Benoît XVI approuve
huit miracles et huit martyrs |
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CITE DU VATICAN, le 17 décembre 2006 -
(E.S.M.) - Samedi matin, le Pape Benoît XVI a reçu en audience
privée le Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, le
Cardinal José Saraiva Martins, et a autorisé la promulgation des décrets
relatifs à huit miracles et à huit martyrs, parmi les bienheureux et
serviteurs de Dieu.
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Mère Marie-Eugénie de Jésus
Benoît XVI approuve la promulgation des décrets relatifs à huit miracles et
huit martyrs
Benoît XVI a reçu samedi matin le Cardinal José Saraiva Martins, Préfet de
la Congrégation pour les causes des saints, et a autorisé ce dicastère à
promulguer les décrets relatifs aux causes suivantes:
MIRACLES attribués
-Au bienheureux Szymon de Lipnica, prêtre polonais Frère Mineur (1439-1482).
-Au bienheureux Antonio de Santa Anna (au siècle Antonio GalvÆo de França),
prêtre brésilien Frère Déchaux, fondateur du couvent des religieuses
Conceptionistes (1739-1822).
-Au bienheureux Carlos de San Andrés (au siècle Johannes Andreas Houben),
prêtre néerlandais Passioniste (1821-1893).
-A la bienheureuse María Eugenia de Jesús (au siècle Anne-Eugénie Milleret
de Brou), fondatrice française des Religieuses de l'Assomption (1817-1898).
-Au serviteur de Dieu Carlo Liviero, Evêque de Città di Castello (Italie),
fondateur des Petites Soeurs du Sacré-Coeur (1866-1932).
-Au serviteur de Dieu Stanislaw de Jésus-Marie (au siècle Jana Papczynski),
prêtre polonais, fondateur de la Congrégation des Clercs de l'Immaculée-
Conception (1631-1701).
-A la servante de Dieu Celina Chludzinska, veuve polonaise, fondatrice des
Religieuses de la Résurrection (1833-1913).
-A la servante de Dieu Marie-Céline de la Présentation (au siècle Jeanne-
Germaine Castang), Franciscaine française (1878-1897).
MARTYR
-Des serviteurs de Dieu Manuel Gómez González, prêtre séculier espagnol (né
en 1877), et Adilio Daronch, laïc brésilien (né en 1908), assassinés en 1924
(Brésil).
-De la servante de Dieu Albertina Berkenbrock, laïque brésilienne (née en
1919), assassinée en 1931 (Brésil).
-Du serviteur de Dieu Eufrasio del Niño Jesús (au siècle Eufrasio Barredo
Fernández), prêtre espagnol Carme Déchaux (né en 1897), assassiné en 1934
(Espagne).
-Des serviteurs de Dieu Lorenzo et Virgilio, et de leurs 44 compagnons
Maristes espagnols, assassinés en 1936 (Espagne).
-Des serviteurs de Dieu Enrique Izquierdo Palacios et ses 13 compagnons
Dominicains espagnols, assassinés en 1936 (Espagne).
-Des serviteurs de Dieu Ovidio Beltrán, Hermenegildo Lorenzo, Luciano Pablo,
Estanislao Víctor et Lorenzo Santiago, Frères espagnols des Ecoles
Chrétiennes, et de José María Cánovas Martínez (espagnol), vicaire de
paroisse, assassinés en 1936 (Espagne).
-Des servantes de Dieu María del Carmen, Rosa et Magdalena Fradera
Ferragutcasas (espagnoles), religieuses du Très-Saint Coeur de Marie,
assassinées en 1936 (Espagne).
-De la servante de Dieu Lindalva Justo de Oliviera (brésilienne), Fille de
la Charité (née en 1953) assassinée en 1993 (Brésil).
VERTUS HEROIQUES
-Du serviteur de Dieu Mamerto Esquiú, Frère Mineur argentin, Evêque de
Córdoba (1826-1883).
-Du serviteur de Dieu Salvatore Micalizzi, prêtre italien de la Mission
(1856- 1937).
-Du serviteur de Dieu José Olallo Valdés, religieux cubain l'Ordre
hospitalier de St.Jean de Dieu (1820-1889).
-Du serviteur de Dieu Stefan Kaszap, aspirant Jésuite hongrois (1916-1935).
VIS 061218 (430)
Le pape a accordé le titre de martyr à vingt quatre serviteurs de
Dieu dont une grande partie ont été assassinés par haine de leur foi durant
la persécution religieuse en Espagne
Benoît XVI a également approuvé le décret reconnaissant les vertus héroïques
de Mgr Mamerto Esquiú, Évêque de Cordoue en
Argentine; les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Salvatore Micalizzi, Prêtre
professeur de la Congrégation des Missions, à Naples, Italie; du
frère José Olalla Valdés, Religieux de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu,
à La Havane, Cuba et du Serviteur de Dieu le frère Stefano Kaszap,
de la
Compagnie de Jésus, en Hongrie.
(1) Parmi les
Français:
Un miracle, attribué à l'intercession de la Vénérable Servante de Dieu Soeur
Marie Céline de la présentation morte en
odeur de sainteté à l'âge de dix neuf ans. Religieuse professe du Second
Ordre de Saint François (Clarisse) née le 24 mai 1878 et décédée le 30 mai
1897 à Bordeaux, (France).
Au moment où Benoît XVI vient de
reconnaître samedi 16 décembre, l’authenticité d’un miracle dû à
l’intercession de la bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus (Anne-Eugénie
Milleret de Brou) fondatrice des Religieuses de l’Assomption, le temps de
Noël invite à évoquer ce que fut, dans son enfance sa « grâce de Noël »,
déterminante pour sa vocation future.
Il s’agit de sa première communion, qu’elle reçut le 25 décembre 1829.
C’est Paul VI qui a béatifié à Rome la fondatrice des religieuses de l’Assomption
: c’était la première béatification de l’année sainte 1975, le 9 février.
Dans son homélie, Paul VI prit le temps de relire, en français, la vie de la
bienheureuse. Il soulignait à cette occasion l’importance d’une « pastorale
de l’enfance ».
« En refermant la biographie de Mère Marie-Eugénie, nous avons éprouvé
l’émerveillement qui naît de la certitude que Dieu agissait puissamment dans
son âme, et de manière inattendue. En effet, à la différence d’une sainte
Thérèse de Lisieux portée très tôt vers le don total par la foi remarquable
de ses parents et l’exemple de ses sœurs déjà rentrées au monastère, la
petite Anne-Eugénie Milleret, née à Metz en 1817, est fille d’un père acquis
aux idées de Voltaire et d’une mère sans grande conviction religieuse. C’est
en recevant l’Eucharistie pour la première fois, le 25 décembre 1829,
qu’elle fera cependant une expérience intime, rapide, inexplicable,
inoubliable de "l’infinie grandeur de Dieu et de la petitesse humaine".
Quelle lumière pour ceux qui douteraient de l’opportunité de la Pastorale de
l’enfance ! »
Adolescente de quinze ans
« Des épreuves particulièrement nombreuses l’associeront à la passion et à
la résurrection du Christ, fait observer Paul VI: la disparition précoce de
son frère Charles et de sa sœur Elisabeth, l’écroulement complet de la
fortune familiale la séparation de ses parents, la mort de sa mère très
chère, victime du choléra. Cette adolescente de quinze ans, privée du
soutien maternel, placée dans une famille mondaine de Chalons et ensuite
chez des cousins habitant Paris, traverse des crises de solitude et de
tristesse. Ces souffrances écrasantes amplifient ses interrogations
angoissées sur le sens de la vie et de la mort, et la prédisposent aussi à
écouter la voix du Seigneur ».
"Ma vocation date de Notre-Dame"
Son récit s’attarde à cet événement décisif: « Les conférences de Carême du
P. Lacordaire résonnent alors dans le cœur d’Anne-Eugénie. Plus tard, elle
l’écrira elle-même au célèbre Dominicain : "Votre parole répondait à toutes
mes pensées..., me donnait une générosité nouvelle, une foi que rien ne
devait plus faire vaciller... J’étais réellement convertie et j’avais conçu
le désir de donner toutes mes forces, ou plutôt toute ma faiblesse à cette
Église qui seule désormais avait à mes yeux le secret et la puissance du
bien." (Cf. Feu vert... au bout d’un siècle, de Marie-Dominique Poinsenet,
Ed. Saint-Paul, Paris-Fribourg,1971i, p. 20.) Et très souvent elle répétera
: "Ma vocation date de Notre-Dame". »
Je rêvais d’être un homme…
Le pape continuait de citer la fondatrice: « Dans ses notes intimes, elle
avoue : " Je rêvais d’être un homme pour être comme eux profondément utile."
Certes. l’égoïsme et la médiocrité de son propre milieu social la
consternent, et pourtant elle voudrait contribuer à poser des structures
nouvelles de liberté, de justice, de fraternité. Elle rejoint en cela
l’effort du catholicisme social du XIX° siècle, après la tourmente
révolutionnaire et dans une Église demeurée dans son ensemble très
nostalgique du passé ».
Le petit arbre qui avait failli mourir
« Un autre prêtre débordant de zèle, l’abbé Combalot, repère les qualités
exceptionnelles de sa pénitente et ne tarde pas à lui dévoiler son projet de
fondation d’une congrégation dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, dont les
membres allieraient la contemplation et l’éducation, continue le pape. Elle
aura pourtant à souffrir de l’autoritarisme de son conseiller, au point de
devoir s’en affranchir. Mais la Providence lui ménagea le soutien éclairé du
célèbre abbé d’Alzon, qui devait bientôt fonder lui-même les Pères de l’Assomption.
Autre épreuve : l’autorité ecclésiastique manifeste des inquiétudes pour un
projet qui ne semble pas réaliste. Mère Marie-Eugénie demande un délai de
réflexion. Et sa réponse sera d’ouvrir à Paris le premier pensionnat de la
congrégation au printemps de 1842. Le petit arbre qui avait failli mourir
pousse bientôt des racines au-delà de la France, jusqu’en Afrique du Sud, en
Angleterre, en Espagne, en Italie, en Océanie, aux Philippines ».
« Adoratrices et zélatrices des droits de Dieu »
Pour ce qui concerne le charisme de la congrégation, le pape note en citant
longuement la fondatrice: « Mère Marie-Eugénie tient souverainement à ce
qu’elle maintienne deux axes essentiels : l’adoration et l’éducation. Ce
qu’elle résumera plus tard en deux devises ; " Laus Deo" et "Adveniat regnum
tuum".
Elle s’en explique : "Des religieuses vouées par vocation à l’éducation ont
plus que d’autres besoin de se retremper dans la prière." Elle rejoint ici
Thérèse d’Avila : "Ne serait-ce pas une vaine prétention de vouloir arroser
un jardin en cessant de capter les eaux du puits ou de la rivière ?" "En
cherchant quelle doit être la marque la plus caractéristique de notre
Institut, poursuit notre bienheureuse, je me trouve arrêtée à cette pensée
qu’en tout et de toutes manières, nous devons être adoratrices et zélatrices
des droits de Dieu. Vous êtes filles de l’Assomption. Ce mystère, qui est
plus du ciel que de la terre, est un mystère d’adoration... S’il y a jamais
eu une adoratrice en esprit et vérité, c’est bien la Sainte Vierge." Foi,
silence, oraison, union sont des mots qui reviennent spontanément dans ses
confidences et ses directives. Et, à sa suite, un véritable peuple
d’adoratrices atteste que Dieu est plus que tout et cherche dans la prière
prolongée la signification et la fécondité de son action ».
Des chemins de libération
« En somme. Mère Milleret, qui a laissé converger vers elle et vers ses
filles la spiritualité de saint Augustin, de saint Benoît, de saint Jean de
la Croix et de saint Ignace, veut une famille religieuse passionnée de
continuer le mystère du Christ priant et enseignant », résume le pape qui
ajoute: « les religieuses de l’Assomption peuvent beaucoup contribuer à
faire découvrir ou retrouver les chemins, de la prière, qui sont aussi des
chemins de libération pour l’homme moderne écrasé par une civilisation
réductrice ». (Z)
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.12.2006 - BENOÎT XVI - EGLISE |