Benoît XVI invite les jeunes à être
le levain de l'espérance |
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Cité du Vatican, le 18 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Les jeunes, a souligné le pape Benoît XVI hier au cours de son
homélie lors de la messe célébrée au Nationals Park Stadium de
Washington, ont besoin d'être aidés dans le discernement de ce qui mène
à la véritable liberté: le chemin d'une sincère et généreuse imitation
du Christ.
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Benoît XVI invite les jeunes à être le levain de l'espérance
Synthèse de l'homélie du Saint-Père - Texte intégral en 2e partie
(Ici)
A 9 h 30' locales, le Pape est arrivé en voiture au Nationals Park
Stadium de Washington, le stade de base-ball le plus moderne des
Etats-Unis d'une capacité de 45.000 personnes. Il y a été accueilli par
l'Archevêque de Washington, Mgr. Donald William Wuerl, ainsi que par le
maire de la ville et le propriétaire du stade et de son équipe. Après avoir
parcouru le stade en papamobile avant de se rendre à la sacristie, Benoît
XVI a célébré la messe pour les fidèles de l'archidiocèse de Washington.
A l'homélie, il a évoqué le démembrement par Pie VII du diocèse de Baltimore
et la création des diocèses de Boston, Louisville (autrefois Bardstown), New
York et Philadelphie, en affirmant que deux siècles après, "l'Eglise en
Amérique a de bons motifs de louer la capacité des générations passées de
rassembler des groupes d'immigrés très différents dans l'unité de la foi
catholique et dans l'effort commun pour diffuser l'Evangile". Puis Benoît
XVI a demandé que cet anniversaire comme sa visite étaient pour tous les
catholiques "une occasion de réaffirmer leur unité dans la foi apostolique,
d'offrir à leurs contemporains une raison convaincante de l'espérance qui
les inspire et de renouveler leur zèle missionnaire au service de la
diffusion du Royaume de Dieu".
"Le monde a besoin de témoignage", a dit le Saint-Père. "Qui peut nier que
notre époque est une période pleine de grandes promesses, puisque nous
voyons comment la famille humaine s'accommode de diverses manières, en
devenant de plus en plus interdépendante", mais en même temps, "nous
percevons des signes évidents d'une cassure inquiétante des fondements mêmes
de la société: une augmentation de la violence, un affaiblissement du sens
moral, de la vulgarité dans les relations sociales et un oubli croissant de
Dieu. La fidélité et la vaillance -a-t-il poursuivi- avec lesquelles
l'Eglise de ce pays réussira à affronter les défis d'une culture de plus en
plus sécularisée et matérialiste, dépendra en grande partie de votre
fidélité personnelle dans la transmission du trésor de notre foi catholique.
Les défis qui nous attendent exigent une instruction ample et saine dans la
vérité de la foi. Mais il faut aussi cultiver une manière de penser, une
"culture" intellectuelle qui soit authentiquement catholique, qui a
confiance en une harmonie profonde entre la foi et la raison, et qui soit
disposée à mettre la richesse de la vision de la foi au contact des
questions prioritaires concernant l'avenir de la société américaine".
En rappelant que sa visite aux Etats-Unis voulait être un témoignage du
"Christ notre espérance", le Pape a affirmé que les Américains "ont toujours
été un peuple d'espérance" dont les ancêtres sont arrivés là dans "l'attente
de trouver une nouvelle liberté et de nouvelles opportunités" et de créer
"une nouvelle nation sur de nouveaux fondements. Cela n'a certainement pas
été l'expérience de tous les habitants de ce pays. Il suffit de penser aux
injustices subies par les populations américaines natives et par ceux qui
ont été amenés d'Afrique par la force comme esclaves. Mais l'espérance,
l'espérance en l'avenir, fait profondément partie du caractère américain. Et
la vertu chrétienne de l'espérance a aussi caractérisé et continue de
caractériser la vie de la communauté catholique de ce pays".
"Dans ce contexte d'espérance née de l'amour et de la fidélité de Dieu, je
partage la douleur qu'a subi l'Eglise d'Amérique suite aux abus sexuels sur
des mineurs. Aucun mot ne pourrait décrire la douleur et le dommage produit
par ces abus. Il est important que l'on prête une attention pastorale
cordiale à ceux qui ont souffert. Je ne peux pas non plus convenablement
exprimer le dommage qui a été fait à l'intérieur de la communauté de
l'Eglise. De grands efforts ont déjà été faits pour affronter d'une manière
honnête et juste cette situation tragique et pour assurer aux enfants, que
notre Seigneur aime intimement et qui sont notre plus grand trésor, de
pouvoir grandir dans un environnement sûr. Ces efforts pour protéger les
enfants doivent être poursuivis".
Ensuite, Benoît XVI a demandé aux personnes présentes de faire tout leur
possible "pour promouvoir la récupération et la réconciliation, et pour
aider ceux qui ont subi un dommage" et qui "estiment leurs prêtres et
confirment l'excellent travail qu'ils font. Grâce à la puissance invincible
de la grâce du Christ, confiée à de fragiles ministres humains l'Eglise
renaît continuellement et donne à chacun de nous l'espérance d'un nouveau
commencement. Confions au pouvoir de l'Esprit d'inspirer la conversion, de
soigner chaque blessure, de surpasser toute division et de susciter la vie
et de nouvelles libertés," a dit le Pape, en soulignant que ces dons se
trouvent surtout dans le sacrement de pénitence. "La force libératrice de ce
sacrement...a besoin d'être redécouverte par chaque catholique. Le
renouvellement de l'Eglise en Amérique dépend en grande partie du
renouvellement de la règle de pénitence et de la croissance dans la
sainteté".
"Nous avons été sauvés dans l'espérance", s'est exclamé le Saint-Père, en
exhortant les fidèles à rester fermes dans l'espérance évangélique de la
société américaine", et par "le témoignage de la foi" à indiquer "le chemin
vers cet immense horizon d'espérance que Dieu ouvre aussi aujourd'hui à son
Eglise, et plus encore, à toute l'humanité: la vision d'un monde réconcilié
et renouvelé en Jésus-Christ". A la fin de son homélie, le Pape s'est
adressé aux membres de la communauté hispanophone. "L'Eglise des Etats-Unis,
en accueillant en son sein tant de ses enfants émigrants a aussi grandi
grâce au témoignage des fidèles de langue espagnole... Ne vous laissez pas
vaincre par le pessimisme, l'inertie ou les problèmes. Le Seigneur vous
appelle à continuer en contribuant à l'avenir de l'Eglise de ce pays et à la
diffusion de l'Evangile".
Une fois la messe terminée, Benoît XVI a béni la pierre de l'autel de
l'école catholique "Jean-Paul le Grand" du diocèse d'Arlington et la
première pierre de la nouvelle chapelle du collège St. Thomas d'Aquin à Santa
Paula (Californie).
Texte intégral de l'homélie du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
« La paix soit avec vous » (Jn
20, 19). Avec ces mots, les premiers adressés par le Seigneur ressuscité à
ses disciples, je vous salue tous dans la joie de ce temps pascal. Tout
d'abord, je remercie Dieu pour la grâce de me trouver parmi vous. Je suis
particulièrement reconnaissant à Mgr Wuerl de ses aimables paroles de
bienvenue.
Notre messe d'aujourd'hui reconduit l'Eglise qui est aux Etats-Unis à ses
racines dans le proche Maryland et rappelle le 200e anniversaire du premier
chapitre de sa croissance considérable - le démembrement par mon
prédécesseur, le Pape Pie VII, du diocèse originel de Baltimore et
l'instauration des diocèses de Boston, Bardstown (à présent Louisville), New
York et Philadelphie. Deux cents ans après, l'Eglise qui est en Amérique
peut à juste titre louer la capacité des générations passées à rassembler
des groupes d'immigrants très différents dans l'unité de la foi catholique
et dans un engagement commun pour la diffusion de l'Evangile. Dans le même
temps, la communauté catholique dans ce pays, consciente de sa riche
multiplicité, est arrivée à apprécier toujours plus pleinement l'importance
de chaque individu et de chaque groupe qui apporte son don particulier à
l'ensemble. A présent, l'Eglise qui est aux Etats-Unis est appelée à
regarder vers l'avenir, solidement enracinée dans la foi transmise par les
générations précédentes et prête à affronter de nouveaux défis - des défis
tout aussi exigeants que ceux affrontés par vos ancêtres - avec l'espérance
qui naît de l'amour de Dieu déversé dans nos cœurs par l'œuvre de l'Esprit
Saint (cf. Rm 5, 5).
Dans l'exercice de mon ministère de successeur de Pierre, je suis venu en
Amérique pour vous confirmer, chers frères et sœurs, dans la foi des apôtres
(cf. Lc 22, 32). Je suis venu pour proclamer à nouveau, comme saint Pierre
le proclama le jour de la Pentecôte, que Jésus Christ est le Seigneur et le
Messie, ressuscité de la mort, assis à la droite du Père dans la gloire et
constitué juge des vivants et des morts (Ac 2, 14sq). Je suis venu pour
répéter l'exhortation urgente des apôtres à la conversion pour le pardon des
péchés et pour implorer du Seigneur une nouvelle effusion de l'Esprit Saint
sur l'Eglise dans ce pays. Comme nous l'avons entendu en ce temps pascal,
l'Eglise est née à travers les dons du repentir et de la foi dans le
Seigneur ressuscité, donnés par l'Esprit. A chaque époque, celle-ci est
poussée par ce même Esprit à porter aux hommes et aux femmes de chaque race,
langue et peuple (cf. Ap 5, 9) la bonne nouvelle de notre réconciliation
avec Dieu dans le Christ.
Les lectures de la messe d'aujourd'hui nous invitent à considérer la
croissance de l'Eglise en Amérique comme un chapitre dans l'histoire plus
vaste de l'expansion de l'Eglise à la suite de la descente de l'Esprit Saint
à la Pentecôte. Dans ces lectures, nous voyons le lien inséparable entre le
Seigneur ressuscité, le don de l'Esprit pour le pardon des péchés et le
mystère de l'Eglise. Le Christ a constitué son Eglise sur le fondement des
apôtres (cf. Ap 21, 14) comme une communauté
structurée visible, qui est à la fois communion spirituelle, corps mystique
animé par les multiples dons de l'Esprit et sacrement de salut pour
l'humanité tout entière (cf.
Lumen
Gentium, n. 8). En tout temps et lieu, l'Eglise est appelée à grandir dans
l'unité à travers une conversion permanente au Christ, dont l'œuvre
rédemptrice est proclamée par les successeurs des apôtres et célébrée dans
les sacrements. D'autre part, cette unité comporte une expansion permanente,
car l'Esprit incite les croyants à proclamer « les grandes œuvres de Dieu »
et à inviter toutes les nations à entrer dans la communauté de ceux qui sont
sauvés par le sang du Christ et qui ont reçu la vie nouvelle dans son
Esprit.
Je prie, ensuite, afin que cet anniversaire significatif dans la vie de
l'Eglise des Etats-Unis et la présence du successeur de Pierre parmi vous
constituent pour tous les catholiques une occasion pour réaffirmer leur
unité dans la foi apostolique, pour offrir à leurs contemporains une raison
convaincante de l'espérance qui les inspire (cf. 1 P 3, 15)
et pour être
renouvelés dans le zèle missionnaire au service de l'expansion du Royaume de
Dieu.
Le monde a besoin du témoignage ! Qui peut nier que le moment présent
constitue un tournant non seulement pour l'Eglise en Amérique, mais
également pour la société dans son ensemble ? C'est un temps rempli de
grandes promesses, car nous voyons la famille humaine se rapprocher de
différentes manières, devenant toujours plus interdépendante. Toutefois,
nous voyons en même temps les signes évidents d'un effondrement préoccupant
des fondements mêmes de la société : des signes d'aliénation, de colère et
d'opposition chez un grande nombre de nos contemporains ; une violence
croissante, un affaiblissement du sens moral, une vulgarité plus importante
dans les relations sociales et un oubli toujours plus grand du Christ et de
Dieu. L'Eglise voit elle aussi des signes d'immenses promesses dans ses
nombreuses paroisses solides et dans les mouvements vivants, dans
l'enthousiasme pour la foi démontré par tant de jeunes, dans le nombre de
ceux qui chaque année embrassent la foi catholique et dans un intérêt
toujours plus grand pour la prière et pour la catéchèse. Dans le même temps,
elle perçoit de manière souvent douloureuse la présence de divisions et de
noyaux en son sein, et elle fait aussi la découverte déconcertante que de
nombreux baptisés, au lieu d'agir comme un levain spirituel dans le monde,
sont enclins à adopter des attitudes contraires à la vérité de l'Evangile.
« Tu envoies ton souffle, ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre
» (cf. Ps 104, 30). Les paroles de l'antienne du Psaume d'aujourd'hui sont
une prière qui, en tout temps et lieu, s'élève du cœur de l'Eglise. Elles
nous rappellent que l'Esprit Saint a été répandu comme prémices d'une
nouvelle création, « un ciel nouveau et une terre nouvelle »
(cf. 2 P 3, 13; Ap 21, 1), où régnera la paix de Dieu et la famille humaine sera réconciliée
dans la justice et dans l'amour. Nous avons entendu saint Paul nous dire que
toute la création « gémit » jusqu'à aujourd'hui, attendant cette véritable
liberté, qui est le don de Dieu pour ses enfants (cf. Rm 8, 21-22), une
liberté qui nous met en mesure de vivre conformément à sa volonté. Nous
prions aujourd'hui avec insistance, pour que l'Eglise en Amérique soit
renouvelée dans ce même Esprit et soutenue dans sa mission d'annoncer
l'Evangile à un monde qui a la nostalgie d'une vraie liberté
(cf. Jn 8, 32),
d'un bonheur authentique et de l'accomplissement de ses aspirations les plus
profondes !
Je désire maintenant adresser une parole particulière de gratitude et
d'encouragement à tous ceux qui ont relevé le défi du Concile Vatican II,
répété tant de fois par le Pape Jean-Paul II, et qui ont consacré leur vie à
la nouvelle évangélisation. Je remercie mes confrères évêques, prêtres et
diacres, religieux et religieuses, parents, enseignants et catéchistes. La
fidélité et le courage, avec lesquels l'Eglise dans ce pays réussira à
affronter les défis d'une culture toujours plus sécularisée et matérialiste
dépendra en grande partie de votre fidélité personnelle dans la transmission
du trésor de notre foi catholique. Les jeunes ont besoin d'être aidés à
discerner la voie qui conduit à la véritable liberté : la voie d'une sincère
et généreuse imitation du Christ, la voie du dévouement à la justice et à la
paix. Beaucoup de progrès ont été accomplis dans le développement de
programmes solides pour la catéchèse, mais il reste encore beaucoup à faire
pour former les cœurs et les esprits des jeunes à la connaissance et à
l'amour du Seigneur. Les défis que nous devons affronter demandent une vaste
et saine instruction dans la vérité de la foi. Mais ils demandent également
de cultiver une façon de penser, une « culture » intellectuelle qui soit
authentiquement catholique, confiante dans l'harmonie profonde entre foi et
raison, et préparée à apporter la richesse de la vision de la foi en ce qui
concerne les questions urgentes qui concernent l'avenir de la société
américaine.
Chers amis, ma visite aux Etats-Unis entend être un témoignage au « Christ
notre espérance ». Les Américains ont toujours été un peuple de l'espérance
: vos ancêtres sont venus dans ce pays avec l'espoir de trouver une nouvelle
liberté et de nouvelles opportunités, alors que l'ampleur du territoire
inexploré leur donnait l'espérance d'être capables de recommencer
complètement depuis le début, en créant une nouvelle nation sur de nouvelles
bases. Certes, cette attente n'a pas été l'expérience de tous les habitants
de ce pays ; il suffit de penser aux injustices subies par les populations
américaines autochtones et par ceux qui furent conduits de force de
l'Afrique jusqu'ici comme esclaves. Mais l'espérance, l'espérance dans
l'avenir fait profondément partie du caractère américain. Et la vertu
chrétienne de l'espérance - l'espérance déversée dans nos cœurs par l'œuvre
de l'Esprit Saint, l'espérance qui purifie et corrige de manière
surnaturelle nos aspirations en les orientant vers le Seigneur et son
dessein de salut - cette espérance a également caractérisé, et continue de
caractériser la vie de la communauté catholique dans ce pays.
C'est dans le contexte de cette espérance née de l'amour et de la fidélité
de Dieu que je prends acte de la douleur que l'Eglise en Amérique a éprouvée
suite à l'abus sexuel de mineurs. Aucune de mes paroles ne pourrait décrire
la douleur et les dommages causés par un tel abus. Il est important qu'à
ceux qui ont souffert soit réservée une attention pastorale pleine d'amour.
Je ne peux pas non plus décrire de manière appropriée les torts provoqués au
sein même de la communauté de l'Eglise. De grands efforts ont déjà été faits
pour affronter de manière honnête et juste cette tragique situation et pour
assurer que les enfants - que notre Seigneur aime si profondément
(cf. Mc
10,14) et qui sont notre plus grand trésor - puissent grandir dans un
environnement sûr. Cette attention pour protéger les enfants doit continuer.
Hier, j'ai parlé de cela avec vos évêques. J'encourage aujourd'hui chacun de
vous à faire ce qui est en son pouvoir pour promouvoir la guérison et la
réconciliation et pour aider ceux qui ont été blessés. Je vous demande
également d'aimer vos prêtres et de les confirmer dans l'excellent travail
qu'ils accomplissent. Et surtout priez afin que l'Esprit Saint répande ses
dons sur l'Eglise, ces dons qui conduisent à la conversion, au pardon et à
la croissance de la sainteté.
Saint Paul, comme nous l'avons entendu dans la deuxième lecture, parle d'une
sorte de prière qui remonte des profondeurs de nos cœurs avec des soupirs
trop profonds pour être exprimés en paroles, avec des « gémissements »
(Rm
8, 26) suggérés par l'Esprit. C'est une prière qui aspire ardemment, au
milieu du châtiment, à l'accomplissement des promesses de Dieu. C'est une
prière d'inépuisable espérance, mais aussi de patiente persévérance et,
assez fréquemment, accompagnée de la souffrance pour la vérité. Par cette
prière nous participons au mystère de la faiblesse et de la souffrance mêmes
du Christ, alors que nous avons fermement confiance dans la victoire de sa
Croix. Que l'Eglise en Amérique, avec cette prière, suive toujours plus la
voie de la conversion et de la fidélité aux exigences de l'Evangile ! Et que
tous les catholiques fassent l'expérience du réconfort de l'espérance et des
dons de joie et de force prodigués par l'Esprit.
Dans le passage de l'Evangile d'aujourd'hui, le Seigneur ressuscité fait don
de l'Esprit Saint aux apôtres et leur concède l'autorité de pardonner les
péchés. Par le pouvoir invincible de la grâce du Christ, confié à de
fragiles ministres humains, l'Eglise renaît continuellement et l'espérance
d'un nouveau départ est donnée à chacun d'entre nous. Nous sommes confiants
dans le pouvoir de l'Esprit d'inspirer des conversions, de soigner toutes
les blessures, de dépasser toutes les divisions et de susciter une vie et
une liberté nouvelles ! Combien avons-nous besoin de tels dons ! Et ils sont
tellement à portée de main, notamment dans le sacrement de la pénitence ! La
force libératrice de ce sacrement, dans lequel notre confession sincère du
péché rencontre la parole miséricordieuse de pardon et de paix de la part de
Dieu, a besoin d'être redécouverte et faite sienne par tous les catholiques.
Le renouveau de l'Eglise en Amérique dépend en grande partie de la pratique
de la pénitence et de la croissance de la sainteté : toutes deux sont
inspirées et réalisées par ce sacrement.
« Car notre salut est objet d'espérance! » (Rm 8, 24). Tandis que l'Eglise
aux Etats-Unis rend grâce pour les bénédictions des deux cents années
passées, je vous invite, vous, vos familles, chaque paroisse et chaque
communauté religieuse à vous confier au pouvoir de la grâce pour créer un
avenir prometteur pour le Peuple de Dieu dans ce pays. Au nom du Seigneur
Jésus, je vous demande d'effacer toute division et de travailler avec joie
pour Lui préparer la route, dans la fidélité à sa parole et dans la
conversion constante à sa volonté. Je vous encourage surtout à être un
levain d'espérance évangélique dans la société américaine, en visant à
porter la lumière et la vérité de l'Evangile dans le devoir de créer un
monde toujours plus juste et libre pour les générations futures.
Qui a l'espérance doit vivre différemment ! (cf.
"Spe Salvi", 2).
Puissiez-vous, par vos prières, par le témoignage de votre foi, par la
fécondité de votre charité, indiquer la voie vers ce vaste horizon
d'espérance que Dieu ouvre encore aujourd'hui pour son Eglise, plus encore
pour l'humanité tout entière : la vision d'un monde réconcilié et renouvelé
en Jésus Christ, notre Sauveur. A lui honneur et gloire, maintenant et pour
toujours. Amen !
* * *
Chers frères et sœurs de langue espagnole,
Je souhaite vous saluer avec les mêmes paroles que le Christ adressa à ses
apôtres : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19). Que la joie de savoir
que le Seigneur a triomphé sur la mort et sur le péché vous aide à être, là
où vous vous trouvez, des témoins de son amour et semeurs de cette espérance
qu'Il est venu nous apporter et qui ne déçoit jamais. Ne vous laissez pas
gagner par le pessimisme, l'inertie ou les problèmes. Et surtout, fidèles
aux engagements assumés dans le baptême, approfondissez chaque jour la
connaissance de Jésus Christ et laissez votre cœur être gagné par son amour
et son pardon.
L'Eglise aux Etats-Unis, en accueillant en son sein tant de ses fils
émigrés, a grandi aussi grâce à la vitalité du témoignage de foi des fidèles
de langue espagnole. C'est pour cela que le Seigneur vous appelle à
persévérer dans votre contribution à l'avenir de l'Eglise dans ce pays et à
la diffusion de l'Evangile. Ce n'est que si vous restez unis au Christ et
entre vous, que votre témoignage évangélisateur sera crédible et s'exprimera
dans de nombreux fruits de paix et de réconciliation au cœur d'un monde tant
de fois marqué par des divisions et des conflits. L'Eglise attend beaucoup
de vous. Ne la décevez pas dans votre engagement généreux. « Vous avez reçu
gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8). Amen !
Autre synthèse
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Benoît XVI préside la sainte messe à Washington - 18.04.08
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va 080418
(990) -
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.04.2008 -
T/USA |