Discours de Benoit XVI aux
participants au VIe Congrès pour la Pastorale des Migrants et des
Réfugiés |
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Le 17 novembre 2009 -
(E.S.M.)
- Dans la matinée du lundi 9 novembre 2009, le Pape Benoît
XVI a reçu en audience les participants au
Congrès mondial organisé par le Conseil
pontifical pour la pastorale des migrants et des
personnes en déplacement.
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Le pape Benoît XVI
Discours de Benoit XVI aux
participants au VIe Congrès pour la Pastorale des Migrants et des Réfugiés
Congrès mondial sur la pastorale des migrants: Les migrants ne sont pas un
problème mais une ressource pour l'humanité
Le 17 novembre 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Dans la matinée du lundi 9 novembre 2009, le Pape Benoît XVI a reçu en
audience les participants au Congrès mondial organisé par le Conseil
pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
Au cours de la rencontre, le Saint-Père a prononcé le discours suivant:
Messieurs les cardinaux,
vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous accueillir au début du Congrès mondial de la
pastorale des migrants et des personnes en déplacement. Je salue en premier
lieu le président de votre Conseil pontifical, Mgr Antonio Maria Vegliò, et
je le remercie pour les paroles cordiales à travers lesquelles il a
introduit cette rencontre. Je salue le secrétaire, les membres, les
consulteurs et le personnel du Conseil pontifical pour la pastorale des
migrants et des personnes en déplacement. J'adresse une salutation
respectueuse à M. Renato Schifani, président du sénat de la République. Je
vous salue, vous tous ici présents. J'adresse à chacun ma reconnaissance
pour l'engagement et la sollicitude avec lesquels vous œuvrez dans un milieu
social aujourd'hui si complexe et délicat, en offrant un soutien à ceux qui,
par choix ou par nécessité, quittent leur pays d'origine et émigrent dans
d'autres nations.
Le thème du Congrès - "Une réponse au phénomène migratoire à l'époque de
la mondialisation" - met en évidence le cadre particulier dans lequel
s'inscrivent les migrations à notre époque. En effet, si le phénomène
migratoire est aussi ancien que l'histoire de l'humanité, il n'avait jamais
revêtu une dimension aussi vaste qu'aujourd'hui, en raison de son importance
et de la complexité des problématiques. Il concerne désormais quasiment tous
les pays du monde et s'inscrit dans le vaste processus de la mondialisation.
Des femmes, des hommes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées
affrontent les drames de l'émigration parfois pour survivre, plus que pour
rechercher de meilleures conditions de vie pour eux et pour leur familles.
En effet, l'écart économique entre les pays pauvres et les pays
industrialisés s'accroît toujours davantage. La crise économique mondiale,
avec l'immense croissance du chômage, réduit la possibilité d'emploi et
augmente le nombre de ceux qui ne réussissent pas à trouver un travail, même
précaire. De nombreuses personnes se voient alors contraintes à abandonner
leur terre et leur communauté d'origine; elles sont disposées à accepter des
travaux dans des conditions qui ne sont absolument pas conformes à la
dignité humaine, avec une insertion difficile dans la société d'accueil, en
raison de la différence de langue, de culture, et d'organisation sociale.
La condition des migrants, et plus encore celle des réfugiés, rappelle à
l'esprit, d'une certaine façon, l'épisode de l'antique peuple biblique qui,
fuyant l'esclavage de l'Egypte, avec dans le cœur le rêve de la terre
promise, traversa la Mer Rouge et, au lieu d'arriver immédiatement au but
désiré, dut affronter les difficultés du désert. Aujourd'hui, de nombreux
migrants abandonnent leur pays pour fuir des conditions de vie humainement
inacceptables, sans toutefois trouver ailleurs l'accueil qu'ils espéraient.
Face à des situations si complexes, comment ne pas s'arrêter pour réfléchir
sur les conséquences d'une société fondée essentiellement sur le simple
développement matériel? Dans l'encyclique
Caritas in Veritate, je soulignais que le véritable développement est
uniquement le développement intégral, c'est-à-dire celui qui concerne chaque
homme et tout l'homme.
Le développement authentique revêt toujours un caractère solidaire. En
effet, "dans une société en voie de mondialisation, le bien commun et
l'engagement en sa faveur - ai-je observé encore dans Caritas in veritate -
ne peuvent pas ne pas assumer les dimensions de la famille humaine tout
entière, c'est-à-dire de la communauté des peuples et des Nations".
(cf. n. 7). Le processus même de mondialisation,
selon ce qu'a souligné de façon opportune le Serviteur de Dieu Jean-Paul II,
peut même constituer une occasion propice pour promouvoir le développement
intégral, mais uniquement si "les différences culturelles sont perçues comme
une occasion de rencontre et de dialogue et si la répartition inégale des
ressources mondiales provoque une nouvelle conscience de la solidarité
nécessaire qui doit unir les familles humaines" (Message
pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 1999; cf. orlf n. 50 du 14
décembre 2009; Insegnamenti, XXII, 2, [1999], 988). Il en découle
qu'il faut apporter des réponses adéquates aux grands changements sociaux en
cours, en ayant clairement à l'esprit qu'il ne peut y avoir de développement
efficace si l'on ne favorise pas la rencontre entre les peuples, le dialogue
entre les cultures et le respect des différences légitimes.
Dans cette optique, pourquoi ne pas considérer l'actuel phénomène migratoire
mondial comme une condition favorable pour la compréhension entre les
peuples et pour la construction de la paix et d'un développement qui
intéresse chaque nation? C'est précisément ce que j'ai voulu rappeler dans
le Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié en l'année
jubilaire de saint Paul: les migrations invitent à mettre en lumière l'unité
de la famille humaine, la valeur de l'accueil, de l'hospitalité et de
l'amour pour le prochain. Toutefois, cela doit se traduire dans des gestes
quotidiens de partage, de participation commune et de sollicitude pour les
autres, en particulier pour les personnes dans le besoin. Pour être
accueillants les uns envers les autres - enseigne saint Paul - les chrétiens
savent qu'ils doivent être disponibles à l'écoute de la Parole de Dieu, qui
appelle à imiter le Christ et à demeurer unis à Lui. Ce n'est que de cette
façon qu'ils deviennent attentifs à l'égard du prochain et qu'ils ne cèdent
jamais à la tentation du mépris et du refus de celui qui est différent.
Configurés au Christ, tous les hommes et toutes les femmes sont considérés
comme des frères et des sœurs, fils du même Père. Un tel trésor de
fraternité les rend "avides de donner l'hospitalité", qui est la
première fille de l'agapè (cf. orlf n. 1 du 14 octobre
2008; Insegnamenti iv, 2 [2008], 176-180).
Chers frères et sœurs, fidèles à l'enseignement de Jésus, chaque communauté
chrétienne ne peut manquer de nourrir un respect et une attention pour tous
les hommes, créés à l'image et la ressemblance du Christ, plus encore
lorsqu'ils sont en difficulté. Voilà pourquoi l'Eglise invite les fidèles à
ouvrir leur cœur aux migrants et à leur famille, en sachant qu'ils ne sont
pas un "problème", mais qu'ils constituent une ressource qu'il faut savoir
valoriser de façon opportune pour le chemin de l'humanité et pour son
développement authentique. Je renouvelle à chacun de vous mes remerciements
pour le service que vous apportez à l'Eglise et à la société, et j'invoque
la protection maternelle de Marie sur chacune de vos action en faveur des
migrants et des réfugiés. Pour ma part, je vous assure de ma prière, tandis
que je vous bénis volontiers, ainsi que tous ceux qui font partie de la
grande famille des migrants et des réfugiés.
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Présentation du VIe Congrès Mondial de la Pastorale pour les Migrants et les
Réfugiés
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
© L'Osservatore Romano - 17 novembre 2009
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.09.2008 -
T/Benoît XVI |