Benoît XVI créera vingt-quatre
nouveaux cardinaux au cours d’un nouveau consistoire |
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Le 17 novembre 2010
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(E.S.M.)
- Ce 20 novembre, 24 nouveaux cardinaux nommés par Benoît XVI
entreront au
Sacré Collège.
Histoire et
actualité d’une
institution
romaine.
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Benoît XVI créera vingt-quatre
nouveaux cardinaux au cours d’un nouveau consistoire
Consistoire 2010 : les hommes du Pape
Le 17 novembre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Ce 20 novembre, le Pape Benoît XVI créera vingt-quatre nouveaux cardinaux au
cours d’un nouveau consistoire. La veille, il aura reçu l’ensemble du
collège cardinalice pour traiter de deux problèmes, la liberté religieuse et
la liturgie.
Les cardinaux à l’œuvre dans l’Église
En invoquant l’histoire et le rôle du Sacré Collège, "L’Homme Nouveau"
entend non seulement décrire la mission des cardinaux de la Sainte Église,
mais aussi saluer « nos » cardinaux qui travaillent depuis longtemps
dans le sillage de Benoît XVI.
En annonçant la réunion prochaine d’un consistoire pour la création de 24
cardinaux, Benoît XVI a rappelé que le rôle des cardinaux est « d’aider
le successeur de l’Apôtre Pierre dans l’accomplissement de sa mission ».
Nommés par le pape seul, ils sont ses collaborateurs dans le gouvernement de
l’Église, ils sont ses conseillers les plus proches lorsqu’ils sont réunis
en consistoire et c’est parmi eux que le Souverain Pontife choisit les
membres les plus importants de la Curie (le Secrétaire d’État et les Préfets
des principales congrégations).
Dans l’histoire, leur fonction comme leur nombre a changé. Le cardinal
Rossi, dans l’ouvrage qu’il a consacré au Collège cardinalice et qui a été
publié en 1990 à la Libreria Editrice Vaticana, voit l’origine des
cardinaux dans les sept diacres qui, à Jérusalem déjà, puis dans la
primitive Église de Rome, « assistaient le Pontife dans l’assemblée des
fidèles ». Avant d’être papes, Clet et Clément (3e et 4 e papes de
l’histoire de l’Église) sont mentionnés comme diacres de l’Apôtre saint
Pierre. À l’origine le mot cardinal (cardinalis en latin) fut employé comme
qualificatif, pour désigner un clerc (diacre, prêtre ou évêque) attaché à
une église particulière ; on emploie encore aujourd’hui les mots incardiné
et incardination pour désigner le nécessaire rattachement d’un prêtre à un
diocèse.
Au moins dès le IVe siècle, à Rome, les principaux membres du presbyterium –
prêtres et diacres qui assistent le pape pour les fonctions liturgiques et
la prédication – sont aussi consultés par lui pour les questions importantes
qui touchent aux autres Églises. Au fil du temps, seront distingués les
cardinaux-prêtres (en charge d’un « titre », l’équivalent d’une
paroisse, à Rome), les cardinaux diacres qui ont des fonctions liturgiques,
mais aussi administrent les biens temporels de l’Église à Rome et dispensent
la charité et enfin les cardinaux-évêques qui, eux, étaient titulaires des
sept sièges épiscopaux qui entouraient Rome : Ostie, Velletri, Albano, etc.
Cette distinction des trois ordres de cardinaux s’est maintenue jusqu’à nos
jours. Au fil du temps, des prêtres ou des évêques appartenant à d’autres
diocèses que Rome et ses environs et à d’autres pays que l’Italie ont reçu
ce titre cardinalice et sont donc venus s’établir à Rome ou dans les villes
où résidaient le pape.
Le Sacré Collège
La constitution du Sacré Collège, comme ensemble des collaborateurs les plus
proches du pape, et la fixation de règles plus strictes pour l’élection du
pape sont à peu près contemporaines. Elles s’inscrivent dans le contexte de
réforme de l’Église qui caractérise le XIe siècle. La réforme grégorienne
(du nom de saint Grégoire VII, pape de 1073-1085), commence en fait avec
saint Léon IX (1049-1054) et se poursuit pendant tout le siècle avec Victor
II, Nicolas II, le bienheureux Victor III et le bienheureux Urbain II. La
réforme était menée, notamment, à travers des synodes romains et des
conciles provinciaux. Elle visait à lutter contre la simonie et
l’investiture laïque, à rétablir la discipline ecclésiastique et à réformer
les mœurs des chrétiens. Des cardinaux furent envoyés (d’où le nom de légats
qui leur sera donné) pour présider ces conciles provinciaux et prendre, au
nom du pape, les décisions qui s’imposaient (dépositions d’évêques ou
d’abbés, excommunications, etc.).
Cette participation accrue des cardinaux au gouvernement de l’Église
s’accompagna de l’attribution du privilège d’élire le pape. Par la bulle In
nomine Domini, promulguée par le pape Nicolas II en 1059, fut décrété que
l’élection pontificale se ferait désormais uniquement par les cardinaux
évêques, les autres cardinaux (prêtres et diacres), les clercs et le peuple
de Rome confirmant leur choix. Puis, ce privilège de l’élection pontificale
fut étendu aux autres cardinaux. La première élection pontificale effectuée
par les trois ordres de cardinaux fut celle d’Innocent II, en 1130. On peut
considérer qu’à partir de ce moment le Sacré Collège, composé de cardinaux
égaux dans leur pouvoir (sinon dans leur titre), est constitué. La réunion
des cardinaux électeurs dans un lieu fermé à clefs (conclave) ne date que de
l’élection, interminable, de Grégoire X (entre novembre 1268 et septembre
1271).
La bulle de Nicolas II a bien donné des pouvoirs exceptionnels aux cardinaux
mais, tout autant, elle a eu pour but de « mettre un terme à l’ingérence
de l’autorité impériale et des grandes familles romaines dans la nomination
des papes » (P. Jugie).
À cette époque aussi, la collaboration des cardinaux avec le pape se
formalise encore avec l’apparition du consistoire. Cette assemblée des
cardinaux autour du pape prend forme sous le pontificat d’Urbain II
(1088-1099). Elle se réunit, régulièrement, quand le pape la convoque pour
discuter de toutes les questions importantes relatives à la vie de l’Église
: problèmes doctrinaux, érection de diocèses, nomination d’évêques,
canonisations, envoi de légats, questions financières et d’administration
des biens de l’Église. Au fil du temps, certaines questions échapperont au
consistoire – par exemple, les nominations d’évêques ou les causes de
béatification et de canonisation – parce qu’elles deviendront de plus en
plus fréquentes et nombreuses et donc elles seront confiées à des organismes
spécialisés (les congrégations de Curie).
On a toujours distingué plusieurs types de consistoires. Le Code de droit
canonique actuel distingue les consistoires ordinaires – où sont convoqués
tous les cardinaux « du moins ceux qui se trouvent à Rome, afin d’être
consultés sur certaines affaires graves, mais qui surviennent assez
communément » –, et les consistoires extraordinaires – où tous les
cardinaux sont convoqués et qui sont réunis « lorsque des nécessités
particulières de l’Église ou l’étude d’affaires de grande importance le
conseillent ».
De 7 à 203 cardinaux
Si l’on considère que les sept diacres qui assistaient l’évêque de Rome aux
premiers siècles de l’Église sont l’équivalent des cardinaux actuels, on
voit une progression continue du nombre des cardinaux tout au long de
l’histoire. Cette progression correspond à l’augmentation du nombre des
fidèles et à l’internationalisation de la chrétienté. On peut repérer
quelques étapes.
Pendant des siècles, il n’y a pas eu de chiffre fixé. Au Moyen-Âge, il y a
environ 20 cardinaux qui tous, sauf circonstances particulières, résident à
la cour pontificale. Le concile œcuménique de Bâle dans sa XXIII session (26
mars 1436) rappelle l’étymologie originelle du mot cardinal : ils sont «
les gonds [cardo, cardinis en latin] sur lesquels tournent et sont soutenues
les portes de l’Église universelle ». Mais surtout ce concile limite le
nombre des cardinaux à 24 (« de manière à n’être pas un poids pour
l’Église »), fixe des règles très précises pour éviter le népotisme et
engage ce qu’on appellera l’internationalisation du Sacré Collège : «
qu’ils soient choisis, dans toute la mesure où ce sera possible sans
inconvénient, dans toutes les régions de la chrétienté afin que l’on puisse
avoir facilement connaissance des problèmes qui apparaissent dans l’Église
et délibérer au plus vite à leur sujet ».
Les grandes découvertes de la deuxième moitié du XVe siècle et du XVIe
siècle donnent des terres de mission nouvelles à l’Église tandis que l’essor
démographique de la chrétienté occidentale se poursuit. Ces éléments
nouveaux et la réorganisation de la Curie après le concile de Trente amènent
Sixte-Quint, en 1586, à fixer à 70 le nombre des cardinaux (en référence
symbolique aux 70 « anciens » d’Israël) : six cardinaux-évêques, 50
cardinaux-prêtres et 14 cardinauxdiacres. Le chiffre restera inchangé
pendant des siècles, confirmé par le premier Code de droit canonique (1917).
Le XIXe siècle a connu deux phénomènes parallèles. D’une part, une
internationalisation accrue du Sacré Collège : cinq cardinaux étrangers
participent au conclave qui élit Pie VII en 1800, 25 à celui qui élit Léon
XIII en 1878. D’autre part, une augmentation continue du nombre des
cardinaux résidentiels, c’est-à-dire qui dirigent un diocèse et ne sont pas
affectés à la Curie.
L’action de Paul VI
Jean XXIII sera le premier à dépasser la limite des 70 cardinaux fixée au
XVIe siècle. Paul VI a accompli trois réformes importantes relatives au
Sacré Collège. Par le motu proprio Ad purpuratorum Patrum, en février 1965,
il a permis l’entrée de patriarches orientaux dans le collège cardinalice.
Par le motu proprio Ingravescente aetatem, en novembre 1970, il a statué que
les cardinaux de plus de 80 ans ne pourraient plus élire le pape. Et par la
constitution Romano pontifici eligendo, en octobre 1975, il a limité à
120 le nombre des cardinaux qui peuvent participer au conclave. La
composition du Sacré Collège reflète toujours plus l’universalité de
l’Église. En un demi-siècle, le nombre des cardinaux aura triplé puisque,
avec le consistoire du 20 novembre, il y aura 203 cardinaux en vie. Seuls
121 d’entre eux, âgés de moins de 80 ans, seraient susceptibles de
participer à un éventuel conclave chargé d’élire un nouveau pape. Le chiffre
des 120 électeurs, fixé par Paul VI, sera ainsi dépassé, mais pour peu de
temps puisque 9 cardinaux atteindront 80 ans au cours de l’année 2011 et
donc perdront leur droit de vote.
Yves CHIRON
Quelques cardinaux
Mgr Mauro Piacenza. « Le prêtre doit
être un autre Christ et non un fonctionnaire de Dieu. » À 72 ans, le
futur cardinal originaire d’Italie est nommé à la tête de la Congrégation
pour le Clergé. « Le Pape lui-même nous a renvoyés plusieurs fois, même
durant l’Année sacerdotale, à une lecture non fonctionnaliste mais
ontologique du ministère ordonné, réellement capable de “porter Dieu dans le
monde” à travers le charisme du célibat, la fidélité évangélique, la charité
pastorale. » Tel sera son programme pour redonner au clergé l’élan
nécessaire pour une véritable évangélisation.
Mgr Velasio De Paolis. « Que
l’exercice de l’autorité soit vraiment évangélique. » Président de la
Préfecture pour les Affaires économiques du Saint-Siège depuis avril 2008 et
consulteur de la Congrégation pour les Instituts consacrés : deux fonctions
qui assurent à l’évêque italien l’expérience nécessaire pour refonder les
Légionnaires du Christ. Réputé pour être un homme de rigueur, le futur
cardinal de 75 ans est désormais à la tête d’une congrégation marquée par
les méfaits de son ancien supérieur et de graves détournements d’argent. Mgr
De Paolis s’est aussi fait remarquer pour avoir ordonné le 25 octobre neuf
diacres des Franciscains de l’Immaculée selon la forme extraordinaire du
rite.
Mgr Angelo Amato. « L’invitation à
retrouver l’enthousiasme de la foi s’adresse à tous. » Désormais préfet
de la Congrégation pour la Cause des saints et ancien secrétaire de la
Congrégation pour la Doctrine de la foi, cet Italien de 72 ans est un homme
de confiance en matière de doctrine. Il avait d’ailleurs été nommé
Secrétaire de l’Académie pontificale de Théologie en 1999 par Jean-Paul II.
Mgr Fortunato Baldelli. « Que la
justice soit rendue dans l’amour. » Ancien nonce apostolique en France
et grand pénitencier de la sainte Église romaine depuis juin 2009, le futur
cardinal fait désormais partie de la Congrégation pour la Cause des saints.
Les différentes missions qui lui ont été attribuées sont signes de sa grande
finesse puisque le grand pénitencier préside le tribunal de l’Église pour
les questions de « politique intérieure » et que, comme tout nonce,
il a dû faire face à de nombreux problèmes relatifs à l’Église de France.
Originaire d’Italie, Mgr Baldelli est aujourd’hui âgé de 76 ans.
Mgr Domenico Bartolucci, la musique
honorée, une injustice réparée. Maître émérite de la chapelle Sixtine, ami
de Benoît XVI, ce grand musicien a été nommé à la chapelle Sixtine sous Pie
XII. Le bruit court qu’en le nommant, le Pape répare une injustice car ce
musicien de grand talent aurait dû depuis longtemps recevoir la barrette
s’il n’avait pas été écarté injustement. Né le 7 mai 1917 en Toscane, il a
déclaré au site Disputationæ Theoligicæ avoir toujours célébré la messe dans
sa forme extraordinaire.
Sources : L'homme nouveau.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.11.2010 -
T/Eglise
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