Nouvelle évangélisation et solidarité |
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Le 18 février 2009 -
(E.S.M.)
- Le terme « solidarité », si proche de « charité » a largement inspiré
le Magistère pour exprimer l’exigence de reconnaître dans l’ensemble des
liens qui unissent les hommes entre eux, un espace offert à la liberté
humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous.
Jusqu’à Benoît XVI énonçant que « pour que la mondialisation produise de
la richesse de manière équitable, il est nécessaire de mondialiser la
solidarité ».
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Nouvelle évangélisation et solidarité
Le 18 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Si la solidarité est un principe social et moral incontestable
aujourd’hui, cela est dû à plusieurs phénomènes inhérents au monde
contemporain : mondialisation, moyens de communication, progrès
informatiques, échanges commerciaux, information en temps réel,
circulation des biens et des personnes, etc… Les liens entre les hommes
sont d’une ampleur telle qu’il est impossible aujourd’hui de se
soustraire à une conscience d’interdépendance entre les hommes et les
peuples. En même temps, cette vision planétaire que nous avons renforce
la vision d’inégalité, de disparité entre pays pauvres et pays en voie
de développement, d’injustice.
Ce principe de solidarité met aussi en relief de façon vive la nécessité
d’une réglementation, de lois, de règles de marché, la création
d’institutions ou organisations nationales, continentales et
internationales. Nous vivons désormais à une échelle planétaire qui
oblige à travailler pour le bien de tous, avec la nécessité du partage
des richesses. D’où les liens tout aussi incontournables entre
solidarité et bien commun, solidarité et destination universelle des
biens, solidarité et égalité entre les hommes et les peuples, solidarité
et justice, solidarité et paix dans le monde. Ainsi, beaucoup plus
qu’hier, le monde actuel ne peut se construire et se développer sans
solidarités.
L’Église elle-même n’a pas échappé à ces bouleversements du monde
contemporain qui produisent une nouvelle conception de la société, de
l’État et du monde. On peut même dire qu’elle les a accompagnés dans son
principe évangélique de charité, à l’imitation de son maître, le Christ.
Car c’est bien le Seigneur Jésus qui s’est fait le plus totalement
solidaire de l’humanité jusqu’à la mort sur la croix. Plus encore, il a
donné à toute l’humanité une vision sur le prochain qui dépasse toutes
les sagesses et philosophies en faisant du prochain l’icône de Dieu,
poussant jusqu’à l’amour des ennemis et au don de sa vie pour ses frères
en humanité. Le principe de solidarité plonge ses racines dans le «
Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Le terme « solidarité », si proche de « charité » a largement inspiré le
Magistère pour exprimer l’exigence de reconnaître dans l’ensemble des
liens qui unissent les hommes entre eux, un espace offert à la liberté
humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous.
Souvenons-nous :
Rerum Novarum
(1891) et l’encyclique
Centesimus
Annus
(1991) de Jean-Paul II à
l’occasion du centenaire de cette encyclique de Léon XIII ; Pie XII dans
l’encyclique
Summi Pontificatus
(1939)
déplorant l’oubli de la loi de solidarité humaine et de
charité ; Jean XXIII et son encyclique
Mater et Magistra
(1961) qui, maintenant le lien
entre solidarité et charité, le développe en direction des peuples les
moins favorisés et les populations sous-alimentées. Vatican II, avec la
Constitution
Gaudium
et Spes
(1965), assume les exigences de
la solidarité humaine et reconnaît la solidarité internationale, tout en
percevant derrière toutes formes de solidarité comme une préparation à
l’accueil de l’Évangile : « Dieu a voulu que les hommes vivent en
société, en communauté, non seulement sur le plan humain, mais aussi sur
celui du salut. Ce caractère communautaire se parfait et s’achève dans
l’œuvre de Jésus-Christ, car le Verbe incarné en personne a voulu entrer
dans le jeu de cette solidarité »
(GS 32). D’autres textes
suivront :
Populorum Progressio, de Paul VI
(1967)
publié deux ans après Vatican II et qui subordonne la
réalisation de la paix mondiale à la transformation des rapports
d’inégalité entre peuples développés et peuples en voie de
développement. L’immense pontificat de Jean-Paul II, très associé aux
événements des pays de l’Est qui ont fait connaître au monde la force de
Solidarnosc, nous a livré un enseignement très substantiel sur la pensée
sociale de l’Église dans plusieurs encycliques :
Redemptor hominis
(1979) : « L’homme, première
et fondamentale route de l’Église » ;
Dives in Misericordia
(1980) : « Pour l’homme,
image de Dieu, la justice ne suffit pas : l’amour est nécessaire » ;
Laborem exercens
(1981) : « L’économie est au
service de l’homme » ;
Sollicitudo rei socialis
(1987) : « La solidarité est
sans aucun doute une vertu chrétienne » ;
Centesimus
Annus
(1991) : « Le principe de
solidarité apparaît comme l’un des principes fondamentaux de la
conception chrétienne de l’organisation politique et sociale » ;
Jusqu’à Benoît XVI énonçant que « pour que la mondialisation produise
de la richesse de manière équitable, il est nécessaire de mondialiser la
solidarité ».
Comment alors, la solidarité qui vaut pour le monde actuel et nos
sociétés ne serait-elle pas aussi un des vecteurs importants de l’Eglise
universelle dans son engagement pour une nouvelle évangélisation, elle
qui participe aux joies et aux espoirs, aux angoisses et aux tristesses
des hommes, et qui est solidaire de tout homme et de toute femme pour
leur apporter la bonne nouvelle du Royaume de Dieu ? Cela fait partie de
sa mission et de sa compétence qui lui vient de l’Évangile du Christ,
Lui qui s’est fait totalement solidaire de l’homme et de l’humanité.
P. Jean PHILIBERT
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Sources : diocèse d'Avignon
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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18.02.2009 -
T/Église
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