La Sainte Trinité : source de
miséricorde et de mission |
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Le 17 mai 2008 -
(E.S.M.) - Rendons grâce à Dieu, concluait Benoît XVI, pour
les merveilles qu'il a effectuées dans les Saints, dans lesquels brille
sa gloire. Laissons-nous attirer par ses exemples, laissons-nous guider
par leurs enseignements, pour que toute notre existence soit, comme la
leur,
un cantique d'éloge pour la gloire de la très sainte Trinité.
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Le mystère de la
Trinité -
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La Sainte Trinité : source de miséricorde et de mission
Dimanche de la Très Sainte Trinité de Dieu
Réflexions :
Comment penser Dieu ? comment est-il en lui même ? comment vit-il ? où
habite-t-il ?... Des questions sur le mystère de Dieu que tout être humain
est amené à se poser, ne serait-ce qu’à l’occasion de moments particuliers
de sa vie. C’est bien à ces questions là, et autres du genre, que veut
répondre la fête d’aujourd’hui : la fête de la Très Sainte Trinité de Dieu.
Il s’agit donc de la fête de ce Dieu qui est “un en trois personnes”, comme
nous apprend le catéchisme. Là on croirait avoir tout dit, tandis que tout
reste à expliquer et à comprendre, ou plutôt à accueillir dans l’amour et à
adorer dans la contemplation. Ce sujet est d’une importance fondamentale
pour la mission. On affirme en effet, très facilement, que tous les peuples,
même ceux qui ne sont pas chrétiens, connaissent l’existence de Dieu, le
nomment et l’invoquent de différentes manières. Il n’est pas difficile
d’admettre que même les païens croient en Dieu. Cette vérité admise, quoique
avec des différences et au prix de quelques réserves, rend possible le
dialogue des chrétiens avec les adeptes d’autres religions. A partir d’un
Dieu unique que tous reconnaissent, une entente devient possible entre les
peuples, en vue d’actions qui naissent d’initiatives communes: pour la paix,
ou pour le respect des droits de l’homme, ou pour initier des projets en
faveur de la personne humaine et de la société. Depuis quelques années nous
avons pu être témoins d’initiatives courageuses menées à bon terme dans
l’entente et dans la collaboration, sous l’impulsion de Jean XXIII, Paul VI,
Jean Paul II, Benoît XVI. Mais comparées à toute l’action d’évangélisation
de l’Église, ces initiatives, bien que louables et nécessaires, restent une
petite partie du message à porter. L’engagement missionnaire doit offrir au
monde des ressources bien plus importantes, aptes à transformer toute la vie
de l’homme: c’est à dire la nouveauté du Christ!
Un chrétien ne se limite pas à fonder sa vie spirituelle sur la seule foi en
l’existence d’un Dieu unique. A plus forte raison un missionnaire,
pleinement conscient de la richesse extraordinaire qu’est le don de Jésus
Christ, qui nous introduit au mystère du Dieu qui est Trinité à l’intérieur
de son unité. L’Évangile que le missionnaire porte au monde ne se limite pas
à enrichir notre compréhension du monothéisme, mais ouvre à
l’immense
mystère de Dieu, qui est toujours surprenant parce que communion de
personnes. La parole mystère ne doit pas être comprise ici dans le sens de
vérités cachées, mais plutôt dans le sens de vérités toujours nouvelles,
disponibles à notre découverte. Et là, la parole doit revenir bien plus
facilement aux mystiques. St. Jean de la Croix, par exemple, estime qu’il
nous reste beaucoup à creuser dans la réalité du Christ, qui ressemble à une
mine riche en veines inépuisables de trésors dont on ne trouvera pas la fin,
quel que soit notre effort pour creuser jusqu’au bout. On dirait plutôt que
toute poche nouvellement creusée ouvre sur de nouveaux filons de richesses.
En s’adressant à la Trinité dans sa prière, Ste. Catherine de Sienne arrive
à s’exclamer: « O Toi, Trinité éternelle, tu es comme une mer profonde, où je
trouve de plus en plus au fur et à mesure que je cherche, tandis que le fait
de trouver ne fait que grandir ma soif de te chercher. Tu es insatiable, et
l’âme en se désaltérant dans ton abîme, n’est jamais satisfaite, parce que
la faim de toi demeure toujours et te désire de plus en plus, o Trinité
éternelle ».
La révélation du Dieu unique, qui est Trinité en même temps, aura
(c’est à
dire ‘aura nécessairement’) des conséquences immédiates et
déconcertantes pour la vie du croyant: une révélation qui offre de nouveaux
paramètres d’approche du mystère de Dieu, ou sur la manière d’établir les
relations humaines, ou encore sur la relation de l’homme avec la création. Le
dialogue entre les religions sera ainsi en mesure de s’enrichir d’horizons
nouveaux, comme on peut voir dans les expressions qui suivent. Un auteur
anonyme nous a transmis ce dialogue, essentiel et immédiat, qui s’était
établi entre un musulman et un chrétien :
- Le musulman disait: “Pour nous, Dieu est unique. Comment pourrait-il avoir
un fils ?”
- La réponse du chrétien: “Pour nous, Dieu est amour. Comment pourrait-il
rester seul ?”
Le Dieu chrétien est trinitaire, il est unique mais pas solitaire. Une
révélation qui pourrait enrichir aussi le monothéisme juif, ou islamique, ou
d’autres religions. En effet le Dieu que nous révèle Jésus
(Evangile) est un Dieu-Amour, un Dieu qui veut la vie du monde et offre son salut à tous les
peuples (v. 16-17; cf 1Jn 4,8). Depuis toujours il se révèle comme “Dieu de
miséricorde et de pitié... riche d’amour et de fidélité”
(Ière lecture, v. 6); “Dieu riche en miséricorde”
(Eph 2,4).
“Où habite Dieu ?”. D’après le catéchisme: “Dieu est au ciel, sur la terre et
en tout lieu”. Vrai! Mais une autre réponse existe, plus vitale celle-ci, et
plus personnelle. Un jour le rabbin Mendel de Kotzk, recevant des amis très
cultivés, leur posa cette question: “Où habite Dieu ? ”. Réaction immédiate de
ses amis, amusés: “Comment peux-tu prétendre ne pas savoir ? Le monde entier,
n’est-il pas plein de sa gloire ?”. Mais le rabbin répliqua: “Dieu habite là
où on lui permet d’entrer”. Dieu est pour l’approche personnelle, pour
l’amitié, et cela avec chacun de nous. Pas pour la recherche de son bien,
évidemment, mais du nôtre. Parce que cette amitié est notre seule assurance
de vie et de joie. Il se tient à la porte de notre cœur et frappe. A celui
qui lui ouvre et se met à son écoute, il promet: “Je viendrai chez lui, je
mangerai avec lui, et lui avec moi” (Apoc 3,20).
Une intimité qui fait chaud
au cœur et redonne vie.
Tous les peuples ont droit de connaître ce vrai visage de Dieu que nous a
révélé Jésus, ce qui est pour eux une nécessité. Les missionnaires en sont
les messagers. (*) Voilà pourquoi, nous dit le Concile, “l’Église, qui vit
en pèlerinage sur la terre, est missionnaire de par sa propre nature. Elle
est née de la mission confiée au Fils, et en même temps de la mission qui
appartient à l’Esprit Saint, en fidélité au plan de salut qui vient de Dieu
le Père” (Ad
Gentes 2). Dans le même Décret, à ses premiers points, le
Concile nous donne l’origine et le fondement trinitaire de la mission
universelle de l’Église, en nous offrant, entre autre, l’une de ses
synthèses les plus hautes que nous ayons reçues de tout le Concile.
(*)
La Parole du Pape
Jean Paul II “Toute personne a le droit d'entendre la Bonne Nouvelle de Dieu, qui se
fait connaître et qui se donne dans le Christ, afin de réaliser pleinement
sa vocation. La grandeur de cet événement est mise en relief par les paroles
de Jésus à la Samaritaine : « Si tu savais le don de Dieu »; comme aussi par le
désir inconscient mais ardent de la femme : « Seigneur, donne-moi cette eau,
afin que je n'aie plus soif » (Jn 4,10.15)”.
(Encyclique
Redemptoris Missio, (1990) 46; et 11.40.44)
Sources : Par le R. P. Roméo
Ballan – Missionnaires Comboniens (Vérone)
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.05.08 -
T/Méditations |