Don Julian Carron

En Benoît XVI resplendit la tâche de garder éveillée la sensibilité pour la vérité

Don Julian Carron s'exprime :
Nous avons pu toucher du doigt lorsque le discours manqué de Benoît XVI à l’université Sapienza a été rendu public. En lui resplendit cette « tâche de garder éveillée la sensibilité pour la vérité ». C’est son témoignage inlassable qui constitue pour nous l’espérance de ne pas succomber au danger que court le monde occidental, et qu’il dénonce, de capituler « devant la question de la vérité », parce que nous savons bien que « si la raison devient sourde au grand message qui lui vient de la foi chrétienne et de sa sagesse, elle se dessèche comme un arbre dont les racines n’atteignent plus les eaux qui lui donnent vie ». Et c’est ainsi que la raison « n’a plus le courage de la vérité » et qu’elle se résigne.

Ce grand témoignage du pape Benoît XVI constitue pour chacun de nous un rappel exceptionnel à utiliser la raison de cette façon. Et il nous le donne au moment où nous commençons la nouvelle école de communauté sur le livre de don Giussani "Peut-on vivre ainsi ?", dont les premières pages parlent de la foi comme « méthode de connaissance ». Nous sommes les premiers à ressentir le besoin d’être éduqués pour connaître la réalité jusqu’au bout, à percevoir l’urgence de commencer un chemin de connaissance qui nous rende familier le Mystère. À trois ans de sa mort, demandons à don Giussani de continuer à nous accompagner sur la route qu’il nous a tracée.

En suivant la proposition faite par l’école de communauté, nous pourrons de plus en plus faire nôtre ce regard totalement ouvert sur le réel que nous admirons chez le pape Benoît XVI. C’est uniquement en parcourant ce chemin que nous pouvons vraiment connaître, par l’intermédiaire du témoin, la réalité dont parle la foi chrétienne.

Cette passion pour le caractère raisonnable de la foi nous est bien familière parce que don Giussani n’a jamais triché avec nous : il nous a toujours encouragés à progresser vers la vérité de sorte que notre adhésion de foi corresponde à notre nature d’homme

“Peut-on vivre ainsi ?”: présentation de la nouvelle édition du livre de Mgr Luigi Giussani

La première édition est de 1994, mais le volume lance un message actuel et nouveau. « Peut-on vivre ainsi ? Une étrange approche de l’existence chrétienne » (Editions Rizzoli), le volume de Mgr Luigi Giussani, fondateur de Communion et Libération, est une sorte de roman : il se compose en effet des dialogues échangés lors des rencontres qui ont eu lieu en l’espace d’un an, entre don Giussani et un groupe d’une centaine de jeunes décidés à engager leur vie dans un dévouement total à Dieu, appelé « virginité » : les Memores Domini, une association ecclésiale reconnue par le Saint-Siège, vivent leur vocation comme des laïcs, dans le cadre où ils se trouvent.

Don Julian Carron, successeur de don Giussani à sa mort et Président de la fraternité de CL, est intervenu à la présentation du livre en expliquant la proposition qui y est contenue: “Un livre qui est plus qu’un livre, car il contient l’expérience d’une vie et une proposition qui s’adresse à nous tous”. Pourquoi un livre dont les protagonistes ont fait un choix aussi radical est-il intéressant ? Don Giussani parle d’un imprévu, d’une nouveauté qui réveille le moi de la torpeur et du nihilisme. « Giussani veille à ce que ces jeunes comprennent, car sinon ils ne pourront pas rester sur cette voie. Et pour les aider à comprendre, il fait avec eux un parcours humain, il leur propose un parcours humain où ils puissent voir que ce choix est valable ».

Le bien-fondé de la foi est tellement intéressant qu’il peut concerner chacun. Les premiers disciples de Jésus n’ont pu éviter de chercher Jésus le jour suivant, et le jour d’après, et la cohabitation avec cet homme extraordinaire a fait surgir en eux une curiosité, une question sur sa nature : « Qui est celui-ci ? ». Le Christianisme a commencé ainsi. “La foi - dit don Carron - est la reconnaissance du Mystère présent dans cette réalité humaine unique et fascinante, qui les conduit à dire ‘Nous n’avons jamais rien vu de semblable’ en permanence”. De cette reconnaissance jaillit un chemin de vérification : la première preuve que la foi améliore la vie est la liberté. On se sent libre quand un désir est satisfait, et le cœur de l’homme désire l’infini. La liberté est par conséquent le rapport avec cet Infini, avec ce Mystère, qui n’est pas inconnu, mais présent.

Comme pour les disciples, une présence aussi exceptionnelle ne peut pas ne pas se suivre : naissent alors l’obéissance, qui est de suivre la découverte de soi opérée par un Autre, l’espérance qu’elle est « l’expansion de la sécurité de la foi, dans l’avenir », a poursuivi Don Carron, la pauvreté, fondée sur la certitude que Dieu accomplit tout, la joie qui rend contents et libres, parce qu’il ne manque plus rien de ce dont nous avons besoin, la confiance qu’on peut toujours se confier à Celui qui rend possible cette expérience, et la charité, forme suprême de l’amour sans calcul. Pour ce parcours de plénitude, donner toute sa vie à Dieu est raisonnable, raisonnable est le sacrifice, comme le dit don Giussani à la fin du livre, selon le choix fait : la vie du moi consiste à affirmer un Autre. Le volume a été traduit en sept langues et présenté plus de 150 fois en Italie et dans le monde. Cette année le livre est le texte de référence de l’« École de communauté », la catéchèse de tous ceux qui suivent le Mouvement de CL. (P.C.)

Communion et Libération France
► La rencontre (PDF)
►La rencontre (format livret à découper)
 

Sources :  www.vatican.va - E.S.M.

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Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 17.05.08 - BENOÎT XVI