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19 Avril 2005
 

Benoît XVI : le sépulcre vide ne peut être une preuve

Le 17 février  2023 - (E.S.M.) - Seul un événement qui se serait imprimé dans les âmes avec une force extraordinaire pouvait susciter un changement aussi central dans la culture religieuse de la semaine. Benoît XVI est explicite : de simples spéculations théologiques n'auraient pas suffi pour cela.

Fra Angelico, fresque (1437-1446)- Pour agrandir l'image ► Cliquer 

Benoît XVI : quelque chose d'extraordinaire s'est produit

La question du tombeau vide


    Dans cette profession de foi, nous avons ensuite, sans commentaire et de manière abrupte : « II fut enseveli. » Par ces mots, est manifestée une mort véritable, la pleine participation au destin humain de devoir mourir. Jésus a accepté le parcours de la mort jusqu'à la fin, amère et apparemment sans espérance, jusqu'au sépulcre. Il est évident que le sépulcre de Jésus était connu. Et naturellement se pose alors immédiatement la question: se peut-il qu'il soit resté dans le sépulcre ? Ou bien, après sa Résurrection, le sépulcre était-il vide ?

   Dans la théologie moderne, cette question est l'objet d'amples discussions. Le plus souvent, la conclusion est que le sépulcre vide ne peut être une preuve de la Résurrection. Si jamais cela s'avérait être une donnée de fait, celui-ci pourrait être expliqué de diverses manières. Et l'on finit par dire que la question du tombeau vide est insignifiante et que, par conséquent, on peut laisser tomber ce point - ce qui alors implique souvent la supposition que le sépulcre n'était probablement pas vide et cela permet ainsi d'éviter une controverse avec la science moderne au sujet de la possibilité d'une résurrection corporelle. Toutefois, à la base de tout cela, nous trouvons une présentation déformée de la question.

    Bien sûr, le tombeau vide en tant que tel ne peut être une preuve de la Résurrection. Marie de Magdala, selon saint Jean, l'a trouvé vide et a supposé que quelqu'un avait emporté le corps de Jésus (cf. 20, 1-3). Le sépulcre vide ne peut, comme tel, démontrer la Résurrection, cela est juste. Mais on peut poser la question inverse: est-ce que la Résurrection est conciliable avec la permanence du corps dans le sépulcre ? Est-ce que Jésus peut être ressuscité s'il gît dans le sépulcre? Que serait une résurrection de ce genre? De nos jours, se sont élaborées des idées de résurrection pour lesquelles le destin du cadavre n'a pas d'importance. Dans une telle hypothèse, pourtant, la signification de la Résurrection devient même tellement vague que l'on est obligé de se demander à quel type de réalité on a alors affaire dans un tel christianisme.

    Quoi qu'il en soit, Thomas Soding, Ulrich Wilckens et d'autres font remarquer à juste raison que dans la Jérusalem de l'époque l'annonce de la Résurrection aurait été absolument impossible si on avait pu faire référence au cadavre gisant dans le sépulcre. C'est pourquoi, en partant d'une exposition juste de la question, il faut dire que, si le sépulcre vide en tant que tel ne peut certainement pas prouver la Résurrection, il reste toutefois un présupposé nécessaire pour la foi dans la Résurrection, dans la mesure où celle-ci se réfère justement au corps et, par là, à la totalité de la personne.


    Dans le Credo de saint Paul, il n'est pas affirmé explicitement que le tombeau fût vide, mais cela est clairement présupposé. Les quatre Évangiles en parlent tous amplement dans leurs récits sur la Résurrection.

    Pour la compréhension théologique du tombeau vide, un passage du discours de saint Pierre à la Pentecôte me semble important: celui-ci, pour la première fois, y annonce ouvertement la Résurrection de Jésus à la foule rassemblée. Il ne le fait pas avec des mots à lui, mais en citant le Psaume 16,9-11, où il est dit : « Ma chair reposera dans l'espérance que tu n'abandonneras pas mon âme à l'Hadès et ne laissera pas ton Saint voir la corruption. Tu m'as fait connaître des chemins de vie... » (Ac 2,26s.). Pierre cite en ce cas le texte du Psaume dans la version de la Bible grecque qui est différente du texte hébraïque où l'on peut lire : « Tu ne peux abandonner mon âme au shéol, car tu ne peux laisser ton fidèle voir la fosse. Tu m'apprendras le chemin de vie » (Ps 16,10s.). Selon cette version, le priant parle dans la certitude que Dieu le protégera et le sauvera de la mort même dans la situation menaçante dans laquelle il se trouve manifestement, il est certain de pouvoir reposer en paix : il ne verra pas la fosse. La version citée par Pierre est différente : il s'agit là du fait que le priant ne restera pas dans les enfers, qu'il ne connaîtra pas la corruption.

    Pierre présuppose que David est le priant original de ce psaume et il peut alors constater que cette espérance ne s'est pas réalisée en David : « II est mort et a été enseveli et son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous » (Ac 2,29). Le sépulcre avec le cadavre est la preuve que la Résurrection n'a pas eu lieu. Cependant, la parole du Psaume est véridique : elle vaut pour le David définitif, bien plus, Jésus est ici désigné comme vrai David justement parce que, en lui, s'est accomplie la parole de la promesse: « Tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption. »

    II n'est pas nécessaire ici de s'appesantir sur la question de savoir si ce discours est vraiment de Pierre ou si d'autres, et alors qui, l'auraient rédigé, ni même sur la question du moment et du lieu où précisément il aurait été composé. En tout état de cause, il s'agit d'une annonce de la Résurrection de type ancien, dont l'autorité dans l'Église des débuts est manifestée par le fait qu'elle fut attribuée à Pierre lui-même et qu'elle fut considérée comme l'annonce originale de la Résurrection.


    Si dans le Credo de Jérusalem, remontant aux origines et rapporté par Paul, il est dit que Jésus est ressuscité selon les Écritures, c'est que l'on considère à coup sûr le Psaume 16 comme un témoignage scripturaire décisif pour l'Église naissante. Là se trouve exprimé clairement que le Christ, le David définitif, n'aurait pas subi la corruption - qu'il devait vraiment être ressuscité.

    « Ne pas subir la corruption » - cela est précisément la définition de la Résurrection. La corruption seulement était vue comment la phase par laquelle la mort devenait définitive. Par la décomposition du corps qui se désagrège dans ses éléments - un processus qui dissout l'homme et le rend à l'univers -, la mort a vaincu. Alors, cet homme n'existe plus comme homme - peut-être en reste-t-il seulement une ombre aux enfers. Compte tenu de cette perspective, il était fondamental pour l'Église antique que le corps de Jésus n'ait pas subi la corruption. Dans ce cas seulement il était clair qu'il n'était pas resté prisonnier de la mort, qu'en lui effectivement la vie avait vaincu la mort.

    Ce que l'Église antique a déduit de la version de la Septante du Psaume 16,10, a déterminé aussi la vision partagée durant toute la période des Pères. Dans cette vision, la Résurrection implique essentiellement que le corps de Jésus n'a pas subi la corruption. En ce sens, le sépulcre vide comme partie intégrante de l'annonce de la Résurrection est un fait rigoureusement conforme à l'Écriture. Des spéculations théologiques tendant à dire que la corruption et la Résurrection de Jésus seraient compatibles l'une avec l'autre, appartiennent à la pensée moderne et sont en opposition évidente avec la vision biblique. Même ainsi, il se confirme que si le corps de Jésus était resté gisant dans le sépulcre, une annonce de la Résurrection aurait été impossible.


Le troisième jour


Revenons à notre Credo. L'article suivant dit: « II est ressuscité le troisième jour selon les Écritures » (1 Co 15,4). Le « selon les Écritures » vaut pour la phrase dans son ensemble et de manière implicite seulement pour le troisième jour. L'essentiel est dans le fait que la Résurrection elle-même soit conforme à l'Écriture - que celle-ci appartienne à la totalité de la promesse devenue, de parole qu'elle était, réalité en Jésus. De cette manière, en arrière-fond, on peut certainement penser au Psaume 16,10, mais aussi naturellement à des textes fondamentaux pour la promesse, comme Isaïe 53. En ce qui concerne le troisième jour, il n'existe pas de témoignage scripturaire direct.

    La thèse selon laquelle le « troisième jour » aurait probablement été tiré d'Osée 6,1s. est insoutenable, comme l'ont montré par exemple Hans Conzelmann ou encore Martin Hengel et Anna Maria Schwemer. Le texte dit : « Venez, retournons vers YHWH. Il a déchiré, il nous guérira... après deux jours il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. » Ce texte est une prière pénitentielle de l'Israël pécheur. Il n'y est pas question d'une Résurrection de la mort dans le vrai sens du terme. Dans le Nouveau Testament et ensuite tout au long du IIe siècle, ce texte n'est pas cité (cf. Hengel/Schwemer, Jésus und das Judentum, p. 631 ). Il ne put devenir un renvoi anticipé à la Résurrection le troisième jour que lorsque l'événement du dimanche après la crucifixion du Seigneur eut conféré à ce jour une signification particulière.

    Le troisième jour n'est pas une date « théologique », mais c'est le jour d'un événement qui, pour les disciples, est devenu le tournant décisif après la catastrophe de la Croix. Josef Blank l'a formulé ainsi: « L'expression "le troisième jour" est l'indication d'une date en conformité à la tradition chrétienne primitive dans les Évangiles et elle se réfère à la découverte du tombeau vide » (Paulus und Jésus, p. 156).

    Je voudrais ajouter: elle se réfère à la première rencontre avec le Seigneur ressuscité. Dès les tout premiers temps dans le Nouveau Testament, le premier jour de la semaine - le troisième après le vendredi - est reconnu comme le jour de l'assemblée et du culte de la communauté chrétienne (cf. 1Co 16,2 ; Ac 20,7 ; Ap 1,10). Chez Ignace d'Antioche (fin du Ier siècle et début du IIe), le dimanche - comme nous l'avons vu — est déjà considéré comme une caractéristique nouvelle, propre aux chrétiens, face à la culture sabbatique juive : « Si, désormais, ceux qui vivaient suivant les usages anciens sont parvenus à une espérance nouvelle et n'observent plus le sabbat, mais vivent selon le Jour du Seigneur, où s'est épanouie notre vie à nous aussi grâce à Lui et à sa mort... » (Ad Magn. 9,1).

    Si l'on considère, à partir du récit de la création et du Décalogue, quelle est l'importance du sabbat dans la tradition vétérotestamentaire, alors il est évident que seul un événement puissamment bouleversant pouvait entraîner le renoncement au sabbat et son remplacement par le premier jour de la semaine. Seul un événement qui se serait imprimé dans les âmes avec une force extraordinaire pouvait susciter un changement aussi central dans la culture religieuse de la semaine. De simples spéculations théologiques n'auraient pas suffi pour cela. La célébration du Jour du Seigneur, qui dès le début distingue la communauté chrétienne, est pour moi [Benoit XVI] une des preuves les plus puissantes du fait que, ce jour-là, quelque chose d'extraordinaire s'est produit - la découverte du tombeau vide et la rencontre avec le Seigneur ressuscité.

Les témoins

    Alors que le verset 4 de notre Credo avait interprété le fait de la Résurrection, avec le verset 5 commence la liste des témoins. « II est apparu à Céphas, puis aux Douze », est une affirmation lapidaire. Si nous pouvons considérer ce verset comme le dernier de l'antique formule de Jérusalem, cette mention revêt une importance théologique particulière : le fondement même de la foi de l'Église y est indiqué.

    D'une part, les « Douze » demeurent la véritable pierre de fondation de l'Église, à laquelle celle-ci est sans cesse renvoyée. D'autre part, la charge spéciale de Pierre est mise en évidence, celle qui lui fut confiée d'abord près de Césarée de Philippe et confirmée ensuite au Cénacle (cf. Lc 22,32), charge qui, pour ainsi dire, l'a introduit dans la structure eucharistique de l'Église. Maintenant, après la Résurrection, le Seigneur se manifeste tout d'abord à lui, avant les Douze, et ce faisant, il lui renouvelle une fois encore sa mission unique.

    Si le fait d'être chrétien signifie essentiellement avoir foi dans le Ressuscité, alors le rôle particulier du témoignage de Pierre est une confirmation de la tâche qui lui a été confiée d'être le roc sur lequel est édifiée l'Église. Jean, dans sa narration de la triple question du Ressuscité à Pierre - « M'aimes-tu ? » - et de la triple charge de paître le troupeau du Christ, a souligné une fois encore avec clarté cette mission de Pierre pour la foi de l'Église tout entière (cf. Jn 21,15-17). Ainsi, le récit de la Résurrection devient par lui-même ecclésiologie : la rencontre avec le Seigneur ressuscité est mission et donne sa forme à l'Église naissante.

Textes à méditer :
"Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? [...] Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime"messe
Benoît XVI raconte l'espérance que représente le tombeau vide de Jésus


 

Sources :Texte original des écrits du Saint Père Benoit XVI -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 17.02.2023

 
 

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