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19 Avril 2005
 

JMJ Sydney : L’Esprit Saint, âme de l’Église

 

Rome, le 18 juillet 2008 - (E.S.M.) - Le fait est là. Certains de nos contemporains disent continuer à croire en Dieu, et même au Christ parfois, mais rejettent l’Église « comme institution ». Je voudrais m’expliquer avec vous brièvement sur ce point. Catéchèse de Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis-en-France

Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis-en-France

JMJ : L’Esprit Saint, âme de l’Église

Le 23 juin 2008, le pape Benoît XVI a accepté la démission de Mgr de Berranger, évêque de St-Denis pour raisons de santé. Celui-ci restera en poste jusqu'à la nomination de son successeur en septembre. Il accompagne les jeunes de son diocèse aux JMJ de Sydney, nous reproduisons une catéchèse qu'il leur adressa.

« Tous nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps ; et tous nous avons été désaltérés par l’unique Esprit » (1Co 12,12)

I) Dans ce verset de la première lettre de St Paul aux Corinthiens, l’Apôtre évoque l’image biblique de l’eau pour parler de l’Esprit Saint. Il fait mention du baptême. Nous y reviendrons. Mais allons tout d’abord, si vous le voulez bien, à une autre image qu’il utilise à la fin de son très beau prologue de la lettre aux Éphésiens, celle d’un « sceau » imprimé dans nos cœurs. Après avoir déployé le dessein de Dieu pour l’humanité, greffée sur Israël, ce peuple qu’il avait « mis à part et désigné par avance », il précise : « C’est dans le Christ que vous aussi (vous, chrétiens venus des nations païennes), après avoir entendu la Parole de vérité, la Bonne Nouvelle de votre salut, et y avoir cru, vous avez été marqués d’un sceau par l’Esprit de la Promesse, cet Esprit Saint qui constitue les arrhes (ou prémices, don fait par avance) de notre héritage et prépare la rédemption du Peuple que Dieu s’est acquis, pour la louange de sa gloire. » (Ep 1,13-14).

La tradition chrétienne, dès le temps des Pères de l’Église, en Orient comme en Occident, a compris ce « sceau » comme l’impression d’un « caractère » ineffaçable dans l’âme des baptisés et des confirmés. Cette vision de foi s’exprime dans la liturgie des sacrements de baptême et de confirmation par l’onction du Saint Chrême, qui, vous le savez, est consacrée par l’évêque au cours de la Messe chrismale, durant la Semaine Sainte. Le Saint Chrême, huile parfumée, symbolise la « bonne odeur du Christ » que tout chrétien doit répandre par sa vie (2Co 2,15). Il n’est utilisé que dans ces deux sacrements et dans celui de l’ordination des prêtres et des évêques, dont les mains sont consacrées pour signifier que leur ministère les consacre eux-mêmes désormais à « faire l’eucharistie » comme représentants du Christ en Personne pour le service de l’Église.

Baptême, Confirmation, Eucharistie : ces trois sacrements de l’Initiation chrétienne sont inséparables. Mais tandis que l’Eucharistie peut être renouvelée durant toute la vie, puisqu’elle la nourrit du « Pain de ce jour », comme nous le demandons dans le Notre Père, le baptême et la confirmation sont donnés une fois pour toutes. Ils ouvrent aux catéchumènes la porte de la vie sacramentelle et du témoignage à rendre au Seigneur Jésus par leur comportement et leur action. Puisque ce « sceau » a été imprimé en nous, dans les tentations et le combat spirituel qu’il nous faut mener en permanence pour être fidèles (et même fiers) de cette marque intime en notre être, nous pouvons à tout moment y puiser à nouveau la force, le courage, la joie et l’assurance, malgré nos faiblesses et nos péchés. L’Esprit Saint nous « désaltère », il nous purifie et nous régénère, comme le prophète Ezéchiel l’avait entrevu, en utilisant déjà le symbole de l’eau : « Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures et de toutes vos idoles je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit et je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et suiviez mes commandements » (Ez 36,25-27).

Au Concile Vatican II, l’Église a développé la doctrine des sacrements en évitant de les regarder seulement comme des rites séparés les uns des autres. C’est l’Église elle-même qui est « le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Lumen Gentium, n°1). C’est un peu comme si le Concile avait repris la parole de Jésus : « Qui me voit, voit le Père » (Jn 14,9), en l’adaptant à son propre mystère. Qui voit l’Église doit voir le Christ, sacrement de la rencontre de Dieu. Quiconque appartient à l’Église, par le baptême et la confirmation, devient, en elle, signe de l’union à Dieu, artisan de l’unité de tous les hommes entre eux selon son dessein. Quelle mission ! Vous voyez qu’elle ne peut être réalisée individuellement et indépendamment les uns des autres. Comme les premiers disciples, pêcheurs sur le lac de Galilée, nous ne pouvons jeter le filet et le tirer à bord, plein à craquer, que si nous sommes unis les uns aux autres et sans cesse éveillés à la présence du Christ qui appelle et donne son Esprit. Le Concile dit encore que, par le baptême et la confirmation, les laïcs sont « députés par le Seigneur lui-même…appelés tout spécialement à assurer la présence et l’action de l’Église dans les lieux et les circonstances où elle ne peut devenir que par eux le sel de la terre » (Id., n°33).

Posez-vous alors quelques questions, à reprendre tout à l’heure. Connaissiez-vous cette image du « sceau » de l’Esprit Saint marqué dans nos cœurs par le baptême et la confirmation ? En éprouvez-vous une juste fierté, non pour vous prévaloir de quelque supériorité, mais pour vous sentir en mission dans le monde ? Vous arrive-t-il de rougir d’être chrétiens, et si oui, pourquoi ? Comment vivez-vous votre attachement à l’Église ? Êtes-vous passifs à son égard, soupçonneux ? Ou, au contraire, sans nier ses fragilités puisqu’elle est composée d’hommes et de femmes comme vous, vous sentez-vous responsables d’elle ? Éprouvez-vous à son égard de la reconnaissance pour vous avoir fait connaître le Christ et communiqué son Esprit Saint ? Comment êtes-vous, dans votre entourage, témoins de l’union avec Dieu et artisans de l’unité des hommes entre eux ?

Il) Il est arrivé, vous le savez, que des baptisés quittent l’Église sur la pointe des pieds. Je ne parle pas de ceux que l’on appelle « les non pratiquants ». Je parle de ceux qui, soit parce qu’ils ont été scandalisés ou blessés dans l’Église, la quittent en éprouvant à son égard honte et amertume. Certains se taisent. D’autres le crient très fort. Parfois, des européens envoient dans les évêchés une lettre où ils demandent que leur nom soit rayé des registres du baptême… Bien sûr, nul ne peut effacer le « sceau » qu’ils ont reçu. Tout juste écrit-on dans la marge du registre : « Untel a demandé à être rayé. » Certains d’ailleurs reviennent…Je ne sais s’il faut parler d’apostasie, comme on le faisait dans les temps anciens, quand des chrétiens quittaient le navire par peur des persécutions. Mais le fait est là. Certains de nos contemporains disent continuer à croire en Dieu, et même au Christ parfois, mais rejettent l’Église « comme institution ». Je voudrais m’expliquer avec vous brièvement sur ce point.

L’Église catholique est-elle une « institution » ? Oui, bien sûr, et sans doute la plus ancienne qui soit. Sinon, elle ne disposerait justement pas de registres, ni de normes, comme elle en a avec son « Code de droit canonique ». Celui-ci est reconnu par les juristes du monde entier comme un modèle législatif, parce qu’il veille précisément à la liberté et au droit des personnes et des groupes au sein de l’institution universelle de l’Église. Sa version actuelle, suite au Concile, remonte à 1983, la précédente avait été promulguée en 1917. Le « droit canon », comme on l’appelle, loin d’être un fatras de lois oppressives et impersonnelles, est le fruit d’une expérience séculaire de la communauté des hommes et des femmes qui composent ce peuple immense. Mais il a bien un caractère institutionnel. L’Église n’est pas une auberge espagnole où chacun apporte avec lui ses croyances et ses règles individuelles de comportement. Par fidélité à l’enseignement des apôtres, mis à jour sous la vigilance du pape et des évêques, elle offre un cadre de vie et de pratiques qui assure son unité et lui permet de surmonter les crises inévitables de son histoire. Au fond, l’institution est au service de la vie de foi, dans tous ses domaines. Si un jour, vous mettez le nez dans le « droit canon », vous verrez qu’il y a là une vraie spiritualité, et pour cause puisqu’il s’agit du droit de l’Église du Christ.

Revenons à St Paul. Voyons comment ce fondateur d’Églises locales, en s’adaptant chaque fois à la situation concrète d’une ville, d’une communauté, avec ses richesses et ses limites, a su réagir aux événements en érigeant (déjà) des règles à pratiquer dans toutes les Églises, pour maintenir ces chrétiens néophytes dans la fidélité au Seigneur Jésus. Quelques exemples au choix. (Lire 1Thess. 4,1-8 ; 2Thess. 2,13-17 ; 3,6-15 ; 1Co 1,10-15 ; 4,14-17 ; 10,23-11,1 ; Ga 5,13-26 ; Ep 4,1-6 ; 5,10-20).

Arrêtons-nous là. Beaucoup d’autres passages du Nouveau Testament nous montreraient que ce que l’on appelle les « dures exigences posées par l’Église romaine » ne sont que l’écho des fermes indications données par Jésus lui-même et par ses apôtres pour offrir aux hommes et aux femmes de tous les temps un idéal de vie susceptible de préparer le Royaume de Dieu. Les saints sont les chrétiens qui, par grâce et fidélité, ont surmonté les tentations et les épreuves en réalisant cet idéal dans leurs conditions concrètes d’existence. Le baptême, la confirmation, l’eucharistie, sont pour nous tous, pécheurs pardonnés, source de sainteté. Et, par chance, nous avons le sacrement de réconciliation !

Mais vous, que dites-vous de l’Église, avec ses règles de vie, ses normes, ses pratiques communes ? Connaissez-vous des amis qui se croient abandonnés par elle, ou qui, dégoûtés, l’ont quittée ? Comment pensez-vous que nous ayons tous à être témoins de la douce miséricorde de notre Dieu, et du Christ, ce berger qui laisse les quatre-vingt-dix brebis pour partir à la recherche de celle qui est perdue (Lc 15,4-7) ?

III) Après avoir dégagé ces avenues de la vie sacramentelle et de l’institution ecclésiale, je vous propose d’entrer avec joie dans la contemplation de l’Église, corps du Christ. Nous allons le faire à l’école de St Paul, mais guidés par Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face. Beaucoup, parmi vous, aurez déjà lu ou entendu ce passage extraordinaire de son cahier de souvenirs. Il a été rédigé par une jeune femme de votre âge, le 8 septembre 1896 (Thérèse est née à Alençon le 2 janvier 1873). Écoutons :

« A l’oraison mes désirs me faisant souffrir un véritable martyre j’ouvris les épîtres de St Paul afin de chercher quelque réponse. Les chap. XII et XIII de la première aux Corinthiens me tombèrent sous les yeux…j’y lus, dans le premier, que tous ne peuvent être apôtres, prophètes, docteurs, etc…, que l’Église est composée de différents membres et que l’œil ne saurait être en même temps la main.

« La réponse était claire mais ne comblait pas mes désirs, elle ne me donnait pas la paix. Comme Marie-Madeleine se baissant toujours auprès du tombeau vide finit par trouver ce qu’elle cherchait, ainsi, m’abaissant jusque dans les profondeurs de mon néant je m’élevai si haut que je pus atteindre mon but. Sans me décourager je continuai ma lecture et cette phrase me soulagea : ‘Recherchez avec ardeur les dons les plus parfaits, mais je vais encore vous montrer une voie plus excellente.’ Et l’Apôtre explique comment tous les dons les plus parfaits ne sont rien sans l’Amour…Que la Charité est la voie excellente qui conduit sûrement à Dieu. Enfin j’avais trouvé le repos. Considérant le corps mystique de l’Église, je ne m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par St Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous…La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d’Amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang…Je compris que l’Amour renfermait toutes les Vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux…en un mot qu’il est Éternel !…

« Alors dans l’excès de ma joie délirante je me suis écriée : O Jésus mon Amour, ma vocation enfin je l’ai trouvée, ma vocation c’est l’Amour !

« Oui j’ai trouvé ma place dans l’Église, et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée. Dans l’Église, ma Mère, je serai l’Amour…ainsi je serai tout…ainsi mon rêve sera réalisé !!! »

« Je choisis tout » : Thérèse, petite, à qui l’on montrait une corbeille remplie d’étoffes de plusieurs couleurs en lui demandant de choisir, avait répondu sans cacher son désir sans limites ! Avec le temps, un tel désir, loin de s’éteindre en elle, ne fit que grandir, mais aussi de se transformer. Si elle a été reconnue en 1997 par Jean-Paul II comme « docteur de l’Église », c’est à cause de sa fameuse « petite voie » d’enfance spirituelle, qui touche tant de personnes dans le monde. Mais il faut bien voir que sa source, c’est l’Écriture Sainte, qu’elle a su lire et relire à une époque où cela ne se faisait guère chez les catholiques. Et de l’avoir comprise et interprétée avec une grande spontanéité, liberté et justesse. On voit, dans le commentaire de la première aux Corinthiens que je viens de lire, comment elle va à l’essentiel d’un texte, sans sacrifier les éléments secondaires.

Elle a saisi que St Paul donne là un enseignement imagé sur l’Église comme un organe vivant. Elle retient la comparaison de l’œil qui ne peut accomplir ce que fait la main. Elle admet d’emblée qu’il y ait dans l’Église des gens pour être prophètes, d’autres pour être apôtres, ou même martyrs, etc. Mais pour elle qui « choisit tout », qui voudrait être missionnaire tout en restant carmélite, devenir prêtre même, si cela fut possible, vivre à toutes les époques et dans toutes les cultures du monde, elle ne se satisfait pas de cette description des rôles dans leur fonctionnement spécifique.

C’est là qu’elle va à l’essentiel. En suivant St Paul, elle aspire aux « dons plus parfaits » (1Co 13,31). Qu’est-ce qui donne vigueur aux prophètes, persévérance aux apôtres, courage aux martyrs jusqu’à verser leur sang ? Elle le répète, avec un grand A, comme une découverte : c’est l’Amour, l’Amour, l’Amour…D’où son audace d’ajouter à la description de St Paul l’organe du cœur, qui, tout comme dans le corps humain, fait circuler la vie et sans lequel aucun autre organe ne peut fonctionner. Du coup, comme elle le dit, « ma vocation dans l’Église, je l’ai trouvée, c’est l’Amour. » La voilà enfin en repos, son cœur battant désormais au rythme du cœur de l’Église. Et vous, qu’en dites-vous ? Avez-vous trouvé votre vocation dans l’Église ? Relire le verset donné dans le titre de cette catéchèse peut vous y aider, puisqu’il introduit justement ces deux chapitres de St Paul : laissons-nous « désaltérer par l’unique Esprit. »

+Olivier de Berranger,
Evêque de Saint-Denis-en-France

 

Sources : jmj2008 - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 18.07.08 - T/Méditations

 

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