sanctis tuis laudem te
in sæ´cula sæculórum. Amen.
SOUVENEZ-VOUS
Souvenez-vous, ô très miséricordieuse
Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire
qu’aucun de ceux qui avaient eu recours à
votre protection, imploré votre assistance,
réclamé votre secours, ait été abandonné.
Animé d’une pareille confiance, ô Vierge
des vierges, ô ma Mère, je cours vers vous
et, gémissant sous le poids de mes péchés, je
me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe,
ne méprisez pas mes prières, mais accueillez-
les favorablement et daignez les exaucer.
Amen.
ROSAIRE
Mystères joyeux.
(à réciter le lundi et le samedi)
L’Annonciation.
La Visitation.
La Nativité.
La Présentation de Jésus au Temple.
Recouvrement de Jésus au Temple.
Mystère lumineux
(à réciter le jeudi)
Le baptême de Jésus dans le Jourdain.
Les noces de Cana.
L’annonce du Royaume de Dieu.
La Transfiguration.
L’Institution de l’Eucharistie.
Mystères douloureux
(à réciter le mardi et le vendredi)
L’agonie de Jésus au Jardin des Oliviers.
La flagellation.
Le couronnement d’épines.
Jésus porte sa croix.
La mort de Jésus en croix.
Mystères glorieux
(à réciter le mercredi et le dimanche)
La Résurrection.
L’Ascension.
La Pentecôte.
L’Assomption.
Le couronnement de Marie.
Prière à la fin du Rosaire
D. Prie pour nous, Sainte Mère de Dieu.
C. Afin que nous soyons rendus dignes
des promesses du Christ.
Prions.
Ô Dieu, dont le Fils unique, par sa
vie, sa
mort et sa résurrection, nous a acquis les
récompenses de la vie éternelle, fais, nous
t’en supplions, qu’en méditant ces mystères
du Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie,
nous puissions imiter ce qu’ils contiennent
et obtenir ce qu’ils promettent. Par Jésus
Christ, notre Seigneur. Amen.
MEMORARE
Memoráre, O piíssima Virgo María, non
esse audítum a sæ´ culo, quemquam ad tua
curréntem præsídia, tua implorántem
auxília, tua peténtem suffrágia, esse
derelíctum. Ego tali animátus confidéntia,
ad te, Virgo Vírginum, Mater, curro, ad te
vénio, coram te gemens peccátor assisto.
Noli, Mater Verbi, verba mea despícere;
sed áudi propítia et exáudi. Amen.
ROSARIUM
Mystéria gaudiósa
(in feria secunda et sabbato)
Annuntiátio.
Visitátio.
Natívitas.
Præsentátio.
Invéntio in Templo.
Mystéria luminósa
(in feria quinta)
Baptísma apud Iordánem.
Autorevelátio apud Cananénse matrimónium.
Regni Dei proclamátio coniúncta cum invitaménto ad
conversiónem.
Transfigurátio.
Eucharistíæ Institútio.
Mystéria dolorosa
(in feria tertia et feria sexta)
Agonía in Hortu.
Flagellátio.
Coronátio Spinis.
Baiulátio Crucis.
Crucifíxio et Mors.
Mysteria gloriosa
(in feria quarta et Dominica)
Resurréctio.
Ascénsio.
Descénsus Spíritus Sancti.
Assúmptio.
Coronátio in Cælo.
Oratio ad finem Rosarii dicenda
D. Ora pro nobis, sancta Dei génetrix.
C. Ut digni efficiámur
promissiónibus Christi.
Orémus.
Deus, cuius Unigénitus per vitam, mortem
et resurrectiónem suam nobis salútis
ætérnæ præ´mia comparávit, concéde,
quæ´sumus: ut hæc mystéria sacratíssimo
beátæ Maríæ Vírginis Rosário recoléntes,
et imitémur quod cóntinent, et quod
promíttunt assequámur. Per eúmdem
Christum Dóminum nostrum. Amen.
PRIÈRE DE L’ENCENS
(Tradition copte)
Ô Roi de la paix, donne-nous ta paix et
pardonne nos péchés. Éloigne les ennemis
de l’Église et garde-la, afin qu’elle ne
défaille pas.
L’Emmanuel notre Dieu est au milieu
de nous dans la gloire du Père et de l’Esprit
Saint.Qu’il nous bénisse, qu’il purifie notre coeur
et qu’il guérisse les maladies de l’âme et du
corps.
Nous t’adorons, ô Christ, avec ton Père de
bonté et avec l’Esprit Saint, parce que tu es
venu et parce que tu nous as sauvés.
PRIÈRE DE « L’ADIEU À l’AUTEL »
AVANT DE QUITTER L’ÉGLISE
APRÈS LA LITURGIE
(Tradition Syro-Maronite)
Sois en paix, Autel de Dieu. Puisse
l’oblation
que je t’ai prise servir à la rémission des
dettes et au pardon des péchés. Qu’elle
m’obtienne de me tenir devant le tribunal du
Christ sans damnation et sans confusion. Je
ne sais pas s’il me sera donné de revenir
offrir sur toi un autre Sacrifice. Protège-moi,
Seigneur, et garde ton Église, qui est chemin
de vérité et de salut. Amen.
PRIÈRE POUR LES DÉFUNTS
(Tradition Byzantine)
Dieu des esprits et de toute chair,
qui a foulé
au pied la mort, qui a réduit le diable à néant
et qui a donné ta vie au monde; Donne toi-même,
Seigneur, à l’âme de ton serviteur
défunt N. le repos dans un lieu lumineux,
verdoyant et frais, loin de la souffrance, de la
douleur et des gémissements. Que le Dieu
bon et miséricordieux lui pardonne tous ses
péchés commis en parole, par action et
en pensée. Parce qu’il n’existe pas d’homme
qui vive et qui ne pèche pas; toi seul es sans
péché, ta justice est justice pour les siècles et
ta parole est vérité.
Ô Christ notre Dieu, puisque tu es la Résurrection,
la vie et le repos de ton serviteur
défunt N., nous te rendons grâce
avec ton Père incréé et avec ton Esprit très
saint, bon et vivifiant, aujourd’hui et pour les
siècles des siècles. Amen.
Qu’ils reposent en paix. Amen.
ACTE DE FOI
Mon Dieu, je crois fermement toutes les
vérités que vous m’avez révélées et que vous
nous enseignez par votre sainte Église, parce
que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous
tromper.
Dans cette foi, puis-je vivre et mourir.
Amen.
ACTE D’ESPÉRANCE
Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance
que vous me donnerez, par les mérites
de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde et
le bonheur éternel dans l’autre, parce que
vous l’avez promis et que vous tenez
toujours vos promesses.
Dans cette foi, puis-je vivre et mourir.
Amen.
ACTE DE CHARITÉ
Mon Dieu, je vous aime de tout mon coeur et
plus que tout, parce que vous êtes infiniment
bon, et j’aime mon prochain comme moimême
pour l’amour de vous.
ACTE DE CONTRITION
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous
avoir offensé parce que vous êtes infiniment
bon et que le péché vous déplaît. Je prends la
ferme résolution, avec le secours de votre
sainte grâce, de ne plus vous offenser et de
faire pénitence.
ACTUS FIDEI
Dómine Deus, firma fide credo et confíteor
ómnia et síngula quæ sancta
Ecclésia Cathólica propónit, quia tu,
Deus, ea ómnia revelásti, qui es ætérna
véritas et sapiéntia quæ nec fállere nec
falli potest.
In hac fide vívere et mori státuo. Amen.
ACTUS SPEI
Dómine Deus, spero per grátiam tuam
remissiónem ómnium peccatórum, et post
hanc vitam ætérnam felicitátem me esse
consecutúrum: quia tu promisísti, qui es
infiníte potens, fidélis, benígnus, et
miséricors.
In hac spe vívere et mori státuo.
Amen.
ACTUS CARITATIS
Dómine Deus, amo te super ómnia et próximum
meum propter te, quia tu es summum,
infinítum, et perfectíssimum
bonum, omni dilectióne dignum. In hac
caritáte vívere et mori státuo. Amen.
ACTUS CONTRITIONIS
Deus meus, ex toto corde pæ´nitet me
ómnium meórum peccatórum, eáque detéstor,
quia peccándo, non solum poenas a
te iuste statútas proméritus sum, sed præsértim
quia offéndi te, summum bonum,
ac dignum qui super ómnia diligáris. Ídeo
fírmiter propóno, adiuvánte grátia tua, de
cétero me non peccatúrum peccandíque
occasiónes próximas fugitúrum. Amen.
B)
FORMULES DE LA DOCTRINE CATHOLIQUE
Les deux commandement de la
charité :
1. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de
tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
2. Tu aimeras ton prochain comme
toi-même.
La règle d’or (Mt 7,12)
Tout ce que vous désirez que les
autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux.
Les Béatitudes (Mt
5,3-12)
Heureux les pauvres de cœur : le
Royaume des cieux est à eux! Heureux les doux : ils
obtiendront la terre promise! Heureux ceux qui pleurent
: ils seront consolés! Heureux ceux qui ont faim et soif
de la justice : ils seront rassasiés! Heureux les
miséricordieux : ils obtiendront miséricorde! Heureux
les cœurs purs : ils verront Dieu! Heureux les artisans
de paix : ils seront appelés fils de Dieu! Heureux ceux
qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des
cieux est à eux! Heureux serez- vous si l’on vous
insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit
faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de
moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre
récompense sera grande dans les cieux!
Les trois vertus théologales :
1. Foi.
2. Espérance.
3. Charité.
Les quatre vertus cardinales
:
1. Prudence.
2. Justice.
3. Force.
4. Tempérance.
Le sept dons du
Saint-Esprit :
1. Sagesse.
2. Intelligence.
3. Conseil.
4. Force.
5. Science.
6. Piété.
7. Crainte de Dieu.
Les douze fruits du
Saint-Esprit :
1. Charité.
2. Joie.
3. Paix.
4. Patience.
5. Longanimité.
7. Bonté.
8. Bénignité.
9. Mansuétude.
10. Modestie.
11. Continence.
12. Chasteté.
Les cinq préceptes de
l’Église :
1. Participer à l’Eucharistie dominicale et aux autres
fêtes d’obligation et s’abstenir des travaux et des
activités qui pourraient empêcher la sanctification de
tels jours.2. Confesser ses péchés au moins une fois
par an.
3. Recevoir le Sacrement de l’Eucharistie au moins à
Pâques.4. S’abstenir de manger de la viande et
observer le jeûne durant les jours établis par l’Église.
5. Subvenir aux besoins matériels de l’Église, selon ses
possibilités.
Les sept œuvres de miséricorde
corporelle :
1. Donner à manger à ceux qui ont
faim.
2. Donner à boire à ceux qui ont soif.
3. Vêtir ceux qui sont nus.
4. Loger les pèlerins.
5. Visiter les malades.
6. Visiter les prisonniers.
7. Ensevelir les morts.
Les sept œuvres de miséricorde
spirituelle :
1. Conseiller ceux qui doutent.
2. Enseigner ceux qui sont ignorants.
3. Réprimander les pécheurs.
4. Consoler les affligés.
5. Pardonner les offenses.
6. Supporter patiemment les
personnes importunes.
7. Prier Dieu pour les vivants et
pour les morts.
Le sept péchés capitaux :
1. Orgueil.
2. Avarice.
3. Envie.
4. Colère.
5. Impureté.
6. Gourmandise.
7. Paresse ou acédie.
Les quatre fins de l’homme :
1. Mort.
2. Jugement.
3. Enfer.
4. Paradis.
ABRÉVIATIONS BIBLIQUES
Ac |
Actes des Apôtres |
Ap |
Apocalypse |
Col |
Lettre aux
Colossiens |
1 Co |
1ère lettre aux
Corinthiens |
2 Co |
2e lettre aux
Corinthiens |
Dt |
Deutéronome |
He |
Lettre aux
Hébreux |
Ep |
Lettre aux
Éphésiens |
Ex |
Exode |
Ez |
Ézéchiel |
Ph |
Lettre aux
Philippiens |
Ga |
Lettre aux
Galates |
Jc |
Lettre de Jacques |
Gn |
Genèse |
Jn |
Évangile de Jean |
1 Jn |
1ère lettre de
Jean |
Is |
Isaïe |
Lc |
Évangile de Luc |
2 M |
2e livre des
Maccabées |
Mc |
Évangile de Marc |
Mt |
Évangile de
Matthieu |
1 P |
1ère lettre de
Pierre |
2 P |
2e lettre de
Pierre |
1 R |
1er livre des
Rois |
Rm |
Lettre aux
Romains |
Ps |
Psaumes |
1 Th |
1ère lettre aux
Thessaloniciens |
2 Tm |
2e lettre à
Timothée |
Tt |
Lettre à Tite |
|