Benoît XVI nous invite à réfléchir
sur l'universalité de la mission de l'Église
Cité du Vatican, le 17 août 2008 -
(E.S.M.)- Comme tous les dimanches, le pape Benoît XVI a récité la prière
de l'Angélus et ce dimanche comme durant toute la période estivale,
depuis le balcon de la Cour intérieure du Palais Apostolique de Castel
Gandolfo où l'attendaient de très nombreux pèlerins.
Le pape Benoît XVI
depuis Castel Gandolfo -
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Benoît XVI nous invite à réfléchir sur l'universalité de la mission de
l'Église
Comme tous les dimanches, le pape Benoît XVI a récité la prière de l'Angélus
et ce dimanche comme durant toute la période estivale, depuis le balcon de
la Cour intérieure du Palais Apostolique de Castel Gandolfo où l'attendaient
de très nombreux pèlerins.
Paroles du
Saint-Père avant la prière de l'Angélus
Chers frères et
sœurs,
En ce XXe
Dimanche du temps ordinaire, la liturgie propose à notre réflexion les
paroles du prophète Isaïe : « Et les étrangers qui s'attacheront à
l'Éternel pour le servir, pour aimer le nom de l'Éternel, pour être ses
serviteurs, Tous ceux qui garderont le sabbat, pour ne point le profaner, et
qui persévéreront dans mon alliance, je les amènerai sur ma montagne sainte,
Et je les réjouirai dans ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs
sacrifices seront agréés sur mon autel; car ma maison sera appelée une
maison de prière pour tous les peuples. » (Is 56.6-7).
L'apôtre Paul fait aussi référence à l'universalité du salut dans la seconde
lecture, comme la page de l'évangile qui raconte l'épisode de la femme
Cananéenne, une étrangère par rapport aux Juifs, exaucée par Jésus par sa
grande foi. La Parole de Dieu nous offre ainsi
l'opportunité de réfléchir sur l'universalité de la mission de l'Église,
constituée par des peuples de toute race et culture. La grande
responsabilité de la communauté ecclésiale, appelée à être une maison
hospitalière pour tous, signe et moyen de communion pour toute la famille
humaine entière, provient justement d'ici.
Il est donc important,
surtout à notre époque fait remarquer Benoît XVI, que chaque communauté
chrétienne approfondisse toujours davantage sa conscience, à fin d'aider
aussi la société civile à dépasser toute tentation
possible de racisme, d'intolérance et d'exclusion et à s'organiser avec des
choix qui respecteraient la dignité de tout être humain ! Une des
grandes conquêtes de l'humanité est en effet précisément le dépassement du
racisme. Malheureusement, cependant, encore aujourd'hui se manifestent en
différents pays des évènements préoccupants, liés souvent à des problèmes
sociaux et économiques, qui toutefois ne peuvent jamais justifier le mépris
et la discrimination raciale. Prions afin que partout grandisse le respect
pour chaque personne, avec une conscience responsable qui est possible
seulement dans la perception mutuelle de construire un monde marqué par une
justice authentique et une paix véritable.
Je voudrais aujourd'hui
proposer une autre intention pour laquelle il faut prier, à cause des
nouvelles qui arrivent, tout particulièrement en cette période, de nombreux
et graves accidents de la route. Nous ne devons pas nous habituer à cette
triste réalité ! Le bien de la vie humaine est en effet trop précieux et il
est trop indigne pour l'homme de mourir ou se retrouver invalide pour des
causes qui, dans la plupart des cas, pourraient être évitées. Il faut donc
un plus grand sens des responsabilités. D'abord de la part des
automobilistes, parce que les accidents sont souvent dus à une vitesse
excessive et à des comportements imprudents. Conduire un véhicule sur les
routes publiques demande un sens moral et un sens civique. Pour la promotion
de ce dernier, l'oeuvre de prévention constante, la vigilance et la
répression de la part des autorités préposées, sont indispensables. Par
contre, en tant qu'Église, nous nous sentons directement interpellés sur le
plan éthique : les chrétiens doivent avant tout faire un examen de
conscience personnel sur leur propre conduite d'automobilistes ; les
communautés en outre doivent éduquer tout le monde à considérer la conduite
comme un domaine où défendre la vie et exercer concrètement l'Amour envers
son prochain.
Confions les problèmes sociaux que je viens de rappeler
à la maternelle intercession de Marie, que nous invoquons maintenant
ensemble avec la prière de l'Angélus.
Le
pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins francophones
Je
vous adresse un cordial salut, chers pèlerins de langue française ! En cette
période de vacances, je vous invite à prendre du temps pour aller à la
rencontre du Seigneur dans la prière, avec l’assurance confiante qui fut
celle de la Cananéenne dont nous parle le texte de l’Évangile d’aujourd’hui.
N’ayez pas peur de vous tourner vers Dieu qui est un Père plein d’amour et
de miséricorde ! Avec ma Bénédiction apostolique.
PEUPLE CHOISI ET SALUT DES NATIONS
(synthèse des lectures)
Dieu peut-il choisir un peuple
sans cesser d'aimer à égalité tous les autres ? L'existence d'un peuple élu
est-elle compatible avec la justice du Créateur de tous les êtres humains,
qui les a façonnés à son image et à sa ressemblance ? Particularisme et
universalisme ne sont-ils pas contradictoires ? L'actualité nous offre en
permanence de douloureux exemples où ces deux tendances s'affrontent. Tel
groupe affirme sa différence au point de la défendre par les armes et le
terrorisme. À l'inverse, au nom d'une pseudo-culture technicienne mondiale,
on nivelle les originalités locales. La Bible tout entière est traversée par
cette double orientation : appel à constituer un peuple distinct des autres
nations, en même temps qu'appel à respecter tout être humain, fût-il
étranger. Lors de. l'Exode, le peuple hébreu est sauvé et il est promis à la
destinée unique de peuple de Dieu. D'autre part, la Pentecôte montre que le
salut est proposé à toutes les nations. On trouve un écho de la tension
entre ces deux pôles dans les lectures de ce dimanche. Alors que le livre
d'Isaïe, en sa deuxième partie, contient les plus fortes affirmations de
l'unicité de Dieu, celui-là même qui est adoré par le peuple élu, il laisse
entrevoir, en sa troisième partie, que ce culte sera accessible aux
étrangers
(première lecture). Et le Temple lui-même où,
encore à l'époque de Jésus, les Juifs et les païens étaient rigoureusement
séparés, sera appelé « Maison de prière pour tous les
peuples ».
L'évangile présente Jésus lui-même comme réservé
par rapport à la supplication d'une cananéenne pour son enfant : il commence
par déclarer que sa mission ne concerne qu'Israël. Mais l'insistance
doucement entêtée de la mère viendra à bout de sa résistance, et il exercera
bientôt à l'égard de la fille son rôle de sauveur universel
(évangile).
Dans l'Église primitive, la
présence de plus en plus massive de chrétiens issus du paganisme accula les
premiers théologiens, et S. Paul surtout, juif lui-même, à réfléchir sur le
privilège du peuple d'Israël, sur la permanence de son statut malgré son
rejet du messie, et sur la réconciliation finale de
tous, dans la plénitude de la miséricorde de Dieu
(deuxième lecture).