Benoît XVI, un pape qui perçoit de
manière particulière le mystère du péché |
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Le 18 juin 2010
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(E.S.M.)
- La conclusion romaine de l’Année sacerdotale a donné lieu à une
magnifique
intervention du
Pape, dont la
presse n’a
retenu que la
demande de
pardon aux
victimes et à
Dieu pour « les
abus à l’égard
des petits ». Il
y aurait
méprise, et même
atteinte à
l’honneur du
sacerdoce, à ne
retenir que ce
passage de
l’Homélie du 11
juin.
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI, un pape qui perçoit de
manière particulière le mystère du péché
Une année sacerdotale
Edito de Gérard Leclerc, dans
France
Catholique
Le 18 juin 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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La conclusion romaine de l’Année sacerdotale a donné lieu à une magnifique
intervention du Pape, dont la presse n’a retenu que la demande de pardon aux
victimes et à Dieu pour « les abus à l’égard des petits ». Benoît XVI a tenu
à s’exprimer sur ce sujet douloureux, mais il y aurait méprise, et même
atteinte à l’honneur du sacerdoce, à ne retenir que ce passage de l’Homélie
du 11 juin.
Devant les 15000 prêtres rassemblés sur la place Saint-Pierre à Rome, c’est
d’abord sa joie que le Saint-Père a exprimée. Laissant son texte écrit, il a
préféré improviser pour répondre spontanément aux questions posées par les
représentants du clergé des cinq continents.
Ce qui s’est passé en ces instants intenses reflétait la réalité intérieure
la plus authentique de l’Église. Sous l’impulsion de Benoît XVI s’accomplit
un mouvement universel d’approfondissement de la foi dont les prêtres sont
les premiers témoins et les acteurs responsables. L’unanimité de ce clergé
rassemblé fait plus que le suggérer. Nous sommes bien au-delà des
controverses sur l’avenir du sacerdoce. Celui-ci est intimement vécu par des
centaines de milliers d’hommes, qui ont reçu les marques sacramentelles de
l’ordination et qui n’ont aucun doute sur la nature de leur mission.
Beaucoup d’observateurs ont trente ans de retard sur les évolutions de
l’Église. La question consiste désormais à reprendre de l’élan et à faire
partager à la jeunesse chrétienne d’Europe la conviction que la Bonne
Nouvelle peut rendre espoir à un continent fourbu.
Mais cette Année sacerdotale doit encore connaître son épilogue, avec des
ordinations qui auront lieu pour la fête des saints Pierre et Paul. Certains
diocèses, comme Paris et Lyon, ont choisi de donner une ampleur populaire à
la célébration, en invitant largement les fidèles à remplir les parvis de
leurs cathédrales. Comment mieux prolonger et accomplir cette Année, sinon
en entourant les jeunes prêtres de 2010, en priant avec eux et conjurant le
Seigneur de susciter les vocations nécessaires à la vitalité de notre Église
et au salut des hommes?
Merci à Gérard Leclerc de ne pas avoir martelé le thème de la "repentance"
et du mea culpa, nouveau lieu commun chéri des media. Certes, le pape a
demandé pardon pour les fautes réelles du présent, qui lui sont étrangères,
mais dont il se charge comme pasteur de l'Eglise universelle. Ne voir que
cela dans ses propos, c'est le trahir. Et si l'on écoute sa réponse à la
question sur la pédophilie dans l'interview accordé à Giuseppe de Carli à la
veille de son élection (Le
cardinal Ratzinger interviewé par la Rai)
, il n'y a rien de vraiment nouveau dans son attitude.
Voici par exemple l'article d'Isabelle de Gaulmyn dans La Croix du 18 juin:
La-repentance-de-Benoit-XVI
Comparant avec les repentances de JP II, elle convient, comme l'avaient fait
avant elles plusieurs journalistes italiens, et notamment Sandro Magister (Benoît
XVI assume les fautes d'aujourd'hui) que "une chose est de s’excuser
pour des actes commis il y a plusieurs siècles. Autre chose est de pointer
les fautes de l’Église aujourd’hui, dans une purification non pas de la
mémoire, mais de comportements actuels.", avant de laisser la conclusion au
jésuite François Euvé, signataire de la pétition initiée par le Monde au
plus fort du scandale des abus sexuels , sous le titre très agressif: Face
aux abus sexuels, la désolation et le pardon du pape ne suffisent pas .
Un choix qui "signe" l'intention de l'article...
(..)
En revanche, « alors que les repentances de Jean-Paul II s’étaient appuyées
sur un important travail d’analyses historiques, pour délimiter et souligner
les responsabilités, cette repentance-là n’a pas donné lieu à ce même
travail », note le P. Euvé. D’où peut-être l’insatisfaction des victimes,
tant que l’analyse des dysfonctionnements n’a pas été faite à à la lumière
des sciences humaines. (note: Là, il y aurait sans doute à redire, sur la
faillite des thérapeutes, et autres charlatans; mais cela ne concerne pas
directement l l'Eglise, qui n'est pas experte en " sciences humaines",
seulement en humanité)
Enfin, cette repentance porte la marque du théologien Ratzinger. Elle
reflète, ajoute encore le P. Euvé, « la conception toute "augustinienne"
d’une histoire où l’homme serait radicalement pécheur ». Une vision que l’on
retrouve dans ses ouvrages. (note: je n'ai pas les compétences théologiques
pour débattre ce point, mais il me semble que cela fait écho au prétendu
"pessimisme" de Benoît XVI)
Peut-être faut-il y voir aussi la trace du poids tragique de l’histoire
allemande. « Benoît XVI est un pape qui perçoit de manière particulière le
mystère du péché », souligne encore Luigi Accattoli. Et notamment du péché
dans l’Église, si l’on se souvient de sa méditation pour le Vendredi saint,
en 2005, avant la mort de Jean-Paul II, où il avait fustigé "les vêtements
et le visage souillés de l’Église ".
Sources :
benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.06.2010 -
T/Brèves
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