Le 17 juin 2009 -
(E.S.M.)- Cyrille et Méthode, apôtres des slaves et co-patrons de
l'Europe, ont été évoqués par Benoît XVI à l'occasion de
l'audience générale tenue Place St Pierre.
Le pape Benoît XVI
Benoît XVI nous présente Cyrille et
Méthode
Synthèse de la catéchèse du Saint-Père
Le 17 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Cyrille et Méthode, apôtres des slaves et co-patrons de l'Europe, ont été
évoqués par Benoît XVI à l'occasion de l'audience générale tenue Place St
Pierre. Dressant la biographie des deux frères, le Pape a rappelé que
Cyrille naquit vers 827 à Salonique où il reçut une bonne formation avant de
recevoir jeune le sacerdoce. Son frère Méthode, né vers 815, abandonna une
carrière de fonctionnaire pour se faire moine. Cyrille le rejoint dans son
monastère sur l'Olympe. Quelques années plus tard, le gouvernement impérial
chargea Cyrille d'une mission auprès des populations vivant au bord de la
mer d'Azov qui réclamaient un lettré en mesure de dialoguer avec juifs et
musulmans. Après son retour à Constantinople, l'empereur décida l'envoi de
Cyrille accompagné cette fois de Méthode en Moravie, dont le prince Ratislaw
désirait qu'on lui explique la foi chrétienne dans sa langue.
Cette mission, a souligné le Pape, eut un succès inespéré. Traduisant la
liturgie en slavon les deux frères se gagnèrent les faveurs du peuple "mais
eurent à subir l'hostilité du clergé franc présent en Moravie qu'il
considérait territoire de sa juridiction ecclésiastique. En voyage vers
Rome, Cyrille et Méthode eurent à Venise une vive discussion où ils
s'opposèrent aux tenants de l'hérésie des trois langues qui affirmaient que
seuls l'hébreux, le grec et le latin pouvaient être utilisés pour louer
Dieu. Venus se justifier devant Adrien II, les frères furent bien accueilli
par le Pape qui avait entendu vanter la valeur de leur mission. Ce dernier
avait "compris que les peuples slaves allaient constituer un pont entre
l'orient et l'occident et garantir l'unité des chrétiens de part et d'autre
de l'empire. Il approuva vivement le travail des frères en Moravie et
accepta l'utilisation du slavon comme langue liturgique". Gravement
malade, Cyrille mourut à Rome le 14 février 869, tandis que son frère reprit
le chemin de la Moravie et de la Pannonie l'année suivante, œuvrant à la
constitution d'une Eglise particulière grâce à l'appui de ses disciples.
Méthode mourut le 6 avril 885. "Le profil spirituel des frères de
Salonique se révèle surtout dans l'attrait de Cyrille pour les écrits de
Grégoire de Naziance, dont il apprit la valeur du langage pour la
transmission de la Révélation. Cyrille et Méthode avaient travaillé au
projet de traduire en slavon les dogmes chrétiens d'où la nécessité
d'utiliser des lettres plus conforme que le grec à la langue parlée. C'est
ainsi que naquit l'alphabet glagolitique, plus tard appelé cyrillique en
l'honneur de saint Cyrille. Cyrille et Méthode avaient compris qu'un peuple
ne peut considérer avoir reçu pleinement la Révélation avant de l'avoir
entendue et lue dans sa langue. Tous deux sont la référence de ce qu'on
nomme inculturation, en vertu de laquelle les peuples doivent imprimer dans
leur culture propre le message révélé et exprimer la vérité du salut dans sa
langue. En cela l'Eglise voit en eux une source d'inspiration et d'action
toujours valable". DIALOGUE RELIGIEUX ET EGLISES
ORIENTALES
Après la catéchèse, Benoît XVI a salué en
particulier une délégation de participants à la Conférence internationale de
dialogue inter-religieux en cours à Rome. Je soutiens cette initiative de la
Conférence épiscopale italienne et du Ministères des affaires étrangères
italien, a-t-il dit, "qui s'efforce de sensibiliser les responsables
internationaux du rôle des religions dans tout tissu social, et de les
engager à des décisions politiques en faveur du bien commun". Puis il a
salué la délégation syro-catholique, conduite par SB Mar Ignace Youssef III
Younan, qui accompagne pour sa première visite officielle par ses
prédécesseurs, des évêques et des fidèles venus du proche orient et des
autres régions du monde où résident des communautés orientales liées à
l'Evêque de Rome. "Je salue le nouveau Patriarche auquel j'ai confirmé la
communion ecclésiale qui s'exprimera publiquement durant la cérémonie de
demain en la Basilique Ste.Marie-Majeure. M'y représentera le Cardinal
Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Je tiens à
assurer de ma prière le Patriarche et tous ceux qui l'accompagnent,
exprimant aussi ma sollicitude et ma grande considération pour toutes les
Eglises orientales catholiques, que j'encourage à poursuivre leur mission
malgré les difficultés, afin de bâtir partout où elles sont l'unité et la
paix".