Le message de l'Église à toute personne qui
souffre |
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Le 17 mars 2008 -
(E.S.M.) - A
nouveau, il y a peu, a été relancé - pour la
millième fois - le débat sur l'euthanasie. Ses partisans n'ont de cesse
de le remettre sur la place publique jusqu'à ce qu'enfin, par usure,
leur opinion finisse par l'emporter législativement pour être imposée à
la société tout entière.
(HERMAS)
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A l'aube de
cette Semaine sainte
Le message de l'Église à toute personne qui souffre
A nouveau, il y a peu,
a été relancé - pour la millième fois - le débat sur l'euthanasie. Ses
partisans n'ont de cesse de le remettre sur la place publique jusqu'à ce
qu'enfin, par usure, leur opinion finisse par l'emporter législativement
pour être imposée à la société tout entière.
Le fond de la question, quoi qu'on en est, est et restera cependant toujours
celui-ci : il s'agit de mettre un terme à la
vie humaine d'un innocent, en état de détresse et de souffrance, directement
et volontairement. Le peut-on moralement ?
Pour esquiver cette question cruelle mais essentielle, à laquelle aucun
homme civilisé, en règle générale, ne se résout à apporter une réponse
affirmative, les partisans de l'euthanasie mettent exclusivement l'accent
sur la souffrance, sur sa charge insupportable, pour faire de l'acte de mort
un acte de miséricorde, une exigence même de l'éthique, en tout cas une voie
raisonnable.
A raison, comme vient de le faire Mgr Barbarin, l'Église rappelle
constamment que cette question gravissime ne se résout pas dans la passion
ou l'émotion suscitées par des cas actuels dramatiques, amplifiés par les
médias. Elle met en cause le jugement même de l'homme sur lui-même et sur
ses fins. La justification de la mise à mort, en effet, suppose que l'on
établisse une relation entre le scandale d'une souffrance et le fait que la
vie de celui qui la subit n'a plus d'avenir. A quoi bon permettre
qu'un homme ou une femme subisse une telle dégradation, une telle
déshumanisation apparente alors que sa vie, de toute façon, est finie, qu'il
n'y a aucun espoir de guérison ?
La problématique de l'euthanasie ne suppose
pas seulement une révolte contre le mal et la souffrance, dont nous
expérimentons tous un jour ou l'autre la morsure. Elle suppose la dénégation
de tout sens à la souffrance, comme de toute espérance.
Il n'est pas inutile, dans un tel contexte, de se remettre sous les yeux le
message ci-dessous, adressé par les Pères du Concile, le 8 décembre 1965.
Nous le reprendrons ultérieurement en d'autres de ses parties. Retenons pour
l'heure l'adresse qui concerne "les pauvres, les malades et tous ceux
qui souffrent". Il n'y est pas question de l'euthanasie, mais de la
seule souffrance. Mais, encore une fois, c'est bien le coeur du débat.
Il s'agit, à notre connaissance, de l'un des plus beaux textes qui aient
jamais été écrits sur la question, et dont chacun de nous peut se nourrir
avec fécondité à l'aube de cette Semaine sainte, où nous commémorons la
marche de Jésus à son Sacrifice rédempteur, Lui l'Homme des douleurs, qui a
connu toute souffrance physique et morale pour l'habiter de l'intérieur et
l'ouvrir à la bienheureuse espérance de sa Résurrection.
Tel est et tel doit être le fond intellectuel tant de nos plus fermes
convictions que de nos plus tendres compassions dans cette si redoutable
question.
Pour vous tous, frères éprouvés,
visités par la souffrance aux mille visages, le Concile a
un message tout spécial.
Il sent fixés sur lui vos yeux implorants, brillants de fièvre ou abattus
par la fatigue, regards interrogateurs qui cherchent en vain le pourquoi de
la souffrance humaine, et qui demandent anxieusement quand et d’où viendra
le réconfort...
Frères très chers, nous sentons profondément retentir dans nos cœurs de
pères et de pasteurs vos gémissements et vos plaintes. Et notre peine
s’accroît à la pensée qu’il n’est pas en notre pouvoir de vous
apporter la santé corporelle ni la diminution de vos douleurs
physiques que médecins, infirmières, et tous ceux qui se consacrent aux
malades s’efforcent de soulager de leur mieux.
Mais nous avons quelque chose de plus profond et de plus précieux à
vous donner, la seule vérité capable de répondre au mystère de la
souffrance et de vous apporter un soulagement sans illusion : la
foi et l’union à l’homme des douleurs, au Christ, Fils de Dieu, mis en croix
pour nos péchés et pour notre salut.
Le Christ n’a pas supprimé la souffrance ; il n’a même pas voulu
nous en dévoiler entièrement le mystère ; il l’a prise sur lui, et c’est
assez pour que nous en comprenions tout le prix.
Ô vous tous, qui sentez plus lourdement le poids de la croix, vous qui êtes
pauvres et délaissés, vous qui pleurez, vous qui êtes persécutés pour la
justice, vous sur lesquels on se tait, vous les inconnus de la douleur,
reprenez courage ; vous êtes les préférés du Royaume de Dieu,
le Royaume de l’espérance, du bonheur et de la vie ; vous êtes les frères du
Christ souffrant et avec lui, si vous le voulez, vous sauvez le monde !
Voilà la science chrétienne de la souffrance, la seule qui
donne la paix. Sachez que vous n’êtes pas seuls, ni séparés, ni abandonnés,
ni inutiles : vous êtes les appelés du Christ, sa vivante et transparente
image. En son nom, le Concile vous salue avec amour, vous remercie, vous
assure l’amitié et l’assistance de l’Église, et vous bénit.
Sources :
HERMAS
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.03.2008 -
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